A Courdimanche, un papillon vient se poser sur la mare Bicourt. A la couleur c’est probablement un myrtil mais j’essaie de m’approcher pour avoir un peu plus de détails. Je n’ai pas le temps de faire la mise au point que CROUNCH, une grenouille verte a surgi !
Apparemment elle a attrapé l’abeille mellifère qui passait par là , mais mon papillon a pris la fuite. Tant pis pour le portrait.
Etapes de chasse
D’ailleurs, non loin de là une autre traque est en cours.
A gauche, l’abeille s’est posée sur les lentilles d’eau pour boire l’eau de la mare. A droite, la grenouille a repéré sa proie.
En un seul bond la grenouille atteint l’abeille. On voit son trajet au travers des lentilles.
Mais finalement elle abandonne sa prise. Peut-être l’abeille a-t-elle piqué ? En tout cas je ne l’ai pas vue ressortir de la mare.
Contrairement à ce que l’on peut voir dans les images de dessins animés, les grenouilles n’utilisent pas leur langue comme hameçon ou lasso pour capturer des mouches, elles bondissent sur toutes formes d’insectes qui passent à proximité de leur bouche.
Une jolie araignée au corps allongé et aux pattes très longues repliées dans le prolongement du corps se prélasse au soleil au bord de la zone humide de la Saussaye à Maurecourt. Ceci étant vu, et en vérifiant l’implantation des yeux de la bête on arrive rapidement au genre Tetragnatha. Les motifs de son corps et sa présence au bord de l’eau nous orientent ensuite vers l’espèce, Tetragnatha extensa, la tétragnathe étendue.
Cette araignée fait partie du groupe des tisseuses de toiles en spirale, qu’elle fabrique souvent au-dessus l’eau pour capturer les petits insectes qui passent à proximité.
D’ailleurs celle-ci a l’air d’avoir trouvé son repas. Une mouche sans doute…
La tétragnathe étendue est une araignée saisonnière, on ne la voit presque qu’en été.
Non loin, une araignée semblable se repose. Les pattes sont plus courtes et les motifs du corps différents. C’est sans doute une autre espèce, Tetragnatha nigrita.
Toujours occupés par nos inventaires de biodiversité dans les cimetières, nous observons une activité intéressante dans le tunnel à hérisson posé dans le cimetière de Saint-Ouen l’Aumône : comme tous les ans les fourmis ont pris d’assaut les croquettes, mais cette fois-ci elles se sont équipées !
La feuille en tissu provenant probablement d’un pot d’ornement de tombe mis au rebus n’a pas été mise là par nos soins. Apparemment les fourmis l’ont trainée là pour se faire un pont depuis le bord de la gamelle et transporter plus facilement les croquettes jusqu’à la fourmilière. Habile n’est-ce pas ?
Ces derniers jours nous étions sur le terrain pour le suivi de la biodiversité dans les cimetières. Lors des prélèvements pour Mission Hérisson dans le cimetière de Cergy nous avons eu une légère déception : nos croquettes destinées aux hérissons ont disparues, et à la place nous avons récolté des empreintes de chat.
Nous y avons alors vu une superbe occasion pour tester les réglages de nos nouveaux pièges-photos. Nous avons installé un appareil à proximité du tunnel* pour la nuit que nous avons récupéré le lendemain. Sans grande surprise, le chatpardeur est revenu sur la scène de crime pour commettre un nouveau méfait ; mais cette fois-ci, sous l’œil de notre objectif, qui nous a rapporté plusieurs clichés à différents horaires de la soirée et de la nuit.
Si vous voyez ce chatpardeur sachez qu’il est recherché pour vol de croquettes et pour la petite frayeur qu’il nous a faite au moment de balayer les photos prises par l’appareil.
Apparemment le capteur était aussi intéressant que les croquettes.
Maintenant que nous somme surs que les capteurs fonctionnent bien nous espérons pouvoir vous rapporter des clichés de bêtes un peu plus exotiques que des chats, comme des chouettes, des hérissons ou même des blaireaux !
*Le capteur est orienté de manière à ne pas prendre les passants. Le droit à l’image est pris en compte dans nos études.
Cet article est écrit par Madison, en stage chez nous cet été.
Deux rapaces tournent dans le ciel au-dessus du château de Grouchy. Un coup de jumelles me suffit à voir qu’il ne s’agit pas d’une classique buse variable (encore que, même la buse n’est plus si classique que cela).
L’oiseau a la queue longue (plus longue que la largeur de ses ailes), le bout de ses ailes est à peine noir, comme s’il avait juste effleuré le pot de peinture, et sa tête est assez petite vissée sur un cou plutôt long qui lui vaut souvent d’être comparée à un pigeon. Ces critères amènent donc à identifier ici une bondrée apivore.
Apivore car son régime alimentaire est principalement constitué d’hyménoptères ; guêpes, bourdons et abeilles, dont elles consomment les adultes mais surtout les larves (plus faciles à capturer en quantité). En cas de besoin elle se rabat, comme la plupart des rapaces, sur les petits mammifères, les reptiles, les amphibiens et les oiseaux.
L’oiseau est peu fréquent dans nos publications car il est difficile à prendre en photo. Toutefois il est bien connu sur le territoire. Il niche en forêt, aussi le parc de Grouchy et le bois de la Garenne doivent lui convenir.
En revanche, bien qu’elle soit toujours considérée comme commune dans la région, ses population déclinent et la bondrée est vulnérable à l’extinction en àŽle-de-France.
Durant une session SPIPOLL, j’aperçois un drôle d’insecte qui vient faire le poirier sur le bouton d’or que j’observe, plongeant vers le nectar de la fleur. Sa forme est plutôt reconnaissable, celles des hyménoptères, l’ordre d’insectes des abeilles et des guêpes. Il possède une longue paire d’antenne noire et son abdomen est très allongé, bien plus long que son thorax. Mais c’est surtout la couleur jaune-orangée de ce dernier que l’on remarque. Son abdomen semble même être orné de taches noires à son extrémité, dissimulées sous ses ailes fumées. C’est ce détail qui me laisse donc penser que nous sommes ici en présence d’un calameute pygmée (Calameuta pygmaea).
Le calameute pygmée est une espèce à l’origine méditerranéenne, mais qui semble peu à peu remonter dans le nord de la France. Celui-ci a d’ailleurs été photographié à Maurecourt, dans la zone humide de Saussaie, un habitat dont il semble être friand.
Il appartient à la famille des céphides (Cephidae). J’ai d’ailleurs durant la même observation, eu l’occasion d’observer un cousin à lui, ou plutôt une cousine qu’on reconnait grâce à son ovipositeur en forme d’aiguillon, au bout de son abdomen.
Les céphides ont également une préférence pour les renoncules, comme la renoncule scélérate ou encore la renoncule âcre (Ranunculus acris), plus familièrement appelée bouton d’or, que butinent justement nos deux céphides.
La Région àŽle-de-France a lancé en mai un nouveau dispositif pour la valorisation de « 500 petits patrimoines naturels en àŽle-de-France ». Tout propriétaire ou locataire, public ou privé, d’un espace de nature d’une surface comprise entre 50 m² et 20 000 m² peut candidater pour voir son site labellisé, à condition de signer une charte de bonnes pratiques de gestion écologique. Les lauréats recevront un kit pour favoriser la biodiversité sur leurs espaces et pourront bénéficier d’un accompagnement vers d’autres dispositifs financiers de la Région.
Profitez-en, vous avez jusqu’au 5 aoà»t pour candidater !
Toute l’équipe de la Direction de projets Transition écologique vous convie à cette conférence pour tous publics. On y parlera notamment adaptation au changement climatique et solutions fondées sur la nature. On espère vous y voir nombreux !
Retrouvez ici des précédents rendez-vous du développement durable :
Durant une session SPIPOLL pour l’étude sur les cimetières vivants, une drôle de chose sur le pissenlit que j’observe attire mon attention : une toute petite bébête, à peine visible à l’œil nu. Ni une, ni deux, j’arme l’objectif de mon appareil photo, active le zoom et prend ce cliché. Mais qu’est-ce donc que cette étrange petite chose semblant sortir tout droit d’un film d’extraterrestres ?
Eh bien, il s’agit d’un collembole. Ils ont longtemps été classés parmi les insectes à cause de leurs 3 paires de pattes, mais aujourd’hui ils ont leur propre classe et ont été classés dans le même sous-embranchement que les insectes, les Hexapodes (Hexapoda). Les collemboles sont considérés comme les plus anciens Hexapodes, puisqu’on considère que leur présence sur Terre remonte à plus 400 millions d’années, bien avant les premiers insectes ! Ce sont de petits arthropodes qui vivent le plus souvent dans le sol et dont la taille varie de 0,2 à 4 millimètres. Ils sont donc très difficiles à apercevoir et certains nécessitent même un microscope pour espérer pouvoir entrevoir le bout de leurs antennes.
Celui-ci est relativement bien visible à l’œil nu puisqu’il mesure entre 2 et 4 millimètres. Après une recherche sur le site du nom de AquaNat Photo qui permet d’aider à l’identification des collemboles, il s’agirait d’un Sminthurus viridis mais, sans matériel macrophotographique adapté, impossible de le confirmer avec certitude. En tout cas, il est certain qu’il appartient à l’ordre des Symphypleona avec son corps globulaire et ses longues antennes.
Il n’y a maintenant plus qu’à espérer pour lui qu’un accenteur mouchet (hautement possible) ou qu’un triton alpestre (très peu probable) ne se trouve pas à proximité, car ce sont tous les deux des prédateurs des collemboles…
Bravo à Pascale, Christian, Murielle, Catherine qui ont répondu les premiers, et à tous les autres qui ont repérés une femelle de faisan dans le champ de bourraches. Il y avait bien deux corneilles noires cachées derrière les fleurs, mais là c’est notre faisan qui nous intéresse.
A la différence du mâle, très coloré, la femelle est beaucoup plus sobre, dans les teintes grises et brunes. Elle est toutefois d’assez grande taille avec une longue queue qui permet de la reconnaitre même de loin.
L’équipe a décidé de baptiser celle-ci Angarhad. On espère que son nom lui plaira.