Dans le cadre du projet « Make Neuville Green Again », les étudiants de l’université se forment aux techniques d’inventaire de la faune et de la flore, encadrés par des enseignants et par la cellule Biodiversité de la Communauté d’Agglomération de Cergy-Pontoise.
Afin de réaliser ces inventaires, les protocoles de sciences participatives suivants seront mis en oeuvre entre avril et juillet, et poursuivis pendant les vacances d’été par un(e) stagiaire de la cellule Biodiversité :
Florilèges-prairies urbaines : la saison 2019 est lancée !
Le programme de sciences participatives Florilèges – prairies urbaines, dédié aux gestionnaires d’espaces verts, permet de caractériser la flore des prairies, de faire le lien avec les pratiques de gestion et de s’inscrire dans une démarche scientifique à l’échelle nationale. Il est déjà appliqué sur plus de 300 prairies dans toute la France dont 170 en àŽle-de-France.
Sur ce programme, l’Agence Régionale de la Biodiversité àŽle-de-France propose aux jardiniers professionnels 10 demi-journées de formations entre le 13 et le 27 mai 2019 dans toute l’Ile-de-France.
L’une de ces formations sera accueillie au Verger le 21 mai 2019 après-midi, la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise mettant à disposition une salle et une prairie pour les exercices de terrain.
L’inscription, dans la limite des places disponibles, est gratuite mais obligatoire. Informations et inscription sur ce lien.
Franc succès pour les espèces dites invasives ce mardi 12 mars 2019. Elles ont fait salle comble au Rendez-vous du développement durable « Les invasives ont-elles leur place dans notre environnement ? ».
Définitions, approche écologique ou économique, panorama, méthodes de maîtrise naturelles, espèces médiatiques, de nombreux aspects ont été balayés durant la soirée. En voici quelques extraits. Les supports de présentation des quatre intervenants sont disponibles dans la suite et sont des mines d’informations et de ressources !
Approche écologique
François Chiron, chercheur écologue à l’université Paris-Saclay, a ouvert le bal en présentant le cadre scientifique des « espèces invasives ». Qui sont-elles ? Que sait-on de leurs dynamiques, de leurs impacts ? Retrouvez ses réponses dans la présentation de François Chiron.
« Il est important de rappeler que les espèces vivantes sont en constante évolution et en constant déplacement à la surface du globe. Le terme « invasive » n’a donc de sens que lorsqu’il est rapporté aux sociétés humaines. […] Si une part infime de ces espèces en déplacement a un impact économique ou sanitaire avéré sur nos sociétés, une fraction encore moindre d’entre elles a un impact écologique négatif prouvé, hors situation insulaire. C’est d’autant plus vrai dans les milieux fortement perturbés qui constituent l’àŽle-de-France. Le champ lexical radical et guerrier que l’on emploie pour parler de l’ensemble de ces espèces n’est donc pas justifié. »
Panorama territorial
Dans la suite, Gilles Carcassès, chargé de mission biodiversité, a présenté un album des espèces considérées invasives que l’on trouve sur le territoire de Cergy-Pontoise. Il a rappelé que, bien qu’elles soient présentes, leurs impacts restent minimes : essentiellement paysager et esthétique. Elles peuvent même présenter des bénéfices non-négligeables ! Retrouvez l’album de Gilles Carcassès.
« L’Herbe à la ouate, une plante venue d’Amérique du Nord, a été trouvée dans une station à Neuville. La station grandit d’année en année et ce n’est pas pour déplaire aux chercheurs de l’université : elle aurait des propriétés physiques étonnantes pour l’utilisation en biomatériaux ! »
Maîtrise naturelle
Pablo Badin, animateur de la plateforme Jardiner Autrement, a présenté quelques méthodes naturelles de maîtrise des ravageurs invasifs. Certaines espèces ont des impacts économiques avérés en réduisant fortement la récolte des jardiniers et agriculteurs. Pour limiter les pertes, retrouvez le panel des techniques utilisables dans la présentation de Pablo Badin.
« En utilisant l’exemple du doryphore de la pomme de terre on peut balayer une multitude de méthodes bien différentes. Pour être efficaces, ces méthodes doivent être combinées pour modifier suffisamment l’écosystème afin de perturber le ravageur sans pour autant nuire au reste du vivant. […] La panoplie présentée n’est pas exhaustive. Il existe sans doute bien d’autres techniques farfelues et inattendues susceptibles d’être efficaces. A vous de tester ! »
Le frelon asiatique, il va falloir vivre avec
Pour finir la soirée, Michel Amé, apiculteur et référent départemental « frelon asiatique », a présenté un focus sur cette espèce. Vespa velutina nigrithorax est une espèce invasive dont l’impact économique et sanitaire est encore peu documenté mais fortement médiatisé.
« Le frelon asiatique est présent, il va falloir vivre avec. Son arrivée reste récente, aussi les méthodes efficaces (et non dangereuses) de lutte et de maîtrise sont encore peu connues. C’est pourquoi les apiculteurs travaillent de concert avec le Muséum national d’Histoire naturelle pour développer la connaissance sur l’écologie et les dynamiques de cette espèce. […] La lutte est l’affaire des professionnels mais la connaissance est l’affaire de tous. En cas de doute ou de questionnement contactez les référents « frelon asiatique » cités dans la présentation. »
Voir aussi nos articles : Frelons asiatiques : luttons contre les mauvaises pratiques ! et Un nid de frelons asiatiques : que faire ?
Nous remercions les intervenants pour leurs présentations et Gérard Sandret, de Quelle terre demain? pour l’animation de la soirée.
Nous souhaitons aux présents que la soirée leur ait plu et aux absents que ce résumé satisfasse leur curiosité.
Nous vous donnons rendez-vous pour un prochain Rendez-vous du développement durable, sur le thème de « l’adaptation des territoires au changement climatique », le lundi 27 mai 2019.
En cette Journée Nationale de l’Audition nous vous avons préparé un sujet sur les oreilles. Non pas celles qui servent à entendre le réveil du printemps et les oiseaux chanteurs mais les oreilles que vous pouvez observer sur les arbres si vous vous promenez en sous-bois en ce mois de mars. Il s’agit bien entendu de champignons !
Les oreilles dans le lexique botanique
Lorsque des végétaux ont des organes aux formes arrondies, il arrive souvent que leur nom d’espèce soit auricula ou auriculata comme pour la scrophulaire à oreillettes : Scrophularia auriculata,dont les fleurs ressemblent à des oreilles de souris. Pour ces champignons, c’est le genre lui-même qui s’appelle « oreille » ! Plusieurs espèces sont regroupées sous le genre Auricularia.
Deux oreilles pour les feuillus
On connait au moins 6 espèces de champignons Auricularia mais seulement deux d’entre-elles sont présentes en àŽle-de-France, et nous les avons toutes les deux vues à Vauréal et à Osny. Il s’agit de l’oreille de Judas (Auricularia auricula-judae) et de l’oreille poilue (Auricularia mesenterica).
Ces deux espèces sont lignivores. Elles consomment principalement le bois des feuillus avec chacune leur régime préférentiel : on rencontre plus souvent Auricularia mesenterica sur les frênes et les érables, et Auricularia auricula-judae sur les sureaux. Les deux champignons ont, comme leur nom l’indique, une forme plus ou moins évidente d’oreille et une chair gélatineuse. Ils fructifient tous les deux à la même période : à la fin de l’hiver et début du printemps. Heureusement, leurs aspects permettent de les différencier.
A feutre ou à poils ?
L’oreille de Judas, Auricularia auricula-judae, a un aspect lisse et légèrement feutré.
L’aspect feutré de l’oreille de Judas se voit mieux lorsque que le champignon est sec.
L’oreille poilue, Auriculia mesenterica a, quant à elle, la face supérieure toute hérissée de poils.
Vous pouvez maintenant dormir sur vos deux oreilles, vous êtes capables de les différencier ! Et surtout, n’oubliez pas, les oreilles sont au cœur de votre santé !
Le 23 Mars prochain, à la suite de son assemblée générale, la Ferme d’Ecancourt (Jouy-le-Moutier) vous invite à célébrer son anniversaire !
40 ans que l’association propose des animations pour sensibiliser et éduquer aux enjeux environnementaux, cela se fête !
Un beau programme
A partir de 11h le samedi 23 mars 2019, venez découvrir ou redécouvrir la ferme et retracer les 40 ans de l’association : visites, expositions, témoignages, présentations des réalisations de la semaine artistique, … Il y en aura pour tous les goà»ts, venez nombreux !
Pour plus d’informations, cliquez sur la vignette (lien vers la page facebook de l’association).
[wpvideo CzMKRery]
Retrouvez quelques-unes de nos archives sur la Ferme d’Ecancourt :
Mais oui, à y regarder de plus près, tous les interstices des pavés sont verts. Ils sont occupés par une toute petite plante : une sagine.
En voici une un peu plus développée, trouvée quelques mètres plus loin.
Deux sagines sont présentes en àŽle-de-France : la « rampante », Sagina procumbens, et la « sans pétale », Sagina apetala. Elles se différencient aisément lorsqu’elles sont assez grandes : Sagina apetala a un port dressé et peut ne pas avoir de pétales, alors que Sagina procumbens est rampante et a quatre pétales blancs à chaque fleur. Avec une plante de cette taille, il était relativement facile d’identifier ici la sagine rampante. De plus, Sagina procumbens préfère les milieux plus riches et plus humides que Sagina apetala. Nous l’avons d’ailleurs trouvée à l’aplomb d’une gouttière de l’Hôtel d’agglomération. A l’abri des chaussures des passants, ce spécimen s’est bien développé. Et c’est une chance de pouvoir observer ses fleurs.
Les sagines sont des espèces pionnières qui ont la particularité de bien résister au piétinement. On les trouve, entre autres, dans les friches pâturées, sur les trottoirs et entre les pavés. Habituellement elles se font discrètes. En restant minuscules, elles limitent le risque d’écrasement et garantissent ainsi leur survie. Leur observation nécessite de très bons yeux, voire une loupe !
En jardinerie aussi
On peut utiliser les sagines en couvre-sol, pour verdir les contours des dalles sans déborder.
Bravo à tous ! Cette énigme a suscité un vif intérêt (27 commentaires !) et vous avez été très nombreux à reconnaître le fruit du Physalis alkekengi. Félicitations aux plus rapides d’entre vous : Patrick, Olivier et Yaà«l ! Et nos remerciements à Colette pour sa participation.
Si l’Alkékenge, le nom commun de cette espèce, rapporte beaucoup de points au Scrabble, les physalis se sont vus attribuer de nombreuses appellations. Lanterne du Japon et lanterne chinoise sont autant de références à leur calice si particulier, dont la plus romantique est sans doute « l’amour-en-cage ».
Après la floraison le calice forme cette sorte de cage qui protège le fruit jusqu’à sa maturité.
D’abord coloré et bien fermé, le calice brunit, s’amincit puis se décompose au fil de la maturation du fruit, jusqu’à ne laisser que la trame des nervures.
Nous avons été informés par Marie-Louise, mycologue avertie, que de drôles de petits champignons avaient fait leur apparition plus tôt que prévu cette année. Nous filons donc à Conflans pour observer sa trouvaille.
Ces champignons sont des pézizes du cèdre, de leur nom scientifique Geopora sumneriana. On les appelle également « oreilles de la Terre » en raison de leur forme en coupe qui émerge du sol au printemps comme si la Terre ouvrait ses oreilles. Mais qu’a-t-elle entendu ? Peut-être les explications de Marie-Louise et Gilles au sujet de ces ascomycètes.
Des oreilles de conifères
Ce champignon est reconnaissable à sa forme particulière, son aspect extérieur filamenteux et son intérieur crème, mais aussi à sa localisation. On le trouve presque exclusivement sous les cèdres, quelques fois sous les séquoias, les ifs ou les genévriers. C’est cela qui le différencie des autres Geopora, comme Geopora foliacea qui lui ressemble beaucoup mais qui ne fréquente que les pins.
Geopora sumneriana est un champignon mycorhizien, il entretient donc d’étroites relations avec les racines du cèdre sous lequel il pousse. C’est sans doute grâce à cette affinité qu’il est si largement répandu sur le territoire français. Les cèdres ne sont pas indigènes en France, et sont cultivés en pépinières. Les champignons ont pu voyager facilement dans les mottes de plantation, mais comme certaines parcelles de pépinières n’hébergent pas ce champignon, on ne le retrouve pas partout. Cependant, lorsqu’il est présent au pied de son cèdre, Geopora sumneriana y fructifie tous les ans.
Pour le moment aucune mention de ce champignon n’a été faite en Val-d’Oise dans les bases de données naturalistes. D’après la littérature, il commence à apparaître à partir de fin février et on peut l’observer jusqu’en avril.
Ces pézizes sont déjà bien visibles sous ce cèdre à Conflans. Peut-être que la Terre écoute aussi dans votre jardin ? Racontez-nous !
Retrouvez dans ces articles d’autres champignons mycorhiziens :
Quelle jolie surprise que de trouver, lors de notre reportage ornithologique dans le parc du château de Menucourt, ce tapis mauve éclatant sous les arbres.
En allant voir de plus près, il n’y a pas de doute possible, la forme caractéristique des fleurs et des feuilles nous renseigne sur le genre de cette fleur : c’est un cyclamen. Mais qu’elle est l’espèce ? Il en existe plus d’une vingtaine.
Serait-ce le Cyclamen à feuilles de lierre, que l’on trouve parfois naturalisé dans les parcs et jardins ? Impossible, cette espèce fleurit à la fin de l’été. Quelques recherches nous permettent de mettre un nom sur notre découverte, il s’agit du Cyclamen coum. De la famille des primulacées, tout comme les primevères, le Cyclamen coum fleurit au cours de l’hiver et est capable de résister à des températures descendant jusqu’à -20°C.
A pas de fourmis
Cette floraison hivernale, cette rusticité et cette capacité à colorer le pied des arbres, rendent le Cyclamen coum particulièrement attrayant pour les jardiniers. Une fois planté à l’ombre, le pied de cyclamen s’étend au fil des ans et forme ce joli tapis mauve en sous-bois.
L’étalement de la plante est dà» à deux stratégies de dispersion du cyclamen. Premièrement, le corme du cyclamen, son organe de réserve souterrain, grandit d’année en année et permet l’apparition de nouvelles fleurs, plus nombreuses chaque année. Deuxièmement, le cyclamen est myrmécochore. Il disperse ses graines grâce aux fourmis ! Une fois les fruits mà»rs, le pédoncule (la tige du fruit) fléchit et dépose les graines au sol, à portée des gourmandes à antennes. Les fourmis du coin les ramassent, les transportent puis les abandonnent après en avoir mangé l’emballage sucré. Ainsi déplacées de quelques centimètres à quelques mètres, les graines pourront donner de nouvelles touffes de Cyclamen coum.
Une histoire de longue date
Bien qu’il se plaise particulièrement dans nos contrées, le Cyclamen coum n’est pas indigène en àŽle-de-France. Il vient des abords orientaux de la Méditerranée (Balkans, Turquie, Liban).
Il a probablement été introduit en Europe en même temps que le Cyclamen à feuilles de lierre au cours du 16ème siècle. Ils étaient à ce moment très prisés pour leur aspect ornemental et leurs vertus médicinales. Les deux espèces sont mentionnées dans le Journal d’Horticulture de la Société Royale d’Agriculture et de Botanique de Gand (Morren, 1847) ; ce qui laisse supposer que les deux espèces étaient déjà bien connues et largement implantées il y a une centaine d’années.
Pourtant, si d’après la flore d’àŽle-de-France de Jauzein, le Cyclamen à feuilles de lierre est en voie de naturalisation, le Cyclamen coum n’a toujours que le statut de plante cultivée. Il a néanmoins l’air de bien se plaire dans le parc du château de Menucourt …