Non classé

Et l’humanité dans tout ça ?

En 2019, le Parc naturel régional du Vexin français a réalisé un travail de sensibilisation et de dialogue autour d’un projet de films qui donnent la parole à  une pluralité d’acteurs qui invitent à  réfléchir à  notre rapport à  la nature.

L’un d’eux est un film de Marie-Elise Beyne, de 45 min, intitulé « Et l’humanité dans tout ça ? ».

A l’heure de la sixième extinction des espèces et de la responsabilité de l’Homme, des acteurs de terrain (agriculteurs, élus, écologue, technicien rivière, chargés de mission Parcs…) et des chercheurs reviennent sur la nécessité de changer nos comportements mais aussi notre regard vis à  vis de l’ensemble du vivant comme sur la nature ordinaire.

A défaut de la balades natures, pour occuper ce confinement, je vous recommande vivement son visionnage.

Et en regardant attentivement vous pourriez y croiser des noms connus !

Source :

Page correspondante sur le site du PNR du Vexin français

Non classé

Le coprin chevelu

Le coprin chevelu © CACP – Emilie Périé

Il a une allure étrange ce champignon avec toutes ses mèches blanches. C’est le coprin chevelu, Coprinus comatus. 

Sa chevelure est assez commune dans la région. Il pousse dans les sols riches des prés, friches, sous-bois et bords de route.

Il a une odeur faible et une saveur assez douce. Il est réputé être très bon en omelette. Mais méfiance, la prudence est de mise quand il s’agit de cueillette de champignons. Coprinus comatus ressemble à  certaines autres espèces du mêmes genre : Coprinus sterquilinus a la même allure mais pousse sur le fumier (d’ailleurs Coprinus vient du grec Kopros qui signifie « excrément ») ou Coprinus levisticolens qui lui sent la chicorée.

Sources :

Le guide des champignons, France et Europe par Guillaume Eyssatier et Pierre Roux

Les coprins par le Club Mycologique Conflanais

Le coprin chevelu par MycoDB

Non classé

Les characées

Il y a quelques semaines, j’ai suivi une formation sur la reconnaissance des Characées. J’y ai découvert des plantes absolument fascinantes et dont la reconnaissance est relativement abordable. Je crois me souvenir en avoir vu il y a plus d’un an à  Vauréal. J’espère qu’il me reste de quoi l’identifier.

Herbier à  characées – Mare du Clos Levallois, Vauréal © CACP – Emilie Périé

Bonne nouvelle, j’ai bien quelques photos de l’herbier et encore mieux, il s’agit bien de characées !

Les characées font partie des algues vertes. Les différentes espèces tolèrent des conditions écologiques différentes, mais de manière générale, la présence de characées traduit une très bonne qualité de l’eau. Ces plantes ayant un grand besoin de lumière, elles ne tolèrent pas de fortes turbidités dans l’eau. Elles auraient même une action sur l’épuration de l’eau (des nitrates et des carbonates). Malheureusement, elle sont devenues terriblement rares.

Les plus vieux fossiles connus de characées datent d’il y a 420 millions d’années, c’est l’une des plus anciennes formes végétales connues. Une bonne partie des espèces ont disparu lors des cinq crises biologiques majeures, mais celles subsistant aujourd’hui existaient déjà  il y a 400 millions d’années ! Une longévité exceptionnelle pour une espèce (on estime à  50 millions d’années la durée moyenne d’une espèce, entre apparition et extinction). Aujourd’hui, la sixième crise biologique et la disparition des milieux favorables ont fortement réduit les populations de characées. Il reste en àŽle-de-France 26 espèces (40 en France et environ 400 dans le monde). C’est un chiffre inquiétant compte tenu de l’intérêt patrimonial et écologique des characées mais relativement rassurant pour un naturaliste débutant dans le domaine : 26 espèces, on apprend vite les critères ! A titre d’exemple, les plantes à  fleurs indigènes en àŽle-de-France sont environ 1600.

Fragment de Chara vulgaris © CACP – Gilles Carcassès

Gilles avait récupéré un fragment pour le photographier de près. D’après les critères de la clé de détermination, il s’agit de Chara vulgaris. Sans doute la moins rare des Characées d’àŽle-de-France, mais tout de même !

Chara vulgaris vue à  la loupe © CACP – Emilie Périé

Lors de la formation, j’ai tenté quelques prise de photo des échantillons observés à  la loupe. On voit ici l’oogone (la cellule reproductrice femelle) de Chara vulgaris. 

La formation avait lieu du côté de Fontainebleau, hotspot de biodiversité dans la région, aussi, nous avons eu la chance de voir plusieurs espèces de characées (environ une dizaine). J’espère que mes prochaines prospections me permettront d’en trouver sur le territoire, certaines sont vraiment très élégantes.

Sources :

La formation characées, par l’ARB-idf

Le guide des characées de France méditerranéenne

Les characées, par le CBNBL

Non classé

La nuit des dragons

La salamandre

Salamandre tachetée © Christophe Guego

Ce petit amphibien est aisément reconnaissable : une allure un peu boudinée et une peau noire brillante marquée de jaune, c’est la salamandre tachetée, Salamandra salamandra, la seule salamandre d’àŽle-de-France.

A la différence des tritons, la salamandre adulte a une vie essentiellement terrestre, la femelle retourne à  l’eau pour donner naissance aux petits (une cinquantaine de larves en général), mais la reproduction a lieu sur terre. La salamandre n’a pas les doigts palmés.

La larve est elle aquatique pendant plusieurs mois (voire années), elle se nourrit de divers petits organismes présents dans l’eau avant de sortir sous sa forme presque définitive (elle ne sera mâture qu’après 3 à  6 ans) et d’entamer une vie terrestre.

Larve de salamandre © CACP – Gilles Carcassès

Terrestre, et nocturne. En effet, l’activité des salamandres est conditionnée par l’humidité ambiante, qui est souvent plus importante la nuit (et d’autant plus lors de pluies).

Leur habitat favorable est le boisement humide. Elles sont actives sur toute la période février-novembre, pour peu que le temps soit suffisamment humide, puis hivernent dans des cavités rocheuses ou des branches ou souches. Mais lors des migrations il n’est pas impossible de les voir traverser les routes. Méfiance au volant ! Les salamandres sont assez rares en àŽle-de-France et protégée à  l’échelle nationale.

Elles sont d’une remarquable longévité pour leur petite taille (une vingtaine de centimètres). Elles peuvent vivre jusqu’à  plus de 20 ans !

La nuit des dragons

Nous vous avons déjà  parlé du protocole Un dragon dans mon jardin dans de précédents articles. Cette année, la Société Herpétologique de France a développé un nouveau protocole accessible à  tous : la nuit des dragons. Et qui de mieux que l’animal emblématique* de l’élément « feu » pour incarner les dragons de nos jardins ? Ce nouveau protocole, à  réaliser uniquement au mois d’octobre, consiste à  partager les observations nocturnes de salamandres. Rendez-vous donc l’année prochaine, et d’ici là , le protocole Un dragon dans mon jardin est toujours valable pour tous ceux qui croisent reptiles et amphibiens !

*Dans la culture populaire, la salamandre est connue pour être capable de résister aux flammes et de vivre à  la fois sur terre et dans l’eau. Elle revêt souvent un caractère mystique.

Sources :

La salamandre tachetée dans l’Atlas de Vauréal

La salamandre tachetée, par Info Fauna

La salamandre tachetée, par INPN

Protocole un dragon dans mon jardin

La salamandre, emblème de François Premier

Retrouvez dans nos articles d’autres petits dragons :

Triton alpestre

Triton palmé et la grenouille agile

Triton ponctué

Non classé

Le xylocope violet

Bravo à  tous ! Et mention spéciale à  Bruno qui a répondu juste le premier, il s’agissait bien d’une abeille charpentière.

Abeille charpentière © CACP – Emilie Périé

Elle m’a donné du fil à  retorde lors du premier confinement, et je n’ai pas eu la possibilité de la prendre en photo mieux que ça. Heureusement, au cours de l’été d’autres individus se sont montrés plus coopératifs, et même d’ailleurs coopératives, car il s’agissait de deux femelles.

Xylocope violacea femelle – Vauréal © CACP – Emilie Périé

On reconnait la femelle du mâle des xylocopes (les abeilles charpentières) grâce au nombre d’articles (de segments) qui composent les antennes : 12 chez la femelle, 13 chez le mâle.

Trois espèces peuvent être rencontrées en France. X. iris est très rare et beaucoup plus petite que les deux autres. Et entre violacea et valga, il vaut mieux avoir le mâle, chez qui la distinction est évidente. Mais, avec un peu d’attention identifier la femelle est également possible.

Il faut regarder les antennes. Le dessous du fouet (l’alignement de segments courts) est légèrement roux chez violacea (noir chez valga). L’article 3 (juste après le coude) équivaut en taille au trois suivants chez violacea (seulement deux chez valga). A priori nous avons bien ici deux femelles de Xylocopa violacea.

Chez le mâle, c’est beaucoup plus simple violacea présente un anneau orangé au bout de chaque antenne.

Xylocope violacea femelle – Vauréal © Christophe Etchemendy

Les xylocopes sont des hyménoptères solitaires. Elles butinent, parfois à  plusieurs, pour se nourrir et nourrir leur progéniture mais ne forment pas de colonie comme le font les guêpes ou les abeilles domestiques.

On les appelle abeilles charpentières car elles nichent dans le bois. Comme les osmies, elles installent les œufs et les réserves de nourriture dans des galeries, séparées en logettes individuelles. Mais à  la différences des osmies, qui s’installent dans des galeries existantes (tiges creuses, buches percées, mur troué, …) l’abeille charpentière creuse sa propre galerie dans le bois ! Et vu la taille de la bête il lui faut faire un trou de diamètre conséquent, imaginez la puissance des mandibules !

Sources :

Distinguer les xylocopes, par Faune-alsace

CETTIA àŽle-de-France

L’abeille charpentière, par Insectes.net

Le mâle de Xylocopa violacea, dans le blog de Gilles

Non classé

Octobre et les hulottes, le bilan

Clôture du concours

C’est dans un contexte quelques peu délicat pour les sorties naturalistes que s’achève cette première édition du concours Octobre et les hulottes. Toutefois les participants n’ont pas démérité. Nous tenons à  féliciter Antoine et Noé, nos meilleurs contributeurs ce mois-ci avec respectivement 9 et 4 chouettes hulottes observées sur le territoire, qui remportent donc ce premier concours !

Des hulottes …

Chouette hulotte, Strix aluco © Benjamin Fougère, LPO-idf

Ce ne sont pas moins de 25 chouettes hulottes qui ont rejoint l’Atlas de la biodiversité de Cergy-Pontoise ce mois-ci, et nous vous en remercions ! Si la hulotte est le rapace nocturne le plus commun du territoire, cela reste un oiseau protégé, et la connaissance de ses populations nous permet une meilleure efficacité sur les mesures de protection à  mettre en œuvre.

Le concours est clos, mais l’Atlas reste ouvert ! N’hésitez pas à  nous transmettre vos observations de chouettes hulottes partout sur le territoire. Son habitat naturel est la forêt. On peut donc l’entendre dans la forêt de l’Hautil, mais aussi dans le bois de Lieu à  Vauréal, le bois Lapelote à  Cergy, le parc de Grouchy à  Osny et peut-être à  côté de chez vous ?

Localisation des chouettes hulottes à  Cergy-Pontoise © CACP

… mais pas que !

Les sorties nocturnes animées par la LPO àŽle-de-France et la Ferme d’Ecancourt ont permis à  plus d’une vingtaine de personnes de découvrir les rapaces nocturnes franciliens et d’entendre le chant des chouettes hulottes mais également ceux de leurs congénères.

Deux chouettes chevêches ont été entendues, à  Courdimanche et à  Maurecourt

Chouette chevêche, Athene noctua © Eric Grosso, LPO-idf

La chouette chevêche (ou chevêche d’Athéna) est la plus petite des rapaces nocturnes (environ 20 cm de haut). Elle se nourrit principalement d’insectes qu’elle chasse dans les milieux ouverts à  végétation basse. Elle niche dans les cavités des vieux arbres voire directement dans les granges et bâtiments agricoles. L’association de ses différents milieux ayant tendance à  disparaître la chouette chevêche est rare en àŽle-de-France, et de statut « quasiment menacée ». Les deux entendues ce mois-ci sont les seules connues sur Cergy-Pontoise à  ce jour.

Deux chouettes effraies ont été entendues à  la limite de Maurecourt et Andrésy

Chouette effraie, Tyto alba © Laurent But, LPO-idf

La chouette effraie, qui tient son nom de ses chuintements et cris assez effrayants, se reconnait à  son disque facial d’un blanc éclatant. Elle se nourrit essentiellement de campagnols et musaraignes qu’elle chasse en milieu ouvert. Elle niche dans les granges et les clochers des églises (on l’appelle d’ailleurs l’effraie des clochers). Malheureusement ces espaces sont le plus souvent fermés (pour éviter l’intrusion de pigeons), la chouette effraie est maintenant rare en àŽle-de-France et classée vulnérable. La Ville de Vauréal a installé un nichoir dans l’église du village en début d’année. Nous espérons qu’il sera rapidement occupé. Pour le moment nous ne connaissons qu’un seul couple, à  Courdimanche.

Un probable hibou moyen-duc a été aperçu à  Maurecourt

Hibou moyen-duc, Asio otus © Morgane Lecoq

Lors de la sortie du 16 octobre dernier, les participants ont eu la chance de voir passer juste devant eux la forme sombre d’un rapace nocturne parfaitement silencieux. D’après la taille de l’oiseau nous pensons qu’il s’agit d’un hibou moyen-duc. De plus, le moyen-duc n’étant pas sédentaire (il se déplace l’hiver pour trouver sa nourriture et former des dortoirs de plusieurs individus sur des sites différents de celui de sa nidification au printemps) il ne chante pas pour défendre son territoire comme le font les chouettes. Celui-ci n’ayant pas répondu aux enregistrements sonores que nous avons passés, il pourrait bien être un hibou moyen-duc. Mais en l’absence des hou-hou caractéristiques, cette observation restera dans la catégorie « incertaine ».

Rendez-vous en octobre 2021 pour une deuxième édition du concours et de nouvelles observations !

Pour en savoir plus :

La LPO àŽle-de-France

La chouette hulotte par oiseaux.net

La chouette chevêche par oiseaux.net

La chouette effraie par oiseaux.net

Le hibou moyen-duc par oiseaux.net

CETTIA àŽle-de-France

Non classé

La jussie à  grande fleur

Station de jussie à  grandes fleurs © CACP – Emilie Périé

Parmi les Bidens et menthes aquatiques, une autre fleur attire mon attention sur la plage de galets de l’île de loisirs : la jussie.

Les jussies sont des plantes aquatiques de la famille de Onagraceae qui forment des sortes de lianes rampantes, flottantes ou submergées. Bien qu’encore extrêmement rares dans la région, elles sont réputées pour leur caractère invasif qui peut entrainer des dysfonctionnements hydrauliques et biologiques dans les milieux où elles s’installent avec vigueur (eutrophisation, diminution de la biodiversité et de la qualité de l’eau).

Ludwigia grandiflora, la jussie à  grandes fleurs © CACP – Emilie Périé

Les jussies ont été introduites comme plantes d’ornement de bassins en raison de leur belle floraison jaune. Elles ont largement conquis le sud de la France et remontent progressivement vers le nord, bien qu’elles ne soient quasiment pas présentes en àŽle-de-France.

Ludwigia grandiflora, la jussie à  grandes fleurs © CACP – Emilie Périé

Ici, il s’agit de la jussie à  grandes fleurs, Ludwigia grandiflora, que l’on différencie de la jussie faux-pourpier, Ludwigia peploides, par la taille des poils sur ses tiges et la présence de stipules à  l’aisselle des feuilles.

Sources :

La flore d’àŽle-de-France par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Ludwigia grandiflora par TelaBotanica

Non classé

De la mousse dans l’herbe

Etrange mousse blanche sur les feuilles de graminées…

Mucilago crustacea © CACP – Gilles Carcassès

On peut la rencontrer dans les jardins, prairies et bords de chemins au milieu de l’automne. C’est Mucilago crustacea, un myxomycète.

Myxo quoi ?

Les myxomycètes sont des organismes qui forment une sortent de gelée visqueuse (le plasmode) capable de se déplacer et de phagocyter (c’est-à -dire d’absorber au travers de la paroi cellulaire) des moisissures ou des bactéries pour s’en nourrir. Puis, cette gelée se fixe sur un support, durcit et forme une croà»te (le sporocyste) qui produit des spores pour la reproduction. A priori cette phase est réversible : le myxomycète peut revenir à  l’état visqueux pour recommencer un cycle nourriture/reproduction.

Le myxomycète se déplace, comme un animal, mais produit des spores, comme un champignon. Alors qui est-il ? Dans la classification actuelle du vivant on considère 7 règnes différents : les animaux, les végétaux, les champignons, les bactéries, les archées, les chromistes et les protozoaires. Les myxomycètes appartiennent à  cette dernière catégorie, les protozoaires. Ce sont des organismes constitués d’une unique cellule capable de se déplacer et de phagocyter sa nourriture.

Le mucilage crustacé

Ce myxomycète particulier est somme toute assez fréquent dans les prairies et les bords de chemins et il peut mesurer plusieurs centimètres de long, il est donc assez facile à  repérer. Au stade « plasmode » il est jaune pâle et se déplace sur les herbes et les feuilles en décomposition. Au stade « sporocyste » il est blanc, car composé de cristaux de calcaire, puis gris à  la libération des spores qui, elles, sont noires.

D’autres « mousses »

Fuligo septica © CACP – Gilles Carcassès

D’autres myxomycètes forment des croutes à  l’aspect de mousse dans la litière forestière ou la végétation basse. C’est le cas par exemple du genre Fuligo dont la couleur varie selon l’espèce, comme ce jaune vif chez septica.

Sources :

Mucilago crustacea en forêt d’Orléans

Mucilago crustacea par mycorance

Les myxomycètes, synthèse de TelaBotanica

Retrouvez dans ces articles d’autres myxomycètes :

Bretzel d’or

Le blob et les petits bâtons