On voit circuler sur internet des recettes de pièges prétendus sélectifs pour capturer des reines de frelons asiatiques au printemps, voire des appels à généraliser ce type de pratique. Or, des études scientifiques ont clairement démontré l’inefficacité de ces piégeages sur la dynamique des populations de frelons asiatiques, et les spécialistes des insectes insistent sur les impacts négatifs de ces pièges sur les insectes pollinisateurs. C’est pourquoi l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie) appelle à l’arrêt de ces piégeages de printemps :
Mon collègue du conseil départemental du Val d’Oise m’a signalé la présence de ces chenilles. Vérification faite, ce sont bien des chenilles processionnaires du pin, au dernier stade. En file indienne, elles descendent le long des troncs des pins et explorent le sol à la recherche d’un endroit propice pour s’enterrer et se nymphoser. Ce sont des retardataires, car les processions ont lieu plutôt en février et mars. Les papillons émergeront en été pour donner naissance à une nouvelle génération.
Ces chenilles sont urticantes et il ne faut pas s’en approcher et encore moins les manipuler. Ce ne sont pas leurs longues soies brunes ou blanches qui sont urticantes, mais de minuscules aiguillons barbelés mesurant moins de 1 mm de long qui tapissent des replis de peau sur le dos de la chenille, que l’on nomme miroirs. Ceux-ci, de couleurs sombres et assez luisants sont visibles sur ma photo entre les touffes de poils bruns. Il y aurait au moins 120 000 de ces aiguilllons urticants par miroir, soit plus d’un million par chenille. Les chenilles les expulsent quand elle se sentent agressées, par l’ouverture des miroirs. Ces aiguillons sont tellement légers qu’ils peuvent rester en suspension dans l’air. Le venin dont ils sont enduits provoque des irritations et des démangeaisons, et même dans certains cas de graves réactions allergiques.
Avec l’arrivée des belles journées, si vous êtes tentés par une sieste en plein air ou un déjeuner sur l’herbe, évitez donc le voisinage immédiat des pins. Tant que vous y êtes, évitez donc aussi celui des chênes, car la chenille processionnaire du chêne, tout aussi urticante, est également présente à Cergy-Pontoise.
Natureparif porte à notre connaissance un programme de suivi international de la migration des vulcains. Pour participer, il suffit de s’inscrire sur l’un des portails régionaux du réseau VisioNature (pour l’Ile-de-France : http://www.faune-iledefrance.org/) et d’y consigner vos observations.
Toutes les informations sur ce programme de sciences participatives sont ici : insectmigration. On peut aussi utiliser des applications mobiles à télécharger dans ce site.
Retrouvez notre article sur le vulcain, cet incroyable migrateur.
La photo mystère de mars 2017 n’était pas une tortue ninja, ni une langue au chat. Rien à voir non plus avec Hulk. Merci à tous ceux qui ont joué et bravo à Siegried qui, le premier, a su identifier la bête !
Ici photographiée sur le revers d’une feuille de cotonéaster, cette grande punaise verte et rouge a une préférence pour les fruits des aubépines, mais on peut la trouver sur d’autres arbres ou arbustes. C’est l’une des punaises les plus communes dans les haies. Les adultes passent l’hiver dans les feuilles mortes. Comme beaucoup d’autres punaises, elle sécrète un liquide malodorant si on l’importune.
Voici notre dernière production : 14 panneaux A3 sur les papillons de jour que l’on peut facilement observer à Cergy-Pontoise. Douze espèces sont illustrées, parmi celles-ci, la belle-dame, le vulcain, le moro-sphinx, l’aurore, la carte géographique, le brun du pélargonium, le paon du jour, qui ont chacune déjà fait l’objet d’un article dans notre blog.
Pour tous renseignements et pour réserver cette exposition, écrivez-nous à biodiversite@cacp.fr
Si j’étais un escargot, je ferais demi-tour ! Ce petit silphe noir a une tête étroite qui lui permet d’explorer les coquilles d’escargots. Il mord sa proie, lui injecte un suc digestif toxique et le mange. On ne le voit pas souvent car il est discret le jour, se cachant sous des écorces ou dans le bois mort. Il fréquente les forêts, les bosquets et les jardins. Ce coléoptère commun dans de nombreux milieux est peu étudié par les entomologistes car il ne peut servir de bio-indicateur. Du coup, on sait assez peu de chose de sa biologie.
Voici une espèce proche, un peu plus grande, également de la famille des Silphidae. On rencontre Silpha carinata en forêt près des limaces écrasées et sous les cadavres de petits animaux. Sa larve se nourrit de charognes.
Pour différencier aisément ces deux espèces très ressemblantes, il faut bien observer la forme des quatre derniers articles des antennes.
Le responsable de ces dégâts est le balanin, un petit charançon dont la larve me confisque la récolte dévolue à la confection de mes gâteaux aux noisettes.
A l’aide de son rostre allongé, le balanin femelle perce l’involucre des noisettes vertes puis y introduit un oeuf. La larve, lorsqu’elle a consommé tout l’intérieur de la noisette, fore la coquille et se laisse tomber au sol pour se nymphoser sous la litière où elle restera plusieurs années. L’adulte émerge au printemps, se nourrit de divers végétaux et grimpe dans les noisetiers quand les noisettes sont formées. Le balanin peut compromettre 80 % de la production d’un verger de noisetiers.
En grattant sous les noisetiers à la recherche des larves et des adultes, mes deux poules ont régulé la population du ravageur. Quelques noisettes sont encore véreuses, mais beaucoup moins qu’avant.
Sous cette branche charpentière d’un chêne rouge d’Amérique, les chenilles processionnaires ont construit en été un solide nid de soie en forme de poche appliquée sur l’écorce. Elles se sont nymphosées à l’intérieur, les papillons ont émergé en aoà»t et les femelles ont pondu sur les rameaux. Leurs œufs n’écloront qu’au printemps au moment du débourrement de l’arbre, et les chenilles se nourriront des feuilles.
Ces nids qui contiennent encore les chrysalides vides peuvent rester fixés plusieurs années. Comme ils contiennent beaucoup de poils urticants des chenilles, il ne faut surtout pas les manipuler sans équipement de protection. Cette persistance du pouvoir urticant fait que ces chenilles restent dangereuses après leur mort parfois durant plusieurs années, c’est pourquoi les élagueurs peuvent être exposés en toute saison.
Dans les secteurs fréquentés par du public, en cas de fortes infestations, il peut être utile de traiter au printemps les très jeunes chenilles avant leur stade urticant. Il faut pour cela surveiller la végétation des chênes, car il convient d’intervenir dès que les jeunes feuilles sont suffisamment déployées pour recueillir le produit de traitement que les chenilles vont consommer. Le produit à utiliser est une toxine du bacille de Thuringe, c’est un produit de biocontrôle autorisé en espaces verts.
Les pièges d’interception sur le tronc, utilisés pour les chenilles processionnaires du pin, sont inopérants pour la processionnaire du chêne car cette espèce ne descend pas au sol.
En ce qui concerne la lutte par confusion sexuelle ou par capture des papillons mâles, l’INRA, associé à l’ONF, a commencé en 2016 des tests de molécules de phéromones (1). Il faudra attendre encore quelques années avant de disposer de ces produits.
Comme pour les chenilles processionnaires du pin, l’installation de nichoirs à mésanges peut aider à réguler les populations de ce ravageur.
La chenille processionnaire du chêne se nourrit des feuilles des chênes de différentes espèces. Parfois, elle s’en prend aussi aux charmes et aux bouleaux.
J’ai observé cette exuvie dans les collections pédagogiques de la Maison de la nature de Vauréal. Il s’agit de la dépouille d’une nymphe de grande libellule, abandonnée après sa sortie de l’eau. Elle a été trouvée fixée à une tige d’herbe au bord d’un bassin du Domaine national de Marly-le-Roi.
Placée sur le dos, cette exuvie montre sous sa tête le masque articulé qui sert à la larve aquatique pour capturer ses proies. Il manque deux pattes à l’exuvie, elles sont peut-être restées accrochées dans l’herbe sur le lieu de la découverte. Sur cette photo, on voit très bien les ébauches des quatre ailes, en arrière des pattes.
Armé du guide de détermination, je mesure, compare, calcule… J’arrive facilement à la famille des Aeschnidae, caractérisée par le grand masque plat.
Le genre Anax est confirmé par la forme de la bordure arrière des yeux.
Pour aller à l’espèce, il faut observer les proportionsdu masque, et la taille de « l’expansion de l’épiprocte »(heureusement qu’il y a des illustrations dans le guide !).
Le rapport de la longueur sur la largeur maximale du masque est de l’ordre de 1,5 et la longueur de l’expansion de l’épiprocte est égale à la moitié de la longueur des cerques qui l’entourent. Ouf! On y est, il s’agit d’un mâle d’Anax imperator. Chouette, encore une enquête résolue.
Le petit agrion bleu derrière cet Anax imperator donne l’échelle : c’est l’une des plus grandes libellules d’Europe. On la rencontre couramment sur nos bassins et étangs de Cergy-Pontoise, notamment au parc François-Mitterrand à Cergy.
Le Flambé est un papillon assez commun en Ile-de-France mais son habitat dispersé lui vaut son statut de « quasi menacé » sur la liste rouge régionale des papillons de jours. Il fréquente les landes, les friches buissonnantes, les haies et les lisières forestières car sa plante hôte préférée est Prunus mahaleb, une sorte de prunellier qui pousse dans ces milieux.
En Val d’Oise, c’est dans la Réserve naturelle nationale des coteaux de la Seine (La Roche-Guyon) que l’on aura le plus de chance de le rencontrer, en mai, puis en aoà»t pour la deuxième génération. Au jardin, on observe ce papillon sur les fleurs des buddleias qui semblent l’attirer particulièrement, et sur la lavande.