L'actualité de la Nature

Les inventaires du parc du château de Mencourt

La Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise a décidé de procéder à  un inventaire de la faune et de la flore du parc du château de Menucourt. Cet Espace Naturel Sensible, lieu de promenade prisé des habitants de l’agglomération, est en effet une réserve de biodiversité et constitue un maillon essentiel de la trame verte et bleue du territoire.

Voici quelques habitants du parc, photographiés lors nos investigations.

Pyrrhosoma nymphula © CACP – Gilles Carcassès

La petite nymphe à  corps de feu est un agrion printanier qui fréquente les ruisselets et les petites pièces d’eau.

Mononychus punctumalbum © CACP – Gilles Carcassès

Le charançon de l’iris des marais est reconnaissable à  son point blanc central. Ses larves consomment les graines de cet iris.

Chiasma clathrata © CACP – Gilles Carcassès

La chenille du Géomètre à  barreaux consomment les trèfles et d’autres légumineuses.

Larve d’Acilius © CACP – Gilles Carcassès

Cette larve aquatique aux pattes rameuses ciliées est celle d’un Acilius, coléoptère proche des dytiques. La larve et l’adulte chassent de nombreux petits animaux de la mare.

Retrouvez d’autres articles sur la faune du parc du château de Menucourt :

Grande chasse aux insectes

Le rossignol du Japon

La mante religieuse

L'actualité des jardins

Connaissez-vous la coccinelle à  damier ?

Un excellent auxiliaire au jardin

Cette petite coccinelle a l’originalité de présenter des motifs de forme rectangulaire. Celle-ci est jaune à  dessins noirs mais il en existe de noires à  rectangles jaunes. Elle fréquente les plantes herbacées, les arbustes et les arbres, y compris les arbres fruitiers, dévore quantité d’espèces de pucerons et de thrips et est très prolifique : toutes les caractéristiques d’un auxiliaire naturel incontournable au jardin.

Propylea quatuordecimpunctata – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

La coccinelle à  damier a deux générations par an : on rencontre les adultes au printemps à  partir de fin avril, puis en plein été.

Coccinelle à  damier sur un chêne © CACP – Gilles Carcassès

Cette espèce indigène chez nous est invasive aux Etats-Unis.

Propylea quatuordecimpunctata par le site de l’INRA Encyclop’Aphid

Retrouvez quelques-uns de nos articles sur les coccinelles :

Dévoreuses de pucerons

Vibidia, la reine des coccinelles

L'actualité de la Nature

L’aeschne bleue

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Exuvie d’odonate – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Cette exuvie était fixée sur une feuille d’acore dans l’un des petits bassins du parc du château de Menucourt. Assurément une grande libellule, mais comment déterminer l’espèce ?

exuvie aeshna cyanea masque
Le masque de l’exuvie © CACP – Gilles Carcassès

Le masque de la larve de la libellule sert à  capturer les proies pendant sa vie aquatique. Ses proportions sont un critère de détermination. La forme des yeux et la longueur des épines de l’abdomen doivent être également observées pour avancer dans la clé. J’ai utilisé celle de Guillaume Doucet de la Société Française d’Odonatologie.

Extrait de la page 64 – clé de détermination des exuvies d’odonates (Guillaume Doucet) © CACP – Corentin Pinheiro

En plaçant l’exuvie sur la planche du genre Aeshna (dessins grandeur nature), j’ai pu confirmer ma détermination. Il s’agit d’une exuvie de l’espèce Aeshna cyanea. Cette espèce forestière est l’une des plus communes du genre Aeshna.

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Ponte d’une femelle Aeshna cyanea sur la berge d’une mare forestière © CACP – Gilles Carcassès

La femelle de l’aeshne bleue porte bien mal son nom. Seul le mâle a des taches bleues.

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Aeshna cyanea – émergence – mare forestière Rosny-sur-Seine © CACP – Gilles Carcassès

A la sortie de l’exuvie, le jeune adulte déploie ses ailes et procède à  des essais moteur avant de prendre son envol.

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Retrouvez nos articles sur les exuvies :

Qui se cache derrière le masque ?

La sortie de l’empereur

Naissance d’une cigale

Le mini-monstre du tilleul

L'actualité de la Nature

Mangeuses de cochenilles

Chilicorus bipustulatus, la coccinelle des bruyères © CACP – Gilles Carcassès

Chilocorus bipustulatus, coccinelle de petite taille, est facile à  reconnaître : d’un noir brillant avec une fine bande rouge transversale sur chaque élytre. Elle est connue pour consommer des cochenilles.

Où observer Chilocorus bipustulatus ?

On la rencontre sur les bruyères, les conifères, les arbres fruitiers… Sur le buis de mon jardin, elle s’intéresse sans doute aux cochenilles virgules du buis. Cette espèce est élevée pour participer à  la lutte biologique contre les cochenilles, notamment sur les agrumes et le palmier dattier.

Chilocorus renipustulatus, la coccinelle des saules © CACP – Gilles Carcassès

Une autre espèce de Chilocorus

On rencontre en Ile-de-France une autre espèce du même genre, un petit peu plus grande : Chilocorus renipustulatus. La forme de la tache rouge différencie les deux espèces. Celle-ci était aussi dans mon jardin, sur une feuille de noisetier. On la rencontre sur les arbres feuillus, notamment les saules.  Elle se nourrit également de cochenilles.

Retrouvez nos articles sur les coccinelles :

L'actualité de la Nature

La Petite tortue

Aglais urticae, la Petite tortue, sur une fleur de butome – parc François-Mitterrand à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Là  où vivent les orties

Ce papillon est étroitement lié aux orties pour la nourriture de ses chenilles. Aussi, on le rencontre dans les endroits où pousse l’ortie dioà¯que : lisières, friches, bords de champs, berges de rivières, jardins, abords de fermes…

L’espèce est facilement identifiable par la rangée de lunules bleues qui borde l’extrémité de ses ailes.

Chenille de la petite tortue sur l’ortie dioà¯que © CACP – Gilles Carcassès

Menacée, ou pas ?

Les populations de cette espèce semblent sensibles aux changements climatiques. Autrefois très commune, elle avait quasiment disparue de nos campagnes. Supportant mal les mois de mai et juin chauds et secs, elle s’était réfugiée en montagne. Avec une série de débuts d’été plus arrosés, la petite tortue se refait une santé. 2017 semble à  nouveau une bonne année pour la petite tortue, si j’en crois le témoignage de mes amis lépidoptéristes.

Vous voulez faire quelque chose pour la petite tortue ?

Accueillez donc une touffe d’ortie dans votre jardin, et priez pour que le mois de juin soit frais et bien pluvieux … Vous pouvez aussi proposer au papillon ces fleurs bleues ou roses qui semblent particulièrement lui plaire : buddleias, lavandes, scabieuses, origans, verveine de Buenos-Aires. Mais je l’ai vu aussi fréquenter les pissenlits et les pâquerettes…

La petite tortue – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez nos articles :

Notre exposition sur les papillons de jour

La liste rouge des papillons d’Ile-de-France

Le petit monde des orties

Source : Aglais urticae, par Papillons de Poitou-Charentes

L'actualité de la Nature

Le fourmilion de Paris

Fourmilion © CACP – Gilles Carcassès

Merci à  tous ceux qui ont joué !

Bravo : c’était bien une larve de fourmilion !

Terriers du fourmilion parisien © CACP – Gilles Carcassès

Des entonnoirs dans la poussière

J’ai trouvé ces pièges en entonnoir dans le sol très sec d’un cabanon de jardin. Au fond de chaque entonnoir se cache dans la poussière une larve qui attend le passage d’un insecte imprudent. A son approche, la larve envoie un jet de sable, ce qui déstabilise la proie, et le repas arrive à  domicile !

La technique de chasse du fourmilion © CACP – Gilles Carcassès

Là , c’est un gendarme en très fâcheuse posture. Il finira très vite sous les terribles mandibules de la larve.

Euroleon nostras, le fourmilion parisien (vue ventrale) © CACP – Gilles Carcassès

Comment reconnaître le fourmilion parisien

J’ai sorti la larve et je l’ai placée sur le dos afin de bien observer les critères de détermination. Une tête plus longue que large armée de deux solides mandibules très poilues, absence de taches sombres sur les pattes postérieures : pas de doute c’est le fourmilion parisien, le plus commun des cinq Myrmeleontidae que l’on peut trouver en Ile-de-France.

Au passage, j’ai vérifié : cette larve ne progresse qu’en marche arrière ! C’est par une patiente manœuvre en spirale effectuée en marche arrière qu’elle creuse son entonnoir.

Les adultes ressemblent à  des libellules de couleur terne, au vol malhabile.

D’autres espèces de fourmilion

Distoleon tetragrammicus, le fourmilion longicorne © CACP – Gilles Carcassès

Le fourmilion longicorne, un autre représentant des Myrmeleontidae, est aussi présent en Ile-de-France mais il est plus fréquent dans le sud de la France. Il est assez facile à  observer là  où il abonde, car l’adulte, attiré par la lumière, rentre souvent dans les maisons. La larve de cette espèce ne construit pas d’entonnoir-piège.

Palpares libelluloides, le grand fourmilion © CACP – Gilles Carcassès

Le grand fourmilion, magnifique espèce méditerranéenne, a une envergure de 10 cm.

L'actualité de la Nature

La tenthrède du chêne

Fausse chenille – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Chenille ou fausse chenille ?

En sortant de la gare de Neuville, j’ai croisé cette drôle de chenille en train de consommer une feuille de chêne. Près de sa tête noire, on voit ses pattes thoraciques puis sous son abdomen sept paires de fausses pattes. Ah ah, plus de cinq paires de fausses pattes, cela ne peut donc pas être une chenille ! C’est la larve d’un représentant du sous-ordre des symphytes, ces hyménoptères qui n’ont pas la taille de guêpe (environ 860 espèces en France), sans doute du genre Periclista qui compte huit espèces en France. Ces ravageurs des chênes ne sont pas aussi problématiques que les chenilles processionnaires du chêne : au moins, elles ne sont pas urticantes !

Larve de Periclista sp. – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Elle m’a rappelé cette autre fausse chenille hérissée de picots que j’avais vue dans une pâture de la ferme d’Ecancourt à  Jouy-le-Moutier.

Retrouvez dans nos articles d’autres espèces de symphytes :

Les tenthrèdes (ou symphytes), par insectes.net

 

L'actualité des jardins

Sur l’épiaire

En animation, c’est toujours un bonheur de rencontrer l’épiaire des bois. On peut jouer à  deviner l’odeur de ses feuilles froissées : cadavre, clous rouillés, égout, champignon moisi, bonbon au poivre ? Passées les premières effluves nauséabondes, la plante sent… le cèpe ! Elle en a le goà»t, paraît-il, et les adeptes des cueillettes de plantes sauvages en font des bouillons prétendus délicieux. En fait mes narines peu imaginatives restent un peu bloquées sur les premières effluves…

Stachys sylvatica, l’épiaire des bois – parc du château de Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

On peut aussi chercher sur cette plante une jolie punaise spécialiste des lamiacées et particulièrement fréquente sur les épiaires : Eysarcoris venustissimus.

Eysarcoris venustissimus en accouplement  sur une épiaire des bois- Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Cette punaise de petite taille a des reflets cuivrés qui brillent au soleil.

Eysarcoris venustissimus en ponte sur l’épiaire des bois © CACP – Gilles Carcassès

La femelle fécondée dépose ses œufs blancs par petits paquets dans l’inflorescence de l’épiaire.

L'actualité de la Nature

Le hanneton des jardins

Un petit hanneton vert et marron

Phyllopertha horticola, le hanneton des jardins – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Voici un petit hanneton, d’une espèce très commune, croisé sur un chêne à  côté de l’université à  Neuville. Ce hanneton des jardins (Phyllopertha horticola) vole en mai et en juin. On reconnaît cette espèce à  la couleur verte métallisée de sa tête et de son thorax.

La biologie du hanneton des jardins

Le cycle de Phyllopertha horticola est annuel. Les femelles pondent au sol en été. Les larves consomment des racines de plantes herbacées : céréales, trèfles, gazons…

Les jardiniers du Jardin des Plantes à  Paris disent que les corneilles arrachent leur pelouse pour trouver et consommer les larves de hannetons © Gilles Carcassès

La nouvelle génération émerge dès le printemps suivant (elle ne reste pas en terre deux ou trois ans comme les autres espèces de hannetons). Les adultes grignotent les feuilles des églantiers et des chênes, noisetiers, bouleaux, généralement sans faire beaucoup de dégâts.

Retrouvez nos articles :

Le mystère des années à  hannetons

Les corneilles du Jardin des plantes de Paris

Larve de hanneton ou larve de cétoine : pour ne plus les confondre

Sources :

Phyllopertha horticola par Ephytia (INRA)

Reconnaître les adultes des différentes espèces de hannetons (Note nationale BSV)

L'actualité de la Nature

Collier de corail

Aricia agestis, le Collier-de-corail, ou Argus brun – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Un argus brun, qu’est-ce ça mange ?

Les friches sèches installées sur les sols sableux près de l’Université à  Neuville-sur-Oise sont propices au Collier-de-corail. Ce joli papillon de la famille des Lycaenidae y trouve en abondance les Erodium cicutarium (photo ci-dessous) que consomment ses chenilles. Celles-ci sont soignées par des fourmis de plusieurs espèces qui consomment leurs sécrétions et les protègent des parasitoà¯des et des petits arthropodes prédateurs.

Comment le reconnaître

Sur cette photo, c’est un couple qui se forme. La femelle (à  droite) a l’abdomen plus rebondi et les taches orange sont plus grandes. La marque noire au milieu de l’aile antérieure est également plus grande. L’abdomen du mâle est plus fluet, il atteint l’extrémité des ailes et se termine par un pinceau de poils. Chez les deux sexes, les lunules orange sont bien nettes et établies jusqu’à  l’avant de l’aile antérieure, ce qui n’est pas le cas chez la femelle de Polyommatus icarus (l’argus bleu) avec laquelle on peut les confondre.

En Ile-de-France, on voit voler deux générations de ce papillon : en mai et en juillet-aoà»t.

Bec-de-grue (Erodium cicutarium), plante-hôte du Collier-de-corail – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

La fiche du Collier-de-corail dans l’Atlas des papillons de jour d’Ile-de-France, sur Cettia-idf