C’est bientôt la saison des amours pour les batraciens ! Les grenouilles rousses s’accouplent souvent dès la fin février dans les mares forestières, suivies de près par les salamandres et les crapauds. En mai et juin viendra le tour des tritons et des grenouilles vertes.
La Ferme d’Ecancourt, à Jouy-le-Moutier, propose une animation pour les familles à la découverte des batraciens le mercredi 8 mars 2017. Je vous invite à prendre connaissance du programme d’animations que la Ferme a concocté pour les mois de mars et d’avril 2017. Vous trouverez aussi dans ce document les modalités d’inscription (cliquez sur l’image pour agrandir) :
Retrouvez nos articles sur la reproduction des grenouilles :
Datura stramonium est une plante annuelle, probablement originaire du Mexique et depuis longtemps naturalisée en France. Cette plante pionnière se plaît dans les décombres, les remblais, les terres remuées. Elle est parfois adventice dans les jardins. Comme beaucoup d’espèces de la famille des Solanaceae, ses feuilles, fleurs et graines sont riches en alcaloà¯des toxiques.
Sa consommation provoque des intoxications graves. En 2007, un jardinier alsacien débutant a fait en des beignets de ses fleurs, croyant avoir fait pousser dans son jardin des pieds de courgettes !
Un autre, en Anjou en 2008, a cuisiné ses feuilles, persuadé qu’il s’agissait d’épinards. A ces cas anecdotiques de confusions navrantes, heureusement non mortelles, s’est ajouté la présence accidentelle de la plante, signalée en 2010, dans une boîte de conserve de haricots verts, qui s’est traduite par le retrait de tout un lot de boîtes. (1)
Le risque essentiel que fait courir cette plante pour la santé publique est la contamination potentielle de la farine de sarrasin (appelé aussi blé noir) dont on fait les délicieuses galettes bretonnes. Les graines de datura ont la même taille que celles du sarrasin et, de ce fait, le tri mécanique en est difficile. Les producteurs de sarrasin, conscients de ce risque, éliminent soigneusement cette plante si elle apparaît dans leurs cultures. Des contrôles sévères sont pratiqués sur les récoltes pour garantir l’absence de datura. (2)
Dans le foin, les feuilles sèches et les graines de datura peuvent entraîner des intoxications pour les chevaux. (3) Mais ces cas sont rares, car le datura ne pousse pas dans les prairies.
Le Vulcain, comme la Belle-Dame, est un grand migrateur. Chaque année les vulcains, par millions, partent du Maroc et remontent jusqu’en Europe du Nord par la vallée du Rhône ou en longeant les côtes atlantiques. Ils arriveront en Ile-de-France en avril au plus tôt. Ensuite, ils vont s’accoupler et pondre sur les touffes d’ortie que consommeront leurs chenilles.
Alors celui-ci ? C’est un hivernant. Au lieu de descendre en septembre avec tous ses congénères en Afrique du Nord, il a préféré passer l’hiver caché dans un tas de feuilles mortes, une cabane de jardin ou une cavité. Et un beau jour de février, parce qu’il ne gelait plus et que le soleil s’est montré, il a cru que c’était le printemps.
J’en ai vu trois en deux jours : à Pontoise, à Cergy et à Saint-Ouen l’Aumône. Et on m’en a signalé un à la ferme d’Ecancourt à Jouy-le-Moutier.
Chez les papillons, à la différence des oiseaux, ce sont des individus de générations différentes qui font le voyage aller et le voyage de retour. Et, mystère de la nature, ils empruntent les mêmes voies de migration.
Parce que c’est l’hiver, et qu’un peu de couleur nous fera patienter en attendant le printemps, je vous offre ces quelques champignons qui brillaient au soleil de février.
La pézize écarlate est un champignon ascomycète de la famille des Sarcosyphaceae qui comprend 13 genres et 120 espèces dans le monde. Elle fructifie au sol sur le bois pourri et c’est l’un des rares champignons que l’on peut observer en plein hiver. J’ai trouvé ce petit groupe poussant dans la mousse au bord du superbe chemin qui longe le ru de Vaux, un des plus petits affluents de l’Oise.
Sous cette branche charpentière d’un chêne rouge d’Amérique, les chenilles processionnaires ont construit en été un solide nid de soie en forme de poche appliquée sur l’écorce. Elles se sont nymphosées à l’intérieur, les papillons ont émergé en aoà»t et les femelles ont pondu sur les rameaux. Leurs œufs n’écloront qu’au printemps au moment du débourrement de l’arbre, et les chenilles se nourriront des feuilles.
Ces nids qui contiennent encore les chrysalides vides peuvent rester fixés plusieurs années. Comme ils contiennent beaucoup de poils urticants des chenilles, il ne faut surtout pas les manipuler sans équipement de protection. Cette persistance du pouvoir urticant fait que ces chenilles restent dangereuses après leur mort parfois durant plusieurs années, c’est pourquoi les élagueurs peuvent être exposés en toute saison.
Dans les secteurs fréquentés par du public, en cas de fortes infestations, il peut être utile de traiter au printemps les très jeunes chenilles avant leur stade urticant. Il faut pour cela surveiller la végétation des chênes, car il convient d’intervenir dès que les jeunes feuilles sont suffisamment déployées pour recueillir le produit de traitement que les chenilles vont consommer. Le produit à utiliser est une toxine du bacille de Thuringe, c’est un produit de biocontrôle autorisé en espaces verts.
Les pièges d’interception sur le tronc, utilisés pour les chenilles processionnaires du pin, sont inopérants pour la processionnaire du chêne car cette espèce ne descend pas au sol.
En ce qui concerne la lutte par confusion sexuelle ou par capture des papillons mâles, l’INRA, associé à l’ONF, a commencé en 2016 des tests de molécules de phéromones (1). Il faudra attendre encore quelques années avant de disposer de ces produits.
Comme pour les chenilles processionnaires du pin, l’installation de nichoirs à mésanges peut aider à réguler les populations de ce ravageur.
La chenille processionnaire du chêne se nourrit des feuilles des chênes de différentes espèces. Parfois, elle s’en prend aussi aux charmes et aux bouleaux.
La mare construite par les élèves du lycée jean Perrin à Saint-Ouen l’Aumône dans les espaces verts de leur établissement intéresse beaucoup d’oiseaux : chardonnerets, pinsons, verdiers, étourneaux, bergeronnettes des ruisseaux, pigeons ramiers, merles, grives draines et musiciennes se font régulièrement tirer le portrait par le piège photo installé sur la plage. Un héron est même passé voir l’état du garde-manger. Sagement, le lycée, qui veut étudier en classe la petite faune aquatique, n’a pas introduit de poissons. Le héron en a été pour ses frais.
Le lycée m’a envoyé ces quelques images des habitués de la plage.
Il reste encore des places pour ces formations organisées par les CAUE d’Ile-de-France :
mardi 21 février 2017 – Nature en ville : de quoi parle-t-on ? – CAUE 92 Nanterre (92) mardi 21 mars 2017 – Aménager et gérer durablement les espaces verts – Communauté d’agglomération de Cergy Pontoise, Le Verger à Cergy (95) jeudi 20 avril 2017 – Positionner l’agriculture comme une composante du projet urbain – Rendez-vous : gare de Massy-Palaiseau (91) mardi 16 mai 2017 – Développer l’installation de jardins partagés – CAUE 93 Pantin (93) jeudi 15 juin 2017 – Gérer de façon alternative les eaux pluviales – Mairie d’Asnières-sur-Seine (92) mardi 19 septembre 2017 – Maintenir et développer la place de l’arbre en ville – C.A de Paris Vallée de la Marne Torcy (77) mardi 3 octobre 2017 – Protéger et gérer le patrimoine arboré – C.A de Paris Vallée de la Marne Torcy (77)
Nous vous recommandons la session du 21 mars 2017 qui se déroulera à Cergy en nos locaux. La journée comprend une visite commentée du parc François-Mitterrand.
Galega officinalis, ou sainfoin d’Espagne, est une Fabaceae de grande taille d’origine méditerranéenne. Elle ressemble au sainfoin mais n’en a pas les vertus fourragères, cette plante peut même être toxique pour le bétail lorsqu’elle est en fleurs ou en fruits. Ses fleurs sont mauves ou bleutées, ce qui la distingue aisément du sainfoin dont les fleurs sont franchement roses.
Depuis le 18ème siècle au moins, elle est utilisée pour le décor des jardins. En espaces verts, elle est plutôt passée de mode, mais cette espèce s’est naturalisée un peu partout et est devenue une plante invasive, classée au niveau 3 sur une échelle de 5 par le Conservatoire botanique national du Bassin parisien (1).
On trouve le sainfoin d’Espagne dans les friches urbaines, les dépendances routières, les ballastières, les talus. J’ai repéré à Cergy-Pontoise cette plante vivace sur des talus aux sols remaniés : sur l’ancien site du parc Mirapolis à Osny, ainsi qu’au bord du bassin Blanche de Castille à Saint-Ouen l’Aumône. Elle forme des populations denses et étendues dans les friches alluviales du parc du peuple de l’herbe à Carrières-sous-Poissy.
Le sainfoin d’Espagne était autrefois cultivé en Ilalie comme engrais vert. Il a été un moment envisagé d’utiliser ses tiges très fibreuses pour la fabrication de pâte à papier. (2)
Très visité par les abeilles, le sainfoin a largement contribué à la réputation du miel du Gâtinais. Cette plante vivace fourragère dont le nom scientifique signifie « brouté par les ânes » est une légumineuse. Ses racines, grâce à une symbiose avec des bactéries, captent l’azote de l’air et enrichissent le sol en azote.
La culture du sainfoin est intéressante car elle permet de valoriser des sols calcaires secs et elle produit un excellent fourrage riche en protéines. La plante a de nombreux atouts environnementaux. Sa floraison est très favorable aux insectes pollinisateurs et pas uniquement à l’abeille domestique car au moins 50 espèces d’abeilles sauvages la fréquentent (1) ! Sa consommation par les ruminants limite leurs émissions de méthane et d’azote, améliore la qualité du lait, ne présente pas de risque de météorisation, et constitue un traitement naturel efficace contre les parasites intestinaux (2), permettant ainsi de réduire le recours aux médicaments. Franchement, quel foin plus sain que le sainfoin ?
Le sainfoin avait pourtant quasiment disparu de nos campagnes, détrôné par d’autres aliments pour animaux d’élevage, comme les tourteaux de soja. Ce sont les qualités antiparasitaires de cette plante qui vont relancer sa culture : des granulés déshydratés de sainfoin commencent à être commercialisés et rencontrent beaucoup de succès chez les éleveurs de chevaux, de bovins, de brebis, de chèvres et même de lapins. Les 50 adhérents de la coopérative Sainfolia établie en Champagne, Bourgogne et Périgord ont produit, en 2016, 4000 tonnes de sainfoin déshydraté, écoulées auprès de 450 éleveurs.
En espaces verts, le sainfoin entre parfois dans la composition des mélanges pour les prairies fleuries. C’est une très belle plante, haute, vigoureuse, florifère. En fauchage tardif, elle se ressème naturellement. Parfois, en quelques années, elle devient même dominante comme le montre cette photo prise au parc des Lilas à Vitry-sur-Seine.