L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Le chiendent pied-de-poule

Cynodon dactylon – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Cette belle végétation de pied d’arbre vue près de l’université à  Neuville-sur-Oise n’a pas été installée par un paysagiste. Il s’agit d’une adventice des champs arrivée là  sans doute en même temps que la terre de la fosse de plantation. Le Cynodon dactylon, ou chiendent pied-de-poule, s’étend facilement grâce à  ses rhizomes puissants. Il est capable en bonnes conditions de couvrir un mètre carré en moins d’un an. Les fragments de rhizomes régénèrent très facilement la plante, c’est pourquoi le travail du sol par fraisage multiplie ce chiendent au lieu de le détruire.

Floraison du chiendent pied-de-poule – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cynodon dactylon se dissémine aussi par semis. Cette plante fleurit même en période de canicule. On voit ci-dessus les étamines mauves de ses fleurs.

Rhizomes de Cynodon dactylon – rue de la gare à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Gare aux rhizomes !

Les jardiniers n’aiment pas beaucoup le chiendent pied-de-poule : ils doivent souvent extirper ses rhizomes pour limiter son envahissement dans leurs massifs. On trouve pourtant dans le commerce des variétés de Cynodon utiles pour la décoration des jardins secs ou pour constituer des gazons assez grossiers mais très résistants à  la sécheresse et au piétinement.

La floraison singulière de Cynodon x ‘Des Bermudes’, en présentation dans les parcelles d’essai de l’école Du Breuil à  Paris © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez dans cet article une autre histoire de pied de poule :

Deux artistes en résidence

et d’autres portraits de graminée :

Sang de cailloux

Le dactyle aggloméré

La graminée qui se moque de la sècheresse

Miscanthus, beauté d’automne

Source :

Flore des friches urbaines d’Audrey Muratet, Myr Muratet et Marie Pellaton

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

La population de bosseuses explose à  l’IUT de Cergy-Pontoise !

100 000 abeilles domestiques ont été invitées à  vivre sur les terres de l’IUT à  Neuville-sur-Oise

Mercredi 11 juillet 2018, à  l’initiative de Gilles Mayot, maître de conférences à  l’IUT de Cergy-Pontoise, deux ruches ont été installées en partenariat avec l’association Ocelles à  côté du parking des professeurs. L’enclos en bois de deux mètres de haut qui les protège permet de respecter la réglementation.

L’association Ocelles a choisi l’abeille noire afin de participer à  la conservation de cette espèce indigène.

Le transfert des colonies © CACP – Mathilde Vassenet

Les deux colonies qui habitaient auparavant à  l’intérieur de ruchettes ont gagné des logements plus spacieux.

En blanc les réserves de miel, en jaune le couvain © CACP – Mathilde Vassenet

La présidente de l’association, devant le personnel et les élèves impliqués dans le projet, a donné des explications sur la vie des abeilles.

Lors de la période hivernale, les abeilles se rassemblent dans l’endroit le plus chaud de la ruche. Les mâles, appelés aussi faux-bourdons, sont chassés par les ouvrières. Ils ne servent pas à  grand-chose à  part à  féconder la reine et consommer inutilement le miel indispensable à  la survie de la ruche pendant l’hiver, c’est pourquoi ils sont mis à  la porte, une fois leur travail de reproduction accompli.

Les abeilles d’hiver et d’été ne sont pas les mêmes. Celles d’hiver pourront vivre trois à  quatre mois alors que les ouvrières d’été ne vivent pas plus d’une quarantaine de jours.

Une intense activité règne dans la ruche © CACP – Mathilde Vassenet

Toutes les larves sans exception sont nourries à  la gelée royale durant les trois premiers jours de leur existence, seules les futures reines auront droit à  ce régime spécial pendant toute leur jeunesse. Un combat mortel aura lieu entre toutes ces princesses, seule la gagnante deviendra reine.

Bientôt une prairie fleurie ?

Pour limiter au mieux la concurrence alimentaire entre les abeilles sauvages du secteur et les nouvelles venues domestiques, il serait heureux d’accompagner l’arrivée des ruches par des plantations ou des semis de plantes mellifères. Peut être un nouveau projet tuteuré pour la future promotion d’étudiants à  la rentrée de septembre ?

Retrouvez nos articles sur les plantes mellifères :

Mélilots

Les plantes attractives pour les abeilles et les insectes pollinisateurs

L'actualité de la Nature

Les bronzés à  la plage

Vanneau huppé – Neuville-sur-Oise © CACP – Mathilde Vassenet

Un plumage aux reflets bronze

Neuville-sur-Oise et Jouy-le-Moutier, communes au bord de l’Oise, ont subi il y a quelques mois des inondations. Contraignantes pour les humains, ces inondations sont au contraire très bénéfiques pour la biodiversité, créant des micro-habitats riches en espèces. Depuis quelques semaines, nous observons un petit groupe de vanneaux huppés, au plumage mordoré et à  la coiffure extravagante, dans le champ au bord de l’Oise le long du boulevard de l’Hautil. Une mare temporaire est apparue suite aux inondations permettant aux vanneaux de venir s’y nourrir.

Vanneaux © CACP – Mathilde Vassenet

Le vanneau huppé est un limicole, c’est-a-dire qu’il se nourrit de petits crustacés et invertébrés présents dans la vase.  Ces couples nichent très probablement sur le territoire de l’agglomération de Cergy-Pontoise. La nidification se fait au sol, et le nid édifié par le mâle est légèrement en hauteur afin que la femelle puisse voir les alentours. Elle y pond environ quatre œufs. Sur la photographie ci-dessus on aperçoit en premier plan Monsieur punk et sa grand huppe. Derrière, Madame, plus discrète, possède une huppe courte et sa tête est moins contrastée.

Retrouvez notre article sur cette espèce :

Vanneaux

L'actualité de la Nature

Bébé blatte

Ectobius pallidus juvénile- Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

J’ai trouvé cet insecte en retournant un carton dans une friche à  Neuville-sur-Oise. Cette jeune blatte de jardin y prenait le frais. Il s’agit en fait d’une larve car ses ailes ne sont pas encore développées. Les blattes de jardin consomment les débris végétaux, elles sont de grands transformateurs de la litière et pourvoyeurs d’humus. Ces insectes sont même capables de grignoter les papiers abandonnés.

Comme leur nom l’indique, les blattes de jardin vivent dans les jardins, ce ne sont pas les mêmes espèces que les blattes des maisons.

Retrouvez un autre article sur les blattes :

Blatte de jardin

Source :

Les blattes, un article d’Alain Fraval – Insectes 2014

L'actualité de la Nature

L’alliaire

Belle station d’alliaires à  Neuville-sur-Oise, ici en compagnie du gaillet gratteron © CACP – Gilles Carcassès

Alliaria petiolata, communément nommée alliaire, apprécie les sols riches des bords de haies et des bois. On la rencontre souvent à  proximité d’autres plantes nitrophiles ou des boisements rudéralisés, comme la ronce bleue, l’ortie dioà¯que, la chélidoine, l’herbe à  Robert, la benoîte des villes, le lierre terrestre, le gaillet gratteron. Elle est très commune partout en Ile-de-France, surtout près des zones habitées.

Voilà  encore une plante allélopathique : les exsudats produits par ses racines inhibent la croissance d’autres espèces qui pourraient la concurrencer.

Une délicieuse salade sauvage

Jeune touffe d’alliaire à  côté d’un crâne de cheval (photo aimablement prêtée par l’auteur du blog Zoom Nature)

C’est une plante sauvage comestible appréciée au printemps, le léger goà»t d’ail de ses jeunes feuilles crues fait merveille sur une simple tartine beurrée de pain de seigle. Une plante agréablement parfumée et très digeste : le délicat goà»t de l’ail, sans l’haleine de cheval !

Tiens un crâne de cheval dans un jardin, cela me rappelle mon article La vérité si jument !

Aux Etats-Unis, l’alliaire est devenue une invasive redoutée. Elle y a fait l’objet d’études de lutte biologique par l’introduction contrôlée de charançons européens spécifiques de l’alliaire.

Les parties aériennes de cette plante sont consommées en Ile-de-France par plusieurs lépidoptères, dont la piéride du navet et l’aurore de la cardamine.

Pieris napi, la piéride du navet, dont les chenilles consomment l’alliaire © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

Alliaire, l’herbe à  l’ail, par Sauvages du Poitou (2015)

Biology and biological control of garlic mustard, par Forest Health Technology Enterprise Team (2013)

L’hypothèse de l’arme chimique inédite de l’alliaire officinale, par Zoom-Nature (2015)

Alliaire officinale : Mustard Garlic wanted, par Zoom-Nature (2015)

L’alliaire officinale avait tout pour réussir outre-Atlantique, par Zoom-Nature (2015)

L’alliaire officinale, une tueuse de champignons du sol, par Zoom-Nature (2015)

Retrouvez d’autres autres articles en lien avec ce sujet :

L’oreille de souris, plante allélopathique

L’ail des ours

 

L'actualité de la Nature

Les deux muscaris

La floraison des muscaris à  grappes marque l’arrivée du printemps. Les fleurs de cette plante bulbeuse qui exhalent un léger parfum de prunes montrent un remarquable dégradé de bleu.

Muscari neglectum – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

En Ile-de-France, on peut rencontrer une autre espèce de muscari, plus tardive et plus haute, c’est le muscari à  toupet.

Muscari comosum – vu à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Le muscari à  toupet (Muscari comosum) est consommé dans les Pouilles : ses bulbes sont vendus sur les marchés sous le nom de lampascioni. On les fait bouillir à  l’eau vinaigrée avant de les conserver dans de l’huile d’olive aromatisée au piment, au poivre et au laurier.

Muscari comosum et Muscari neglectum ont tous deux une origine méditerranéenne. Compte tenu de leur présence très ancienne en Ile-de-France, ces deux plantes sont toutefois considérées comme indigènes dans notre région. Autrefois les muscaris étaient des adventices des vignes, comme le souci des champs. Ils affectionnent toujours les lieux chauds et secs. On les trouve aujourd’hui dans les sols maigres sur les talus, au bord des champs, dans les jachères, parfois aux emplacements des anciennes vignes.

Muscari neglectum sur un talus au bord d’une rue de Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Les muscaris se reproduisent surtout végétativement par la multiplication des bulbes. Leurs graines d’ailleurs germent très mal. Ces plantes entrent en dormance en été, ce qui les rend particulièrement résistantes à  la sécheresse. Pour cette raison, elles sont d’un bon emploi en toiture végétalisée ou en plantation de pied d’arbres.

Sources :

Muscari neglectum, par Ephytia (INRA)

Muscari à  toupet : mi-punk, mi-oignon, par Sauvages du Poitou

L'actualité de la Nature

Petit souci

Souci des champs, en fleurs fin janvier 2018, sur un trottoir à  Poissy © CACP – Gilles Carcassès

Une adventice des vignes

Calendula arvensis, le souci des champs, est une espèce rare en Ile-de-France et son statut est classé « vulnérable ». Cette méridionale est arrivée en Ile-de-France à  l’époque gallo-romaine en même temps que la vigne. Avec d’autres annuelles, elle fait partie du cortège des plantes adventices typiques des vignobles, qui comprend aussi des bulbeuses comme le muscari à  toupet et l’ornithogale en ombelle, et des plantes à  stolons comme le physalis et l’aristoloche clématite.

Muscari comosum, le muscari à  toupet – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès
Aristolochia clematitis, l’aristoloche clématite – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Les vignes devaient être joliment fleuries avant les désherbants…

Devenue rare

En Ile-de-France, le souci des champs, autrefois très commun, n’est plus guère présent que dans l’Ouest parisien et le Hurepoix.

Il ne faut pas confondre Calendula arvensis, le souci des champs avec Calendula officinalis, le souci à  grosses fleurs cultivé dans les jardins.

Source :

La vigne, par jardinsdesplantes.net

 

L'actualité de la Nature

Le dactyle aggloméré

Dactylis glomerata, le dactyle aggloméré – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Une graminée vivace aux larges feuilles d’un vert bleuté portant haut des épillets très serrés, regroupés en panicules dont la silhouette évoque des doigts : c’est le dactyle aggloméré. Souvent cultivé comme fourrage, il est fréquent au bord des routes.

Ce pied était en fleur (on voit quelques étamines jaunes qui dépassent) le 26 janvier 2018 près de l’Oise sur un talus bien exposé. Ordinairement, il ne fleurit qu’à  partir du mois d’avril. C’est bien assez tôt quand on sait la responsabilité de la floraison de cette plante dans le rhume des foins qui touche les personnes allergiques aux pollens des graminées !

Le dactyle résiste très bien à  la sécheresse, mais son feuillage très grossier et ses grosses touffes font qu’on ne l’utilise pas dans les mélanges pour gazon.

En culture, le dactyle est sensible à  l’ergot de seigle, ce champignon responsable du feu de Saint-Antoine. Ses inflorescences peuvent être attaquées par des cécidomyies.

Ochlodes sylvanus, la sylvaine – Maurecourt © CACP – Gilles Carcassès

Les chenilles de plusieurs espèces de papillons de jour se nourrissent des feuilles du dactyle : la sylvaine, les hespéries de la houlque et du dactyle, la mégère.

Sources :

Dactyle aggloméré, trois doigts de poésie, par Sauvages du Poitou

Dactylis glomerata, par Ephytia

L'actualité des jardins

Avec du vieux, faire du n’œuf !

Cocott’arium : le projet prend son envol à  Neuville

Ca y est, le premier Cocott’arium du Monde est installé à  Neuville-sur-Oise, près de la mairie !

Aurélie Deroo © CACP – Gilles Carcassès

Aurélie Deroo est une jeune entrepreneuse engagée qui travaille depuis plusieurs mois sur ce projet original. Son prototype de poulailler collectif, qui ressemble à  une grande volière, pourra héberger jusqu’à  10 poules.

Le projet a été pensé dans les moindres détails. Les habitants pourront déposer leurs déchets alimentaires dans un collecteur pour nourrir les occupantes. Du personnel en insertion ou bénévole assurera l’entretien du poulailler et la collecte des œufs. Les crottes des poules seront valorisées comme engrais et proposées aux agriculteurs locaux. Les enfants de l’école seront associés au projet et des animations pédagogiques leur seront proposées autour de l’univers de la poule.

Ainsi, ce poulailler géant incarne des valeurs fortes : écologiques, pédagogiques et solidaires. Le Cocott’arium, vecteur de lien social, est aussi un projet urbain qui répond aux besoins des consommateurs désireux d’acheter local et de manger sain.

Gilles Le Cam, maire de Neuville, a accepté d’accueillir le premier du genre dans sa ville, afin de permettre à  cette créatrice installée à  Neuvitec de tester son modèle économique en conditions réelles. Les habitants vont pouvoir s’approprier ce drôle de poulailler et (re)découvrir le plaisir de déguster des œufs frais dont ils connaissent la provenance, tout en recyclant leurs déchets alimentaires.

Voici le roman photos de l’aventure :

10 janvier 2018, top départ

Arrivée des premiers éléments © CACP – Gilles Carcassès

11 janvier 2018, ça prend forme

Montage de la charpente © CACP – Gilles Carcassès

19 janvier 2018, ouf, c’est prêt

Derniers tours de vis © CACP – Gilles Carcassès

26 janvier 2018, c’est le grand jour !

Inauguration du Cocott’arium – au premier plan, une jardinière des Incroyables comestibles © CACP – Gilles Carcassès

Un démarrage en fanfare et des discours émouvants sous un beau soleil…

Bravo à  Aurélie qui vient de remporter avec son projet le trophée de « meilleur espoir féminin » aux Oscars de l’innovation de Val d’Oise Technopole !

Si vous êtes intéressé, contactez Monique la Cocotte !

L'actualité de la Nature

Les pollinisateurs nocturnes

Cirsium oleraceum en fleurs visité par un bourdon – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

L’éclairage, néfaste pour les pollinisateurs nocturnes

Une équipe d’écologues s’est récemment intéressée à  l’effet de l’éclairage nocturne sur la pollinisation des plantes. Leur étude a montré une chute de 13% de la production de graines chez des cirses maraîchers (Cirsium oleraceum) éclairés la nuit par des candélabres, alors qu’ils sont aussi visités par des insectes pollinisateurs diurnes (comme le bourdon dans la photo ci-dessus). Ils en tirent la conclusion que l’éclairage a un effet négatif sur l’activité des insectes pollinisateurs nocturnes, et sur la biodiversité en général. On le savait déjà  pour certaines espèces de chauves-souris.

Qui sont les pollinisateurs nocturnes ?

Les pollinisateurs nocturnes sont des papillons de nuit, des punaises, certaines mouches…

Ce Coremacera (diptère Sciomyzidae) serait un pollinisateur strictement nocturne. © CACP – Gilles Carcassès
Pleuroptya ruralis, la pyrale du houblon, la nuit, sur une fleur de clématite sauvage © CACP – Gilles Carcassès

Ce sont surtout des fleurs blanches qui sont pollinisées la nuit. L’émission de leur parfum en début de nuit renforce leur attractivité, c’est aussi le moment où leur pollen est le plus accessible. Ainsi les Platanthera, belles orchidées blanches de nos sous-bois, sont visitées par le sphinx de l’épilobe et sans doute d’autres papillons de nuit.

Platanthera chlorantha – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Comment concilier éclairage et biodiversité ?

La pollution lumineuse augmente chaque année sur Terre. Heureusement, les aménageurs et les gestionnaires peuvent s’appuyer sur les conseils « éclairés » de l’Association Française de l’Eclairage pour tenir compte de la biodiversité (voir les fiches 15 et 16).

Autres sources :

Pollution lumineuse : comment la nuit disparaît peu à  peu – Les Echos.fr

Pollinisation de Platanthera chlorantha – un article de la SFO de Poitou-Charente et Vendée