Le demi-deuil (Melanargia galathea) est un papillon noir et blanc du sous-ordre des rhopalocères. Chez les lépidoptères (ordre des papillons), il existe deux sous-ordres : les rhopalocères, c’est-à -dire les papillons de jour (ce qui est le cas du demi-deuil), et les hétérocères qui incluent les papillons de nuit comme le grand paon de nuit.
Ce papillon thermophile (qui affectionne la chaleur) s’observe de la mi-juin à la mi-juillet dans les hautes herbes. C’est durant cette période que les imagos (forme adulte) se reproduisent. Une fois que la reproduction a eu lieu, les femelles larguent les œufs directement depuis les airs. Ils éclosent à la fin de l’été et les chenilles vont directement s’abriter pour entrer en diapause (état léthargique) et passer l’hiver.
Ce n’est qu’au printemps suivant qu’elles vont s’alimenter pour se développer et se métamorphoser en ce beau papillon.
Nous pouvons reconnaître la femelle du mâle en regardant la coloration de ses ailes. Celles-ci font apparaître une couleur jaunâtre sur leur revers contrairement au mâle qui est blanc.
A l’inauguration du parc du peuple de l’herbe, il y avait du vent, des cerfs-volants, des clowns, des jeux pour les enfants, du public, visiblement ravi, des troupes fournies de personnels, et des bénévoles aussi, une Maison des insectes remplie d’une foule compacte. Bon, je passerai un autre jour faire mon selfie avec Pupuce, la mascotte de la Maison…
Une superbe friche à onopordons, au détour d’un chemin, m’a offert le ballet-spectacle de la grande sauterelle verte, du criquet à ailes bleues (une espèce protégée en Ile-de-France) et de ce demi-deuil (Melanargia galathea) femelle, reconnaissable à sa teinte plus jaune que le mâle.
Coriomeris denticulatus est la punaise dentée du mélilot. (Pour bien voir les dents de la bête, cliquez sur l’image pour l’agrandir.) Celle-ci, je l’ai observée sur une repousse de peuplier noir, mais c’est vrai que le parc ne manque pas de mélilots.
Sur la berge de la Seine, j’ai rencontré la mythique punaise bleue, en chasse sur un pied d’épilobe grignoté par des larves de coléoptères. Cette punaise est un excellent auxiliaire de culture : elle consomme beaucoup de chrysomèles, larves et adultes, comme les altises et même les doryphores, paraît-il… Dommage qu’elle ne soit pas plus courante dans les jardins. Elle aime les friches, les landes et les milieux humides.
Je crois avoir trouvé sa ponte, rarement observée.
Ce gamin « Pheuillu », tout en feuilles sèches, semble me dire au revoir du haut de sa balançoire. C’est sà»r, je reviendrai explorer ce superbe coin de nature.
Retrouvez nos articles sur le parc du peuple de l’herbe :
Plante et Cité, Natureparif, l’association Noé et le Muséum national d’Histoire naturelle organisaient mardi 15 décembre 2015 au Jardin des Plantes de Paris une journée de restitution des protocoles Propage et Florilèges – prairies urbaines.
Ces deux programmes de sciences participatives, basés respectivement sur le dénombrement des papillons et la botanique, permettent d’obtenir scientifiquement des indicateurs fiables de la biodiversité des prairies et d’apprécier les impacts des modes de gestion.
Les données nationales et franciliennes de tous les participants bénévoles ont été compilées, et les analyses des chercheurs du Muséum apportent des réponses à cette question essentielle des gestionnaires de prairies urbaines : « quel mode de gestion est le plus pertinent pour préserver la biodiversité de mes prairies ? »
Je vous passe le détail des démonstrations statistiques. Et je résume, en simplifiant (que les scientifiques me pardonnent !).
Pour la diversité de la flore des prairies, les modes de gestion les plus favorables sont par ordre d’intérêt le pâturage, la fauche coupée, la fauche broyée et pas de fauche. Les prairies anciennes sont aussi plus riches que les prairies récentes.
Pour les papillons, le nombre d’espèces est plus important avec une fauche tardive que sans fauchage. Et l’abondance de papillons (nombre d’individus) est meilleure avec une fauche tardive (automne) qu’avec une fauche précoce (début d’été).
Le papillon demi-deuil est trois fois plus abondant dans les prairies en fauche tardive que dans celles fauchées plusieurs fois dans l’année.
Globalement, on s’y attendait, les prairies pâturées ou fauchées sont plus favorables à la biodiversité que les pelouses tondues. Mais, plus étonnant, les espaces herbeux gérés de façon différenciée, faisant se côtoyer des prairies et des pelouses, sont encore plus riches !
En conclusion, le grand intérêt du pâturage ou de la fauche tardive est confirmé. Et la gestion différenciée, appliquée aussi à la parcelle, est une bonne solution pour multiplier les milieux de vie et la biodiversité.
Pour le territoire de Cergy-Pontoise, Vauréal se distingue dans le protocole Florilèges avec 3 prairies suivies en 2014 et 2015. Pour la communauté d’agglomération, nous avons suivi en 2015 une prairie dans le parc François-Mitterrand à Cergy. Convaincus par l’intérêt d’associer les deux protocoles, nous appliquerons aussi Propage en 2016 sur cette prairie. La ville d’Osny qui envisage d’appliquer ces protocoles sur une prairie du parc de Grouchy en 2016 viendra grossir le réseau des 80 prairies déjà suivies en Ile-de-France.
Pour favoriser la biodiversité de leurs trames vertes, et en application des principes de gestion différenciée des espaces verts, les collectivités conduisent souvent certains de leurs espaces herbeux en prairies plutôt qu’en pelouses régulièrement tondues. Se pose alors la question des modalités de gestion de ces prairies, notamment pour les dates des opérations de fauche. En ville, il faut bien considérer les contraintes locales et coordonner des objectifs parfois divergents.
Mais qu’appelle-t-on prairies ? Ce sont des espaces herbeux, dominés par les graminées, dans lesquels peuvent cohabiter de nombreuses plantes vivaces locales et quelques annuelles adaptées à ce type de milieu. Pour conserver le caractère ouvert de ces espaces et empêcher l’arrivée des ronces, des arbustes et des arbres, il faudra effectuer au moins une fauche par an, ou entretenir par pâturage.
La faune sauvage qui bénéficie de la végétation de la prairie se portera très bien avec une seule fauche annuelle réalisée le plus tard possible en saison. Ainsi, une fauche tardive, classiquement réalisée en octobre, permet d’assurer le cycle de vie complet de la plupart des plantes jusqu’à la maturation des graines, et favorise la reproduction des insectes qui leur sont associés.
Pour des raisons d’esthétique, d’usage ou de sécurité, une fauche intermédiaire peut être réalisée en été. Il ne faut pas l’effectuer avant juillet : on ménagera ainsi la floraison des orchidées sauvages, et celle de nombreuses plantes vivaces sauvages qui font l’agrément et l’intérêt biologique des prairies pendant les mois de mai et de juin. Et pour une bonne production des graines de ces plantes, il est préférable d’attendre le 15 aoà»t. Après une fauche estivale, certaines vivaces de la prairie pourront faire une deuxième floraison à l’automne, mais moins spectaculaire et sur des tiges moins hautes.
Une troisième opération de fauche est parfois ajoutée au printemps. Il faut alors prendre garde de l’effectuer avant la montée des tiges de ces plantes vivaces de prairies : pas après la fin avril en tout cas. Natureparif, dans son guide de gestion différenciée à l’usage des collectivités préconise de ne pas faucher entre le 1er mai et le 15 aoà»t.
Il existe en fonction des types de sols et de l’exposition de nombreux types naturels de prairies. Sur notre territoire, les coteaux secs et pentus d’une part, et les zones inondables d’autre part fournissent les prairies les plus riches potentiellement en terme de biodiversité. L’entretien par le pâturage constitue un excellent moyen de développer le potentiel de biodiversité de ces espaces, qu’ils soient secs ou humides. Si l’on recourt au fauchage, il faut absolument exporter soigneusement les coupes pour ne pas enrichir le sol au risque de banaliser le cortège végétal. Le fauchage par barre de coupe (ou à la faux pour les petits espaces) est bien plus respectueux de la vie de la prairie que le broyage mécanique. Enfin, le maintien d’une petite partie non fauchée permet de créer une zone refuge pour la faune qui ainsi pourra facilement recoloniser l’espace après les opérations d’entretien.