La clématite montana est une incontournable des jardins. Elle pousse vite, fleurit abondamment, et la plante est très durable. Les fleurs à quatre pétales roses ou blancs sont un régal pour les yeux et pour les narines, car elles exhalent un délicat parfum qui rappelle la vanille.
Il lui faut un support au soleil pour s’établir convenablement. Dans mon jardin, je la laisse courir dans les Actinidia et ses fleurs roses contrastent joliment avec les grosses feuilles vert jaune de cette liane.
Il existe des variétés dans les différents de tons de rose, à fleurs plus ou moins grosses ou même doubles.
Une écorce décollée sur le tronc d’un arbre mort tombé au bord du chemin me tente : je jette un coup d’œil dessous, pour voir. Oh oh, un carabe à reflets d’or y est caché, à demi enfoui dans le bois pourri !
Il est bien tard en saison pour hiverner encore… Je le sors de sa cachette, mais il fait le mort ! Je le titille un peu et dois me rendre à l’évidence : ce carabe est vraiment mort. Et quelque chose d’étrange dépasse longuement de sa bouche. Serait-ce un champignon ?
Cela me rappelle un reportage sur des Cordyceps asiatiques. Ces champignons filiformes qui parasitent des chenilles enfouies dans le sol sont patiemment récoltés dans les alpages par les paysans tibétains, car ils sont réputés en médecine traditionnelle chinoise, notamment pour lutter contre l’impuissance. Ces « champignons-chenilles » atteignent des prix astronomiques, au détail, dans les pharmacies spécialisées de Pékin : plus de 100 € le gramme !
Existerait-il des Cordyceps susceptibles de parasiter les carabes ? Mes recherches me mettent sur une très bonne piste : une espèce présente en Europe est effectivement spécialisée dans les carabes ! Cordyceps entomorrhiza parasite les larves de carabes et aussi, mais plus rarement, les adultes.
Ce sera le seul champignon de la sortie, mais pour le coup une vraie rareté, et premier signalement régional de l’espèce sur Cettia !
En tant que stagiaire de la cellule Biodiversité, il m’appartient de noter sur les fiches de relevé les oiseaux rencontrés lors des matinées du STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs) et de saisir ces observations sur VigiePlume.
Nous voilà à la décheterie des Linandes, l’un des points d’écoute du carré 950212. Sous les lignes à haute tension, tous les fourrés de ronce sont habités ! Les accenteurs mouchets, furtifs, se faufilent au ras du sol. Les linottes mélodieuses font des va-et-vient dans les cultures voisines. Tout en haut des maigres buissons, les fauvettes grisettes mâles montent la garde en chantant. De loin, on repère leur gorge blanche qui tranche avec le haut de la tête grise.
La fauvette grisette migre au Sahel. Au printemps, elle revient nicher dans les milieux ouverts avec des arbustes. Elle se nourrit de coléoptères, de chenilles et de punaises ou encore d’araignées. En dehors de la saison de reproduction, elle consomme beaucoup de baies.
On l’entend souvent chanter du haut d’un buisson ou en vol, ce qui permet de très vite la repérer une fois son chant connu.
Je l’ai toujours nommé Mahonia, mais je vois que les botanistes ont décidé d’en faire maintenant un Berberis. De son nom commun le mahonia à feuilles de houx, cet arbuste persistant égaie de son abondante floraison les massifs d’arbustes dès le début du printemps. Ses fleurs parfumées, riches en pollen et en nectar, sont très appréciées des abeilles.
Cette plante originaire d’Amérique du Nord qui ne craint ni le froid ni le calcaire a été introduite en Europe en 1823. Elle s’est depuis naturalisée un peu partout, surtout dans des situations de demi-ombre. En Ile-de-France, on la rencontre souvent, comme le perce-neige, l’arum d’Italie ou l’iris gigot, sur l’emplacement d’anciens jardins. Le mahonia à feuilles de houx a tendance à se ressemer facilement au point de devenir parfois un peu envahissant.
Il en est arrivé un pied dans mon jardin de Poissy, soit par la crotte d’un oiseau qui aurait mangé des baies de mahonia, soit par le compost de déchets verts aimablement mis à la disposition de ses habitants par la ville de Poissy. Peut-être fleurira-t-il l’an prochain ?
Ce bel oiseau a été observé dans un jardin privé à Chaumontel (Val d’Oise). Il doit son appellation sans doute à son chant sonore et répété « houp houp houp », et l’oiseau à son tour aura donné son nom à cet extravagant ornement de tête : la huppe.
Atlas de nidification pour la huppe fasciée (2010 à 2019) – Faune Ile-de-France
L’atlas publié dans le site Faune Ile-de-France montre que la huppe fasciée est une nicheuse très rare, cantonnée pour l’essentiel à la marge sud de la région. Les incursions de cette espèce dans le nord de l’Ile-de-France restent très occasionnelles.
L’oiseau niche dans une cavité : un trou dans un vieux mur, un ancien nid de pic vert ou le tronc creux d’une trogne.
Son long bec recourbé lui permet de fouiller le sol meuble à la recherche de larves de hannetons ou de tipules, de grillons, de courtilières, de vers de terre… Elle capture aussi des insectes au sol, notamment des chenilles processionnaires du pin.
La huppe fasciée est migratrice et passe ses quartiers d’hiver entre le sud du Sahara et l’équateur.
Curieusement le réchauffement climatique ne semble pas permettre à cet oiseau méridional de conquérir nos campagnes du Val d’Oise. Résumons : il lui faut de la chaleur certes, mais aussi des vieux murs ou des arbres creux, des sols meubles, des pâtures, un paysage de bocage, avec beaucoup de gros insectes. Cherchez l’erreur…
Nous étions partis en reconnaissance à la frontière de Jouy-le-Moutier et Vauréal quand j’ai à nouveau repéré le tarier pâtre perché sur un grillage. Seulement cette fois-ci, il y avait deux oiseaux. Peut-être l’occasion de faire une jolie photo d’un couple sur son territoire ?
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir sur l’image que la compagne du tarier n’était autre que la femelle d’un bruant zizi ! Mais, pas d’inquiétude, la fidélité des tariers n’est pas une légende. Mme tarier veillait au grain à quelques mètres de là .
Notre informateur avait donc vu juste. Le bruant zizi habite bien dans la lisière agricole entre Vauréal et Jouy-le-Moutier.
Mais pas seulement !
En continuant notre chemin plus au sud de Jouy-le-Moutier, près de la limite de Maurecourt, mon objectif a été attiré par les couleurs chatoyantes d’un bruant zizi mâle.
Un deuxième couple a donc élu résidence sur la commune. C’est une bonne nouvelle car le bruant zizi, alias Emberiza cirlus, est un oiseau assez rare en àŽle-de-France. Il est typique des milieux agricoles plantés d’arbres et de grandes haies, qui ont tendance à disparaître. Ce passereau est sédentaire dans la région mais s’observe plus fréquemment en avril et mai, pendant la période de reproduction. Il établit généralement son nid dans le bas d’un buisson.
Son bec relativement massif renseigne sur son régime alimentaire principal : des graines de céréales et de graminées sauvages.
Les champs céréaliers bordés de chemins plantés d’arbres et d’arbustes lui sont donc favorables. Comble de la coà¯ncidence, l’objet de notre visite était justement d’étudier les possibilités de renforcer ou de rétablir des haies sur les secteurs concernés par la trame verte et bleue de notre SCOT.
Peut-être qu’à la saison prochaine nous aurons la chance d’observer des bruants plus nombreux, et surtout de les entendre. Il parait que le nom du bruant zizi lui vient de son chant : une trille monotone et métallique, « zizizizizi ».
Je décroche une de ces choses boursouflées. Elle est creuse et très légère. Il s’agit d’une galle due à des pucerons de l’espèce Eriosoma lanuginosum. Ceux-ci ont vécu en colonie à l’intérieur de ces excroissances qui se sont développées au printemps dernier sur les feuilles. Ils les ont déserté à la fin de l’été pour aller s’installer sur les racines de leurs hôtes secondaires que sont les aubépines, les cognassiers et les poiriers. Les galles desséchées restent fixées sur l’arbre jusqu’au début du printemps suivant.
Cette espèce, répertoriée comme un ravageur peu préoccupant du poirier, est assez rare en Ile-de-France.
Retrouvez dans ces articles d’autres ravageurs de l’orme :
Le verdier est un oiseau jaune, olivâtre et gris, de la taille d’un moineau. Le trait jaune bien visible sur le bord de l’aile est un critère facile pour le reconnaître.
Son croupion, c’est-à -dire le bas du dos, visible ci-dessus entre les ailes, est franchement jaune (cliquez sur l’image pour l’agrandir). Et sa queue est nettement échancrée.
Cette espèce est sensible à plusieurs maladies qui peuvent se transmettre entre oiseaux par la salive. Aussi, il faut veiller à nettoyer régulièrement les mangeoires et les abreuvoirs, lieux de contaminations potentielles, surtout s’ils sont très fréquentés.
Il ne faut pas confondre le verdier avec le serin cini dont le dos est jaune aussi, mais le serin n’a pas la barre jaune sur l’aile et on notera que son bec est plus court :
Ce n’est pas pour rien qu’on la dit variable. Cette buse est vraiment très blanche. Depuis plusieurs années, je vois une buse, ou parfois deux, dans le secteur du bois de Neuville quand j’arrive le matin pour prendre mon travail. Celle-ci, pour une fois, m’a fait la grâce de ne pas décoller quand j’ai ouvert la vitre de ma voiture pour la photographier.
Ce rapace diurne consomme beaucoup de petits rongeurs dans les prés et les champs et est très utile pour en limiter les pullulations. Il niche dans les arbres, souvent en hauteur. Il faudrait à l’espèce plus de bosquets et de haies avec de grands arbres pour mieux s’établir dans notre territoire.
La presse mentionne souvent le « déclin de la biodiversité ». Mais à quoi cela fait-il référence ? Que signifie le fait de « perdre de la biodiversité » ? Voici quelques outils pour bien comprendre les chiffres de la biodiversité.
La perte de biodiversité rassemble les trois phénomènes suivants :
l’extinction d’espèces, totalement ou localement,
le régression des effectifs au sein d’une espèce, ou l’homogénéisation de son patrimoine génétique,
la réduction des milieux par artificialisation, destruction, désertification ou pollution.
Quels indicateurs ?
Il paraît donc difficile de considérer un chiffre unique qui décrive l’ensemble de ces trois éléments. En revanche, des études présentent des faits concernant des espèces ou des groupes d’espèces bien précis. Nous en avons déjà présenté quelques-unes dans ce blog, concernant les oiseaux et les papillons notamment.
Pour la Région àŽle-de-France, l’Agence Régionale de la Biodiversité en àŽle-de-France (ARB-idf) propose des synthèses claires, complètes et régulièrement mises à jour sur les différents milieux et espèces du territoire.
Elles permettent d’appréhender certaines tendances concernant la nature en ville :
Les populations de papillons et d’oiseaux dans les villes ont fortement diminué ces dernières années. On parle ici de perte de biodiversité à cause de la régression des effectifs.
En revanche, la flore urbaine a, elle, une croissance importante. Ces dernières années le nombre d’espèces de plantes des trottoirs a grimpé de plus de 90%.
On suppose que cela est dà», au moins en partie, à l’arrêt de l’utilisation des désherbants dans de nombreuses communes d’àŽle-de-France (dont celles de Cergy-Pontoise !).
La perte de biodiversité est donc une notion toute relative et il convient de ne pas faire d’amalgames hasardeux. L’ARB-idf présente ses résultats sous différentes approches pour démêler tous les chiffres de la biodiversité :
On l’a vu pour les plantes urbaines, des actions concrètes de gestion permettent de protéger la nature, en ville et ailleurs. Mais la première des choses à développer est, selon nous, la connaissance. Partagée, elle permet une prise de conscience collective. C’est aussi une étape indispensable à toute analyse dans les processus de décision en matière d’aménagement et de gestion.
En tant que chargés de mission biodiversité, notre rôle est de connaître et faire connaître la biodiversité du territoire. Nous participons aux différents protocoles ayant permis à l’ARB-idf de réaliser ces rapports, mais il est difficile, scientifiquement parlant, de produire le même genre de résultats à l’échelle de l’agglomération. Le nombre de données est trop faible et les biais trop grands pour fournir des chiffres réellement pertinents.
En revanche, une méthode envisageable pour développer la connaissance du territoire est la mise en place d’un Atlas participatif de biodiversité. La Ville de Vauréal a démarré le sien récemment. Peut-être est-ce la première pierre à l’édifice d’un Atlas communautaire de Cergy-Pontoise ?