Même en pièces détachées il est relativement aisé de reconnaître cette punaise. Avec ses pattes rouges (qu’elle a perdues en se débattant dans la toile) et la pointe jaune du scutellum on devine qu’il s’agit de Pentatoma rufipes, la punaise à pattes rousses. Quand elle n’est pas prise dans une toile d’araignée, cette punaise se rencontre un peu partout dans les bois, vergers et jardins. Les larves consomment des feuilles de chênes ou d’autres feuillus. L’adulte mange des fruits, des chenilles voire des insectes morts.
Mais pour cette fois, c’est elle qui va être mangée. D’ailleurs, le prédateur est toujours sur place.
Notre araignée blanche, presque translucide est du genre Enoplognatha. Difficile d’en dire plus sur photo. On lui souhaite tout de même un bon repas.
Retrouvez d’autres histoires d’araignées dans ces articles :
A défaut d’une nouvelle épopée de jardin confiné, je peux vous raconter une histoire de plant de tomates. J’ai, pour maintenir un peu de nature dans mon confinement, des pieds de tomates qui grandissent totalement librement dans un petit bac en compagnie de menthe et de chénopodes (tout aussi sauvages et désordonnés).
Ce matin là je les observe, les feuilles paraissent raplapla, ça manque d’eau … Mais autre chose attire mon attention, ça bouge sous le bac. C’est étrange, il n’y a pas de vent dans l’appartement, ce n’est donc pas une feuille qui s’agite …
Je me baisse pour voir de quoi il s’agit et qu’elle ne fut pas ma surprise de découvrir une grosse chenille prise dans une toile d’araignée. Encore plus surprise de voir que le prédateur est toujours sur la scène du crime. L’occasion d’un reportage photo !
L’araignée est la malmignatte des maisons, Steatoda triangulosa. On la reconnait à ses motifs marbrés en forme de triangles sur l’abdomen. C’est une araignée relativement commune dans l’hémisphère nord. Elle s’accommode très bien des habitations humaines, c’est d’ailleurs là qu’on la repère le plus souvent.
Elle fait partie de la famille des Theridiidées, la même famille que les veuves noires. Elle est inoffensive pour l’Homme, mais ce n’est pas la même histoire pour mon amie chenille. Elle s’est vaillamment débattue une fois prise dans la toile, mais l’araignée a été plus efficace. On voit l’effet du venin sur l’extrémité haute de la chenille et elle est déjà bien ficelée dans la toile.
72 heures plus tard, celle qui aurait probablement pu devenir un papillon blanc de la famille des piérides est dans un état de nécrose avancé. Madame l’araignée va bientôt pouvoir passer à table.
Qui sait ce que peuvent encore héberger mes tomates ? Heureusement, malgré ces péripéties je n’ai pas oublié de leur donner de l’eau.
Cette petite araignée (environ 1 cm) présente d’élégants motifs jaunes pour la femelle (en haut de l’image) et tirant sur l’orange pour le mâle (en bas de l’image). Pourtant, on ne peut que rarement les observer. Neriene radiata bâtit une toile en dôme dont elle parcoure le « plafond » la tête en bas en attendant qu’un insecte s’y prenne. Même la reproduction se passe à l’envers. Impossible de s’approcher pour un angle de vue donnant sur l’abdomen sans empêtrer l’objectif dans la toile… Voyez un peu le travail : on peut apercevoir les fils de toile sur lesquels évoluent le mâle et la femelle se préparant pour l’accouplement.
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Chez les araignées, l’accouplement consiste à l’insertion des bulbes copulatoires du mâle (les sortes de gants de boxe à l’extrémité des pédipalpes, entre les pattes antérieures) dans l’épigyne de la femelle. Fait intéressant : la forme de ces organes est spécifique à chaque espèce d’araignée, comme une clé et sa serrure ont une correspondance unique.
Retrouvez dans ces articles d’autres histoires d’araignées :
En retournant une écorce tombée à terre au pied d’un vieux frêne, je découvre cette belle araignée. Entièrement couverte de longs poils soyeux, elle semble d’une incroyable douceur. Pour mieux l’observer, je l’invite à rentrer dans un petit bocal en verre le temps de faire quelques photos.
La présence des bulbes copulatoires, extrémités renflées de ses pédipalpes en forme de gants de boxe, me renseignent sur son sexe. C’est un mâle. Il a au bout de ses palpes les clés pour ouvrir le sexe des femelles de son espèce.
Gants de boxe ou trousseaux de clés ?
La forme et la disposition des crochets des bulbes copulatoires sont des critères de détermination très importants chez les araignées.
Il a tué sa mère !
Chez cette espèce, les enfants dévorent leur mère qui se liquéfie peu à peu après la ponte. Cela leur procure les protéines nécessaires pour un bon départ dans leur vie de petites araignées.
L’édition 2019 des Rencontres naturalistes a eu lieu le samedi 7 décembre au château de Nanterre. Ces rencontres, organisées par l’Agence Régionale de la Biodiversité (ARB) depuis 2008, permettent à tous les professionnels et amateurs naturalistes d’àŽle-de-France de se retrouver pour écouter des personnes passionnantes sur divers sujets.
Lors de cette 11ème édition, 150 personnes ont assisté aux exposés. Les présentations étaient variées et riches en contenu : des vers luisants aux araignées, en passant par les poissons migrateurs, les galles de cécidomyies et la bioacoustique, nous nous sommes régalés ! Voici quelques-unes des informations importantes à retenir.
Suivez les vers luisants
Fabien Verfaillie nous a présenté l’Observatoire des Vers Luisants et des Lucioles : un outil de science participative qui permet aux chercheurs de mieux connaitre l’écologie et les comportements des 11 espèces de vers luisants et de lucioles. Des premiers résultats sur l’impact de la pollution lumineuse ou sur les pratiques aux jardins sur les populations de vers luisants ont pu être avancés.
Observez, notez, participez : dans votre jardin ou lors de missions spéciales de l’Observatoire, cet été, partez à la recherche des vers luisants !
Les syrphes sont ces jolies mouches qui ont souvent l’aspect d’abeilles, de guêpes ou de bourdons. On dit qu’une espèce est déterminante ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique) quand sa présence dans un espace permet de justifier la bonne qualité écologique du milieu. On peut alors classer cet espace parmi les ZNIEFF, qui font l’objet d’études particulières (notamment en termes d’inventaires). Sur les 216 espèces de syrphes présentes dans la région, 84 ont été retenues comme étant déterminantes ZNIEFF. Et malgré les nombreuses rencontres que nous avons eu avec ses belles rayées, nous n’avons encore croisé aucune des 84 retenues ! Si vous les voyez avant nous faites le nous savoir, et surtout, n’hésitez pas à participer au programme SPIPOLL !
Le pâturage : outil indispensable de la gestion du paysage
Vincent Vignon a présenté un historique passionnant sur les héritages patrimoniaux du pâturage par les grands herbivores. Les modulations du paysage de la toute petite échelle au grand territoire, sont expliquées par les relations trophiques entres animaux et végétaux et illustrées par de magnifiques images d’espaces naturels et de faune sauvage.
A Cergy-Pontoise, faute de troupeaux sauvages, on développe tout de même la gestion d’espaces par le pâturage. Moutons, vaches, ânes, chevaux et même bernaches, parcourent les prairies de l’agglomération. Il manque bien entendu certains maillons de la chaîne naturelle mais la biodiversité se réinstalle peu à peu.
Claire Jacquet, l’une des rares mais non moins éminentes aranéologues d’àŽle-de-France, nous a présenté le monde fascinant des araignées franciliennes. Après avoir rapidement éliminé les clichés des araignées qui sont moches, dangereuses et font peur, elle nous a montré l’incroyable diversité des formes, couleurs et modes de vie de ces petits animaux.
Il nous reste encore beaucoup d’espèces à rencontrer sur le territoire et à vous présenter. Ce petit monde est finalement très vaste.
Si ces sujets vous intéressent et que vous n’avez pas pu assister aux rencontres, pas d’inquiétude, les exposés ont tous été filmés et sont mis en ligne sur le site de l’ARB ainsi que l’intégralité des supports de présentation.
Quant à nous, on a hâte de voir l’édition 2020, vous pouvez déjà réserver la date, ce sera le 28 novembre !
Et pas n’importe quelle araignée : Zoropsis spinimana, femelle ! Il y a tout juste un an, Gilles présentait le mâle de cette espèce et espérait avoir l’occasion de croiser la femelle. C’est chose faite. Et il n’avait pas menti, elle est effectivement bien plus imposante que le mâle, comme souvent chez les araignées.
La zoropse à patte épineuse est parfois appelée l’araignée Nosferatu, en référence aux motifs de son céphalothorax. C’est une paréidolie fréquente, beaucoup y voient les traits du vampire Nosferatu. Vous aussi ?
Cette marque n’est heureusement pas porteuse de malédiction, bien au contraire. La zoropse à patte épineuse, habitante des maisons présente deux avantages : elle ne tisse pas de toile et elle chasse les insectes et autres araignées de la maison. Une vraie fée du logis !
Bravo à Juliet, José et Véronique qui sont les premiers à avoir retrouvé la bête !
En effet, ces 4 grosses taches blanches disposées en carré sont le signe distinctif de Araneus quadratus, l’épeire à 4 points ou épeire carrée.
Cette élégante araignée habite nos prairies durant l’été. Son cycle de vie est annuel. Les œufs éclosent au printemps, les araignées grandissent, muent, puis se reproduisent durant l’été. Les œufs passent l’hiver alors que les adultes meurent au cours de l’automne. Cette rescapée trouvée fin septembre n’en avait plus pour très longtemps. Elle a cependant fortement impressionnée les élèves de l’école des Larris lors de leur chasse aux insectes*. Pourtant, selon mes sources, elle consomme essentiellement des criquets et sauterelles, et assez peu d’enfants.
*NB : les araignées ne sont pas des insectes, mais des arachnides. Cela faisait partie des connaissances transmises aux élèves lors de l’animation.
Outre ses 4 taches blanches, cette araignée a une grande variabilité de couleurs, allant du jaune, vert clair au brun en passant par le rouge et le orange. Par exemple, cette araignée tissant sa toile dans les pulicaires dysentériques de Courdimanche est aussi Araneus quadratus.
Les nombreux boutons floraux du Magnolia lilifora de mon jardin sont une belle promesse de fleurs pour ce printemps. Sur l’un d’eux, je distingue une toute petite chose qui me paraît joliment contrastée.
C’est une minuscule araignée, elle ne dépasse pas 2 mm.
Mangora acalypha est une petite araignée des friches, des landes et des prairies. Elle est très facile à reconnaître avec le dessin de bouteille à long col qui orne son abdomen. Sa teinte orangée et sa petite taille indiquent qu’il s’agit d’un jeune. Né en juillet, il a passé l’hiver sous la mousse et s’est réveillé aux premières douceurs. L’abdomen chez l’adulte est blanc, noir et jaune.
Cette araignée, de la même famille que les épeires et l’argiope fasciée, est très commune et largement répandue dans toute l’Europe. Elle attend ses proies au milieu de la toile horizontale ou oblique qu’elle tisse dans la végétation basse.
En cueillant quelques pleurotes sur le tronc d’un vieux hêtre, je ne résiste pas à l’envie de soulever un petit bout d’écorce sur une partie de bois pourri pour voir qui se cache dessous.
Le logement est très humide, mais cela n’a pas l’air de déranger. Je vous présente mes trouvailles, engourdies par le froid. De gauche à droite : une araignée du genre Philodromus, la sublime coccinelle rose Oenopia conglobata et la coccinelle asiatique Harmonia axyridis. La différence de taille entre ces deux espèces de coccinelles est ici flagrante.
La coccinelle rose s’est réveillée et part à la recherche d’un nouveau logement plus tranquille.
Les punaises nébuleuses, communes en forêt, profitent aussi de ces écorces décollées pour passer l’hiver en amas compacts.
Dans quelques jours ou quelques semaines, le tronc qui les héberge sera chargé sur un camion pour une destination inconnue, peut-être à l’autre bout du Monde. Beaucoup d’espèces changent ainsi de région ou de continent au gré des transports de marchandises. Ainsi naissent les espèces invasives…
Si vous n’appréciez pas trop les araignées dans votre maison, vous allez adorer celle-ci : elle mange les autres araignées, même les grosses tégénaires !
Tous les matins à l’heure du petit déjeuner, cette grosse araignée traverse ma cuisine d’un pas pressé, et je n’arrivais pas à la prendre en photo. Ce soir-là , elle était aimablement immobile sur le mur de l’escalier et j’ai pu lui tirer le portrait. A ses palpes en massue, j’identifie un mâle.
Le dessin sur son céphalothorax est caractéristique du genre Zoropsis. Les spécialistes croient y reconnaître les traits de Nosferatu le vampire (bon, il faut un peu d’imagination). La couleur sombre des chélicères et des pattes donne l’espèce : Zoropsis spinimana.
Cette araignée est une méridionale en expansion qui progresse le long du littoral atlantique. Elle est également bien établie depuis quelques années en région parisienne.
Zoropsis spinimana ne tisse pas de toile, elle chasse la nuit en explorant son territoire. Si vous la croisez, elle ne vous fera aucun mal. Attention tout de même, cette prédatrice peut se montrer un peu agressive si elle se sent menacée. Mais sa morsure est sans danger.
Le corps de ce beau mâle fait un bon centimètre, sans les pattes. J’espère croiser un jour la femelle, encore plus imposante !