Cette belle feuille hastée, c’est-à -dire en forme de fer de lance, est celle du gouet tacheté ou Arum maculatum. Les feuilles sont tachées de noir, d’où le nom de l’espèce, mais pas toujours. On trouve aussi facilement des pieds de cette plante aux feuilles sans taches. Au début du printemps, on ne voit qu’elle dans les bois.
A la fin du mois d’avril, la plante montrera ses curieuses fleurs en cornet, qui intègre un dispositif particulièrement ingénieux pour assurer la pollinisation par des moucherons. J’ai décrit cette floraison singulière dans un article intitulé Piégés deux soirs de suite !.
Il est facile de distinguer les deux espèces d’arum en observant les fleurs. La structure en colonne qui se dresse au cœur de la spathe, et que l’on nomme spadice, est jaune chez Arum italicum et brun violet chez Arum maculatum.
Arum italicum est une espèce méditerranéenne. Ses formes bien veinées sont depuis longtemps cultivées comme plantes ornementales dans les jardins. L’espèce s’est largement naturalisée en Ile-de-France, essentiellement dans les forêts alluviales où les sols riches et humides lui conviennent bien. La première mention en Ile-de-France, à Port-Villez, à l’extrème ouest des Yvelines, date de 1861.
Ces punaises qui piquent les choux et les navets sont une plaie ! En cas d’attaques importantes, elles font baisser les rendements et peuvent même détruire des cultures. Elles appartiennent au genre Eurydema qui compte en France 8 espèces. Trois seulement sont communes dans les jardins. Voici comment les différencier.
Cette espèce est commune partout, elle pullule parfois dans les cultures. Le noir domine largement et l’ornementation est assez simple. L’autre couleur est le blanc, le jaune ou le rouge. La grande tache centrale derrière la tête et les trois taches alignées sur l’arrière, qui se détachent sur le fond noir sont caractéristiques.
Elle est souvent tricolore, en noir, rouge et blanc, ou noir, jaune et blanc, mais peut être aussi bicolore comme ci-dessus. Pour la reconnaître, il faut observer le bord externe de la face dorsale, à hauteur des pattes postérieures et repérer de chaque côté sur l’exocorie la tache grise allongée, prolongée vers l’avant par une petite tache noire. L’espèce est plus fréquente au sud de la France qu’au nord, mais elle est largement présente en Ile-de-France.
C’est la plus grande espèce des trois. Elle ressemble à Eurydema ornata mais n’a pas la tache grise allongée sur le côté. Elle est plus méridionale que les deux autres espèces : le Val d’Oise semble être sa limite Nord.
Pour les différents stades larvaires, c’est un peu compliqué de reconnaître les espèces. Les larves d’Eurydema sont généralement rouge et noir ou jaune et noir.
De gauche à droite et de haut en bas, je vous présente : Nanophyes marmoratus (petit charançon de la salicaire), Calophasia lunula (la Linariette), Urophora stylata (mouche des chardons), Tyria jacobeae (la Goutte de sang).
Qu’ont-ils en commun ?
Ces insectes ont fait l’objet de programmes de biocontrôle par acclimatation en Amérique du Nord pour réguler les populations de plantes invasives d’origine européenne, respectivement la salicaire, la linaire commune, le chardon des champs et le séneçon jacobée.
Au Canada, les pantes exotiques envahissantes proviennent à 80 % d’Europe, de Méditerranée et de l’ouest de la Russie. La deuxième origine géographique, pour 15 %, est la Chine et le Japon. On dénombre 486 plantes exotiques envahissantes au Canada, selon l’Agence canadienne d’inspection des aliments.
Retrouvez les aventures de ces quatre insectes dans nos articles :
Cette belle plante bulbeuse pousse en tapis généreux dans les fonds de vallons des chênaies-frênaies fraîches, souvent au bord des ruisseaux. C’est une espèce assez rare en Ile-de-France. En fait, elle est surtout très localisée, abondante en certains endroits et totalement absente partout ailleurs.
A la sortie de l’hiver, les gourmets la recherchent pour la cuisiner quand ses jeunes feuilles sont encore très tendres, avant qu’elle montre ses belles fleurs blanches. Son goà»t d’ail très fin fait merveille dans les sauces à la crème, les omelettes, pour assaisonner une salade, une pizza, ou confectionner un pesto. Il est préférable d’utiliser crues ses feuilles riches en vitamine C, car leur goà»t est plus subtil sans cuisson.
Où trouver cette plante ?
Je vous entend déjà : vous voulez que je vous donne mon coin à ail des ours ! D’abord, c’est dans une propriété privée, alors on n’a pas le droit d’en cueillir.
Mais Nature en ville à Cergy-Pontoise vous dit tout, grâce aux données en ligne du Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien !
Voici la liste des communes du Val d’Oise où cette plante a déjà été vue : Bessancourt, Béthemont-la-forêt, Chaussy, Ecouen, Luzarches, Le Mesnil-Aubry, Montlignon, Montmorency, Montsoult, Le Plessis-Luzarches, Saint-Leu-la-Forêt, Saint-Martin-du-Tertre, Saint-Prix et Taverny.
Même la carte au trésor est en ligne (cliquez sur le département qui vous intéresse) :
Carte de répartition de l’ail des ours dans le Bassin parisien (CBNBP)
Ma cueillette du jour a fini en omelette avec les œufs frais de mes poules. Le sublime réside parfois dans la simplicité.
La Ferme d’Ecancourt propose pour des groupes de jeunes en voie de rupture scolaire ou en situation de décrochage scolaire une action intitulée De la Terre à l’assiette. L’objectif est de leur permettre de :
retrouver le goà»t d’apprendre en s’impliquant dans un travail collectif
mieux respecter l’environnement naturel et son corps à travers une meilleure alimentation
cultiver une partie de jardin de manière écologique et cuisiner ses productions
vivre des moments dans un lieu privilégié et déconnecté de son quotidien
rencontrer des personnes d’univers variés
L’action s’appuie sur les moyens d’animations et matériels de la ferme : potager écologique, atelier de cuisine, hébergement.
Pour tous renseignements : fermeecancourt.contact@gmail.com
Malgré ses 3 ou 4 mm, cette araignée, par son élégance et ses chauds coloris, a attiré mon regard. Elle m’a rappelé les araignées-crabes que je débusque souvent cachées sous les fleurs. En fait, c’en bien une, et même une Thomisidae. L’habitat de cette espèce serait plutôt les hautes herbes des prairies humides, où elle chasse à l’affà»t, paraît-il. Mais si celle-ci préfère le marronnier, elle a le droit.
Voyons de près cette beauté.
Ces dessins et ces détails ne sont-ils pas dignes d’un styliste inspiré ?
Je vous présente Xysticus ulmi, l’une des 23 espèces de Xysticus présentées dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel. Pas de miracle, c’est l’une des plus communes, visible partout en France. Ici c’est une femelle, le mâle est plus grêle et a les pattes antérieures plus foncées.
Retrouvez d’autres articles sur les araignées crabes :
Quelle est donc cette brillante floraison vue au parc du château de Menucourt ? C’est celle du tussilage qui a la particularité d’émettre des tiges florales et de produire des fruits avant de développer ses feuilles.
Comme beaucoup d’Asteraceae, les capitules sont composés de deux types de fleurs : celles du centre, en tube, sont dotées de pistil et étamines, celles du pourtour sont de fines ligules qui n’ont d’autre fonction que l’améliorer la visibilité de la fleur pour les insectes pollinisateurs et de faciliter leur atterrissage. Diverses espèces d’abeilles et de petits coléoptères apprécient cette ressource précoce en pollen. Aux fleurs vont bientôt succéder des fruits surmontés d’une aigrette soyeuse que le vent dispersera.
Le tussilage est une vivace pionnière, typique des sols remués et instables, il colonise souvent les talus argileux ou marneux.
Le limbe des feuilles, de forme arrondie, évoque l’empreinte du sabot d’un âne, d’où le nom vernaculaire de la plante « pas d’âne ».
Les chenilles de plusieurs espèces de papillons consomment le tussilage. Tyria jacobaeae, la « goutte de sang » que je vous ai montré sur le séneçon jacobée pourrait aussi occasionnellement se nourrir du tussilage.
L’ambroisie à feuille d’armoise, Ambrosia artemisiifolia, plante d’origine américaine au pollen très allergisant, pose un grave problème de santé publique dans les régions où elle prolifère, en France particulièrement en vallée du Rhône et plus généralement au sud de la Loire. Elle apprécie les stations chaudes au bord des rivières, les friches maigres, les ballastières.
Depuis quelques années déjà , elle est naturalisée ponctuellement en Ile-de-France et n’y pose pas encore de réel problème, mais il faut être vigilant !
Attention aux graines pour les oiseaux !
Sa présence accidentelle dans des sacs de graines pour oiseaux est l’une des causes de dissémination de l’espèce. La fiche ci-dessous (cliquez sur l’image pour télécharger le document), éditée par l’Observatoire des ambroisies, donne de judicieux conseils aux personnes qui nourrissent les oiseaux des jardins : comment reconnaître et éliminer la semence de cette plante dans les graines pour oiseaux, comment repérer avec certitude et éliminer les ambroisies qui auraient éventuellement germé près des postes de nourrissage.
Extrait du feuillet « Les oiseaux peuvent semer l’ambroisie », par l’Observatoire des ambroisies (cliquez sur l’image pour télécharger le document)
Pas de panique, ne passez le jardin au lance-flammes à la première armoise vue ! Il faut apprendre à observer et bien distinguer les plantes, c’est l’objet de ce document de sensibilisation très bien fait.
Un agent de biocontrôle ?
Mais n’existe-t-il pas des moyens de lutte biologique pour juguler la prolifération de cette plante ? Justement, les chercheurs observent depuis quelques années le travail d’une galéruque (Ophraella communa, coléoptère de la famille des Chrysomelidae) arrivée accidentellement d’Amérique du Nord en Italie en 2013. Dans les sites étudiés, les larves gloutonnes défolient les ambroisies avec un taux de 90 à 100%, provoquant une chute très importante de production de pollen et de graines. Ce coléoptère est aussi signalé en Chine, au Japon et en Corée du Sud.
Extrait du feuillet » Reconnaître Ophraella, ravageur de l’ambroisie », par l’Observatoire des ambroisies (cliquez sur l’image pour télécharger le document)
Ces galéruques très actives sur les ambroisies peuvent fréquenter les cultures de tournesol et de topinambour, mais en n’y provoquant que des dégâts négligeables. En revanche elles consomment les lampourdes, adventices des champs de tournesols, et puis d’autres plantes de friches comme l’armoise annuelle, l’inule fétide… Il reste encore quelques études à conduire et des précautions à prendre, mais la voie semble très prometteuse.
Son efficacité sur le genre Ambrosia fait espérer un vrai soulagement pour les populations allergiques exposées, avec une baisse globale de 80% du coà»t des soins associés à cette allergie. La lutte biologique par ce ravageur permettra en outre une économie importante sur les travaux d’arrachage manuel dans les friches alluviales et sur les berges de rivières, seul moyen de lutte efficace actuellement contre cette plante dans ses secteurs de prédilection.
Ce coléoptère est-il déjà en France ?
Apparemment pas, mais cela paraît inéluctable à terme, compte tenu de la proximité de l’Italie du Nord et des capacités de dispersion de cette espèce.
Même le chardonneret s’invite à la mangeoire à barreau. Il faut dire que pour décortiquer les fruits des chardons ou des cardères en haut des tiges, il doit savoir faire preuve d’équilibre !
J’ai observé les oiseaux de mon jardin pendant 2 heures et j’ai transmis mes comptages sur le site Oiseaux des jardins. Voici une partie de mon « tableau de chasse » :
Le haut de la grille de saisie de Oiseaux des jardins
J’ai ajouté plus bas dans la grille de saisie 1 merle, 1 tourterelle turque, 2 mésanges à longue queue, 1 mésange nonette et 1 mésange huppée.
Vous aussi, comptez les oiseaux dans votre jardin avec le site participatif Oiseaux des jardins, c’est simple comme un jeu d’enfant !
Capitales Françaises de la Biodiversité est un concours destiné aux communes et intercommunalités qui agissent en faveur de la biodiversité et souhaitent valoriser leurs actions. Ses organisateurs sont l’Agence française pour la biodiversité, l’agence régionale pour la biodiversité en Ile-de-France et l’association Plante & Cité.
Toutes les collectivités peuvent participer en établissant simplement à l’aide du questionnaire un état des lieux de leurs pratiques. Leur niveau de performance est alors évalué et reconnu le cas échéant par l’attribution de 1 à 5 libellules. Elles peuvent en complément présenter 3 actions exemplaires et concourir au titre de Capitale française de la Biodiversité. Le thème du concours 2018 est « conception et gestion écologique des espaces de nature ».
L’an dernier, la Communauté d’agglomération a concouru et a obtenu la qualification Agglomération-nature 2 libellules. Sà»r que le blog Nature en ville à Cergy-Pontoise a compté dans ce succès !
Comme chaque année les partenaires du concours Capitales Françaises de la Biodiversité organisent avec les acteurs locaux en régions des moments d’information et d’échanges autour des enjeux et actions en faveur de la biodiversité. Ces 17 ateliers gratuits se dérouleront partout en France jusqu’au 24 avril 2018.