L'actualité de la Nature

2017 : une année riche en observations ornithologiques

Bébés cygnes – Parc François-Mitterrand à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Comme chaque année, nous avons participé au Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) en avril et mai, afin d’avoir un aperçu de la faune nicheuse sur le territoire de Cergy-Pontoise. Retrouvez dans notre rapport STOC 2017 tous les détails de ces comptages. L’un des faits marquants est la confirmation de l’installation sur le territoire de la perruche à  collier, repérée nicheuse pour la première fois à  Cergy-Pontoise au printemps 2015.

L’invasion de la perruche à  collier © CACP – Gilles Carcassès

Parmi les autres espèces exotiques, nous avons confirmé la présence du rossignol du Japon dans une partie boisée du parc du château de Menucourt.

Leiothrix lutea, le rossignol du Japon – parc du château de Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Les bernaches du Canada sont toujours très nombreuses au parc du château de Grouchy à  Osny, un peu plus discrètes à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise en raison des opérations de régulation des effectifs effectués chaque année. Au parc du château de Grouchy, d’autres oiseaux exotiques échappés d’élevage sont présents de façon plus ou moins occasionnelle : la bernache nonette, habituée des lieux, et cette année un canard siffleur du Chili.

Dans l’imposant troupeau de bernaches du Canada, cherchez l’intrus ! © Gilles Carcassès
Le canard siffleur du Chili – Osny © CACP – Gilles Carcassès

A l’ile de loisirs de Cergy-Pontoise, nous avons eu jusqu’à  deux cygnes noirs pendant quelques semaines. Ces oiseaux exotiques peu farouches fréquentent également d’autres plans d’eau de la région.

Couple de cygnes noirs – Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © François Lelièvre

Un pélican frisé, sans doute échappé d’un zoo, a stationné quelques temps à  l’étang du Corra tout près de Cergy-Pontoise. Le même individu, facilement reconnaissable à  la découpe des plumes de son aile droite, a été vu dans le centre de la France puis au nord-ouest de l’Espagne.

Pélican frisé – étang du Corra © François Lelievre

Un canard mandarin, dont nous avions observé la reproduction à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise en 2015, a été signalé en janvier 2017 au bord de l’Oise à  Saint-Ouen l’Aumône et à  Pontoise.

Canard mandarin – Saint-Ouen l’Aumône © José Keravis

Les bassins l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise accueillent des oiseaux hivernants comme les grèbes huppés, les grands cormorans, les canards chipeaux et quelques sarcelles d’hiver. En passage migratoire, une échasse blanche a été vue dans la zone de baignade.

Canard chipeau mâle © CACP – Gilles Carcassès
Trois sarcelles d’hiver – Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès
L’échasse blanche (Himantopus himantopus) – Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Sylvain Daguenet

Le grèbe castagneux a été observé au bassin Blanche de Castille à  Saint-Ouen l’Aumône et sur l’étang du parc du château de Menucourt.

Grèbe castagneux – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

L’installation, à  visée pédagogique, d’un piège photographique au bord de la mare de l’espace de nature créé par les élèves du lycée Jean Perrin à  Saint-Ouen l’Aumône a permis quelques belles observations, comme ce pic vert à  la sortie de son bain.

Le bain du pic vert – Saint-Ouen l’Aumône © Lycée Jean Perrin

Un jeune héron cendré souvent vu au parc François-Mitterrand à  Cergy a défrayé la chronique. D’un naturel joueur, il avait pour habitude de saisir des objets divers au fond de l’eau tels que des branches mais aussi des détritus. Ce comportement lui fut malheureusement fatal : il s’est coincé le bec dans un « chouchou » (accessoire de coiffure). Un agent de la SNCF a retrouvé son cadavre sur un chantier ferroviaire à  Cergy-Pontoise.

Héron cendré – 14 juin 2017 – Cergy © CACP – Marion Poiret
Héron cendré au chouchou – 4 octobre 2017 – Cergy © CACP – Gilles Carcassès
L'actualité de la Nature

La graine mystérieuse

Merci aux courageux qui ont tenté une réponse pour cette photo mystère !

Le dessous de la chose © CACP – Gilles Carcassès

Ce bouton gris fixé sur une feuille de Phlomis fruticosa m’a beaucoup intrigué. Les mycologues alertés ont fait et refait des préparations au microscope : ils sont formels, ce n’est pas un champignon. Les entomologistes interrogés n’y voient pas l’œuvre d’un insecte, mais une graine. J’ai alors interrogé deux des plus éminents botanistes du moment au Muséum national d’Histoire naturelle, et la chose ne leur dit rien du tout. Je l’ai mise en culture, hélas elle n’a jamais voulu germer…

Peut-être une graine extra-terrestre, avec son petit parachute blanc tout déchiré ?

© CACP – Gilles Carcassès

C’est dur, mais il faut accepter avec humilité notre grande ignorance des choses de la nature. Pour cette fois, le mystère restera entier…

L'actualité de la Nature

La photo mystère de janvier 2018

A La Défense © CACP – Gilles Carcassès

8h 30 à  La Défense, les employés de bureaux commencent à  grossir leurs rangs sur l’esplanade de La Défense. Moi, je n’ai d’yeux que pour ce beau Phlomis fruticosa au pied de la tour Sequoia, où siège une partie de l’administration centrale du ministère de la Transition écologique et solidaire.

© CACP – Gilles Carcassès

Mais elle est donc cette chose étrange observée sur une feuille de cet arbuste ?

A lundi, les amis !

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Le bleuet des montagnes

Cyanus montanus, le bleuet des montagnes © CACP – Gilles Carcassès

Trompé par les températures anormalement douces de ce début janvier 2018, ce bleuet des montagnes est en fleurs dans mon jardin !

Solide plante vivace pour nos jardins

La plante est aussi connue sous le nom de centaurée des montagnes. C’est une vivace vigoureuse, d’une très bonne rusticité, pouvant former de belles touffes dans une prairie, au soleil comme à  mi-ombre. Elle se reproduit par le semis de ses akènes à  aigrettes, mais surtout par ses robustes stolons souterrains qui lui confèrent parfois un caractère quelque peu envahissant. Pour cette raison, c’est une plante invasive redoutée en Amérique du Nord.

Généreuse pour les bourdons !

Ses grandes fleurs fournissent aux insectes un nectar abondant et du pollen très calorique. La prédominance des bourdons parmi ses visiteurs s’explique par la longueur du tube de ses corolles, bien adaptée à  la longueur de leur langue. Les abeilles domestiques peuvent s’y abreuver aussi, mais il leur faut tirer la langue !

Ne pas la confondre avec le bleuet des champs

En Ile-de-France, on ne rencontre qu’une seule espèce indigène du genre Cyanus, c’est le bleuet des champs, Cyanus segetum, qui est une annuelle messicole. En Val d’Oise, il ne subsiste plus qu’en quelques stations à  l’extrême ouest du Vexin.

Cyanus segetum – Saint-Martin-la-Garenne © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez d’autres plantes vivaces faciles :

La buglosse tours verte

Les hémérocalles

Les hellébores

L’iris d’Alger

L'actualité de la Nature

L’ailante, roi des friches

Les Simaroubaceae, ça existe ? C’est la famille de l’ailante qui compte de nombreux genres tropicaux. L’ailante fait exception, car il est très rustique, résistant jusqu’à  -30°.

Ses ancêtres étaient autrefois bien présents en Europe. Chassés par les glaciations, ils se sont réfugiés en Chine. Puis, l’ailante est revenu chez nous, rapporté par le père jésuite Pierre Nicolas Le Chéron d’Incarville au 18ème siècle. Sa rapidité de croissance, sa faculté à  émettre des drageons, et son très faible niveau d’exigence quant aux sols l’ont fait apprécier pour des alignements, des haies brise-vent, des plantations pour la fixation de dunes et de talus, un peu partout en Europe. Essence de lumière et de sols maigres, il est aujourd’hui le roi dans les friches urbaines.

Ailanthus altissima – château de La Roche-Guyon © CACP – Gilles Carcassès

Il arrive même à  s’installer dans les murs et les falaises ! Et la moindre fissure sur un trottoir lui suffit.

Jeune ailante parisien © CACP – Gilles Carcassès

Ses nombreuses graines ailées assurent sa dissémination par le vent et l’eau. Un arbre adulte peut en produire jusqu’à  300 000 par an !

Fruits ailés et torsadés de l’ailante © CACP – Gilles Carcassès

Faut-il voir en lui une peste abominable ou s’émerveiller de ses capacités extraordinaires ?

Un papillon chinois à  Paris

Il semble que très peu d’insectes s’attaquent à  cet arbre, hormis un papillon de nuit géant, le bombyx de l’ailante (Samia cynthia), qui a été introduit de Chine dans les années 1860 dans le but de produire de la soie. L’expérience ne fut pas concluante, mais quelques papillons de cette espèce vivent encore dans Paris. En hiver, on peut, paraît-il, repérer ses longs cocons qui pendent aux branches dénudées des vieux ailantes de quelques squares parisiens.

Sources :

L’histoire planétaire mouvementée de l’ailante, par Zoom Nature

Samia cynthia, un chinois dans Paris, par Mes amis papillons

La fiche Vigi-pratique de la Fredon Ile-de-France sur l’ailante

L'actualité de la Nature

Malacophages

Hydromya dorsalis © CACP – Gilles Carcassès

Au bord du bassin qui recueille les eaux de toiture de ma maison, j’ai trouvé cette mouchette élancée, immobile sur une tige fasciée de lysimaque. Avec son museau pointu, elle a un look de Sciomyzidae, ces diptères des milieux humides dont les larves consomment des escargots.

Hydromya dorsalis – Poissy © CACP – Gilles Carcassès

Perchée sur un fruit de lysimaque, elle me montre la ligne de cinq gros points noirs qui orne son aile, ce qui permet de la déterminer. Hydromya dorsalis est spécialisée dans les mollusques aquatiques. J’aurais préféré qu’elle s’occupât des escargots du potager…

Il existerait en France 67 espèces de Sciomyzidae, en voici quelques-unes :

Sepedon sphegea © CACP – Gilles Carcassès

Ce sombre Sepedon sphegea, vu au parc François-Mitterrand à  Cergy, parasite aussi des mollusques aquatiques.

Limnia unguicornis © CACP – Gilles Carcassès

Limnia unguicornis est spécialisée dans les mollusques terrestres. Remarquez chez cette espèce les yeux à  rayures et les antennes ornées d’un cil blanc.

Trypetoptera punctulata – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Trypetoptera punctulata, aux ailes joliment décorées, est une autre espèce de Sciomyzidae qui parasite des mollusques terrestres.

Retrouvé un autre article sur les Sciomyzidae :

Gare à  vos cornes

 

L'actualité de la Nature

Trésors des friches urbaines

Une fois n’est pas coutume, je vous fais l’article sur un nouvel ouvrage de botanique. Car l’événement est rare et mérite d’être souligné.

La flore des friches urbaines d’Audrey Muratet, Myr Muratet et Marie Pellaton présente 258 plantes sauvages annuelles, vivaces ou ligneuses de nos friches. Le livre convient pour « le nord de la France et les régions voisines ». Chaque espèce est renseignée par une description précise, des illustrations, des éléments sur la biologie et l’habitat. Et pour les mordus de bestioles, un index à  la fin du livre répertorie toutes les références animales dans les portraits des plantes : plantes hôtes, dispersions des graines, pollinisation…

Voici y trouverez les stars des friches, et des espèces plus discrètes, mais tout aussi intéressantes à  découvrir !

Retrouvez quelques-uns de nos articles sur les plantes des friches :

Tanacetum vulgare, la tanaisie – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès
Eryngium campestre, le chardon roland – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès
Agrimonia eupatoria, l’aigremoine © CACP – Gilles Carcassès
Capsules sèches du compagnon blanc, Silene latifolia © CACP – Gilles Carcassès
Oxalis corniculata – Cergy (sur un trottoir) © CACP – Gilles Carcassès
Datura stramonium – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès
L'actualité de la Nature

L’araignée zèbre

Salticus scenicus, l’araignée zèbre © CACP – Gilles Carcassès

Elle portait un blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos…

Un petit zèbre qui court en tous sens sur un panneau en bois plastifié : c’est Salticus scenicus, la saltique arlequin (ou zèbre). On rencontre communément cette araignée sur les poteaux, les barrières, les clotures en bois, les murs des maisons où elle chasse à  vue les moucherons. Comme toutes les saltiques, elle ne tisse pas de toile. Sa technique de chasse s’apparente plus à  celle du tigre que du zèbre car elle bondit sur ses proies avec une vélocité surprenante.

Salticus scenicus © CACP – Gilles Carcassès

On voit (cliquez sur cette photo pour l’agrandir) les poils blancs et brillants qui garnissent ses palpes, et ses deux gros yeux ronds placés à  l’avant de la tête (elle en possède six autres plus petits). Son excellente vision à  360 ° en fait une chasseuse redoutable.

Cette araignée sauteuse est facile à  observer en raison de ses lieux de prédilection dégagés et de sa robe contrastée. Mais je l’avoue, 5 mm ce n’est pas très gros.

Retrouvez notre article sur les saltiques :

Araignées sauteuses