L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Le pouillot véloce, agent de biocontrôle

Phylloscopus, le pouillot véloce © CACP - Gilles Carcassès
Phylloscopus collybita, le pouillot véloce © CACP – Gilles Carcassès

On connaissait l’efficacité attestée des mésanges dans la lutte contre la processionnaire du pin. Voici le pouillot véloce, grand amateur d’insectes, promu officiellement à  son tour agent de biocontrôle.

Une étude récente de l’INRA Bordeaux-Aquitaine (1) a étudié les conditions de l’efficacité de la prédation des chenilles parasites de la vigne par les oiseaux insectivores (comme le rougequeue à  front blanc et le pouillot véloce) et a démontré l’effet bénéfique de l’hétérogénéité du paysage.

Ainsi, dans une perspective de réduction de l’usage de produits phytosanitaires par le secours des oiseaux insectivores, il peut donc être utile, nous disent les scientifiques, d’enherber les rangs de vigne en diversifiant les espèces ensemencées, et de ménager dans la vigne ou son environnement proche une mosaà¯que d’habitats favorables aux oiseaux, comme des buissons, des arbres et des prairies. Les grandes monocultures et la terre nue ne sont pas propices à  la biodiversité, on s’en doutait un peu.

Semis de pois dans un vignoble en bio en Alsace © CACP - Gilles Carcassès
Semis de pois dans un vignoble en bio en Alsace © CACP – Gilles Carcassès

Des oiseaux insectivores pour contrôler les insectes ravageurs des vignobles, un article de l’INRA (2016)

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Retour sur la formation « vers de terre » 2017 à  Cergy-Pontoise

Venues de Cergy-Pontoise et de ses environs, jardiniers professionnels, animateurs nature, membres d’association, étudiants en biologie ou simples particuliers, quarante nouvelles personnes ont été formées à  l’Observatoire participatif des vers de terre (OPVT) le 23 février 2017 à  Cergy dans les locaux de la Communauté d’agglomération.

Après la conférence captivante de l’éminent spécialiste des lombriciens, le professeur Daniel Cluzeau de l’Université de Rennes, le groupe s’est essayé à  la pratique dans le parc François-Mitterrand à  Cergy.

Voici comment procéder : d’abord, préparer tout le matériel nécessaire.

Le protocole "test bêche" © CACP - Gilles Carcassès
Le planté de bêche © CACP – Gilles Carcassès

Enfoncer vigoureusement la bêche, au ras du gabarit de 20 cm de côté.

Le creusement du trou © CACP - Gilles Carcassès
Le creusement du trou © CACP – Gilles Carcassès

Décoincer la bêche par un délicat mouvement latéral.

L'arrivée des secours © CACP - Gilles Carcassès
L’arrivée des secours © CACP – Gilles Carcassès
La mise en oeuvre du protocole "test bêche" © CACP - Gilles Carcassès
La terre sortie du trou © CACP – Gilles Carcassès

Extraire la motte et la poser sur une bâche.

Le tri manuel et minutieux de la motte de terre © CACP - Gilles Carcassès
Le tri manuel et minutieux de la motte de terre © CACP – Gilles Carcassès

Bien lester les angles de la bâche avec des sachets de compote de pommes pour éviter les envols intempestifs. Et récupérer tous les vers de terre. Même les plus petits.

Les vers trouvés dans la motte de terre © CACP - Gilles Carcassès
Les vers trouvés dans la motte de terre © CACP – Gilles Carcassès

A mesure de leur capture, les vers sont placés dans un récipient avec de l’eau fraîche.

La détermination des vers © CACP - Gilles Carcassès
La détermination des vers © CACP – Gilles Carcassès

De retour dans la salle, les stagiaires apprennent à  classer les vers en groupes fonctionnels à  l’aide d’une super clé de détermination.

Voilà  les participants prêts pour pratiquer dans leurs parcelles. Ils pourront envoyer à  l’OPVT leurs données numériques, et leurs récoltes dans des flacons d’alcool. Un grand merci à  Natureparif, au professeur et à  son équipe, pour l’organisation de cette journée très réussie. Et rendez-vous l’automne prochain pour les restitutions !

Retrouvez notre article sur la formation « vers de terre » 2016

La cabane du ver de terre

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Notre millième abonné

Déjà  790 articles, 176 000 visites et 1000 abonnés ! Un beau bout de chemin parcouru avec vous, chers lectrices et lecteurs, depuis quatre ans à  peine qu’existe notre blog.

© CACP - Gilles Carcassès
Rian est notre 1000ème abonné. Il étudie la biologie à  l’Université de Cergy-Pontoise. © CACP – Gilles Carcassès

Pour fêter l’événement, nous avons remis à  Rian un pot de miel produit par notre partenaire, l’association Ocelles qui gère un rucher sur le terrain de l’arboretum de Cergy-Pontoise, près de l’Axe majeur à  Cergy.

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J’ai un problème de noisettes

Noisettes trouées © CACP - Gilles Carcassès
Noisettes trouées © CACP – Gilles Carcassès

Le responsable de ces dégâts est le balanin, un petit charançon dont la larve me confisque la récolte dévolue à  la confection de mes gâteaux aux noisettes.

Curculio nucum, le balanin des noisettes © CACP - Gilles Carcassès
Curculio nucum, le balanin des noisettes (sur un tout petit sédum) © CACP – Gilles Carcassès

A l’aide de son rostre allongé, le balanin femelle perce l’involucre des noisettes vertes puis y introduit un oeuf. La larve, lorsqu’elle a consommé tout l’intérieur de la noisette, fore la coquille et se laisse tomber au sol pour se nymphoser sous la litière où elle restera plusieurs années. L’adulte émerge au printemps, se nourrit de divers végétaux et grimpe dans les noisetiers quand les noisettes sont formées. Le balanin peut compromettre 80 % de la production d’un verger de noisetiers.

Heureusement, j’ai trouvé une parade biologique.

Reine de la nuit, experte en balanins © CACP - Gilles Carcassès
Reine de la nuit, experte en balanins © CACP – Gilles Carcassès

En grattant sous les noisetiers à  la recherche des larves et des adultes, mes deux poules ont régulé la population du ravageur. Quelques noisettes sont encore véreuses, mais beaucoup moins qu’avant.

Ma récolte 2016 de noisettes © CACP - Gilles Carcassès
Ma récolte 2016 de noisettes  ! © CACP – Gilles Carcassès

Cette année, on va pouvoir faire des gâteaux aux noisettes.

Le projet « biocontrôle du balanin de la noisette », par l’INRA (2016)

Le BSV Noisette (aoà»t 2016)

© CACP - Gilles Carcassès
Affichage au poulailler © CACP – Gilles Carcassès

La clé du succès : la formation des poules.

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Un nouveau guide pour la gestion écologique des espaces collectifs

Natureparif a publié un nouveau guide de gestion écologique. Il est gratuit, en téléchargement sur le site de Natureparif.

guide-natureparif
Ce guide très complet de 190 pages vise à  inciter les gestionnaires à  entamer une réflexion sur leurs pratiques, et à  les faire évoluer en leur proposant des techniques pour une meilleure prise en compte de la biodiversité. Alternatives à  l’utilisation des pesticides, choix de végétaux locaux, maintien de murs anciens, taille douce des arbres, végétalisation des berges de rivières, création de mares, gestion en fauche tardive des bords de route, végétalisation de la voirie… Les pistes pour mieux intégrer la nature en ville sont nombreuses !

à€ destination des gestionnaires, publics et privés, il se compose de :

  • 10 fiches « Problématiques », pour s’interroger sur le pourquoi des pratiques actuelles,
  • 16 fiches « Réponses écologiques », pour proposer des solutions pour limiter l’empreinte écologique des gestionnaires,
  • et 22 fiches « Outils », pour la mise en place de ces actions.
L'actualité de la Nature

Le grèbe castagneux

J’ai cru voir une pantoufle flotter sur le bassin Blanche de Castille à  Saint-Ouen l’Aumône !

Tachybaptus ruficollis, le grèbe castagneux © Gilles Carcassès
Tachybaptus ruficollis, le grèbe castagneux (couleur de châtaigne) © CACP – Gilles Carcassès

Sa forme ramassée donne à  cet oiseau une silhouette inimitable. C’est le plus petit de nos grèbes, et son régime alimentaire est surtout constitué de mollusques et de crustacés d’eau douce. Infatigable plongeur, le grèbe castagneux aime beaucoup jouer à  cahe-cache avec les photographes.

Le reflet roux sur sa joue est un avant-goà»t de son plumage nuptial, illustré ci-dessous.

Le grèbe castagneux se reproduira-t-il cette année encore dans l'étang du parc du château de Menucourt ? photo prise en septembre 2014 sur le site. © Gilles Carcassès
Le grèbe castagneux en plumage nuptial et un de ses petits, vus en septembre 2014 au parc du château de Menucourt. © CACP – Gilles Carcassès
Grèbe castagneux - Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
Grèbe castagneux en plumage hivernal au bassin Blanche de Castille à  Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Le grèbe castagneux a la motorisation du hors-bord : deux pattes semi-palmées à  mouvement alternatif à  l’arrière.

On fait la course ? © Gilles Carcassès
On fait la course ? © CACP – Gilles Carcassès

En hiver, on voit souvent sur les grands étangs des rassemblements de grèbes castagneux migrateurs en provenance d’Europe du Nord et de l’Est.

Le grèbe castagneux, par le CORIF

L'actualité de la Nature

Le bal des grenouilles

A l'eau !
A l’eau !

C’est bientôt la saison des amours pour les batraciens ! Les grenouilles rousses s’accouplent souvent dès la fin février dans les mares forestières, suivies de près par les salamandres et les crapauds. En mai et juin viendra le tour des tritons et des grenouilles vertes.

accouplement de grenouilles rousses dans le bois du Prieuré à  Boisemont © Gilles Carcassès
Couples de grenouilles rousses et leur ponte, dans le bois du Prieuré à  Boisemont © CACP – Gilles Carcassès

La Ferme d’Ecancourt, à  Jouy-le-Moutier, propose une animation pour les familles à  la découverte des batraciens le mercredi 8 mars 2017. Je vous invite à  prendre connaissance du programme d’animations que la Ferme a concocté pour les mois de mars et d’avril 2017. Vous trouverez aussi dans ce document les modalités d’inscription (cliquez sur l’image pour agrandir) :
bulles-dair-mars

Retrouvez nos articles sur la reproduction des grenouilles :

La ponte des grenouilles rousses

Le développement des têtards

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Datura

Datura stramonium en hiver - Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
Datura stramonium en hiver – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Datura stramonium est une plante annuelle, probablement originaire du Mexique et depuis longtemps naturalisée en France. Cette plante pionnière se plaît dans les décombres, les remblais, les terres remuées. Elle est parfois adventice dans les jardins. Comme beaucoup d’espèces de la famille des Solanaceae, ses feuilles, fleurs et graines sont riches en alcaloà¯des toxiques.

Sa consommation provoque des intoxications graves. En 2007, un jardinier alsacien débutant a fait en des beignets de ses fleurs, croyant avoir fait pousser dans son jardin des pieds de courgettes !

Fleur de datura © Gilles Carcassès
Fleur de datura © CACP – Gilles Carcassès

Un autre, en Anjou en 2008, a cuisiné ses feuilles, persuadé qu’il s’agissait d’épinards. A ces cas anecdotiques de confusions navrantes, heureusement non mortelles, s’est ajouté la présence accidentelle de la plante, signalée en 2010, dans une boîte de conserve de haricots verts, qui s’est traduite par le retrait de tout un lot de boîtes. (1)

Datura stramonium en végétation © Gilles Carcassès
Datura stramonium en végétation © CACP – Gilles Carcassès

Le risque essentiel que fait courir cette plante pour la santé publique est la contamination potentielle de la farine de sarrasin (appelé aussi blé noir) dont on fait les délicieuses galettes bretonnes. Les graines de datura ont la même taille que celles du sarrasin et, de ce fait, le tri mécanique en est difficile. Les producteurs de sarrasin, conscients de ce risque, éliminent soigneusement cette plante si elle apparaît dans leurs cultures. Des contrôles sévères sont pratiqués sur les récoltes pour garantir l’absence de datura. (2)

Dans le foin, les feuilles sèches et les graines de datura peuvent entraîner des intoxications pour les chevaux. (3) Mais ces cas sont rares, car le datura ne pousse pas dans les prairies.

(1) Risque d’intoxication par les plantes et pratique officinale, thèse de Stéphane Rodallec, université de Nantes (2013)

(2) Le datura et la sécurité alimentaire, par le ministère de l’Agriculture (2012)

(3) Le datura et l’alimentation du cheval, par l’IFCE (2016)

Autre source :

La fiche vigi-pratique Datura de la Fredon Ile-de-France

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Le Vulcain

Vanessa atalanta, le vulcain - Cergy © CACP - Gilles Carcassès
Vanessa atalanta, le vulcain, vu le 15 février 2017 sur le chantier d’aménagement paysager du Verger à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Le Vulcain, comme la Belle-Dame, est un grand migrateur. Chaque année les vulcains, par millions, partent du Maroc et remontent jusqu’en Europe du Nord par la vallée du Rhône ou en longeant les côtes atlantiques. Ils arriveront en Ile-de-France en avril au plus tôt. Ensuite, ils vont s’accoupler et pondre sur les touffes d’ortie que consommeront leurs chenilles.

Alors celui-ci ? C’est un hivernant. Au lieu de descendre en septembre avec tous ses congénères en Afrique du Nord, il a préféré passer l’hiver caché dans un tas de feuilles mortes, une cabane de jardin ou une cavité. Et un beau jour de février, parce qu’il ne gelait plus et que le soleil s’est montré, il a cru que c’était le printemps.

J’en ai vu trois en deux jours : à  Pontoise, à  Cergy et à  Saint-Ouen l’Aumône. Et on m’en a signalé un à  la ferme d’Ecancourt à  Jouy-le-Moutier.

Vanessa atalanta, le vulcain CACP - Gilles Carcassès
Vulcain qui se chauffe au soleil – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Chez les papillons, à  la différence des oiseaux, ce sont des individus de générations différentes qui font le voyage aller et le voyage de retour. Et, mystère de la nature, ils empruntent les mêmes voies de migration.

Vulcain © CACP – Gilles Carcassès

Le vulcain par insectes-net

La migration des papillons par l’OPIE