Un collègue m’a rapporté ce gros scarabée qu’il a trouvé dans son jardin de Vauréal. Il s’agit d’un beau mâle d’Oryctes nasicornis, surnommé le Rhinocéros. Sa larve vit dans le bois pourri. Elle affectionne aussi, et de plus en plus, les tas de compost dans les jardins, lorsqu’ils sont riches en feuilles mortes et en déchets de bois (non résineux). Il paraît que l’espèce est assez casanière et s’éloigne peu de son lieu de naissance. Le Rhinocéros peut cependant voler et il est attiré la nuit par la lumière des lampadaires ou des terrasses éclairées.
Le stade larvaire dure trois à cinq ans. La larve du Rhinocéros est la plus grosse des larves de coléoptères, elle peut atteindre 8 cm ! L’adulte qui mesure 3 à 4 centimètres, vit quelques mois, se nourrissant peu.
Oryctes nasicornis est une espèce commune, et fréquente en Ile-de-France.
Voici les défis relevés par un petit groupe d’habitants dans le jardin pédagogique de Vauréal.
Ce jardin est le fruit de la collaboration entre la commune de Vauréal et la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise : un lieu d’apprentissage, d’échange et de partage créé en 2018, dans le cadre du PCAET partenarial (Plan Climat Air Energie Territorial) dont une des actions vise à favoriser les pratiques de jardinage respectueuses de la biodiversité.
Le terrain a été mis à disposition par la commune. Le jardin, situé dans un quartier pavillonnaire, se compose de plusieurs espaces préalablement aménagés par les services techniques de la ville : un potager clôturé, une haie de démonstration, une jardinière de plantes aromatiques. Sur une dizaine d’ateliers d’avril à octobre 2018, l’association B.A.BA, mandatée par la CACP, diffuse les bonnes pratiques du jardinage écologique et expérimente sur place avec les habitants.
Le jardin a bel allure et les participants sont ravis. A l’évidence, c’est une belle réussite : un grand merci aux équipes municipales de Vauréal pour leur implication !
Dans le jardin des Taillis voisin, le gazon est conduit depuis ce printemps en prairie à vocation pédagogique. Des animations spécifiques sur la découverte de la faune et de la flore du jardin école et de la prairie auront lieu en juillet et en septembre avec la cellule biodiversité de l’agglomération et l’OPIE…
Et voici un petit aperçu de la prairie et de ses premiers habitants :
Ce petit papillon, très commun, fréquente les milieux ouverts (prairies, jardins, talus, bords de route…). les chenilles se nourrissent de trèfle, de luzerne, de lotier corniculé et de diverses autres plantes de la famille des fabacées.
Ce sont toutes des plantes dont la dissémination des graines est facilitée par les fourmis. Les botanistes sérieux parlent de myrmécochorie. Leurs graines sont accompagnées d’une excroissance charnue, nommée élaà¯osome, très recherchée par les fourmis car elle est riche en protéines, en sucres et surtout en graisses, des nutriments essentiels pour la croissance de leurs larves.
Voici une capsule presque mà»re de chélidoine que j’ai ouverte pour voir les fameuses graines à élaà¯osome. Les élaà¯osomes sont ces masses blanches et luisantes qui sont accrochées aux graines brunes. A maturité les graines, avec leur élaà¯osome, sont expulsées mécaniquement.
Je décide de tenter des fourmis en plaçant ma capsule entrouverte sur une corniche dans un vieux mur en pierres, pas loin d’un de leurs lieux de passage.
Je n’ai pas longtemps à attendre. Une éclaireuse vient voir et tente avec ses mandibules d’écarter les valves de la capsule pour accéder aux graines.
Du renfort arrive bientôt : deux, trois puis quatre fourmis s’activent et extraient les graines une à une, qui prennent rapidement le chemin de la fourmilière ! La capsule aura été dévalisée en quelques minutes à peine.
Les graines de chélidoine seront abandonnées par les fourmis lorsqu’elles auront été débarrassées de leur précieux élaà¯osome. Ce mode de transport permet à la plante de coloniser des espaces inaccessibles par la simple gravité lors de la projection mécanique des graines, comme le haut des murs ou d’étroites fissures murales.
Au bord de l’Oise à Vauréal, les Calopetryx splendens mâles se disputent les nénuphars dont les fleurs en bouton qui sortent de l’eau font de bons perchoirs. Celui-ci avait pris position au sommet d’une branche d’un rejet d’orme. La photo est ratée, mais elle réserve une surprise. Regardez la feuille tout en bas à gauche : elle présente une bien curieuse découpe en zigzag.
J’en ai trouvé d’autres :
Et voilà le coupable, à l’évidence c’est une larve de tenthrède :
Une recherche sur internet sur les mots « tenthrède » et « zigzag » m’a fait découvrir Aproceros leucopoda, une espèce d’origine asiatique, inféodée aux ormes. Elle a été découverte en Pologne en 2003, puis signalée dans différents pays d’Europe de l’Est ; elle est arrivée en Belgique en 2013.
Une nouvelle espèce pour l’Ile-de-France ?
La tenthrède zigzag de l’orme a été observée pour la première fois en France en mai 2017 dans le Nord, près de la frontière belge. Sa présence a été attestée dans l’Oise le 31 mai 2018.
Mon observation est peut-être la première pour cette espèce en Ile-de-France. Voilà un insecte qui semble bien se moquer du réchauffement climatique : il nous arrive par le Nord !
Les suivis de ce ravageur invasif en Allemagne ont montré que l’espèce s’attaque aussi aux cultivars résistants à la graphiose. Apparemment cette tenthrède est capable de défolier complètement les ormes en fin de saison ! Ils n’avaient pas besoin de ça.
La viorne lantane, ou mancienne, (Viburnum lantana) pousse en compagnie du cornouiller sanguin, du troène, du cornouiller mâle et de l’aubépine, en lisière des bois sur sol calcaire. A ses fleurs épanouies en mai succèdent des fruits rouges puis noirs à maturité.
Un bel arbuste pour la haie
Voilà encore un bon arbuste pour une haie champêtre, très rustique et vraiment pas difficile. On peut trouver en pépinières une forme compacte ‘Mohican’ qui ne dépasse pas 2,50 m et une variété dorée ‘Aureum’ au feuillage lumineux.
Des ravageurs ?
Parmi les insectes qui fréquentent cette plante, citons la galéruque de la viorne, dont les défoliations sont cependant bien moins spectaculaires que sur la viorne obier.
Une cécidomyie peut provoquer des galles sur ses feuilles, mais elle est rarement observée.
L’an dernier, la visite des jardins de l’école Du Breuil à Paris avait rencontré un beau succès. Cette année, la traditionnelle rencontre annuelle des PNR du Vexin français et Oise Pays-de-France et de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise s’est déroulée à Vauréal, à l’invitation de cette commune. Le ciel n’était pas complètement de la partie, mais ce fut tout de même une très belle journée, variée et riche d’enseignements, qui a rassemblé une cinquantaine de participants. Voici l’évocation de notre circuit de visite :
Le jardin de Gilles : magique !
Gilles est chauffeur à la ville de Vauréal. Amoureux des plantes, il a créé de toutes pièces avec des matériaux de récupération un incroyable jardin dans la courette d’un bâtiment communal. Il y accueille les enfants de l’école voisine pour des activités pédagogiques d’initiation au jardinage : on y plante et on y sème avec enthousiasme des fleurs de toutes les couleurs et on y installe des décors rigolos…
Un jardin partagé en zone pavillonnaire
Rue de la Javeleuse, la passion du jardinage de plusieurs familles de riverains a débordé sur l’espace public. Les pelouses ont cédé la place à des potagers fleuris, avec les encouragements de la commune.
Le pâturage, oui, ça marche !
Le pâturage urbain est un sujet qui suscite toujours beaucoup de questions. Florian, de la Ferme d’Ecancourt, a répondu avec beaucoup de compétence aux interrogations des visiteurs. Depuis six ans, la Communauté d’agglomération confie avec succès le pâturage de certaines de ses prairies à ce partenaire associatif (voir notre reportage sur la transhumance).
Quand la volonté d’un bailleur social rejoint les envies de ses locataires
Un bon coup de main en nature apporté par les services techniques de la ville, l’intervention d’un service de prévention spécialisé, l’engagement du conseil de quartier, l’accompagnement par une association locale spécialisée dans la conduite de projets de jardinage en milieu social…. voilà les ingrédients de la réussite ! Les acteurs de ce projet inspirant se sont déclarés prêts à rencontrer à nouveau les visiteurs intéressés qui voudraient revenir pour approfondir le sujet. Merci pour leur chaleureux accueil !
Parlons un peu matériel
La ville de Vauréal avait apporté un peu de matériel. Ici une motofaucheuse à barre de coupe qui leur sert à faucher les prairies à l’automne. Ce type de coupe est bien plus favorable à la biodiversité que les tondo-broyeuses qui ne laissent aucune chance à la faune.
L’entreprise La Noé était présente. Elle intervient dans le Val d’Oise et les Yvelines et propose une large gamme de prestations de gestion écologique des espaces verts, notamment le pâturage par des moutons et des chèvres.
Une symphonie de rose et d’argent
Les jardiniers de Vauréal ont été fiers de montrer leur réalisation : un aménagement tout en arbustes et en plantes vivaces et couvre-sols. Ils ont composé leur palette végétale en fonction de leur choix esthétique d’une dominante rose et argent, tout en gardant à l’esprit la commodité d’entretien.
Le tradescantia aux feuilles violettes en a épaté plus d’un.
Justine Vrignaud de la Fredon Ile-de France a expliqué le rôle de cette structure associative dédiée à la santé du végétal, et les services qu’elle peut apporter aux collectivités : audits, expertises, formations… Elle est notamment en charge du recueil des données, de la rédaction et de la diffusion du bulletin de santé du végétal. Ces bulletins sont tous relayés sur le site Jardiner Autrement.
Un jardin naturel, rendez-vous des artistes
Pour terminer la journée, nous avons visité le jardin d’un couple de jardiniers amateurs : Bijan et Zohreh Souzani. Ce jardin alimenté par une source, à l’allure très naturelle, héberge une biodiversité étonnante. Il est le fruit de plusieurs années d’introductions et d’agencements de plantes vivaces, d’arbustes, de fruitiers, de rosiers, dont beaucoup ont été offerts par des amis et des artistes qui exposent régulièrement dans ce jardin. Chaque année, plusieurs centaines de personnes visitent cet endroit au charme unique à l’occasion des Rendez-vous au jardin.
Découvrez dans le document ci-dessous les bonus de la journée :
bonnes adresses, encore plus de photos…
Pour l’an prochain, Solange a déjà commencé à préparer un circuit sur le thème de l’eau et du jardin, sur son territoire du PNR Oise – Pays de France. Le programme, les modalités d’inscription, tout cela sera expliqué le moment venu dans un article de ce blog. A suivre, donc !
Les Parcs naturels régionaux du Vexin français et Oise – Pays de France avec la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise organisent pour la 6ème année consécutive leur journée de rencontre technique sur la gestion écologique des espaces verts et naturels.
Cette année, c’est la ville de Vauréal qui accueillera les participants. Son service Espaces verts nous concocte un programme de visite particulièrement intéressant : des jardins partagés, des massifs de plantes de vivaces originaux et faciles à vivre, un jardin pédagogique pour les enfants, des démonstrations de fauchage et des surprises !
Cette journée s’adresse prioritairement aux jardiniers, cantonniers et élus des collectivités des trois territoires organisateurs. Retenez la date sur vos agendas : le jeudi 28 septembre 2017 de 9h à 15h. La participation est gratuite, bien sà»r ; chacun vient par ses propres moyens et apporte son pique-nique, sa curiosité et sa bonne humeur.
Pour participer, il faut s’inscrire avant le 15 septembre, en précisant pour chaque structure, les nom, prénom, téléphone et adresse de messagerie des participants. Les paysagistes des deux PNR enregistrent les inscriptions des participants chacune pour leurs communes : Solange DUCHARDT (s.duchardt@parc-oise-paysdefrance.fr) et Magali LAFFOND (m.laffond@pnr-vexin-francais.fr). Pour Cergy-Pontoise, les inscriptions se font à l’adresse : biodiversite@cergypontoise.fr
En 2017, le pâturage mixte initié à Vauréal sur la parcelle des Sablons est reconduit. Jonquille, vache de race vosgienne et six brebis solognotes, de la ferme d’Ecancourt, entretiendront la parcelle qui jouxte le parc des sports pendant toute la belle saison.
Ensemble ces animaux feront un travail efficace de débroussaillement et d’entretien de cette prairie, propriété de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, pour le plus grand bénéfice de la biodiversité.
Dans le cadre de sa campagne Zéro phyto, la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise a réalisé plusieurs courtes vidéos. Celle-ci a été tournée à Vauréal. Christophe nous présente les outils utilisés par ses équipes pour désherber.
Le 28 mars 2017 le Comité Régional du Tourisme d’Ile-de-France honorait la nouvelle promotion 2016 du label Villes et villages fleuries. Ainsi, la ville de Vauréal, labellisée « une fleur » en 2016, a officiellement reçu sa deuxième fleur. Un succès très mérité !
Pour les communes du Val d’Oise désireuses de rentrer dans cette démarche de labellisation, le conseil départemental organise un concours annuel qui vise à accompagner les communes jusqu’à leur proposition au conseil régional, habilité à décerner les trois premières fleurs du label.
Les documents pour s’inscrire au concours « Villes, villages et maisons fleuris » du conseil départemental du Val d’Oise sont à télécharger dans cette page.