L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

La thécla de l’orme

Satyrium w-album, la thécla de l’orme – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

En présence des salariés de l’association ACR, nous sommes allés inventorier la faune et la flore des parcelles que cette association gère selon les principes de l’agriculture biologique à  Vauréal. Nous avons eu le plaisir d’y rencontrer ce papillon rare et protégé en Ile-de-France : la thécla de l’orme (Satyrium w-album). Comme son nom l’indique, la plante hôte pour la nourriture des chenilles est l’orme, la femelle y pond au niveau des bourgeons terminaux.
On reconnaît cette espèce au motif caractéristique en forme de « W » blanc bien anguleux sur son aile postérieure.

Nous avions aperçu cet élégant petit papillon au parc du château de Grouchy, à  Osny, quelques jours plus tôt, mais il avait été moins coopératif pour la photo !

Sources :

Atlas des papillons de jour dans le Val d’Oise, par Alexis Borges et Xavier Houard, un ouvrage conçu par le Conseil départemental du Val d’Oise et l’OPIE

Satyrium w-album, par l’Atlas des papillons de jour et zygènes d’Ile-de-France

Retrouvez une autre espèce de la même sous-famille (les Theclinae) :

Petit papillon vert, quel est ton secret ?

D’autres observations dans les jardins d’ACR :

Une biodiversité étonnante dans les aubergines

La doublure jaune

L'actualité de la Nature

Petite abeille sur une tanaisie

J’aime explorer les grandes friches du parc du peuple de l’herbe à  Carrières-sous-Poissy. En été, je scrute les fleurs des cardères, des chardons et des tanaisies pour y débusquer quelques pollinisateurs intéressants. Justement voici une petite abeille très occupée à  butiner sur une tanaisie.

Sur une tanaisie en fleurs © CACP – Gilles Carcassès

Je crois reconnaître les jolies rayures de la collète du lierre, mais cette espèce n’apparaît que lorsque le lierre est en fleurs et ce n’est pas du tout la saison. Alors, serait-ce une autre collète ?

Colletes sp. © CACP – Gilles Carcassès

En approfondissant la question, j’apprends qu’il existe en France au moins 23 espèces de Colletes, et que les plus probables sur la tanaisie sont celles du groupe daviesanus-fodiens-similis, trois espèces au demeurant fort peu observées et mal connues.

Colletes sp. © CACP – Gilles Carcassès

J’ai partagé mes photos sur un groupe facebook international spécialisé dans la détermination des hyménoptères, « Wild Bees, Wasps and Ants of Europe ». Un expert anglais m’indique qu’il s’agit probablement de Colletes fodiens.

Source (clé de détermination des Colletes) :

Les espèces paléarctiques de Colletes, par J. Noskiewicz (1936)

Retrouvez dans cet article un autre visiteur de la tanaisie :

Le cuivré commun

L'actualité de la Nature

Le compagnon accompagné

Le compagnon blanc, Silene latifolia – Cergy © CACP – Emilie Périé

Très commune dans les prairies et les friches, le compagnon blanc (Silene latifolia) arbore de grandes fleurs blanches. Les 5 pétales (la division en leur centre peu donner l’impression d’un dédoublement) surmonte un ovaire d’une taille assez conséquente. C’est dans ce renflement que les graines se développent à  la maturité de la fleur.

Fruits du compagnon blanc © CACP – Marion Poiret

Habituellement, le fruit a cet aspect : une capsule ouverte par 10 dents et remplie de graines prêtes à  être disséminées.

Mais il arrive que le compagnon ne soit pas seul.

Hadena bicruris © CACP – Emilie Périé

La chenille de ce papillon de nuit (Hadena bicruris) se développe spécifiquement dans les capsules des silènes. On l’appelle la Noctuelle capsulaire. Bien à  l’abri et confortablement installée dans cette capsule de grande taille, elle consomme les graines du compagnon blanc.

Fruit du compagnon blanc perforé par la chenille – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Une fois son repas et sa croissance terminée, la chenille quitte le compagnon blanc en laissant une ouverture ronde et bien nette dans la capsule.

Nous l’avons ouverte pour vérifier : il ne restait plus aucune graine !

En savoir plus sur le compagnon blanc dans cet article :

Etoile de Noà«l

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Du sang sur le séneçon ?

Ce bien joli papillon porte bien ses noms. Comme toutes les espèces vivantes décrites par les naturalistes, on lui en connait au moins deux : son nom vernaculaire (chez nous en français) et son nom scientifique (en latin).

En français : La goutte de sang

La goutte de sang, Tyria jacobaeae © CACP – Emilie Périé

L’éclatant rouge dont sont revêtues ses ailes lui donne en effet l’aspect d’une goutte de sang tombée dans les fleurs qu’il butine. Ce côté macabre est sans doute le gage de sa survie. Dans la nature, les couleurs éclatantes sur les animaux sont souvent signe de toxicité. Et c’est son cas. Le rouge flamboyant agit comme un panneau stop pour les oiseaux qui voudraient le gober. On dit qu’il est aposématique.

En latin : Tyria jacobaeae

Tyria jacobaeae, chenille – Neuville-sur-Oise © CACP – Emilie Périé

La chenille de ce papillon de nuit est inféodée à  une plante en particulier : le Séneçon de Jacobée ou en latin Jacobaea vugaris, dont elle a l’air de raffoler. Cet individu là , goulà»ment attablé à  une fleur de séneçon n’avait pas l’intention de s’interrompre pour un shooting photo.

Le séneçon de Jacobée, Jacobaea vulgaris – Neuville-sur-Oise © CACP – Emilie Périé

Le nom scientifique du papillon le relie à  sa plante hôte : pratique pour le retrouver.

Prise en flagrant délit de boulottage de séneçon !

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Sources :

Tyria jacobaeae, par insectes-net

Retrouvez notre portrait de la goutte de sang :

La goutte de sang 

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Fausse graine !

Tableau d’honneur pour Thierry Munier, car l’énigme était particulièrement difficile !

Une graine ? © CACP – Gilles Carcassès
Découvrons l’autre face ! © CACP – Gilles Carcassès

Ceci n’est pas une graine mais bien un insecte. Lorsqu’il est inquiété, il se laisse tomber et cache sous son corps ses antennes et ses pattes repliées qui viennent se ranger dans des loges parfaitement ajustées.

Byrrhus pilula – parc du peuple de l’herbe © CACP – Gilles Carcassès

Le voici qui reprend confiance. C’est un coléoptère. Ses antennes me rappellent celles du petit silphe noir. Mais ce n’est pas un Silphidae, je l’ai finalement trouvé dans une autre famille, celle des Byrrhidae.

Byrrhus pilula – parc du peuple de l’herbe © CACP – Gilles Carcassès

Dans cette famille, l’espèce Byrrhus pilula est connue pour ce comportement d’évitement et de dissimulation en cas de danger. On le nomme pilula justement en référence à  l’allure étonnante qu’il prend quand il est replié.

Dans la littérature scientifique, il est indiqué qu’on trouve en général cette espèce cachée sous les pierres et qu’il consomme de la mousse, tout comme sa larve. Le mien se tenait assez haut sur une tige de graminée. Peut-être était-il en quête de l’âme sœur ?

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Les deux érythrées

De la famille des Gentianaceae les érythrées (ou Centaurium) ont de jolies petites fleurs roses. Il en existe deux espèces en région àŽle-de-France.

L’érythrée petite centaurée

C’est la plus commune des deux. Elle s’accommode assez bien de tout type de sol, pour peu qu’il ne soit pas trop calcaire et est assez fréquente dans le bassin de l’Oise. Pourtant nous ne l’avons observée qu’assez rarement sur le territoire : nous l’avons déjà  vue à  Jouy-le-Moutier et à  Eragny-sur-Oise.

L’erythrée petite centaurée, Centaurium erythraea © CACP – Marion Poiret

L’érythrée élégante

Plus rare dans la région, bien que connue des naturalistes dans le Val d’Oise, l’érythrée élégante n’a pas encore été mentionnée sur le territoire de Cergy-Pontoise. Elle est en général plus petite que l’érythrée petite centaurée, et surtout, ses fleurs sont moins nombreuses et sa cyme moins dense.

L’érythrée élégante, Centaurium pulchellum © CACP – Emilie Périé

Elle pousse en milieu plus humide (bords de marais, mouillères temporaires, bords d’étangs…) et fleurit de juin à  octobre.

C’est la bonne période pour les observer. Dites-nous si vous croisez ces deux espèces au cours de vos déambulations estivales !

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Base de données naturalistes d’àŽle-de-France, CETTIA

L’érythrée petite centaurée, par Tela Botanica

L’érythrée petite centaurée, par Florif

L’érythrée élégante, par Tela Botanica

L’érythrée élégante, par Florif

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La doublure jaune

La doublure jaune – Jardins d’ACR à  Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

La doublure jaune (Euclidia glyphica) est un papillon très commun, présent dans presque toute l’Europe et visible de mai à  aoà»t. Même s’il s’agit d’un « papillon de nuit », il est actif le jour.
Ses ailes postérieures forment « une doublure jaune », agrémentée de bandes brun foncé.
Ce papillon affectionne les friches riches en Fabaceae car ses chenilles consomment des plantes de cette famille, comme le trèfle des prés ou le lotier corniculé.

Euclidia glyphica – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Selon les individus, les taches sont plus ou moins marquées. Ici, le papillon est posé sur un trèfle porte-fraise, plante hôte potentielle pour ses chenilles.

Source :

La doublure jaune, par Quel est cet animal ?

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Le geai des chênes

Geai – Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Quel est ce bel oiseau perché dans un robinier de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise ? Les petites plumes sur son aile ne laissent aucun doute : c’est le geai des chênes, alias Garrulus glandarius.

Geai dans un cerisier – Cergy © CACP – Gilles Carcassès © CACP – Gilles Carcassès

Je le trouve nettement moins joli quand il pille mon cerisier !

Source :

L’oiseau qui plante des arbres, par Zoom Nature

Retrouvez d’autres oiseaux de la famille des Corvidae :

Les corneilles du château de Versailles

Maître corbeau

Agent 003

Elevée à  la baguette

Chic un choucas !

Nid mystère public

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La coccinelle à  quatorze points blancs

Calvia quatuordecimguttata – parc du château de Grouchy © CACP – Gilles Carcassès

1 – 3 – 2 -1, ce n’est pas la disposition des joueurs d’une équipe de foot à  sept, mais bien celle des taches blanches qui ornent chacune des deux élytres de la coccinelle à  14 points. Cette coccinelle rousse à  points blancs vit essentiellement dans les arbres à  feuilles caduques. Elle y chasse des pucerons, des psylles et aussi des acariens. Celle-ci, je l’ai trouvée au sommet d’une eupatoire au bord de l’étang du parc du château de Grouchy à  Osny, il est vrai sous des aulnes. L’adulte passe l’hiver dans la litière.

Une auxiliaire efficace pour les vergers

Calvia quatuordecimguttata fréquente souvent les pommiers, les poiriers et les pruniers, du moins ceux qui ne reçoivent pas de pesticides, car elle y est très sensible !

Source :

Calvia quatuordecimguttata, par Encyclop’Aphid

Retrouvez notre article :

Toutes les coccinelles à  points blancs