On peut raisonnablement supposer qu’ils forment un couple, le mâle étant le plus grand. Peuvent-ils se reproduire aussi loin de l’Australie, terre de leurs origines ? Cela s’est déjà vu en Ile-de-France, à Verneuil-sur-Seine en 1996. En France, en dehors des parcs zoologiques, au moins 120 cygnes noirs vivent librement dans la nature, et l’on dénombre environ 30 couples.
Ces photographies ont été faites fin septembre 2017 à la plage du centre multisports. Je les ai cherchés récemment à l’Ile de loisirs, mais je ne les ai pas trouvés. Peut-être ces oiseaux sont-ils cachés dans un coin discret, ou partis vers un autre étang de la région…
Cette fois-ci c’est un siffleur du Chili. Difficile de ne pas le repérer car c’est un bon siffleur et il siffle généreusement au printemps. On n’entend que lui…
Anas sibilatrix est un canard de surface originaire du Chili et d’Argentine. Cette espèce présente un bec gris-bleu à pointe noire qui rappelle beaucoup celui de notre canard siffleur européen.
Des oies d’ornement, ça existe aussi
La bernache nonette repérée l’hiver dernier a une nouvelle copine, une oie à tête barrée. Cette espèce essentiellement chinoise migre en hiver vers l’Asie du Sud.
Toutes ces bêtes peu farouches sont des échappées d’élevage et semblent très à leur aise sur l’étang du parc de Grouchy. Il faut dire que c’est un très bel endroit.
Voilà bien une observation qui me met en colère. Ce merle est mort d’épuisement les pattes entravées dans un fil de pêche abandonné. Je l’ai trouvé dans le centre ville de Poissy, assez loin de la Seine. Un fil abandonné dans l’herbe ou un buisson est un piège mortel pour les oiseaux : ils ne le voient pas, s’y empêtrent et en se débattant se ligotent avec ce fil trop solide pour qu’ils puissent le casser. Comme ce merle, ils s’envolent parfois avec un bout de branche qu’ils ont fini pas briser et vont mourir plus loin.
Le cas n’est pas anecdotique, mes correspondants naturalistes du lac de Créteil me signalent régulièrement des oiseaux agonisants victimes de ces déchets de pêche.
Quand ils parviennent à échapper à la pendaison, ils souffrent longtemps de ces garrots qui peuvent s’infecter.
Que peut-on faire ?
Pêcheurs, de grâce, pensez aux oiseaux, n’abandonnez plus vos fils de nylon ! Promeneurs, si vous trouvez du matériel de pêche abandonné, ne le laissez pas dans la nature, ramassez-le et détruisez-le.
Un animateur nature de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise m’a fait parvenir cette photo d’un échassier élégant qui marchait à grands pas au bord d’un bassin. C’est bien une échasse blanche, migrateur très rare pour l’Ile-de-France. Les échasses nicheuses régulières les plus proches sont dans le Morbihan. Ces oiseaux prennent leurs quartiers d’hiver en Mauritanie, en Guinée, au Mali…
Autre bonne nouvelle de l’Ile de loisirs : un vanneau huppé semble avoir décidé de rester pour la belle saison. Est-il seul ? Nous espérons pour lui la présence d’une compagne… Cette espèce a déjà niché à la base il y a quelques années.
Bravo à Thierry, Patrick et Florent qui ont les premiers identifié l’oiseau mystère.
Le rossignol du Japon, échappé de captivité, est capable en quelques endroits de se reproduire dans la nature. Il affectionne les boisements humides et niche dans les ronciers ou les touffes d’herbes des sous-bois. Il inspecte avec vivacité le feuillage et les branchages, à la recherche d’insectes, comme le font le rouge-gorge et la fauvette à tête noire. Mais il est capable aussi de sauter pour attraper ses proies en vol, ce qui lui confère, semble-t-il, un avantage lui permettant de coloniser les sites qui lui sont favorables. Il s’est ainsi installé dans le Sud-Ouest de la France, en Picardie, en Alsace, sur la Côte d’Azur, dans le Val d’Oise (essentiellement dans le Vexin et en forêt de Montmorency). Il y en aurait une quarantaine de couples en Ile-de-France, et peut-être 5000 individus en France. La première observation francilienne remonte à 1993.
Une étude récente de l’INRA Bordeaux-Aquitaine (1) a étudié les conditions de l’efficacité de la prédation des chenilles parasites de la vigne par les oiseaux insectivores (comme le rougequeue à front blanc et le pouillot véloce) et a démontré l’effet bénéfique de l’hétérogénéité du paysage.
Ainsi, dans une perspective de réduction de l’usage de produits phytosanitaires par le secours des oiseaux insectivores, il peut donc être utile, nous disent les scientifiques, d’enherber les rangs de vigne en diversifiant les espèces ensemencées, et de ménager dans la vigne ou son environnement proche une mosaà¯que d’habitats favorables aux oiseaux, comme des buissons, des arbres et des prairies. Les grandes monocultures et la terre nue ne sont pas propices à la biodiversité, on s’en doutait un peu.
J’ai cru voir une pantoufle flotter sur le bassin Blanche de Castille à Saint-Ouen l’Aumône !
Sa forme ramassée donne à cet oiseau une silhouette inimitable. C’est le plus petit de nos grèbes, et son régime alimentaire est surtout constitué de mollusques et de crustacés d’eau douce. Infatigable plongeur, le grèbe castagneux aime beaucoup jouer à cahe-cache avec les photographes.
Le reflet roux sur sa joue est un avant-goà»t de son plumage nuptial, illustré ci-dessous.
Le grèbe castagneux a la motorisation du hors-bord : deux pattes semi-palmées à mouvement alternatif à l’arrière.
En hiver, on voit souvent sur les grands étangs des rassemblements de grèbes castagneux migrateurs en provenance d’Europe du Nord et de l’Est.
La mare construite par les élèves du lycée jean Perrin à Saint-Ouen l’Aumône dans les espaces verts de leur établissement intéresse beaucoup d’oiseaux : chardonnerets, pinsons, verdiers, étourneaux, bergeronnettes des ruisseaux, pigeons ramiers, merles, grives draines et musiciennes se font régulièrement tirer le portrait par le piège photo installé sur la plage. Un héron est même passé voir l’état du garde-manger. Sagement, le lycée, qui veut étudier en classe la petite faune aquatique, n’a pas introduit de poissons. Le héron en a été pour ses frais.
Le lycée m’a envoyé ces quelques images des habitués de la plage.
Après le bain, le pic vert s’ébroue et se sèche sur la plage.
Pour le bain, le geai devra revenir : ce jour-là , le bassin est tout gelé.
La glace a fondu, il est revenu.
Sa mésaventure ne l’a pas empêché de revenir roder à la plage !
Encore raté !
Retrouvez nos articles qui retracent la genèse de cet espace de biodiversité :
La perruche à collier n’est pas invasive qu’en France : dans la région de Londres, il y en aurait dix fois plus qu’en Ile-de-France !
Un grand merci à Philippine LAMBERT (ESSEC Global BBA) pour la traduction anglaise de cet article et à son professeur d’anglais, Christophe Brook, pour son aimable complicité.
La grosse tache rouge en Ile-de-France correspond aux descendantes des échappées de conteneurs, suite à des accidents dans les aéroports d’Orly et de Roissy, dans les années 1970 et 1990. Vous avez pu aussi croiser la perruche à collier sur certaines de vos destinations de vacances.
Un rapport très détaillé établi par les spécialistes du Muséum national d’Histoire naturelle pour les gestionnaires du parc de Sceaux montre la répartition de ces oiseaux dans 150 communes franciliennes :
Les chercheurs démontrent la croissance exponentielle de cette population d’Ile-de-France qui a dà» aujourd’hui dépasser les 5000 individus, sur plus de 50 sites de reproduction. Ces oiseaux engendrent des dégâts dans certains vergers de particuliers en ville, car ils sont friands de cerises et de pommes. Ils occasionnent des nuisances surtout aux endroits où ils se rassemblent pour dormir en très grand nombre. A Massy, les riverains excédés par les fientes et le bruit ont réclamé l’élagage des arbres formant dortoir (3500 perruches !).
Les perruches concurrencent pour les nids d’autres oiseaux cavernicoles : les pigeons colombins, les étourneaux, les sittelles. On rapporte un comportement agressif envers l’écureuil roux. Mais notre adorable écureuil ne serait pas totalement innocent : les perruches ne font que se défendre en pourchassant un voleur d’œufs !
Où voir facilement des perruches à Cergy-Pontoise ? Les grands platanes du parc de l’abbaye de Maubuisson à Saint-Ouen l’Aumône en accueillent plusieurs dizaines. Laissez-vous guider par leurs cris stridents…
Le canard chipeau nous rend visite tous les hivers sur les étangs de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise.
Qu’il est chic ce chipeau avec son gilet gris chiné, son miroir blanc, sa coupe en brosse et son petit bec noir !
Et sa femelle n’est pas mal non plus avec son bec bicolore.
Le canard chipeau hiverne régulièrement sur les étangs de la vallée de la Seine. Les comptages Wetlands estiment sa population hivernale, en progression constante depuis 1995, à un millier d’individus en Ile-de-France. Ces canards migrateurs sont herbivores et nichent en Europe de l’Est et en Allemagne.
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