La nervation des ailes confirme le genre Praon et avec ces couleurs, ce pourrait être Praon volucre, l’un des plus connus. Evidemment, cet insecte est minuscule : pensez, pour tenir tout entier recroquevillé dans la momie d’un puceron ! Il mesure à peine 2 mm.
Cette espèce est un auxiliaire naturel indigène, utilisé pour protéger les cultures en serre des attaques des pucerons. Il est d’ailleurs conseillé d’ajouter quelques rosiers, bien garnis de pucerons, comme plantes relais avec la culture à protéger car les pucerons du rosier sont aussi parasités par Praon volucre, et cela aide à multiplier la population de ce parasitoà¯de. Chaque femelle Praon pendant sa courte vie (11 jours) peut parasiter jusqu’à 500 pucerons. Et les générations se succèdent tous les 15 jours tant qu’il fait chaud !
Le busard Saint-Martin est ce beau rapace aux ailes effilées que l’on peut voir planer au ras des champs dans le Vexin français. Cette espèce protégée se nourrit majoritairement de campagnols, en cela c’est un auxiliaire des cultures très efficace. Il établit son nid à terre au beau milieu des blés.
Arrive le temps de la moisson. Si les jeunes ont déjà pris leur envol, pas de drame. Mais les couvées les plus tardives risquent de ne pas survivre au passage de la moissonneuse. Heureusement un groupe de bénévoles dévoués veille au grain, surveille discrètement, localise les nichées, évalue les risques et alerte les propriétaires. Les agriculteurs compréhensifs acceptent de mettre en défens l’emplacement du nid pour permettre aux parents d’achever leur élevage.
Un lièvre est caché dans cette photo : le voyez-vous ? Il n’a rien à craindre, il est beaucoup trop gros pour un busard. C’est même son arrivée qui a fait peur aux oiseaux.
Grâce aux mesures de protection, ce rapace s’est réinstallé en Ile-de-France, d’où il avait disparu à la fin des années 1970. Ses effectifs atteignent maintenant environ 80 couples. Sur 16 couples suivis cette année dans le Vexin français, 12 ont donné au total 33 jeunes volants. Bravo les busards, et un grand merci aux bénévoles !
Le busard Saint-Martin effectue aussi des migrations : régulièrement nous recevons la visite d’oiseaux hivernants ou de passage, en provenance de diverses régions, quelques-uns venant du Nord de l’Europe.
Trouvée sous un chêne dans un bois à Vauréal, cette punaise de la famille des Miridae (516 espèces en France) présente des dessins, notamment sur la tête, qui permettent de l’identifier.
Il s’agit d’une espèce inféodée aux chênes. La femelle pond dans les bourgeons floraux. Les œufs éclosent au printemps suivant et les juvéniles vont se nourrir de la sève des inflorescences. Devenus adultes, ces insectes sont des prédateurs : ils consomment des pucerons et des larves d’autres insectes, à proximité des chênes. Ainsi, les arbres ne sont pas forcément les ennemis des cultures ; les adeptes de l’agroforesterie l’ont bien compris.
Ces pucerons sont immobiles, gonflés comme des baudruches, et certains présentent une ouverture ronde au sommet de leur abdomen. On dirait de drôles de récipients ventrus, équipés d’un couvercle maintenu par une charnière.
C’est là l’œuvre de micro guêpes parasitoà¯des de la sous-famille des Aphidiinae. Il en existe 120 espèces en France, toutes inféodées à diverses espèces de pucerons. Les adultes se nourrissent du miellat des pucerons (ses excréments sucrés). Après l’accouplement, la femelle pond un œuf à l’intérieur du puceron avec son ovipositeur et la larve fera tout son cycle de développement à l’intérieur de son hôte. L’adulte sortira au bout de 15 jours en opérant une découpe circulaire.
Leur fécondité, la brièveté de leur cycle de vie et le grand nombre de générations potentielles par an en font des auxiliaires redoutablement efficaces. Chaque femelle peut pondre jusqu’à 300 œufs ! Certaines espèces sont disponibles dans le commerce pour la lutte biologique en serre.
Ces insectes sont très sensibles aux insecticides. Il faut évidemment s’en abstenir au jardin pour bénéficier de leurs services.