L'actualité de la Nature

Le trèfle des prés

Trifolium pratense, le trèfle des prés – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Le trèfle des prés, fréquent dans les prairies, est de la famille des Fabaceae. Il se reconnaît à  ses folioles marquées d’un V clair. La tête florale est accompagnée de feuilles, à  la différence du trèfle porte-fraises. Trifolium pratense est largement cultivé comme plante fourragère, elle est souvent associée à  du Ray-grass. Les nodosités symbiotiques de ses racines enrichissent le sol en azote, ce qui bénéficie à  la graminée et aux cultures suivantes. Au jardin, on peut aussi profiter des bienfaits du trèfle des prés en l’associant à  des légumes ou en le cultivant en engrais vert.

Trifolium fragiferum, le trèfle porte-fraise, vu au Verger à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

On trouve le trèfle porte-fraises dans les pelouses rases au sol tassé.

Les trèfles sont très visités par les bourdons et les papillons qui apprécient leur nectar abondant.

Retrouvez nos articles sur d’autres Fabaceae :

La gesse tubéreuse

Les mélilots

Galega, le sainfoin d’Espagne

La renaissance du sainfoin

Sources :

Trèfle des prés, le chanceux, par Sauvages du Poitou

Les plantes fixatrices d’azote, par Jardiner Autrement

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Deux Galinsoga, et des bananes

Une verdure généreuse qui se contente de peu !

Végétation spontanée au pied d’un mur – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Un peu de verdure vient égayer ce pied de muret en briques dans l’escalier qui mène au Verger. Ces Galinsoga se sont semés un peu partout dans ce secteur de la dalle Grand centre à  Cergy, profitant des moindres fissures.

Galinsoga quadriradiata – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Vues de près, ces fleurettes blanches à  cœur jaune sont simples et charmantes.

Mais d’où viennent-elles ?

On rencontre en fait en Ile-de-France deux espèces de Galinsoga très ressemblantes. Celle-ci dont les pédoncules des fleurs sont nettement poilus est Galinsoga quadriradiata. A l’inverse les poils des pédoncules de Galinsoga parviflora sont peu visibles à  l’œil nu. Le domaine de cette dernière est Paris et la petite couronne, l’espèce quadriradiata étant plus largement répandue en grande couronne.

Ces deux espèces sont originaires d’Amérique sub-tropicale (Chili, Bolivie, Brésil, Colombie, Argentine, mais aussi Mexique).

Encore un coup des botanistes !

Galinsoga parviflora a été introduite par des botanistes, dont on connaît la manie de la collection, au Jardin des Plantes de Paris en 1785. Elle était aussi cultivée au Jardin royal de Madrid, d’où lui vient son nom, Martinez Galinsoga ayant été le directeur de cet établissement vers 1800. On l’a citée aussi dans les collections du Jardin botanique de Berlin à  la même époque. Son expansion progressive en Europe depuis le début du XIXe siècle a été facilitée par ses nombreux moyens de dissémination : akènes à  aigrettes portés par le vent, flottaison dans les eaux d’épandage, transports de terre, accrochage des akènes dans le pelage des animaux, pollutions de semences, adventices dans les pots des pépiniéristes et horticulteurs…

Passagères clandestines parmi les régimes de bananes ?

Galinsoga quadriradiata est d’introduction plus récente et elle a sans doute bénéficié de l’accélération des transports mondiaux de marchandises. On soupçonne l’explosion du commerce de la banane en provenance d’Amérique du Sud dans les années 1920. Des graines auraient voyagé parmi les régimes de bananes chargés dans les cargos frigorifiques, nommés bananiers, mis en service au début du XXe siècle.

Mais cette espèce a aussi été cultivée aux Jardin des plantes de Paris en 1862. Elle était signalée en Belgique en 1870. La grande ressemblance entre les deux espèces rend cependant incertain bon nombre de signalements…

Ils sont blagueurs ces anglais !

On ne connaît pas de nom vernaculaire français aux Galinsoga. Les anglais sont plus inventifs : ils nomment cette plante « gallant soldiers », c’est un jeu de mot (ah, ah !) Traduit en français, soldat galant, ça ne fonctionne pas vraiment.

Sources :

Galinsoga quadriradiata, par Ephytia (INRA)

Renseignements systématiques et géographiques à  propos de l’apparition de Galinsoga aristulata (syn quadriradiata) en Bresse, par J-B. Touton et M. Coquillat (Société Linéenne de Lyon – 1960)

L'actualité de la Nature

Pissenlit

Devant la CAF de Cergy (quartier Grand centre) © CACP – Gilles Carcassès

Le pissenlit, symbole de la résilience de la nature ?

Cette plante vivace, l’une des plus communes de notre région, surgit là  où l’on ne l’attend pas, se contente de peu, fleurit généreusement toute l’année et disperse ses semences au moindre souffle de vent.

Capitule de pissenlit © CACP – Gilles Carcassès

Chaque graine insérée sur le capitule est prolongée par une aigrette qui permet le transport par le vent, quelques fois sur plusieurs kilomètres. Remarquez les petites épines orientées vers le haut qui empêcheront la graine de ressortir du sol, une fois insérée dans une fissure.

Coccinelle sur un pissenlit en fleurs © CACP – Gilles Carcassès

Les fleurs de pissenlit sont généreuses pour de nombreux insectes qui viennent s’y nourrir. Les abeilles, les fourmis et les coléoptères, comme cette coccinelle à  sept points, les fréquentent souvent. Ces fleurs sont comestibles : on en fait de bonnes gelées. Et les jeunes feuilles blanchies dans les taupinières font la meilleure des salades sauvages du printemps.

Un indicateur de gestion des pelouses

Floraison de pissenlits et de pâquerettes – Promenade des deux bois à  Cergy (fin avril 2013) © CACP – Gilles Carcassès

Les pissenlits prolifèrent quand la pelouse est tondue trop courte et trop souvent. A 6,5 cm de hauteur de coupe, on peut avoir 1% de pissenlit, et à  3,5 cm seulement on peut s’attendre à  50 % de pissenlits !

Le pissenlit inspire aussi les artistes !

Plafond de pissenlits © Magali Laffond

Ce plafond exposé au Domaine de Chaumont-sur-Loire est l’œuvre poétique de Duy Anh Nhan Duc, un artiste né à  Saigon en 1983, réalisée avec de véritables pissenlits cueillis un à  un à  la main !

Tableau de pissenlits © Magali Laffond

Là  c’est un tableau mural, du même artiste.

Sources :

Pissenlit dent de lion, la star, par Sauvages du Poitou

L’entretien écologique des pelouses, par la Mission eau Alsace

Le secret du vol des aigrettes de pissenlit, par Guru Med

L'actualité de la Nature

Une mante au Grand centre ?

Rue de la gare à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les services de l’agglomération ont installé ces plantes grimpantes rue de la gare, créant un petit oasis de verdure fréquenté par de nombreux insectes et des araignées.

Sous la grille de ventilation © CACP – Gilles Carcassès

Ma curiosité m’a fait lever le nez vers les grilles de ventilation de l’immeuble de la CAF qui est juste au-dessus sur la dalle. Qu’est-ce que c’est que cet amas étrange collé sur le métal ?

Oothèque de mante religieuse © CACP – Gilles Carcassès

Avec le zoom de mon appareil photo, je peux détailler la chose : c’est une oothèque de mante religieuse ! Une femelle a déposé 200 à  300 œufs dans une gangue qui en séchant devient cette structure protectrice alvéolée.

Mantis religiosa, la mante religieuse – Menucourt © Gilles Carcassès

J’ai cherché la mante dans les feuillages, mais je ne l’ai pas trouvée. Apparemment, l’espèce n’est pas rare dans le secteur, on m’en a à  plusieurs reprises rapporté la découverte dans des résidences de Cergy et de Pontoise. Il lui faut tout de même de la végétation pour s’installer car c’est une prédatrice d’insectes, notamment de sauterelles et de papillons.

Si l’oothèque ne fait pas le régal des oiseaux, et si des parasitoà¯des n’ont pas pondu dedans, peut-être assisterons-nous en juin prochain à  la naissance de jeunes mantes ?

Retrouvez notre article :

Une mante religieuse à  Menucourt

Sources :

La mante religieuse – Jardiner Autrement

La mante religieuse, par André Lequet

L'actualité de la Nature

La graminée qui se moque de la sècheresse

Graminée sur le parking du Verger à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Tous les jours je gare ma voiture au parking du Verger à  côté d’une touffette. Avec cette sècheresse, je me dis qu’elle va bien finir par jaunir et se dessécher. Mais non, elle a l’air toujours en pleine forme ! Quelle est donc cette graminée increvable ?

Eragrostis minor, la petite éragrostide – sur pelouse au Verger à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Vus de près ses fins épillets sont très délicats. Je vois qu’elle trouve même la ressource de fleurir : quelques pièces florales dépassent ça et là . Cette plante tire sans doute sa résistance à  la sécheresse de la pilosité de ses feuilles courtes et peu nombreuses, caractères qui limitent ses pertes en eau.

Cette graminée annuelle méditerranéenne des sols sableux est arrivée en Ile-de-France au début du 20ème siècle. Se plaisant dans les situations chaudes et les substrats très maigres, la petite éragrostide colonise aisément les trottoirs, les sols gravillonnés, les quais, les ballasts des friches ferroviaires…

Dotée d’une forte dynamique de reproduction, Eragrostis minor a même tendance à  supplanter le très commun pâturin annuel en de nombreux endroits. Cette espèce s’installe parfois dans les pelouses urbaines très dégradées, sur sols légers, comme le montre la photo ci-dessus.

Source :

Eragrostis minor, par Eflore, l’encyclopédie botanique collaborative.

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Le pourpier maraîcher

La première fois que je l’ai remarqué à  Cergy, c’était il y a deux ans, en bordure d’un massif fleuri sur le terre-plein du boulevard de l’Hautil. Ces quelques pieds ont grainé et la plante a progressé sur quelques dizaines de mètres en direction du boulevard de l’Oise.

Pourpier rougi par la sècheresse – boulevard de l’Hautil à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Et cette année, il s’étale complaisamment à  la porte de la cantine de l’hôtel d’agglomération sur la dalle du Grand centre, à  cent mètres du boulevard. Comment ses grosses graines sont-elles montées sur la dalle ? Peut-être collées dans la terre sous les semelles des passants qui traversent le boulevard hors des passages piétons ?

Portulaca oleracea – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les jardiniers connaissent bien le pourpier, aux feuilles succulentes, d’abord parce que c’est une bonne petite salade au goà»t acidulé, riche en vitamine C, en oméga 3 et en minéraux, ensuite parce que c’est une adventice annuelle mais tenace qui se ressème abondamment et pousse très vite dans les potagers.

Les feuilles de pourpier peuvent se consommer crues, en soupe, confites au vinaigre, frites dans l’huile, ou cuites comme des épinards.

La plante se plaît dans les sols tassés et secs en été, où on la trouve souvent en compagnie de la renouée des oiseaux et de la roquette vivace.

Retrouvez nos articles sur les compagnons du pourpier :

Le jour de la trainasse

La roquette vivace

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Le tigre du Pieris

Stephanitis takeyai, le tigre du Pieris – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Chétifs et décolorés, ils font grise mine les Pieris du patio du Verger, au pied de l’immeuble où je travaille. Les coupables se cachent au revers des feuilles : ce sont des tigres. Certes, de tout petits tigres, mais de terribles ravageurs ! Stephanitis takeyai nous vient du Japon, cet hémiptère de la famille des Tingidae serait arrivé aux Pays-Bas en 1994 et en Grande-Bretagne en 1995. En France, il a d’abord été repéré en 2005 en Vendée puis en Bretagne. Depuis 2014, il sévit aussi en en Ile-de-France. Je l’ai vu sur des Pieris dans des massifs de plantes de terre de bruyère à  Créteil, à  Cergy, à  Rueil-Malmaison.

Les punaises prédatrices et les chrysopes peuvent limiter les populations de cet insecte, mais il est prolifique et capable d’enchaîner plusieurs générations dans l’année.

Stephanitis takeyai © CACP – Gilles Carcassès

Ses ailes au motif en dentelle et doublement barrées de noir miroitent au soleil. Elles sont peu fonctionnelles, aussi l’insecte est peu mobile et on retrouvera d’année en année ses générations successives sur les mêmes plantes dont il suce la sève.

Corythucha ciliata, le tigre du platane © CACP – Gilles Carcassès

Corythucha ciliata est une autre tigre, inféodé au platane. Ce sont ses attaques qui provoquent la décoloration du feuillage de cet arbre en été. Originaire d’Amérique du Nord, le tigre du platane est présent en France depuis 1975.

L'actualité des jardins

Les bassins et les prairies du Parc François Mitterrand, des refuges de biodiversité

Les travaux de rénovation du parc François Mitterrand en 2012 et 2013 ont été l’occasion de renaturer les bassins existants et de créer des prairies, fauchées une à  deux fois l’an. Ces écosystèmes particuliers contribuent au maintien de la biodiversité en milieu urbain.

Les zones humides abritent un écosystème propre, riche et précieux et représentent un intérêt réel pour la biodiversité notamment lorsqu’ils forment un réseau de continuités écologiques à  l’échelle du territoire.

Les nouveaux bassins du parc François Mitterrand ont vite été colonisés par une faune et une flore spécifique des milieux humides. Plusieurs espèces de libellules pionnières (agrions, naà¯ades, anax et sympétrums) sont venues s’y installer et même s’y reproduire peu après l’inauguration des nouveaux aménagements. Certaines espèces végétales, représentatives des milieux humides, sont venues naturellement s’implanter (reine de prés, chanvre d’eau, salicaire, mysosotis des marais…).

Voici quelques images de ce parc et de ses habitants :

Touffe de salicaire au bord du bassin © CACP – Gilles Carcassès
Jeune héron cendré © CACP – Gilles Carcassès
Une des prairies du parc © CACP – Marion Poiret
Aglais urticae, la vanesse de l’ortie se régale des fleurs du butome © CACP – Gilles Carcassès
Couple de cygnes au nid © CACP – Gilles Carcassès
Le sympetrum de Fonscolombe, un odonate migrateur occasionnel © CACP – Marion Poiret
la gallinule poule d’eau se reproduit tous les ans dans le bassin © CACP – Marion Poiret
Anax imperator, ici une femelle en ponte © CACP – Gilles Carcassès
Les massettes mà»res libèrent leurs graines © CACP – Gilles Carcassès
Ce sympetrum striolé profite du soleil levant © CACP – Gilles Carcassès
Au bord de l’allée principale du parc © CACP – Gilles Carcassès
Couple d’agrions élégants en cœur copulatoire © CACP – Marion Poiret
En hiver, le parc François-Mitterrand accueille en permanence une trentaine de mouettes © CACP – Gilles Carcassès
Un sympetrum adulte émerge de la nymphe sortie de l’eau © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez quelques-uns de nos articles sur la biodiversité de ce parc :

La nature en hiver au parc François-Mitterrand

Les demoiselles sont à  la fête

Sous le soleil exactement

Histoire belge

L'actualité de la Nature

La fausse fourmi

Elle trompe bien son monde, celle-là  !

Drôle de fourmi, vue au Verger à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Une petite fourmi court en tous sens sur mon bras, sur ma main et sur mes doigts. Mais, petite fourmi, tu as de bien grandes antennes ! Montre moi un peu ton museau !

Himacerus mirmicoides – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Ah ! C’est bien ce que je pensais, tu n’es pas une fourmi ! Les fourmis n’ont pas un tel rostre. Tu es une larve de punaise : Himacerus mirmicoides, je t’ai reconnue !

A quoi cela peut-il bien servir à  une larve de punaise de ressembler à  une fourmi ? Peut-être à  échapper à  des prédateurs qui n’apprécient pas le goà»t des fourmis, ou alors à  approcher des proies qui ne se méfient pas d’un insecte à  l’apparence de fourmi…

Un auxiliaire pour le jardinier

Les nabides-fourmis sont des auxiliaires de jardin efficaces, ils consomment toutes sortes de petits insectes ainsi que leurs œufs.

L’espèce est commune, y compris dans Paris, mais son déguisement fonctionne bien : elle passe souvent inaperçue.

Source :

Himacerus mirmicoides, par Le jardin de Lucie

Retrouvez d’autres articles sur les punaises :

Les punaises du chou

La punaise de l’aubépine

Six punaises en rouge et noir

L'actualité de la Nature

Le hanneton argenté

Un nouveau venu au bord du bassin du parc François-Mitterrand à  Cergy ? Je n’avais encore jamais observé cette espèce qui serait pourtant assez commune en Ile-de-France.

Hoplia philanthus, nommée hoplie floricole ou hanneton argenté, est un coléoptère de la famille des Scarabaeidae. Il est parfois considéré comme un ravageur des gazons, car sa larve, semblable à  celle du hanneton des jardins, consomme les racines des graminées. Son cycle de développement s’étend sur deux années. Il semble affectionner les sols sableux.

Hoplia philanthus posé en haut d’une armoise © CACP – Gilles Carcassès

Le hanneton argenté doit son nom aux très petites écailles brillantes qui ornent son corps.

Hoplia philanthus – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les adultes consomment les feuilles des bouleaux et des charmes, mais ne sont pas réputés faire de gros dégâts. Leurs griffes recourbées, d’une longueur étonnante, leur servent à  s’agripper aux rameaux et aux feuilles. Ils peuvent ainsi prendre tranquillement leur repas sans se faire décrocher par le vent !