Non classé

Le cycle de vie des champignons

Les champignons sont des êtres mystérieux, essentiels à la vie sur Terre, mais souvent méconnus. Leur rythme de vie est difficile à saisir : ils apparaissent soudainement, parfois du jour au lendemain, lors d’une matinée brumeuse de fin d’été, et voilà, ils sont là. Seuls ou en groupe, on les découvre au pied d’un arbre ou dans une prairie, avec leur allure à la fois intrigante et, pour certains, appétissante (on pense à vous, les amateurs de morilles !).

Je vous propose de mieux comprendre leur cycle de vie. C’est un processus en cinq étapes, assez fascinant, où beaucoup se passe en dehors de notre champ de vision, mais qui est crucial pour leur croissance et leur reproduction.

Schéma sur le cycle de vie des champignons par www.guidedeschampignons.com

Etape 1 : La Spore

Le cycle de vie d’un champignon commence avec les spores, des cellules microscopiques qui jouent un rôle similaire à celui des graines chez les plantes. Libérées par les structures reproductrices du champignon (souvent les lamelles sous les chapeaux visibles), les spores sont emportées par le vent, l’eau ou les animaux.

Chaque spore, bien qu’infime, possède tout le matériel génétique nécessaire pour former un nouveau champignon. Ces spores sont souvent produites en quantité astronomique, car seules une infime fraction d’entre elles trouveront des conditions favorables pour germer.

Amanite panthère – Boisemont © CACP – Gilles Carcassès

Etape 2 : La Germination

A partir de là, une petite spore microscopique qui, en rencontrant une autre, fusionne pour former un filament. Ce filament, appelé hyphe, est fait d’une série de cellules qui s’allongent les unes après les autres, créant une structure si fine qu’elle est invisible à l’œil nu. Petit à petit, il se ramifie, s’étend, et forme un réseau dense et complexe qu’on appelle mycélium. À titre d’exemple, 10 centimètres cubes de bonne terre peuvent contenir jusqu’à un kilomètre de mycélium !

C’est en fait le véritable « corps » du champignon, alors que ce qu’on appelle communément « champignon » n’est que sa partie reproductive.

Etape 3 : La Phase de Croissance

Le réseau continue à croître en se nourrissant de matière organique en décomposition, comme les feuilles mortes, le bois, ou même certains animaux. Il est un décomposeur vraiment efficace, il s’étend en formant un réseau souterrain complexe et souvent symbiotique avec les plantes. Ce phénomène est appelé mycorhize, où le champignon échange des nutriments avec les racines des plantes.

Etape 4 : L’apparition du Champignon

Une fois que les conditions environnementales sont optimales (température, humidité et saison), le mycélium entre dans une phase de reproduction. C’est à ce moment-là que le champignon tel que nous le connaissons apparaît. La fructification, cette petite structure qui émerge, n’est en fait qu’une petite partie du champignon. Sa seule fonction est de produire et de disperser les spores.

En fonction des espèces, la forme de ces fructifications peut varier considérablement : chapeaux, tubes, lamelles, coraux, boules… Les couleurs, formes et textures diffèrent également. Cette diversité est une stratégie pour maximiser la dispersion des spores.

Coprinus comatus – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Etape 5 : La libération des spores, le cycle recommence

Une fois mature, la fructification libère des milliards de spores dans l’air ou dans l’eau, prêtes à entamer un nouveau cycle. Certains champignons, comme les truffes, utilisent même des animaux pour disperser leurs spores, tandis que d’autres comptent sur le vent.

Et ainsi, le cycle recommence : les spores, emportées loin de leur point de départ, iront trouver de nouvelles conditions pour germer et former un nouveau mycélium.

Hypholoma fasciculare – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Sources

Comment poussent les champignons | MNHN

https://www.guidedeschampignons.com/cycle-de-vie-dun-champignon/

Guillaumin, Jean-Louis. Mycologie : Introduction à la biologie des champignons. Éditions Belin, 2002.

Société Mycologique de France. Publications et Ressources en ligne. Site officiel : https://www.mycofrance.fr

Non classé

Stérée remarquable

Le Stérée remarquable, Stereum subtomentosum, fait partie de la famille des Stereacés. Ce champignon est saprophyte, ce qui signifie qu’il se nourrit de matière organique morte, en décomposant principalement le bois.

Stereum subtomentosum – Menucourt © CACP – Athénaïs Phocas

Il ressemble d’une certaine manière aux épluchures laissées par un taille crayon. Il est en forme d’éventail, de 2 à 7 cm de diamètre, attaché latéralement, parfois avec un petit pied, et pouvant se chevaucher s’ils sont nombreux.

Sa couleur varie du grisâtre au gris-orange ou ocre-jaunâtre, devenant verdâtre à cause de la présence d’algues. Le bord peut être blanc ou chamois.

Stereum subtomentosum – Menucourt © CACP – Athénaïs Phocas

Stereum subtomentosum – Menucourt © CACP – Athénaïs Phocas

On le trouve en abondance sur les troncs et les branches de divers arbres à feuilles tels que l’Aulne, le Peuplier et le Hêtre, dans les forêts humides et le long des rivières. Il forme des colonies denses mais est relativement rare dans certaines zones. Sa présence est constante tout au long de l’année, avec une prédominance particulière en été et en automne.

Sources

MycoDB : Fiche de Stereum subtomentosum

Stereum subtomentosum Pouzar, 1964 – Stérée remarquable-Présentation

Non classé

Agaric géant des prés

Petit portrait sur ce géant des prés pourtant bien rare à observer…

L’Agaric géant des prés, Agaricus urinascens, est un champignon de la famille des Agaricaceae.

C’est une espèce caractérisée par son aspect massif, son anneau denté-crénelé, son pied grossièrement floconneux-squamuleux (en référence à la présence de squamules, c’est-à-dire de petites écailles) et son odeur d’abord anisée puis désagréable.

Ce gros champignon blanc est aussi surnommé « Boule de neige », on insiste sur sa taille puisque son chapeau peut atteindre 20 cm de diamètre et 30 cm de hauteur totale !

Agaric géant des prés, Agaricus urinascens – Puiseux-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

L’agaric est une espèce peu fréquente, mais il est néanmoins possible de le rencontrer à la fin de l’été et à l’automne, après de bonnes pluies. Son habitat varie entre les pâturages, les forêts, terrains calcaires, et zones alpines.

Bien que ce champignon soit comestible, assurez-vous d’être sûr de l’identification pour éviter tout danger d’intoxication.

Sources

Agaricus urinascens (mnhn.fr)

Agaricus-urinascens Schäff. & Moller.pdf (mycologie-grenoble.fr)

Agaricus urinascens P.Tachaud.pdf (mycocharentes.fr)

Non classé

Les clitocybes

Voici quatre champignons. Quatre, parce que c’est le nombre d’espèces de ce groupe que nous avons croisées, mais les clitocybes rassemblent bien plus d’espèces que ces quatre là. D’ailleurs, ces quatre espèces ne présentent pas de particularités ou d’anecdotes notables si ce n’est d’offrir un éventail de couleurs de chapeaux (crème, vert, brun, violet). En revanche, elles ont le mérite d’exister, alors voici nos quatre petits champignons du jour.

Le clitocybe anisé – Clitocybe odora

Clitocybe odora © CACP – Gilles Carcassès

Le clitocybe anisé a une jolie couleur verte, voire bleue sur la surface du chapeau. Comme son nom le laisse entendre, il a une odeur marquée d’anis. C’est un champignon que l’on rencontre l’été en forêt.

Le clitocybe des bords de routes – Clitocybe rivulosa

Clitocybe rivulosa © CACP – Gilles Carcassès

Le clitocybe des bords de route est un champignon qui se rencontre, certes au bords des chemins forestiers, mais pas seulement ; essentiellement pendant la période estivale. La couleur blanc crème de son chapeau le fait ressemble au meunier. Mais attention, si le meunier est comestible, ce clitocybe risquerait de vous faire dormir de manière assez définitive.

Le clitocybe nébuleux – Lepista nebularis

Lepista nebularis © CACP – Gilles Carcassès

Cette fois-ci le chapeau du champignon est brun. C’est un champignon automnal qu’on rencontre dans tous types de forêts. Sa comestibilité semble controversée. Dans le doute, on vous conseillera d’éviter !

Le pied-bleu – Lepista nuda

Lepista nuda © CACP – Gilles Carcassès

Le pied-bleu a un chapeau de couleur brun-violet ; à ne pas confondre avec le pied-violet, un autre champignon de la famille lui ressemblant beaucoup. Ce champignon est automnal et semble-t-il assez apprécié des cueilleurs de champignons.

Source :

450 champignons – Les indispensables Delachaux

Non classé

Le meunier

Dans les profondeurs mystérieuses de nos forêts, des prairies environnantes aux bordures de nos chemins, un petit champignon de la nature se cache parmi les feuilles et les branches. Le Meunier, Clitopilus prunulus, également connu sous le nom charmant de « clitopile petite prune », est l’un de ces champignons que l’on souhaite vous faire découvrir.

Champignon Meunier, Clitopilus prunulus – Puiseux-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Le Meunier est un champignon saprophyte (qui se nourrit de matières organiques en putréfaction) de la famille des Entolomataceae. Il est identifiable par son chapeau de couleur blanc pâle, présentant une structure lamellaire rosé et un pied élancé. Les spécimens typiques mesurent entre 2 et 10 centimètres de diamètre.

Champignon Meunier, Clitopilus prunulus – Puiseux-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Il exhale une forte odeur de farine lors qu’on le casse, d’où son nom « meunier ». Comestible, il est très apprécié et l’odeur de farine disparait lors de la cuisson. Cependant, restez vigilant lors de la manipulation de champignons et leur ingestion, le meunier par exemple ressemble fortement à des clitocybes blancs très toxiques, notamment Clitocybe candicans ou Clitocybe cerussata. Ces champignons n’ont pas les lames roses, mais blanches ou crème.

Champignon Meunier, Clitopilus prunulus – Puiseux-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Sources

Clitopilus prunulus – INPN

Leucocybe candicans – INPN (toxique)

Clitocybe cerussata – INPN (toxique)

Régis Courtecuisse et Bernard Duhem, Guide des champignons de France et d’Europe, Paris, Delachaux et Niestlé, 2007

Non classé

La vesse de loup à diaphragme

Bravo à tous ceux qui ont vu un champignon dans la dernière photo mystère ! Le voici : la vesse de loup à diaphragme, Vascellum pratense.

La vesse de loup à diaphragme, Vascellum pratense © CACP – Gilles Carcassès

Pour comparer, voici un peu de neige brillante au soleil.

Cristaux de neige © CACP – Emilie Périé

La vesse de loup à diaphragme appartient à la famille des Lycoperdales, un groupe de champignons qui regroupent plusieurs espèces dont le nom vernaculaire commence par « vesse de loup », comme par exemplaire la vesse de loup géante qui peut mesurer jusqu’à 50 cm de diamètre et qu’un collègue avait un jour posée sur mon bureau (cela surprend le matin en arrivant au travail !).

Celle-ci, la vesse de loup à diaphragme, est bien plus petite. Elle mesure environ 8 cm de diamètre. Elle est décrite comme étant une boule molle de couleur blanc crème, hérissée de petits aiguillons et sans intérêt culinaire.

Source :

La fiche MycoDB de la Vesse de loup à diaphragme

Retrouvez d’autres Lycoperdales dans ces articles :

Le champignon hérisson

La vesse de loup perlée

Non classé

Champignons bleus !

Ces morceaux de bois ramassés en forêt de Menucourt ont une intense couleur bleue. Un écolier maladroit aurait-il renversé ses réserves d’encre ? Ou est-ce encore un coup des Schtroumfs ?

Chlorociboria sp. – Menucourt © CACP – Emilie Périé

Il s’agit bien d’une histoire de champignons, mais rien à voir avec la volvaire gluante de notre village de Schtroumfs. Ici, nous avons affaire à un chlorocibore. Il existe plusieurs espèces dont la détermination passe par l’observation de la taille des spores au microscope… Nous nous contenterons donc du genre, Chlorociboria sp.

Chlorociboria sp. – Menucourt © CACP – Emilie Périé

C’est le mycélium de ce champignon qui donne cette couleur bleue au bois pourri qu’il est en train de décomposer. Les fructifications (l’organe qui a la forme de ce que l’on appelle communément champignon) sont bien plus rares et difficiles à observer. En voyez-vous une au centre de la photo ci-dessus ?

Chlorociboria sp. – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Il faut avoir l’œil ! Elles sont vraiment toutes petites.

Pour aller plus loin :

D’autres observation de Chlorociboria

Fiche technique de Chlorociboria aeruginascens par MycoDB

Non classé

Le bolet à pied rouge

Neoboletus erythropus – © CACP – Gilles Carcassès

Ce champignon de la famille des BOLETACEAE a tout pour faire peur, en effet son pied et ses pores de couleur rouge n’augurent à première vue rien de bon, son chapeau de couleur généralement marron reflète un aspect de daim humide et enfin sa chair, aussitôt coupée, devient intégralement bleue.

Neoboletus erythropus – © CACP – Gilles Carcassès

Décidément ce pauvre bolet n’a rien pour lui… Et pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraitre ce champignon est un bon comestible à condition qu’il soit cuit au minimum 20 minutes dans de l’eau bouillante par exemple.

Boletus satanas (Bolet de Satan) et Boletus luridus (Bolet blafard) – © CACP – Gilles Carcassès

Cependant attention ! Avant de vouloir faire profiter vos papilles du bon gout de ce champignon, soyez sûrs à 100% de votre identification. En effet dans le cas contraire vous pourriez tout aussi bien faire profiter votre estomac d’une vilaine intoxication dans le cas du bolet de Satan.

Neoboletus erythropus – © CACP – Gilles Carcassès

Mais pour en revenir à notre bolet du jour, que l’on peut observer ci-dessus sous une forme avec un chapeau clair, on le retrouve de juin à novembre le plus souvent en milieux forestiers sur sol acide, fréquemment sous les hêtres et les épicéas. Les dimensions de ce champignon sont très variables, son chapeau est compris entre 5 et 20 cm tandis que son pied n’excède pas 15 cm de haut.

Neoboletus erythropus – © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

Guide des champignons.com

Les indispensables Delachaux : 450 champignons par Andreas Gminder et Tanja Böhning

Retrouvez ici d’autres champignons :

Le champignon allume-feu

Plusieurs champignons pour un même tronc

Le champignon mielleux

Trémelle, champignon parasite

Non classé

Le champignon mielleux

L’Armillaire couleur de miel, voilà  un champignon qui aurait pu ravir nos pollinisatrices préférées, les abeilles ! Armillaria mellea est un champignon assez commun dans nos bois poussant sur les arbres feuillus qu’ils soient morts ou vivants, il est à  manipuler avec précautions car toxique pour l’Homme.

Armillaria mellea – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

Cette armillaire pouvant être observée en automne, de septembre à  novembre, a pour habitude de pousser en large groupe de plusieurs dizaines de « carpophores » (partie émergeante du sol / partie visible du champignon), car oui un champignon ce n’est pas exclusivement la partie que l’on voit ressortir du sol.

Schéma d’un champignon © – CACP Matthieu Delagnes

En effet ce que l’on appelle un « champignon » est constitué de deux parties majeures : le carpophore qui est un moyen de reproduction et le mycélium la partie la plus importante qui est l’ensemble des hyphes (racines), le corps du champignon. à  ce propos, certains mycélium ne se contentent de couvrir que quelques mètres carrés voire moins alors que d’autres sont capables de couvrir une surface impressionnante de plusieurs kilomètres carrés.

Mycélium d’armillaire sur souche – Osny © CACP – Gilles Carcasses

Sources :

Le grand guide Larousse des champignons de Thomas Laessoe

MycoDB

Le guide des champignons

Retrouvez d’autres champignons ici :

Le champignon hérisson

Le coprin chevelu

volvaire gluante

Nids d’oiseaux

Non classé

Le champignon hérisson

Si vous avez l’occasion de vous balader dans les différents bois de feuillus de l’agglomération, vous devriez rencontrer sans nul doute quelques hêtres, et avec un peu de chance un petit champignon très friand de ces mêmes arbres : La Vesse-de-loup hérisson.

Lycoperdon echinatum – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

En voilà  un beau petit champignon, il dépasse rarement les 8 cm de haut et est de couleurs assez variables, blanc, blanc crème, brun, voire même complètement marron. Une fois à  maturité, il se perce en son sommet afin de libérer les spores contenues à  l’intérieur du chapeau. Mais attention, il peut être confondu avec un de ses cousins assez fréquent en forêt : la Vesse-de-loup perlée.

Il a comme particularité d’être recouvert de petits aiguillons assez fragiles, d’où le fameux « hérisson » dans son nom. On dit de ce champignon qu’il a une saveur plutôt douce, son odeur est assez faible et ressemble un peu à  celle du bolet, on le rencontre d’ailleurs à  peu près à  la même saison que ceux-ci entre juillet et novembre.

Sources :

Le guide des chmpignons

Vous pouvez retrouvez d’autres champignons ici :

La pézize écarlate, champignon d’hiver

Le coprin chevelu

Les beautés cachées du polypore soufré

Les deux oreilles