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Les collemboles : un extraterrestre dans mon jardin ?

Vue de côté d’un Sminthurus viridis – Cergy © CACP – Naomi Gaillard

Durant une session SPIPOLL pour l’étude sur les cimetières vivants, une drôle de chose sur le pissenlit que j’observe attire mon attention : une toute petite bébête, à  peine visible à  l’œil nu. Ni une, ni deux, j’arme l’objectif de mon appareil photo, active le zoom et prend ce cliché. Mais qu’est-ce donc que cette étrange petite chose semblant sortir tout droit d’un film d’extraterrestres ?

Eh bien, il s’agit d’un collembole. Ils ont longtemps été classés parmi les insectes à  cause de leurs 3 paires de pattes, mais aujourd’hui ils ont leur propre classe et ont été classés dans le même sous-embranchement que les insectes, les Hexapodes (Hexapoda). Les collemboles sont considérés comme les plus anciens Hexapodes, puisqu’on considère que leur présence sur Terre remonte à  plus 400 millions d’années, bien avant les premiers insectes ! Ce sont de petits arthropodes qui vivent le plus souvent dans le sol et dont la taille varie de 0,2 à  4 millimètres. Ils sont donc très difficiles à  apercevoir et certains nécessitent même un microscope pour espérer pouvoir entrevoir le bout de leurs antennes.

Vue de côté d’un Sminthurus viridis – Cergy © CACP – Naomi Gaillard

Celui-ci est relativement bien visible à  l’œil nu puisqu’il mesure entre 2 et 4 millimètres. Après une recherche sur le site du nom de AquaNat Photo qui permet d’aider à  l’identification des collemboles, il s’agirait d’un Sminthurus viridis mais, sans matériel macrophotographique adapté, impossible de le confirmer avec certitude. En tout cas, il est certain qu’il appartient à  l’ordre des Symphypleona avec son corps globulaire et ses longues antennes.

Il n’y a maintenant plus qu’à  espérer pour lui qu’un accenteur mouchet (hautement possible) ou qu’un triton alpestre (très peu probable) ne se trouve pas à  proximité, car ce sont tous les deux des prédateurs des collemboles…

Sources :

Collembole, dans l’encyclopédie Universalis

Sminthurus viridis par AquaNat Photo

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Dans mon compost, les collemboles

Un collembole violet

Un collembole rondouillard

Un article écrit par Naomi, en stage avec nous ce printemps.

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Un collembole rondouillard

La pêche aux collemboles est ouverte !

Armé d’une feuille morte de dipladénia, je m’amuse à  recueillir les petites bêtes qui flottent à  la surface de l’eau d’une grande soucoupe au jardin.

Collemboles sauvés des eaux © Gilles Carcassès

Bonne pioche !

Je crois que j’ai attrapé un représentant de la famille des Dicyrtomidae, ces sympathiques collemboles tout en rondeurs. Celui-ci est délicatement décoré.

Collembole de la famille des Dicyrtomidae © Gilles Carcassès

Cliquez sur l’image ci-dessus pour l’agrandir et admirer la finesse des dessins de ce collembole !

J’ai le plaisir de vous présenter Dicyrtomina ornata

Cette espèce très commune dépasse à  peine le millimètre et est active surtout l’hiver. Elle est facile à  reconnaître avec ses motifs géométriques. Dicyrtomina ornata vit au sol sous les feuilles mortes, se nourrissant de moisissures et de végétaux en décomposition. Aussi c’est un acteur très important de la fabrication de l’humus et de la fertilité des sols.

Dicyrtomina ornata © Gilles Carcassès

Cet individu est mort et l’on voit sa furca, ordinairement repliée sous son abdomen et tendue comme un ressort. Cet appendice fourchu lui sert à  effectuer des sauts impressionnants, de l’ordre de 50 fois sa longueur !

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Vertagopus arboreus, un collembole violet

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Vertagopus arboreus, un collembole violet

Des invités dans l’eau de pluie © CACP – Gilles Carcassès

Dans mon jardin de Poissy, j’ai disposé une bassine qui me permet de récolter de l’eau de pluie pour l’arrosage des orchidées que je cultive à  la maison. Visiblement, je n’ai pas transvasé que de l’eau dans ma bouteille : des petites bêtes sombres nagent et sautent à  la surface. C’est l’occasion d’étrenner mon tout nouveau jouet, un microscope de poche adaptable sur l’objectif du smartphone.

Collemboles en famille © CACP – Gilles Carcassès

Ce sont des collemboles. De gros adultes (de l’ordre d’un millimètre) voisinent avec de plus jeunes, d’une jolie teinte violette, que je n’avais pas vus à  l’œil nu.

Vertagopus arboreus © CACP – Gilles Carcassès

Les pattes claires, le corps bleu violacé d’aspect irisé et la forme des antennes m’orientent vers l’espèce Vertagopus arboreus de la famille des Isotomidae. On voit sur la tête du bébé, tout en bas, les ocelles sombres, organes rudimentaires de vision. Ces collemboles très communs vivent sur les troncs des arbres ou sur le bois mort. On peut les trouver en regardant sous les écorces. Ils consomment des déchets organiques. C’est le vent qui les aura apportés dans ma bassine sans doute.

Sources :

collembola.org

collemboles.fr

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Dans mon compost : les collemboles

Un autre beauté violette :

Le carabe purpurin

L'actualité de la Nature

Dans mon compost : les collemboles

Les collemboles sont très nombreux dans le compost, mais ils ne sont pas faciles à  observer !  Ce sont des animaux très petits, la plupart des espèces mesurant moins de 2 millimètres. Grâce à  leur furca, un organe en forme de ressort qu’ils ont sous l’abdomen, ils font de grands sauts dès qu’ils sont dérangés et ils se dissimulent rapidement à  l’abri de la lumière.

Pogonognathellus sp. (Tomoceridae) © CACP – Gilles Carcassès

Trois paires de pattes, et pourtant ce ne sont pas des insectes

Ces arthropodes entognathes n’ont pas de pièces buccales apparentes, elles sont cachées à  l’intérieur d’une poche située sous la tête, ce qui les distingue des insectes. L’ordre des collemboles compte près de 700 espèces en France. Ces animaux sont l’une des plus anciennes formes de vie terrestre connues.

Les collemboles consomment, selon les espèces, des bactéries, des champignons, des rotifères, des algues microscopiques, de la matière organique en décomposition… Au compost et dans la litière, ils sont des acteurs essentiels de la fabrication de l’humus.

En raison de leur taille minuscule, les collemboles sont de détermination délicate. J’ai essayé, en m’aidant des clés du site collembola.org, de ranger quelques-unes de mes découvertes dans leur famille respective, mais je ne garantis rien. Certains critères de détermination ne peuvent être discernés qu’au microscope à  balayage électronique, et je n’en ai point.

Collembole Onychiuridae – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Les collemboles de la famille des Onychiuridae sont très fréquents dans le compost, ils participent à  la microporosité du milieu.

Collembole Entomobryidae, sans doute un Orchesella sp. – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Certaines espèces d’Entomobryidae consomment des champignons, y compris des espèces pathogènes du sol. D’autres vivent sur les troncs des arbres.

Collemboles Hypogastruridae sous une écorce de platane – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

De nombreuses espèces d’Hypogastruridae ne sont pas sauteuses car elles sont dépourvues de furca.

Collembole Tomoceridae – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Certains collemboles Tomoceridae sont capables de digérer la cellulose. Cette jolie espèce a le dos couvert d’écailles grises. Je l’ai trouvé dans du bois pourri.

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Dans mon compost, la blaniule mouchetée

Dans mon compost, le cloporte rugueux

Sources :

Entognatha, par E-phytia (INRA)

https://collemboles.fr/

https://www.collembola.org/

Collemboles, par Répertoire Québec Nature

L'actualité de la Nature

Dans l’antre du tigre

Corythucha ciliata © Gilles Carcassès
Caché sous une écorce de platane, Corythucha ciliata – Cergy, quartier Grand centre © Gilles Carcassès

Le tigre, c’est lui ! Cette punaise en dentelle, appelée tigre du platane, est une espèce nord-américaine, elle est arrivée en France en 1975. C’est un ravageur important du platane, et ses piqures provoquent la décoloration des feuilles. Elle passe l’hiver au chaud dans les anfractuosités de l’écorce.

Elle est ici en compagnie de collemboles qui consomment des matières organiques en décomposition.

Nous avons décollé quelques plaques d’écorce morte sur un tronc de platane, à  la recherche d’autres bestioles.

© Gilles Carcassès
Un collembole © Gilles Carcassès

Ce collembole nous montre un profil hirsute. Les collemboles appartiennent à  une classe voisine de celle des insectes. Ce sont de tout petits arthropodes très primitifs.

© Gilles Carcassès
Dromius quadrimaculatus © Gilles Carcassès

Ce petit coléoptère de la famille des Carabidae est un grand chasseur de collemboles.

© Gilles Carcassès
Halyzia sedecimguttata © Gilles Carcassès

La grande coccinelle orange à  16 points blancs a les yeux cachés sous une curieuse visière translucide. Cette espèce se nourrit de spores et du feutrage de champignons qui colonisent les feuilles des arbres, comme les oà¯diums.

Pour en savoir plus, quelques publications de l’INRA :

Les tigres

Les collemboles

Les coccinelles mycophages