L'actualité des jardins

Un potager pédagogique remarquable

Le potager pédagogique de l'école Du Breuil © Gilles Carcassès
Le potager pédagogique de l’école Du Breuil © Gilles Carcassès

Le potager de l’école Du Breuil a été primé en 2015 au concours national des jardins potagers organisé par la Société Nationale d’Horticulture de France : le Grand Prix lui a été décerné dans la catégorie des jardins potagers pédagogiques. Et c’est bien mérité, car cette année encore, il est superbe.

Ce potager est utilisé dans le cadre des formations délivrées à  l’école Du Breuil : les cours de jardinage pour les amateurs, la formation professionnelle continue, les cours publics. Il est également fréquenté par les élèves de l’école. Il est conduit sans pesticides, et l’ on y teste les associations de plantes, en accordant beaucoup d’importance à  la rotation des cultures. Son ordonnancement original et la présence d’annuelles et de vivaces fleuries dans les planches de légumes lui donnent beaucoup de charme. C’est aussi un verger d’exception. J’y ai dégusté au pied du mur le fruit sucré et juteux d’un pêcher palissé : un régal !

Poireaux, verveine citronnelle et la belle renouée annuelle Persicaria orientale © Gilles Carcassès
Poireaux et carottes en rangs alternés, verveine citronnelle et la belle renouée annuelle à  fleurs roses Persicaria orientalis © Gilles Carcassès

Le reportage très complet sur ce jardin dans le blog de la ville de Paris « Ca se passe au jardin »

Eurydema ventralis © Gilles Carcassès
Eurydema ventralis © Gilles Carcassès

Quelques larves de la punaise du chou Eurydema ventralis prenaient leurs aises sur des feuilles de capucine. J’ai prévenu Véronique pour qu’elle surveille ses choux.

L'actualité de la Nature

Le nectar par effraction

© Gilles Carcassès
Fleur de Salvia guaranitica : calice perforé © Gilles Carcassès

Le voyez-vous ce petit trou allongé sur le calice noir de cette Salvia guaranitica ? Presque tous les calices des épis de cette plante, observée cet été dans un massif fleuri, présentaient une telle perforation. Quel est donc le coupable ?

© Gilles Carcassès
Xylocope violet (Xylocopa violacea)© Gilles Carcassès

Un xylocope violet, pris la trompe dans le sac ! Assurément, c’est nettement moins fatiguant d’accéder au nectar au fond du tube floral par effraction plutôt que par les voies naturelles en faisant des acrobaties à  l’ouverture de la fleur.

A l’école Du Breuil à  Paris, nous avons observé un bourdon qui a élaboré une technique très proche : il perce la base de la corolle, dans l’échancrure du calice.

Bourdon sur une fleur de Salvia guaranitica © Gilles Carcassès
Bourdon sur une fleur de Salvia guaranitica © Marion Poiret
Corolles de Salvia gauranitica percées par les bourdons © Gilles Carcassès
Corolles de Salvia guaranitica percées par les bourdons © Marion Poiret

Notons au passage que ces rusés insectes ne font pas leur travail de pollinisateur puisque dans leur approche, ils ne se frottent ni aux étamines ni au pistil. Cette tricherie devrait être interdite…

 

L'actualité de la Nature

Joli cocon

Un cocon bicolore sous une feuille d'ortie - Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès
Un cocon bicolore sous une feuille d’ortie – Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès

Dans le jardin de la ferme d’Ecancourt, j’ai trouvé, bien caché sous une feuille d’ortie, un joli cocon noir et blanc. Juste à  côté, se trouvait la dépouille d’une chenille. C’est encore un drame qui s’est joué là  : un hyménoptère parasitoà¯de a pondu dans une chenille, sa larve s’est développée dedans puis elle est sortie de son hôte, laissant une momie vide, et a confectionné un cocon juste à  côté pour s’y nymphoser.

Pourquoi donc noir et blanc ? Il paraît que ça imite une crotte d’oiseau, avec pour effet de tromper les mésanges. Sauf que je ne vois pas quel oiseau acrobate irait déposer sa crotte sous une feuille… Cela me rappelle la stratégie de dissimulation, beaucoup plus crédible, de Thyatira batis, une chenille qui consomme les orties.

Voyons un peu qui va sortir du cocon. Placé dans une petite boîte aérée, il me suffit de le surveiller de temps en temps.

Campopleginae © Gilles Carcassès
Le parasitoà¯de  est sorti de son cocon © Gilles Carcassès

L’hyménoptère adulte a fini par faire son trou de sortie. Avec de telles antennes, je cherche dans la grande famille des Ichneumonidae. La tête plate comme un galet, et le pétiole très allongé (partie étroite de la « taille de guêpe ») : ce pourrait être un membre de la sous-famille des Campopleginae qui est justement spécialiste de ce type de cocons bicolores.

Campopleginae © Gilles Carcassès
Campopleginae © Gilles Carcassès

Il a de longues pattes orange. Je n’irai pas jusqu’à  l’espèce malgré la mobilisation des meilleurs spécialistes du forum de http://www.insecte.org/. Les ichneumons, c’est coton !…

Agenda, L'actualité de la Nature

Exposition de champignons 2016 à  Conflans

expo-champignons

Comme chaque automne, le Club Mycologique Conflanais organise son exposition annuelle de champignons, à  la MJC Les terrasses à  Conflans. Une occasion unique pour découvrir les champignons de notre région et bénéficier des conseils des bénévoles passionnés et très compétents de cette association.

Deux conférences sont prévues dans le cadre de cette manifestation :

  • samedi à  15 h Champignons cavernicoles par Marie-Louise Arnaudy
  • dimanche à  15 h Des ( vilains ) insectes … et des hommes par Alain Martinet

    Clathrus ruber © Gilles Carcassès
    Clathrus ruber © Gilles Carcassès

Ces Clathrus ruber ont été vus ces jours-ci dans les jardins de l’école Du Breuil à  Paris. Leur odeur cadavérique attire de nombreuses espèces de mouches, dont celle belle Cynomya mortuorum, aux joues mordorées.

Cynomya mortuorum © Gilles Carcassès
Cynomya mortuorum  sur un « œuf » de Clathrus ruber © Gilles Carcassès
L'actualité de la Nature

La mouche Nestor

Helophilus pendulus © Gilles Carcassès
Helophilus pendulus sur un zinnia, vu à  l’école Du Breuil à  Paris © Gilles Carcassès

N’est-il pas joli ce syrphe avec son costume de valet de chambre ?

Les larves de cet hélophile suspendu, à  l’instar de celles de la mouche Batman, ne sont pas des prédatrices de pucerons. Elles vivent dans la vase ou les eaux très chargées en matière organique. Les adultes se nourrissent de pollen et de nectar ; ils sont très fréquents sur les fleurs jusqu’en octobre. Le soleil d’automne leur va si bien…

L'actualité de la Nature

Le puceron jaune de l’asclépiade

Ces insectes jaunes en rangs serrés le long des nervures d’une feuille d’asclépiade sont des pucerons. Il s’agit d’Aphis nerii, le puceron du laurier rose, appelé aussi puceron jaune de l’asclépiade.

Aphis nerii sur une feuille d'asclépiade - Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Aphis nerii sous une feuille d’asclépiade – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

Ce puceron n’est pas sensible aux cardénolides toxiques de la plante. Au contraire, il s’en sert pour dissuader ses prédateurs : le liquide de défense excrété par ses cornicules est empoisonné ! La couleur jaune vif du puceron est sans doute un signal : attention, danger !

Une goutte d'un liquide orange sort d'une cornicule d'Aphis nerii © Gilles Carcassès
Une goutte d’un liquide toxique sort d’une cornicule d’un Aphis nerii © Gilles Carcassès

Aphis nerii peut coloniser aussi d’autres Apocinaceae toxiques, comme Gomphocarpus physocarpus, un arbuste africain qui porte des fruits creux amusants en formes de balles poilues.

Gomphocarpus physocarpus © Gilles Carcassès
Gomphocarpus physocarpus est parfois utilisé pour la décoration des massifs © Gilles Carcassès

Ce puceron est présent également sur Cinanchum acutum, la scammonée de Montpellier, une plante rare méditerranéenne.

Aphis nerii sur Cinanchum acutum © Gilles Carcassès
Aphis nerii sur Cynanchum acutum – posture de défense collective © Gilles Carcassès

Sur cette plante, j’ai observé cette singulière démonstration de défense collective. A l’approche d’un danger, tous les pucerons prennent appui sur leurs pattes avant, dressent leur abdomen et effectuent des ruades avec leurs pattes postérieures. Ce comportement étonnant est sans doute destiné à  gêner l’approche d’un hyménoptère parasitoà¯de.

L'actualité de la Nature

Ceci n’est pas un scorpion

Ocypus © Gilles Carcassès
Ocypus sp. – forêt de Saint-Germain-en-Laye, en fin d’après-midi © Gilles Carcassès

J’ai encore agacé un insecte avec ma manie de photographier tout ce qui bouge. Ce staphylin odorant  cherche à  m’intimider : ses mandibules écartées sont prêtes à  me mordre si je l’attrape, et l’extrémité de son abdomen relevé déploie ses glandes odorantes blanches. Cet insecte nécrophage aux mœurs nocturnes ne sent pas la rose… On dit qu’il ne mange pas que des cadavres : quantité de petits insectes, des vers et des mollusques seraient aussi à  son menu.

Je ne peux vous montrer une deuxième photo, car il n’a pas demandé son reste. Et ce grand chasseur court vite ! Il s’est glissé dans un trou sous la litière et n’est pas reparu.

Agenda

Les animations de la Maison de la nature de Vauréal (octobre à  décembre 2016)

La maison de la nature de Vauréal a programmé de nombreuses animations pour ce quatrième trimestre 2016.

Je vous recommande particulièrement en octobre :

  • le 22 un concours de soupes de légumes,
  • les 26 et 29 deux sorties champignons,
  • le 28 un atelier de fabrication de cabanes à  hérissons…

Et ne manquez pas le 27 le mystérieux monde des fourmis !

© Gilles Carcassès
Camponotus vagus, une très grande fourmi qui habite dans le bois sec des arbres morts © Gilles Carcassès

 

L'actualité de la Nature

C’est la saison du bison !

Dans le jardin de la ferme d’Ecancourt, j’ai croisé un tout petit bison.

La silhouette étrange du membracide bison © Gilles Carcassès
La silhouette étrange du membracide bison © Gilles Carcassès

Stictocephala bisonia, le membracide bison, est originaire d’Amérique du Nord. Il est arrivé en France au 19 ème siècle et prospère dans les zones humides. C’est en aoà»t et septembre qu’on peut le rencontrer en marchant dans les hautes herbes. Dérangé, il s’envole et fonce tout droit sur quelques mètres. Il suffit pour l’approcher de repérer sur quelle feuille il s’est posé.

Comme beaucoup d’homoptères suceurs de sève, il produit du miellat. Ses plantes de prédilections sont le saule, l’orme, le frêne, l’aubépine… Au verger, il peut aussi s’attaquer aux pommiers.

© Gilles Carcassès
Stictocephala bisonia © Gilles Carcassès

La femelle insère ses œufs dans l’écorce des branches. Les larves n’éclosent qu’au printemps suivant et se nourrissent de plantes herbacées.

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Centrotus cornutus © Gilles Carcassès

Le demi-diable (Centrotus cornutus) est l’une des trois espèces de Membracidae indigènes en France. Je l’ai déjà  rencontré à  Cergy.

L'actualité des jardins

Le jardin éphémère de l’Institut du Monde Arabe

© Gilles Carcassès
Jardin éphémère sur le parvis de l’Institut du Monde Arabe, à  Paris © Gilles Carcassès

Ce jardin éphémère (jusqu’au 25 septembre 2016) est né de la rencontre d’un grand paysagiste, Michel Péna, et d’un artiste réputé pour ses anamorphoses, François Abélanet.

Les fleurs de jasmins et les plantes aromatiques embaument l’air… Un salon invite à  la détente.

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Les structures végétalisées © Gilles Carcassès

D’étonnantes structures végétalisées semblent prendre leur envol. Le visiteur est invité à  prendre de l’altitude par une rampe installée en périphérie du jardin.

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Anamorphose © Gilles Carcassès

En un point précis du circuit de visite, on découvre l’anamorphose : ce dessin en étoile n’est qu’une illusion d’optique. Epatant !

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Les rosiers en pot © Gilles Carcassès

Un double alignement de roses parfumées des pépinières Delbard encadre majestueusement un bassin d’eau vive.

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Motacilla cinerea © Gilles Carcassès

Une bergeronnette des ruisseaux y trempe ses pattes roses sans se soucier des visiteurs. Elle est sà»rement en migration car c’est la pleine saison du passage post-nuptial. Elle picore de-ci de-là . Je décide de m’approcher pour étudier le menu du jour.

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Larve d’éphémère © Gilles Carcassès

Oh ! Dévinez quoi, des larves d’éphémères ! Dans le bassin d’un jardin éphémère : voilà  qui coule de source… Chapeau, les artistes !