L'actualité de la Nature

Belle-dame, étonnante migratrice

Vanessa cardui, la belle dame © Gilles Carcassès
Vanessa cardui, la belle-dame – photo prise à  Poissy en 2009, une grande année à  belles-dames © Gilles Carcassès

Cette belle-dame a du tempérament : c’est une migratrice hors pair. Chaque printemps, des millions de papillons de cette espèce quittent l’Afrique du Nord en troupes serrées et entament une remontée vers le nord de l’Europe, parfois même jusqu’en Islande. Si vous voyez une belle dame, levez le nez : il n’est pas rare d’en voir beaucoup d’autres dans le ciel.

Ce voyage se fait par étapes, généralement trois générations sont nécessaires pour atteindre l’Europe du Nord. Ce sont les papillons de cette troisième génération qui feront le voyage de retour vers l’Afrique en octobre. Il est très difficile cependant d’observer cette migration d’automne parce que les papillons volent à  plus de 1000 mètres d’altitude. Ils arriveront au Sahel après la fin de la saison des pluies, pour fonder la quatrième et dernière génération de l’année.

La chenille de la belle dame © Gilles Carcassès
La chenille de la belle-dame © Gilles Carcassès

J’ai observé fin juin 2015 cette belle chenille en train de consommer une feuille de chardon des champs, au bassin des Pâtis, à  Pontoise. Je l’ai déterminée comme une chenille de belle-dame, sans doute un individu de troisième génération.

On trouve les chenilles des belles-dames essentiellement sur les chardons, les orties et les mauves. Quant aux papillons, ils semblent avoir une prédilection pour les lavandes et les centranthus (valérianes rouges), souvent employés dans les espaces verts en raison de leur bonne résistance à  la sécheresse.

Certaines années connaissent des migrations spectaculaires de ce papillon, en conséquence de conditions climatiques particulièrement favorables en Afrique. Si 1996 et 2009 sont restés dans les annales, 2015 ne semble pas une très bonne année pour la migration des belles-dames. Et la sécheresse qui s’installe cet été au Sahel n’annonce rien de bon pour nos vanesses des chardons en 2016.

Sources :

http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i128leveque.pdf

http://www.jardinsdenoe.org/la-biodiversite-des-jardins/la-belle-dame

http://www.baladesentomologiques.com/article-belle-dame-vanessa-cardui-une-autre-grande-migratrice-122468336.html

https://natornatex.wordpress.com/2015/06/16/larrivee-de-la-belle-dame/

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Un trou dans le cigare

Il roule des cigares, mais ce n’est pas pour les fumer !

Le cigarier du noisetier réalise une profonde découpe dans une feuille puis il roule la partie pendante jusqu’à  former un cylindre bien serré qui servira d’abri et de nourriture à  sa larve.

En formation sur les insectes au CAUE du Val d’Oise le 20 juin 2015, nous avons trouvé un de ces cigares sur un noisetier, et un autre juste à  côté sur un aulne à  feuilles en cœur.

 © Gilles Carcassès
Apoderus coryli, le cigarier du noisetier, ne dédaigne pas les aulnes. © Gilles Carcassès
apoderus coryli cigare troué Pontoise 24 06 2015
Le trou de sortie du cigarier © Gilles Carcassès

J’ai placé le premier dans un bocal et quelques jours plus tard, un beau coléoptère rouge avec une drôle de tête est sorti par un joli trou bien rond.

 

Apoderus coryli recouvre sa liberté.  © Gilles Carcassès
Apoderus coryli, après la séance photo, recouvre la liberté. © Gilles Carcassès
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Les airbags de Malachius

Malachius bipustulatus - Pontoise © Gilles Carcassès
Malachius bipustulatus – Pontoise © Gilles Carcassès

Malachius bipustulatus est commun sur les fleurs en été. Il consomme du pollen et du nectar, et aussi des psylles et des pucerons. Sa larve est prédatrice des insectes xylophages dans le bois mort.

Malachius bipustulatus, toutes vésicules déployées © Gilles Carcassès
Malachius bipustulatus, toutes vésicules déployées © Gilles Carcassès

Ce Malachius, vu au jardin du CAUE à  Pontoise, a réagi à  la proximité de mon objectif. Il a fait face à  l’intrus et a gonflé des poches rouges sur les côtés de son thorax et de son abdomen.  Elles dégagent une odeur d’éther. Leur forme, leur couleur et leur odeur sont censées décourager les prédateurs. D’autres espèces de coléoptères utilisent pour leur défense de telles vésicules exsertiles,  c’est aussi le cas de certaines chenilles, comme celle du machaon.

Cryptocephalus sur une feuille de peuplier noir - Courdimanche © Gilles Carcassès
Cryptocephalus rufipes sur une feuille de peuplier noir – Courdimanche © Gilles Carcassès

Cette toute petite chrysomèle semble bien posséder aussi des vésicules thoraciques, de couleur rose.

Malachius et compagnie

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A la découverte des insectes de nos jardins

Le CAUE du Val d’Oise organise le 20 juin 2015 une matinée de formation intitulée A la découverte des insectes de nos jardins, pour vous faire découvrir la richesse entomologique des jardins et vous donner des clés de compréhension sur les interactions de ces insectes entre eux, avec les plantes, et avec les autres habitants du jardin.

Si le temps le permet, le jardin du moulin de la Couleuvre, siège du CAUE95, sera largement mis à  contribution pour des observations et l’entrainement à  la reconnaissance des différents ordres et des espèces communes les plus faciles à  identifier.

Tachicixius venustulus, un hémiptère sur les egopodes de mon jardin. © Gilles Carcassès
Tachycixius venustulus, un drôle d’homoptère sur les égopodes de mon jardin. © Gilles Carcassès

Homoptère ? Oui, comme les pucerons, les cigales, les psylles, les aleurodes et les cicadelles… Ami ou ennemi de mon jardin ? Pas si simple. Il suce la sève de mes égopodes mais ne prolifère pas au point de les affaiblir. Mais peut-être peut-il transporter comme les cicadelles quelques virus de plantes en plantes ? En tout cas, j’ai été bien content de le rencontrer et de connaître sa famille (les Cixiidae).

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La Pyrale du buis est à  Pontoise

Feuilles de buis dévorées par la pyrale du buis © Gilles Carcassès
Feuille de buis dévorée par la pyrale du buis – Pontoise © Gilles Carcassès

Très mauvaise nouvelle !

La pyrale du buis, qui a occasionné l’an dernier des ravages épouvantables dans les parcs parisiens, a fait son apparition à  Pontoise, sans doute arrivée là  à  l’occasion de quelques plantations de buis porteurs de pontes. En quelques mois, ces chenilles, dédaignées par les oiseaux, peuvent défolier entièrement ces arbustes. Il n’y a hélas pas de solution miracle pour s’en débarrasser. Ce papillon prolifique d’origine asiatique est en France depuis 2008 et progresse très rapidement.

Les chercheurs s’activent pour trouver des solutions. En attendant la mise au point de méthodes de lutte efficaces, il convient de s’abstenir de planter des buis.

Les agronomes sont sur la piste des trichogrammes, petits hyménoptères qui pourraient parasiter les œufs de ces papillons. Leur projet est de repérer des œufs parasités et d’expérimenter l’élevage de ces insectes auxiliaires.

Jardiniers, ne laissez pas seuls ces chercheurs dans leur quête ! Vous pouvez les aider en participant au programme SaveBuxus. Il s’agit de collecter pour eux un maximum de pontes de pyrale à  partir de juin 2015, sur des buis non traités. Quelques-unes de ces pontes contiennent peut-être les parasitoà¯des qui changeront le destin de nos jardins.

Prise en flagrant délit © Gilles Carcassès
Prise en flagrant délit de grignotage © Gilles Carcassès
Un buis infesté par la pyrale © Gilles Carcassès
Un buis infesté par la pyrale – Pontoise © Gilles Carcassès

Le communiqué du Ministère de l’Agriculture

SaveBuxus, un programme de Plante et Cité

Comment traiter ?

La fiche technique de la pyrale du buis par Jardiner Autrement

 

 

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La flèche bleue

Le martin-pêcheur - parc des Larris à  Pontoise © Gilles Carcassès
Le martin-pêcheur – parc des Larris à  Pontoise © Gilles Carcassès

Brillamment coloré et rapide comme l’éclair, voici le martin-pêcheur. Il fait toujours son effet quand on le voir filer au raz de l’eau le long des berges. Il est plus rare de pouvoir l’observer perché, car il est très farouche. Cet individu, rencontré il y a peu lors d’un relevé du protocole STOC au bord de la mare du parc des Larris à  Pontoise, m’a permis quelques photos après une approche digne d’un sioux.

Excellent plongeur, le martin-pêcheur est spécialisé dans la capture des petits poissons qu’il pêche à  l’affà»t depuis une branchette au-dessus de l’eau. Pour nicher, il creuse des terriers dans les parties abruptes des berges. Les populations de nos martins-pêcheurs sédentaires sont renforcées l’hiver par des migrateurs venus du nord-est de l’Europe.

Lors de vos promenades, vous pourrez peut-être l’apercevoir sur les berges de l’Oise, à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, au parc de Grouchy à  Osny.

http://www.oiseaux.net/oiseaux/martin-pecheur.d.europe.html

 

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Ce bâton vous regarde

Pattes repliées contre le corps, le phasme est diifficile à  voir © Gilles Carcassès
Pattes repliées contre le corps, le phasme est bien diifficile à  voir © Gilles Carcassès

A la ferme pédagogique de Marcouville à  Pontoise, on peut observer la vie paisible des phasmes moroses d’Indonésie, dans leur terrarium empli de tiges de lierre. J’ai réussi à  en voir un, il paraît qu’ils sont une quarantaine ! Ils ressemblent à  s’y méprendre à  des bâtons. Ainsi camouflés, ils échappent dans la nature à  leurs prédateurs. Un détail nous révèle que ce sont bien des insectes : deux petits yeux qui nous regardent.

le doux regard du phasme © Gilles Carcassès
Le regard du phasme © Gilles Carcassès

L’élevage de phasmes en terrarium est très facile. Pour tout savoir, rendez-vous dans ces pages très bien documentées du spécialiste des élevages d’insectes, l’OPIE (voir la vidéo rigolote) :

http://www.insectes.org/elevage/phasmes-insectes.html

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Une exposition très hotte

Hotte de vendange © Gilles Carcassès
Hotte de vendange et pulvérisateurs en cuivre © Gilles Carcassès

Jusqu’au 15 février 2015, vous pouvez voir à  l’Office de Tourisme de Cergy-Pontoise – Porte du Vexin une exposition sur les outils de la vigne.

Saviez-vous que les coteaux de la Seine, de la Marne et  de l’Oise ont compté jusqu’à  45 000 hectares de vignes ? La culture de la vigne en Ile-de-France, introduite par les Romains, a connu son apogée au XIXème siècle. L’arrivée des vins du Languedoc par le chemin de fer et la crise du phylloxera ont précipité son déclin. Il reste tout de même quelques reliques de ce passé et de nouvelles vignes symboliques sont plantées par les municipalités ou des associations.

Collection de bouteilles de vins d'Ile-de-France © Gilles Carcassès
Collection de bouteilles de vins d’Ile-de-France © Gilles Carcassès

Surprise ! J’ai retrouvé dans l’exposition l’étiquette que j’avais dessinée pour la vigne de Sartrouville, quand j’étais jeune…

http://www.ot-cergypontoise.fr/Fiche/Detail/2880/Visiter~Pour-les-individuels~Activites-de-l-Office-de-Tourisme/Exposition-Outils-de-la-vigne-Office-de-tourisme

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Une clématite en hiver

Clematis cirrhosa © Gilles Carcassès
Clematis cirrhosa © CACP – Gilles Carcassès

Cette clématite est une méditerranéenne. On la rencontre en Espagne, en Italie, en Algérie, dans le Sud de la France, dans le maquis, parmi les pistachiers… Ici, c’est une variété aux pétales piquetés de rouge. Son origine nous pousse à  lui préférer par prudence les expositions chaudes et les emplacements abrités des vents froids. En fait, elle serait assez rustique et supporterait jusqu’à  -15° installée dans un sol bien drainé.

De petite végétation, elle sait accompagner avec discrétion un arbuste, ou habiller élégamment une barrière, comme ici dans le jardin d’un amateur à  Pontoise.

Sa floraison tout l’hiver la rend précieuse, elle nous fait espérer le printemps.

Clematis cirrhosa, par eFlore

Les clématites sauvages – un article de Jardins de France

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La ferme pédagogique de Pontoise

Le parc du château de Marcouville accueille depuis 2013 une ferme pédagogique, gérée par « les Z’Herbes folles », association d’éducation à  l’environnement. Ce projet est porté en partenariat avec la ville de Pontoise.  Depuis l’arrivée de la ferme, les pelouses du parc sont passées de 12 tontes annuelles à  un entretien par pâturage (cheval, vache, ânes, chèvres, moutons).

Les animaux de la basse cour vont et viennent librement à  la ferme : elles ont trouvé refuge dans la bergerie © Marion Poiret
Les animaux de bassecour vont et viennent librement à  la ferme : ces poules ont trouvé refuge dans la bergerie © Marion Poiret

La ferme propose en semaine des activités de découverte du monde animal et de sensibilisation à  la nature pour les enfants des écoles, des centres de loisirs et les résidents de structures spécialisées (maisons de retraite, instituts médico-éducatifs). Le weekend, les portes sont ouvertes pour le grand public qui est accueilli gratuitement.

le dindon de l'Aisne © Marion Poiret
Le dindon rouge des Ardennes. Les animaux de la ferme sont sélectionnés selon deux critères : leurs origines (de préférence, des races rustiques françaises aux effectifs faibles) et/ou leurs atouts pédagogiques  © Marion Poiret

L’équipe d’animateurs emploie l’approche Montessori, une pédagogie basée sur l’apprentissage par l’expérience et la perception sensorielle et propose des interventions en médiation animale pour les personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie.

Lapin angora. Ses poils sont régulièrement utilisés pour les activités © Marion Poiret
Lapin angora. Ses poils longs et doux servent régulièrement pour les animations de tissage de la laine © Marion Poiret

Certains des animaux de la ferme font partie de programmes de conservation des races anciennes  : c’est le cas de la chèvre Poitevine, de la chèvre des fossés, du mouton Thônes et Marthod, du baudet du Poitou, ou encore de la jument Trait du Nord.

Une jeune recrue chez le mouton Thônes et Marthod, race rustique de brebis savoyardes et un petit tacheté recalé : ce petit agneau issu d'un croisement avec une brebis solognote ne correspond à  aucun canons des deux races protégées. © Marion Poiret
Une jeune recrue chez le mouton Thônes et Marthod et un petit tacheté recalé :  issu d’un croisement avec une brebis solognote, ce dernier ne correspond à  aucun des canons de ces deux races protégées et sera donc évincé des programmes de conservation. © Marion Poiret

La ferme se délocalise aussi pour certains événements ou manifestations et souhaiterait faire émerger des projets hors de ses murs, sur des espaces publics ou privés : projets de pâturage, de potagers et poulaillers partagés, développement de la traction animale et de l’utilisation du cheval en ville (entretien d’espaces verts, collecte de déchets, transports de personnes…).

La ferme pédagogique de Pontoise