Le rendez-vous annuel pour le comptage des oiseaux des jardins, c’est bientôt ! Cette année, le week-end de comptage a été fixé aux 27 et 28 janvier 2018.
Cette opération organisée dans la cadre de l’Observatoire des oiseaux des jardins par le Muséum national d’Histoire naturelle et la Ligue pour la Protection des Oiseaux permet depuis 2013 de faire avancer la connaissance sur les oiseaux des jardins et leurs populations.
Tout le monde est invité à compter les oiseaux de jardins ! Il suffit pour cela de choisir un jardin, d’identifier les oiseaux vus dans le jardin à l’aide des posters en ligne, de les compter pendant une heure et de saisir les observations sur le site dédié Oiseaux des jardins.
La carline vulgaire affectionne les pelouses calcicoles, on peut aussi la rencontrer sur des friches et d’anciens terrains cultivés. Ses fleurs restent ouvertes sur la plante sèche, ce qui permet de détecter facilement sa présence même en hiver. Cet aspect hivernal a valu à la plante son appellation de chardon doré. La voici en pleine floraison, fin juillet, dans les coteaux crayeux de La Roche-Guyon :
Sans être rare, elle est peu commune en Ile-de-France et semble en régression. C’est une plante-hôte pour la Belle-dame et la très jolie mouche Urophora solsticialis.
Pour faire un peu de tri dans les différents genres de chardons, je recommande la lecture de cet article illustré qui donne quelques clés pour la détermination et montre la grande diversité botanique des plantes que l’on nomme chardons : http://bota-phytoso-flo.blogspot.fr/2013/06/les-chardons.html
Comme chaque année, nous avons participé au Suivi Temporel des Oiseaux Communs (STOC) en avril et mai, afin d’avoir un aperçu de la faune nicheuse sur le territoire de Cergy-Pontoise. Retrouvez dans notre rapport STOC 2017 tous les détails de ces comptages. L’un des faits marquants est la confirmation de l’installation sur le territoire de la perruche à collier, repérée nicheuse pour la première fois à Cergy-Pontoise au printemps 2015.
Les bernaches du Canada sont toujours très nombreuses au parc du château de Grouchy à Osny, un peu plus discrètes à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise en raison des opérations de régulation des effectifs effectués chaque année. Au parc du château de Grouchy, d’autres oiseaux exotiques échappés d’élevage sont présents de façon plus ou moins occasionnelle : la bernache nonette, habituée des lieux, et cette année un canard siffleur du Chili.
A l’ile de loisirs de Cergy-Pontoise, nous avons eu jusqu’à deux cygnes noirs pendant quelques semaines. Ces oiseaux exotiques peu farouches fréquentent également d’autres plans d’eau de la région.
Un pélican frisé, sans doute échappé d’un zoo, a stationné quelques temps à l’étang du Corra tout près de Cergy-Pontoise. Le même individu, facilement reconnaissable à la découpe des plumes de son aile droite, a été vu dans le centre de la France puis au nord-ouest de l’Espagne.
Un canard mandarin, dont nous avions observé la reproduction à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise en 2015, a été signalé en janvier 2017 au bord de l’Oise à Saint-Ouen l’Aumône et à Pontoise.
Les bassins l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise accueillent des oiseaux hivernants comme les grèbes huppés, les grands cormorans, les canards chipeaux et quelques sarcelles d’hiver. En passage migratoire, une échasse blanche a été vue dans la zone de baignade.
L’installation, à visée pédagogique, d’un piège photographique au bord de la mare de l’espace de nature créé par les élèves du lycée Jean Perrin à Saint-Ouen l’Aumône a permis quelques belles observations, comme ce pic vert à la sortie de son bain.
Un jeune héron cendré souvent vu au parc François-Mitterrand à Cergy a défrayé la chronique. D’un naturel joueur, il avait pour habitude de saisir des objets divers au fond de l’eau tels que des branches mais aussi des détritus. Ce comportement lui fut malheureusement fatal : il s’est coincé le bec dans un « chouchou » (accessoire de coiffure). Un agent de la SNCF a retrouvé son cadavre sur un chantier ferroviaire à Cergy-Pontoise.
Ce bouton gris fixé sur une feuille de Phlomis fruticosa m’a beaucoup intrigué. Les mycologues alertés ont fait et refait des préparations au microscope : ils sont formels, ce n’est pas un champignon. Les entomologistes interrogés n’y voient pas l’œuvre d’un insecte, mais une graine. J’ai alors interrogé deux des plus éminents botanistes du moment au Muséum national d’Histoire naturelle, et la chose ne leur dit rien du tout. Je l’ai mise en culture, hélas elle n’a jamais voulu germer…
Peut-être une graine extra-terrestre, avec son petit parachute blanc tout déchiré ?
8h 30 à La Défense, les employés de bureaux commencent à grossir leurs rangs sur l’esplanade de La Défense. Moi, je n’ai d’yeux que pour ce beau Phlomis fruticosa au pied de la tour Sequoia, où siège une partie de l’administration centrale du ministère de la Transition écologique et solidaire.
Trompé par les températures anormalement douces de ce début janvier 2018, ce bleuet des montagnes est en fleurs dans mon jardin !
Solide plante vivace pour nos jardins
La plante est aussi connue sous le nom de centaurée des montagnes. C’est une vivace vigoureuse, d’une très bonne rusticité, pouvant former de belles touffes dans une prairie, au soleil comme à mi-ombre. Elle se reproduit par le semis de ses akènes à aigrettes, mais surtout par ses robustes stolons souterrains qui lui confèrent parfois un caractère quelque peu envahissant. Pour cette raison, c’est une plante invasive redoutée en Amérique du Nord.
Généreuse pour les bourdons !
Ses grandes fleurs fournissent aux insectes un nectar abondant et du pollen très calorique. La prédominance des bourdons parmi ses visiteurs s’explique par la longueur du tube de ses corolles, bien adaptée à la longueur de leur langue. Les abeilles domestiques peuvent s’y abreuver aussi, mais il leur faut tirer la langue !
Ne pas la confondre avec le bleuet des champs
En Ile-de-France, on ne rencontre qu’une seule espèce indigène du genre Cyanus, c’est le bleuet des champs, Cyanus segetum, qui est une annuelle messicole. En Val d’Oise, il ne subsiste plus qu’en quelques stations à l’extrême ouest du Vexin.
Les Simaroubaceae, ça existe ? C’est la famille de l’ailante qui compte de nombreux genres tropicaux. L’ailante fait exception, car il est très rustique, résistant jusqu’à -30°.
Ses ancêtres étaient autrefois bien présents en Europe. Chassés par les glaciations, ils se sont réfugiés en Chine. Puis, l’ailante est revenu chez nous, rapporté par le père jésuite Pierre Nicolas Le Chéron d’Incarville au 18ème siècle. Sa rapidité de croissance, sa faculté à émettre des drageons, et son très faible niveau d’exigence quant aux sols l’ont fait apprécier pour des alignements, des haies brise-vent, des plantations pour la fixation de dunes et de talus, un peu partout en Europe. Essence de lumière et de sols maigres, il est aujourd’hui le roi dans les friches urbaines.
Faut-il voir en lui une peste abominable ou s’émerveiller de ses capacités extraordinaires ?
Un papillon chinois à Paris
Il semble que très peu d’insectes s’attaquent à cet arbre, hormis un papillon de nuit géant, le bombyx de l’ailante (Samia cynthia), qui a été introduit de Chine dans les années 1860 dans le but de produire de la soie. L’expérience ne fut pas concluante, mais quelques papillons de cette espèce vivent encore dans Paris. En hiver, on peut, paraît-il, repérer ses longs cocons qui pendent aux branches dénudées des vieux ailantes de quelques squares parisiens.
Au bord du bassin qui recueille les eaux de toiture de ma maison, j’ai trouvé cette mouchette élancée, immobile sur une tige fasciée de lysimaque. Avec son museau pointu, elle a un look de Sciomyzidae, ces diptères des milieux humides dont les larves consomment des escargots.
Perchée sur un fruit de lysimaque, elle me montre la ligne de cinq gros points noirs qui orne son aile, ce qui permet de la déterminer. Hydromya dorsalis est spécialisée dans les mollusques aquatiques. J’aurais préféré qu’elle s’occupât des escargots du potager…
Il existerait en France 67 espèces de Sciomyzidae, en voici quelques-unes :
Limnia unguicornis est spécialisée dans les mollusques terrestres. Remarquez chez cette espèce les yeux à rayures et les antennes ornées d’un cil blanc.