L'actualité de la Nature

La clématite des montagnes

Clematis montana sur une pergola à  Sartrouville © CACP – Gilles Carcassès

La clématite montana est une incontournable des jardins. Elle pousse vite, fleurit abondamment, et la plante est très durable. Les fleurs à  quatre pétales roses ou blancs sont un régal pour les yeux et pour les narines, car elles exhalent un délicat parfum qui rappelle la vanille.

Clematis montana © CACP – Gilles Carcassès

Il lui faut un support au soleil pour s’établir convenablement. Dans mon jardin, je la laisse courir dans les Actinidia et ses fleurs roses contrastent joliment avec les grosses feuilles vert jaune de cette liane.

Il existe des variétés dans les différents de tons de rose, à  fleurs plus ou moins grosses ou même doubles.

Source :

Tout savoir sur les clématites montana, par clematite.net

Les clématites des pépinières Travers

Retrouvez une autre clématite dans cet article :

Une clématite en hiver

L'actualité de la Nature

Le carabe et le champignon

J’étais parti en forêt dans le Domaine du château de la Chasse à  Saint-Prix, avec le vague espoir de photographier des champignons : des morilles peut-être ou des mousserons de printemps ?

Une écorce décollée sur le tronc d’un arbre mort tombé au bord du chemin me tente : je jette un coup d’œil dessous, pour voir. Oh oh, un carabe à  reflets d’or y est caché, à  demi enfoui dans le bois pourri !

Carabus auronitens, le carabe à  reflets d’or © CACP – Gilles Carcassès

Il est bien tard en saison pour hiverner encore… Je le sors de sa cachette, mais il fait le mort ! Je le titille un peu et dois me rendre à  l’évidence : ce carabe est vraiment mort. Et quelque chose d’étrange dépasse longuement de sa bouche. Serait-ce un champignon ?

Fructification de Cordyceps entomorrhiza, sortant de la bouche d’un carabe © CACP – Gilles Carcassès

Cela me rappelle un reportage sur des Cordyceps asiatiques. Ces champignons filiformes qui parasitent des chenilles enfouies dans le sol sont patiemment récoltés dans les alpages par les paysans tibétains, car ils sont réputés en médecine traditionnelle chinoise, notamment pour lutter contre l’impuissance. Ces « champignons-chenilles » atteignent des prix astronomiques, au détail, dans les pharmacies spécialisées de Pékin : plus de 100 € le gramme !

Existerait-il des Cordyceps susceptibles de parasiter les carabes ? Mes recherches me mettent sur une très bonne piste : une espèce présente en Europe est effectivement spécialisée dans les carabes ! Cordyceps entomorrhiza parasite les larves de carabes et aussi, mais plus rarement, les adultes.

Ce sera le seul champignon de la sortie, mais pour le coup une vraie rareté, et premier signalement régional de l’espèce sur Cettia !

Sources :

Cordyceps, la loi de la jungle, par Jean-Marc Moingeon et Nicolas Van vooren

Les Cordyceps de Belgique, par Daniel Ghyselinck – Revue du Cercle de Mycologie de Belgique – n°2 (2002)

La crise du champignon chenille – Courrier international du 24 10 2012

Retrouvez nos articles :

Carabes

Le carabe purpurin

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La fauvette grisette

Sylvia communis, la fauvette grisette – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

En tant que stagiaire de la cellule Biodiversité, il m’appartient de noter sur les fiches de relevé les oiseaux rencontrés lors des matinées du STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs) et de saisir ces observations sur VigiePlume.

Nous voilà  à  la décheterie des Linandes, l’un des points d’écoute du carré 950212. Sous les lignes à  haute tension, tous les fourrés de ronce sont habités ! Les accenteurs mouchets, furtifs, se faufilent au ras du sol. Les linottes mélodieuses font des va-et-vient dans les cultures voisines. Tout en haut des maigres buissons, les fauvettes grisettes mâles montent la garde en chantant. De loin, on repère leur gorge blanche qui tranche avec le haut de la tête grise.

La fauvette grisette migre au Sahel. Au printemps, elle revient nicher dans les milieux ouverts avec des arbustes. Elle se nourrit de coléoptères, de chenilles et de punaises ou encore d’araignées. En dehors de la saison de reproduction, elle consomme beaucoup de baies.

On l’entend souvent chanter du haut d’un buisson ou en vol, ce qui permet de très vite la repérer une fois son chant connu.

Source :

La fauvette grisette, par Oiseaux-birds

Retrouvez nos articles :

Retenir le chant des oiseaux

Les oiseaux rares de l’Aren’Ice

L'actualité de la Nature

Le mahonia à  feuilles de houx

Berberis aquifolium © CACP – Gilles Carcassès

Je l’ai toujours nommé Mahonia, mais je vois que les botanistes ont décidé d’en faire maintenant un Berberis. De son nom commun le mahonia à  feuilles de houx, cet arbuste persistant égaie de son abondante floraison les massifs d’arbustes dès le début du printemps. Ses fleurs parfumées, riches en pollen et en nectar, sont très appréciées des abeilles.

Cette plante originaire d’Amérique du Nord qui ne craint ni le froid ni le calcaire a été introduite en Europe en 1823. Elle s’est depuis naturalisée un peu partout, surtout dans des situations de demi-ombre. En Ile-de-France, on la rencontre souvent, comme le perce-neige, l’arum d’Italie ou l’iris gigot, sur l’emplacement d’anciens jardins. Le mahonia à  feuilles de houx a tendance à  se ressemer facilement au point de devenir parfois un peu envahissant.

Mahonia à  feuilles de houx – Poissy © CACP – Gilles Carcassès

Il en est arrivé un pied dans mon jardin de Poissy, soit par la crotte d’un oiseau qui aurait mangé des baies de mahonia, soit par le compost de déchets verts aimablement mis à  la disposition de ses habitants par la ville de Poissy. Peut-être fleurira-t-il l’an prochain ?

Sources :

Mahonia, par Tela Botanica

Mahonia aquifolium, par Jardin ! l’Encyclopédie

Retrouvez notre article :

Les plantes attractives pour les abeilles et les insectes pollinisateurs

L'actualité de la Nature

Une huppe dans le Val d’Oise !

Upupa epops, la huppe fasciée – Chaumontel © Thierry Ravoisier

Ce bel oiseau a été observé dans un jardin privé à  Chaumontel (Val d’Oise). Il doit son appellation sans doute à  son chant sonore et répété « houp houp houp », et l’oiseau à  son tour aura donné son nom à  cet extravagant ornement de tête : la huppe.

Atlas de nidification pour la huppe fasciée (2010 à  2019) – Faune Ile-de-France

L’atlas publié dans le site Faune Ile-de-France montre que la huppe fasciée est une nicheuse très rare, cantonnée pour l’essentiel à  la marge sud de la région. Les incursions de cette espèce dans le nord de l’Ile-de-France restent très occasionnelles.

L’oiseau niche dans une cavité : un trou dans un vieux mur, un ancien nid de pic vert ou le tronc creux d’une trogne.

Son long bec recourbé lui permet de fouiller le sol meuble à  la recherche de larves de hannetons ou de tipules, de grillons, de courtilières, de vers de terre… Elle capture aussi des insectes au sol, notamment des chenilles processionnaires du pin.

La huppe fasciée est migratrice et passe ses quartiers d’hiver entre le sud du Sahara et l’équateur.

Curieusement le réchauffement climatique ne semble pas permettre à  cet oiseau méridional de conquérir nos campagnes du Val d’Oise. Résumons : il lui faut de la chaleur certes, mais aussi des vieux murs ou des arbres creux, des sols meubles, des pâtures, un paysage de bocage, avec beaucoup de gros insectes. Cherchez l’erreur…

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Le bruant zizi

Nous étions partis en reconnaissance à  la frontière de Jouy-le-Moutier et Vauréal quand j’ai à  nouveau repéré le tarier pâtre perché sur un grillage. Seulement cette fois-ci, il y avait deux oiseaux. Peut-être l’occasion de faire une jolie photo d’un couple sur son territoire ?

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir sur l’image que la compagne du tarier n’était autre que la femelle d’un bruant zizi ! Mais, pas d’inquiétude, la fidélité des tariers n’est pas une légende. Mme tarier veillait au grain à  quelques mètres de là .

Tarier pâtre mâle (à  gauche) et bruant zizi femelle (à  droite) – Jouy-le-Moutier © CACP – Emilie Périé

Notre informateur avait donc vu juste. Le bruant zizi habite bien dans la lisière agricole entre Vauréal et Jouy-le-Moutier.

Mais pas seulement !

En continuant notre chemin plus au sud de Jouy-le-Moutier, près de la limite de Maurecourt, mon objectif a été attiré par les couleurs chatoyantes d’un bruant zizi mâle.

Bruant zizi mâle – Jouy-le-Moutier © CACP – Emilie Périé

Un deuxième couple a donc élu résidence sur la commune. C’est une bonne nouvelle car le bruant zizi, alias Emberiza cirlus, est un oiseau assez rare en àŽle-de-France. Il est typique des milieux agricoles plantés d’arbres et de grandes haies, qui ont tendance à  disparaître. Ce passereau est sédentaire dans la région mais s’observe plus fréquemment en avril et mai, pendant la période de reproduction. Il établit généralement son nid dans le bas d’un buisson.

Son bec relativement massif renseigne sur son régime alimentaire principal : des graines de céréales et de graminées sauvages.

Les champs céréaliers bordés de chemins plantés d’arbres et d’arbustes lui sont donc favorables. Comble de la coà¯ncidence, l’objet de notre visite était justement d’étudier les possibilités de renforcer ou de rétablir des haies sur les secteurs concernés par la trame verte et bleue de notre SCOT.

Peut-être qu’à  la saison prochaine nous aurons la chance d’observer des bruants plus nombreux, et surtout de les entendre. Il parait que le nom du bruant zizi lui vient de son chant : une trille monotone et métallique, « zizizizizi ».

Sources

La fiche du bruant zizi, par Oiseaux.Net

Données INPN 

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La galle en bourse de l’orme

Des figues sèches, sur un orme ?

Galle en bourse de l’orme © CACP – Gilles Carcassès

Les rameaux de cet orme liégeux sont garnis de poches brunes de belle taille.

Galle due à  Eriosoma lanuginosum © CACP – Gilles Carcassès

Je décroche une de ces choses boursouflées.  Elle est creuse et très légère. Il s’agit d’une galle due à  des pucerons de l’espèce Eriosoma lanuginosum. Ceux-ci ont vécu en colonie à  l’intérieur de ces excroissances qui se sont développées au printemps dernier sur les feuilles. Ils les ont déserté à  la fin de l’été pour aller s’installer sur les racines de leurs hôtes secondaires que sont les aubépines, les cognassiers et les poiriers. Les galles desséchées restent fixées sur l’arbre jusqu’au début du printemps suivant.

Cette espèce, répertoriée comme un ravageur peu préoccupant du poirier, est assez rare en Ile-de-France.

Retrouvez dans ces articles d’autres ravageurs de l’orme :

La galéruque de l’orme

La tenthrède zigzag de l’orme

Et une autre galle due à  des pucerons :

L’étrange caverne des pucerons soldats

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Le verdier d’Europe

Chloris chloris, le verdier d’Europe – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Le verdier est un oiseau jaune, olivâtre et gris, de la taille d’un moineau. Le trait jaune bien visible sur le bord de l’aile est un critère facile pour le reconnaître.

Verdier vu de dos – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Son croupion, c’est-à -dire le bas du dos, visible ci-dessus entre les ailes, est franchement jaune (cliquez sur l’image pour l’agrandir). Et sa queue est nettement échancrée.

Verdier gourmand après sa visite à  la mangeoire © CACP – Gilles Carcassès

Ce verdier s’est gavé de graines de tournesol !

Cette espèce est sensible à  plusieurs maladies qui peuvent se transmettre entre oiseaux par la salive. Aussi, il faut veiller à  nettoyer régulièrement les mangeoires et les abreuvoirs, lieux de contaminations potentielles, surtout s’ils sont très fréquentés.

Il ne faut pas confondre le verdier avec le serin cini dont le dos est jaune aussi, mais le serin n’a pas la barre jaune sur l’aile et on notera que son bec est plus court :

Serin cini – Andrésy © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez d’autres articles sur les oiseaux des jardins :

Les princes de la friche

Qu’est-il arrivé à  nos merles ?

Hold-up à  la mangeoire

Reconnaître les oiseaux du jardin

Sources :

Le verdier d’Europe, par Oiseaux des jardins

Mortalité au pied de ma mangeoire, comment réagir ? par la LPO

Verdier d’Europe, par Oiseaux.net

L'actualité de la Nature

Belle buse blanche

Buse – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Ce n’est pas pour rien qu’on la dit variable. Cette buse est vraiment très blanche. Depuis plusieurs années, je vois une buse, ou parfois deux, dans le secteur du bois de Neuville quand j’arrive le matin pour prendre mon travail. Celle-ci, pour une fois, m’a fait la grâce de ne pas décoller quand j’ai ouvert la vitre de ma voiture pour la photographier.

Ce rapace diurne consomme beaucoup de petits rongeurs dans les prés et les champs et est très utile pour en limiter les pullulations. Il niche dans les arbres, souvent en hauteur. Il faudrait à  l’espèce plus de bosquets et de haies avec de grands arbres pour mieux s’établir dans notre territoire.

Source :

Buse variable, par Oiseaux.net

Retrouvez dans cet article un autre rapace vu au bois de Neuville :

Un rapace aux aguets

L'actualité de la Nature

Etat de santé de la biodiversité en àŽle-de-France

Lever le voile sur une notion abstraite

La presse mentionne souvent le « déclin de la biodiversité ». Mais à  quoi cela fait-il référence ? Que signifie le fait de « perdre de la biodiversité » ? Voici quelques outils pour bien comprendre les chiffres de la biodiversité.

Le moineau domestique a perdu 73 % de ses effectifs en àŽle-de-France sur la période 2003-2016 (source : ARB-idf) © Marion Poiret

La perte de biodiversité rassemble les trois phénomènes suivants :

  • l’extinction d’espèces, totalement ou localement,
  • le régression des effectifs au sein d’une espèce, ou l’homogénéisation de son patrimoine génétique,
  • la réduction des milieux par artificialisation, destruction, désertification ou pollution.

Quels indicateurs ?

Il paraît donc difficile de considérer un chiffre unique qui décrive l’ensemble de ces trois éléments. En revanche, des études présentent des faits concernant des espèces ou des groupes d’espèces bien précis. Nous en avons déjà  présenté quelques-unes dans ce blog, concernant les oiseaux et les papillons notamment.

Le flambé, un papillon protégé et quasiment menacé en Ile-de-France © CACP – Marion Poiret

Pour la Région àŽle-de-France, l’Agence Régionale de la Biodiversité en àŽle-de-France (ARB-idf) propose des synthèses claires, complètes et régulièrement mises à  jour sur les différents milieux et espèces du territoire.

Elles permettent d’appréhender certaines tendances concernant la nature en ville :

Les populations de papillons et d’oiseaux dans les villes ont fortement diminué ces dernières années. On parle ici de perte de biodiversité à  cause de la régression des effectifs.

Evolution des effectifs de papillons et d’oiseaux dans les parcs urbains entre 2006 et 2014 © ARB-idf

En revanche, la flore urbaine a, elle, une croissance importante. Ces dernières années le nombre d’espèces de plantes des trottoirs a grimpé de plus de 90%.

Evolution du nombre d’espèces de plantes en ville entre 2009 et 2015 © ARB-idf

On suppose que cela est dà», au moins en partie, à  l’arrêt de l’utilisation des désherbants dans de nombreuses communes d’àŽle-de-France (dont celles de Cergy-Pontoise !).

La perte de biodiversité est donc une notion toute relative et il convient de ne pas faire d’amalgames hasardeux. L’ARB-idf présente ses résultats sous différentes approches pour démêler tous les chiffres de la biodiversité :

Que faire ?

On l’a vu pour les plantes urbaines, des actions concrètes de gestion permettent de protéger la nature, en ville et ailleurs. Mais la première des choses à  développer est, selon nous, la connaissance. Partagée, elle permet une prise de conscience collective. C’est aussi une étape indispensable à  toute analyse dans les processus de décision en matière d’aménagement et de gestion.

La sagine rampante, petite plante des trottoirs méconnue © CAPC – Emilie Périé

En tant que chargés de mission biodiversité, notre rôle est de connaître et faire connaître la biodiversité du territoire. Nous participons aux différents protocoles ayant permis à  l’ARB-idf de réaliser ces rapports, mais il est difficile, scientifiquement parlant, de produire le même genre de résultats à  l’échelle de l’agglomération. Le nombre de données est trop faible et les biais trop grands pour fournir des chiffres réellement pertinents.

En revanche, une méthode envisageable pour développer la connaissance du territoire est la mise en place d’un Atlas participatif de biodiversité. La Ville de Vauréal a démarré le sien récemment. Peut-être est-ce la première pierre à  l’édifice d’un Atlas communautaire de Cergy-Pontoise ?

Seriez-vous prêts à  participer avec nous ?

Pour en savoir plus

Qu’est-ce qu’un atlas communal de la biodiversité ? par le Ministère de la Transition écologique et solidaire

Les chiffres clés de la biodiversité à  l’échelle nationale, par l’Agence Française pour la Biodiversité

Les listes rouges régionales, par l’Agence Régionale de la Biodiversité àŽle-de-France

Retrouvez dans nos pages les espèces présentées dans cet article  :

Le flambé

La sagine rampante

Voir aussi :

La nature, source de solutions, à  Cergy-Pontoise