L'actualité des jardins

J’ai une bête dans mon jardin…

Ceci n'est pas une chenille, c'est une larve de syrphe, grande dévoreuse de pucerons © Gilles Carcassès
Ceci n’est pas une chenille, c’est une larve de syrphe, grande dévoreuse de pucerons © CACP – Gilles Carcassès

Comment identifier facilement les bestioles que l’on observe dans son jardin et ne plus confondre les auxiliaires avec les ravageurs ?

Deux sites de reconnaissance par l’image

Nous avons sélectionné pour vous deux sites de reconnaissance par l’image, très simples, efficaces et accessibles à  tous les jardiniers :

  • VigiJardin, développé par l’INRA
  • Arena, porté par Arvalys institut du végétal

Et pour en savoir plus, consultez les fiches techniques de Jardiner Autrement, le site de référence pour jardiner sans pesticide.

L'actualité de la Nature

Coucou, le Praon est sorti !

Le puceron parasité a livré son hôte.

La nervation des ailes confirme le genre Praon et avec ces couleurs, ce pourrait être Praon volucre, l’un des plus connus. Evidemment, cet insecte est minuscule : pensez, pour tenir tout entier recroquevillé dans la momie d’un puceron ! Il mesure à  peine 2 mm.

Praon - Cergy © Gilles Carcassès
Praon – Cergy © Gilles Carcassès

Cette espèce est un auxiliaire naturel indigène, utilisé pour protéger les cultures en serre des attaques des pucerons. Il est d’ailleurs conseillé d’ajouter quelques rosiers, bien garnis de pucerons, comme plantes relais avec la culture à  protéger car les pucerons du rosier sont aussi parasités par Praon volucre, et cela aide à  multiplier la population de ce parasitoà¯de. Chaque femelle Praon pendant sa courte vie (11 jours) peut parasiter jusqu’à  500 pucerons. Et les générations se succèdent tous les 15 jours tant qu’il fait chaud !

Praon volucre par l’INRA

L'actualité des jardins

Vous avez dit busard ?

Busard Saint-Martin © François Lelièvre
Busard Saint-Martin © François Lelièvre

Le busard Saint-Martin est ce beau rapace aux ailes effilées que l’on peut voir planer au ras des champs dans le Vexin français. Cette espèce protégée se nourrit majoritairement de campagnols, en cela c’est un auxiliaire des cultures très efficace. Il établit son nid à  terre au beau milieu des blés.

Arrive le temps de la moisson. Si les jeunes ont déjà  pris leur envol, pas de drame. Mais les couvées les plus tardives risquent de ne pas survivre au passage de la moissonneuse. Heureusement un groupe de bénévoles dévoués veille au grain, surveille discrètement, localise les nichées, évalue les risques et alerte les propriétaires. Les agriculteurs compréhensifs acceptent de mettre en défens l’emplacement du nid pour permettre aux parents d’achever leur élevage.

Jeunes busards Saint-Martin - Vexin français © Gilles Bourrioux
Jeunes busards Saint-Martin – juillet 2015, Vexin français © Gilles Bourrioux

Un lièvre est caché dans cette photo : le voyez-vous ? Il n’a rien à  craindre, il est beaucoup trop gros pour un busard. C’est même son arrivée qui a fait peur aux oiseaux.

Grâce aux mesures de protection, ce rapace s’est réinstallé en Ile-de-France, d’où il avait disparu  à  la fin des années 1970. Ses effectifs atteignent maintenant environ 80 couples. Sur 16 couples suivis cette année dans le Vexin français, 12 ont donné au total 33 jeunes volants. Bravo les busards, et un grand merci aux bénévoles !

Busard Saint-Martin mâle © Gilles Bourrioux
Busard Saint-Martin mâle adulte © Gilles Bourrioux

Le busard Saint-Martin effectue aussi des migrations : régulièrement nous recevons la visite d’oiseaux hivernants ou de passage, en provenance de diverses régions, quelques-uns venant du Nord de l’Europe.

Découvrez les trois espèces de busards qui nichent en Ile-de-France

La fiche du busard Saint-Martin par le CORIF

 

L'actualité de la Nature

La miride du chêne

Rhabdomiris striatellus - Vauréal © Gilles Carcassès
L’hémiptère Rhabdomiris striatellus – Vauréal © Gilles Carcassès

Trouvée sous un chêne dans un bois à  Vauréal, cette punaise de la famille des Miridae (516 espèces en France) présente des dessins, notamment sur la tête, qui permettent de l’identifier.

Il s’agit d’une espèce inféodée aux chênes. La femelle pond dans les bourgeons floraux. Les œufs éclosent au printemps suivant et les juvéniles vont se nourrir de la sève des inflorescences. Devenus adultes, ces insectes sont des prédateurs : ils consomment des pucerons et des larves d’autres insectes, à  proximité des chênes. Ainsi, les arbres ne sont pas forcément les ennemis des cultures ; les adeptes de l’agroforesterie l’ont bien compris.

L'actualité de la Nature

Des pucerons avec un couvercle !

Momies sur une tige de rose trémière © Gilles Carcassès
Momies de pucerons sur une tige de rose trémière. Certaines d’entre elles sont encore occupées par le parasitoà¯de alors que d’autres déjà  operculées ne sont plus que des enveloppes vides © Gilles Carcassès

Ces pucerons sont immobiles, gonflés comme des baudruches, et certains présentent une ouverture ronde au sommet de leur abdomen. On dirait de drôles de récipients ventrus, équipés d’un couvercle maintenu par une charnière.

C’est là  l’œuvre de micro guêpes parasitoà¯des de la sous-famille des Aphidiinae. Il en existe 120 espèces en France, toutes inféodées à  diverses espèces de pucerons. Les adultes se nourrissent du miellat des pucerons (ses excréments sucrés). Après l’accouplement, la femelle pond un œuf à  l’intérieur du puceron avec son ovipositeur et la larve fera tout son cycle de développement à  l’intérieur de son hôte. L’adulte sortira au bout de 15 jours en opérant une découpe circulaire.

Leur fécondité, la brièveté de leur cycle de vie et le grand nombre de générations potentielles par an en font des auxiliaires redoutablement efficaces. Chaque femelle peut pondre jusqu’à  300 œufs ! Certaines espèces sont disponibles dans le commerce pour la lutte biologique en serre.

Ces insectes sont très sensibles aux insecticides. Il faut évidemment s’en abstenir au jardin pour bénéficier de leurs services.

Momie de puceron sous une feuille d'hortensia. La découpe moins régulière signe sans doute l'œuvre d'un représentant d'une autre sous-famille.  © Gilles Carcassès
Momie de puceron sous une feuille d’hortensia. La découpe moins régulière signe sans doute l’œuvre d’un représentant d’une autre sous-famille. © Gilles Carcassès

Sources :

https://www6.inra.fr/encyclopedie-pucerons/Pucerons-et-milieu/Antagonistes/Parasitoides

http://entomofaune.qc.ca/entomofaune/Pucerons/parasitoide.html

Retrouvez notre article :

Grand rassemblement de momies