La rue de l’écureuil, au trois quarts en passage sous dalle, encaissée entre de hauts murs, n’est pas la voie la plus verte de Cergy-Pontoise. Pourtant des plantes y prospèrent. Ces jeunes Polygonaceae ont germé dans une fissure du trottoir. Plus loin, c’est une touffe de pariétaire de Judée qui garnit la base d’un poteau à l’entrée d’une rampe de parking souterrain.
Un pied de gaillet gratteron accompagne des euphorbes des jardins et une lampsane commune au pied d’un mur. Mais quelles sont donc ces fines feuilles bleutées qui se cachent tout à droite ?
C’est une graine du grand cèdre de la résidence voisine qui a trouvé là suffisamment d’humus accumulé pour germer !
Et celle-ci ? Une coquelourde des jardins ! J’en avais planté quelques pieds dans les jardinières de la dalle il y a sept ans. Là -haut ces plantes n’ont pas duré. Mais une graine voyageuse a fait souche sur ce trottoir décidemment bien accueillant. Je l’aime bien, cette rue de l’écureuil.
Avec le programme Sauvages de ma rue, vous aussi, vous pouvez inventorier les plantes des trottoirs : avec le site dédié et le petit livre illustré en couleurs, c’est un vrai jeu d’enfants !
Ribes odoratum porte bien son nom : son abondante floraison est très parfumée ! En automne, le feuillage de cet arbuste originaire d’Amérique, se colore de rouge et de pourpre. Il n’est pas difficile quant au sol ni pour l’exposition. Il ne nécessite pas de taille et ne dépassera guère 1, 50 mètre. Bref, c’est un excellent candidat pour une haie fleurie et variée pour les petits jardins !
Quel parfum suave !
Certains lui trouvent un parfum d’œillet, avec une pointe de girofle et de miel…
Où le voir et le trouver ?
Vous pouvez admirer cet arbuste de collection à l’entrée du château de Marcouville à Pontoise. Dans le site Floriscope, il est référencé sous le nom de Ribes aureum var. villosum. Il est assez facile de se le procurer : quatre pépinières en France le proposent. En Ile-de-France, cet arbuste est au catalogue du GIE Pépinières franciliennes.
En savoir plus sur l’intérêt des haies variées au jardin :
Dans le parc du château de Marcouville, j’ai rencontré cette charmante bestiole posée sur la feuille d’un houx. Quelles ailes étonnantes : on les dirait peintes par un artiste ! Au début, je l’ai cherchée chez les Tipulidae…
Ceci n’est pas une tipule !
Epiphragma ocellare, facilement reconnaissable aux dessins en ocelles de ses ailes, est un représentant de la famille des Limoniidae, la plus nombreuse des diptères avec plus de 10 000 espèces dans le Monde (dont 500 en Europe).
Chez les Limoniidae, les adultes ne vivent que quelques jours, tout au plus deux semaines. La femelle d’Epiphragma ocellare pond dans le bois pourri où vivent ses larves. Sur cette photo, l’extrémité non pointue de l’abdomen montre qu’il s’agit d’un mâle.
Et comment différencie-t-on les Tipulidae des Limoniidae ?
Les antennes des premiers ont 13 articles, et celles des Limoniidae 14 à 16. Mais il faut une bonne loupe ! A part ça, les Limoniidae ont souvent les ailes marquées par des taches ou des dessins contrastés, ce qui n’est généralement pas le cas chez les Tipulidae.
Tipula maxima, aux ailes présentant des taches contrastées, est une exception chez les Tipulidae.
La traditionnelle transhumance de Cergy-Pontoise fut un très beau succès, amplifié cette année par la présence des nombreux bénévoles engagés dans les équipes d’accompagnement des joà«lettes, ces étonnants fauteuils tous terrains.
Voici quelques images de ces deux belles journées des 7 et 8 avril 2018 :
Dix joà«lettes avaient été mobilisées pour l’occasion, permettant à autant de personnes handicapées de participer pleinement à l’événement.
Cette cétoine traversait le chemin au moment de l’arrivée du troupeau. Pas sà»r qu’elle s’en remette…
Un grand bravo à la Ferme d’Ecancourt pour la qualité de l’organisation et à tous les bénévoles pour leur implication !
Surprise au bord du chemin dans les bois de Vauréal, une anémone blanda, échappée d’un jardin !
Encore de très belles rencontres en perspective à l’initiative du conseil départemental du Val d’Oise, pour sa traditionnelle journée départementale des jardins. Le jeudi 3 mai 2018, les meilleurs experts et praticiens (japonologue, historienne, jardinier, ethonobotaniste, paysagiste, musicien, écrivain…) vous inviteront à partager leur savoir et leur passion !
Cette année, la rencontre est prévue à Eragny-sur-Oise, à l’espace des Calandres.
Réservez vite sur votre agenda la journée du jeudi 3 mai à partir de 9 h !
Les pervenches sont appréciées au jardin comme couvre-sol pour garnir des zones semi-ombragées. Leur emploi constitue une bien meilleure solution que de s’obstiner à faire pousser une pelouse qui restera maigrichonne sous le couvert des arbres.
Vinca minor, la petite pervenche, est l’espèce indigène du genre en Ile-de-France. Quand on la trouve près des maisons, elle peut être une échappée des jardins, car la plante se naturalise facilement. C’est la plus basse des Vinca, elle convient à merveille pour de beaux tapis réguliers qui fleurissent généreusement si la situation n’est pas trop sombre.
Il existe de nombreuses variétés de petite pervenche. Le site Floriscope en répertorie 58, en vente dans des pépinières françaises.
J’ai vu de beaux tapis de petite pervenche à fleurs blanches dans le parc du château de Marcouville à Pontoise. Celle illustrée ci-dessus se mêle au lierre dans mon jardin et refleurit vaillamment chaque année.
La variété ‘Atropurpurea’ séduit par le ton délicat de ses fleurs. Je la vois progresser d’année en année dans mon jardin, tout doucement mais sà»rement.
Vinca major, la grande pervenche, est plus vigoureuse que la petite pervenche et son feuillage est nettement moins fin.
Pour des situations de jardin sauvage, et avec un peu de place, on peut choisir Vincaacutiloba capable de « tapisser » (en faisant des vagues) sur 50 centimètres d’épaisseur !
Les pervenches s’étalent par leurs tiges traçantes au niveau du sol.
Voilà une plante qui ne fait pas l’unanimité : elle est urticante, ses fleurs ne sont pas décoratives et elle a une forte tendance à coloniser l’espace dans les sols riches de nos jardins.
Et pourtant, l’ortie est pleine d’atouts !
D’abord, c’est une plante comestible et c’est une qualité bien estimable pour une plante de jardin. En soupe, en gratin, dans des galettes, les jeunes pousses d’orties sont délicieuses.
Et puis, c’est une plante utilisée en macération par de nombreux jardiniers pour la protection des plantes. Longtemps ballotée dans des rebondissements réglementaires et des polémiques, l’ortie a trouvé sa place : le 9 mars 2017, Urtica spp. a été officiellement approuvée par la Commission européenne en tant que substance de base. A noter que l’approbation vaut pour les deux espèces Urtica dioica, plante vivace et Urtica urens, annuelle. Les jardiniers utilisent classiquement l’ortie dioà¯que (Urtica dioica) plus commune et beaucoup plus haute que l’ortie brà»lante.
Une substance de base, qu’est-ce que c’est ?
Le règlement européen CE n°1107/2009 définit, dans son article 23, les substances de base comme « des substances principalement non utilisées comme des produits phytopharmaceutiques, mais qui sont utiles pour la protection des végétaux, et dont l’intérêt économique pour faire approuver ces substances peut être limité. »
Les substances de base peuvent être d’origine végétale, animale ou minérale. Ainsi, par exemple, la bière, le petit lait, le fructose, l’huile de tournesol, le vinaigre sont des substances de base. Trois plantes ont rejoint la liste des substances de base : l’ortie, la prêle et le saule. D’autres ont été recalées, comme la tanaisie, la bardane ou l’armoise en raison de préoccupations liées à la présence de composés toxiques dans ces plantes. Si l’utilisation de l’ortie a été jugée sans préoccupation particulière, le dossier d’approbation n’est cependant pas garant de l’efficacité du produit pour les usages proposés. Voir aussi à ce sujet la synthèse du conseil scientifique de la Société Nationale d’Horticulture de France.
Pour quels usages ?
L’ortie a été approuvée pour une fonction insecticide, acaricide et fongicide, et pour deux préparations :
Application par pulvérisation
Placez dans un litre d’eau 75 g de feuilles fraiches d’ortie ou 15 g de feuilles sèches (choisir de jeunes pousses non montées en graines, propres et nettoyées).
Mélangez la préparation quotidiennement.
Laissez macérer 3-4 jours à 20°C. La fermentation peut être facilitée si l’ortie a été préalablement hachée.
Puis filtrez la macération et diluez dans 5 fois son volume en eau potable.
Placez la préparation dans un récipient fermé et identifié.
Application d’un paillis/mulch
Mélangez 83 g d’ortie sèche (partie aérienne) par kg de paillis ou mulch.
Le rapport d’examen (traduit en français par nos amis belges) liste les usages et conditions d’emploi sur de nombreuses cultures parmi lesquelles : pommier, prunier, pêcher, groseillier, noyer, cerisier, vigne, pomme de terre, haricot, laitue, endive, choux, colza, radis, concombre, courgette, melon, potiron, tomate, arbres et arbustes ornementaux, rosiers… Les emplois en mulch concernent le concombre, la tomate, les rosiers, les arbres et arbustes d’ornement.
La substance de base Urtica spp. est utilisable en agriculture biologique.
Plante et Cité lance un concours photo dont l’objectif est de valoriser les pratiques de gestion écologique des espaces verts et d’en véhiculer une image positive.
Vous pouvez envoyer une photo de parc, jardin, espace naturel aménagé, cimetière ou trottoir en gestion écologique pour chacune des quatre catégories ouvertes au concours : paysage, faune, flore, hommes.
Qu’est-ce qu’on gagne ?
Des livres, et la gloire de participer à une exposition itinérante grand format qui sera mise à disposition par Plante et Cité.
Il est souvent préconisé de faire cohabiter au jardin les plantes fleuries et les légumes, afin de profiter des bénéfices biologiques de ces associations. Ces pratiques plus ou moins empiriques ont des fondements scientifiques. Vous pouvez retrouvez dans notre article Plantes compagnes l’explication de ces mécanismes.
Des chercheurs ont récemment testé l’effet de la proximité de bandes fleuries dans la culture du melon. Leur idée était de proposer des plantes nourricières ou relais aux auxiliaires susceptibles de contrôler les pullulations de pucerons. Et cela a très bien fonctionné : les melons des planches bénéficiant de ce compagnonnage ont été significativement moins attaqués par les virus transmis par les pucerons que ceux des planches témoins. Les plantes composant la bande fleurie étaient adaptées au climat méditerranéen car cet essai a été conduit par une équipe de l’INRA d’Avignon.
Le mélange qui a prouvé son efficacité est composé de cinq espèces, deux annuelles, le bleuet et la gesse commune (Lathyrus sativus), et trois vivaces, le sainfoin, la petite pimprenelle et la marjolaine (Origanum majorana).
Je suggère aux jardiniers amateurs qui voudraient s’inspirer de ces résultats de remplacer la marjolaine par un origan, plante très proche et plus facile à trouver. De même, la gesse commune peut sans doute être remplacée par le pois de senteur (Lathyrus sativus) qui est aussi une gesse. Evidemment, il ne faut pas choisir des cultivars à fleurs doubles qui ont très peu à offrir aux insectes ! Attention en particulier au bleuet, souvent vendu en mélange de fleurs doubles de différents coloris.
La vrai difficulté consiste au bon respect du calendrier de cultures. Le système pour être efficace nécessite impérativement que les plantes compagnes soient déjà en fleurs au moment où l’on installe les plants de melon.
A chacun de faire ses essais selon sa région. Racontez-nous vos expériences !
Ces punaises qui piquent les choux et les navets sont une plaie ! En cas d’attaques importantes, elles font baisser les rendements et peuvent même détruire des cultures. Elles appartiennent au genre Eurydema qui compte en France 8 espèces. Trois seulement sont communes dans les jardins. Voici comment les différencier.
Eurydema oleracea
Cette espèce est commune partout, elle pullule parfois dans les cultures. Le noir domine largement et l’ornementation est assez simple. L’autre couleur est le blanc, le jaune ou le rouge. La grande tache centrale derrière la tête et les trois taches alignées sur l’arrière, qui se détachent sur le fond noir sont caractéristiques.
Eurydema ornata
Elle est souvent tricolore, en noir, rouge et blanc, ou noir, jaune et blanc, mais peut être aussi bicolore comme ci-dessus. Pour la reconnaître, il faut observer le bord externe de la face dorsale, à hauteur des pattes postérieures et repérer de chaque côté sur l’exocorie la tache grise allongée, prolongée vers l’avant par une petite tache noire. L’espèce est plus fréquente au sud de la France qu’au nord, mais elle est largement présente en Ile-de-France.
Eurydema ventralis
C’est la plus grande espèce des trois. Elle ressemble à Eurydema ornata mais n’a pas la tache grise allongée sur le côté. Elle est plus méridionale que les deux autres espèces : le Val d’Oise semble être sa limite Nord.
Pour les différents stades larvaires, c’est un peu compliqué de reconnaître les espèces. Les larves d’Eurydema sont généralement rouge et noir ou jaune et noir.
Comment s’en protéger au jardin ?
Des essais ont montré la bonne efficacité de la protection des choux par des filets à mailles très fines.