La cellule Biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise vous souhaite une excellente année 2018 !
Étiquette : Syrphidae
Deux volucelles au verger de Grouchy
Les cirses maraîchers en fleurs attirent de nombreux insectes. Au parc du château de Grouchy à Osny, j’ai observé ces deux espèces de volucelles attablées sur la même plante.
Un abdomen à moitié translucide !
La volucelle transparente vit aux dépends des guêpes. Elle s’introduit dans le nid souterrain de la guêpe commune ou de la guêpe germanique en trompant les occupantes avec des phéromones. Sa larve est un ectoparasite du couvain.
Le faux frelon, et le vrai
Volucella zonaria – parc du château de Grouchy à Osny © CACP – Gilles Carcassès
Avec ses 2,5 centimètres de long, la volucelle zonée est l’une de nos plus grandes mouches. Comme la volucelle transparente, elle pond sur la paroi des nids d’hyménoptères sociaux. Sa ressemblance avec le frelon européen lui est peut-être utile pour parasiter incognito les nids de cette espèce ?
Retrouvez nos articles :
J’ai une bête dans mon jardin…
Comment identifier facilement les bestioles que l’on observe dans son jardin et ne plus confondre les auxiliaires avec les ravageurs ?
Deux sites de reconnaissance par l’image
Nous avons sélectionné pour vous deux sites de reconnaissance par l’image, très simples, efficaces et accessibles à tous les jardiniers :
- VigiJardin, développé par l’INRA
- Arena, porté par Arvalys institut du végétal
Et pour en savoir plus, consultez les fiches techniques de Jardiner Autrement, le site de référence pour jardiner sans pesticide.
Dix petits syrphes
Le caractère distinctif des membres de la famille des Syrphidae réside dans la présence de la vena spuria (voir l’image ci-dessous), ce pli qui longe la nervure médiane.
En vol, les syrphes ont la capacité de se maintenir sur place grâce à un battement des ailes très rapide. Ils présentent souvent une livrée rayée qui rappelle celle des guêpes, ou des frelons pour les plus grosses espèces. On observe facilement les adultes sur les fleurs.
La famille des Syrphidae est très vaste : on dénombre pas moins de 500 espèces en France. J’ai choisi de vous en montrer dix, communes à Cergy-Pontoise et assez faciles à reconnaître. Elles ont des mœurs très différentes.
Voici tout d’abord quatre espèces dont les larves consomment des pucerons.
Les larves saprophages des trois espèces suivantes ont une vie aquatique. Elles vivent dans les eaux très chargées en matière organique.
Pour d’autres espèces, les larves sont commensales dans des nids de bourdons, ou de guêpes. Elles y consomment des déchets et des cadavres. C’est le cas des volucelles.
Retrouvez quelques-uns de nos articles présentant des syrphes :
Episyrphus balteatus et Sphaerophoria scripta
Voir aussi :
Le syrphe ceinturé et le syrphe porte-plume
Episyrphus balteatus est un syrphe que l’on peut voir toute l’année. En automne, certains adultes s’apprêtent à passer l’hiver chez nous et cherchent à se réfugier dans des abris, d’autres sont migrateurs et nous arrivent de contrées plus nordiques : ils peuvent descendre jusqu’en Afrique du Nord. C’est aussi l’un des plus communs : c’est souvent la deuxième espèce la plus abondante après Sphaerophoria scripta, le syrphe porte-plume.
La larve du syrphe ceinturé peut consommer 150 espèces de pucerons mais aussi des psylles, des cochenilles et des cicadelles. C’est un très bon auxiliaire de cultures, en serres comme en plein air. On peut trouver, dans le commerce des produits de biocontrôle, des pupes de cette espèce. Les adultes qui apparaissent rapidement pondent dans les colonies de pucerons. Chaque larve vit trois semaines et consomme en moyenne 500 pucerons. Les années chaudes, quand il y a beaucoup de pucerons, jusqu’à sept générations peuvent se succéder. Bien évidemment, il faut pour assurer la survie des adultes, des fleurs abondamment pourvues de nectar et de pollen. Des études ont montré que c’est surtout la disponibilité en nectar qui est déterminante. Les fleurs des Apiaceae comme la carotte, la berce commune, le panais sont très attractives, bien plus que les cosmos et les soucis des bandes fleuries.
Le portrait du syrphe ceinturé par Arvalis, l’Institut du végétal
La mouche Nestor
N’est-il pas joli ce syrphe avec son costume de valet de chambre ?
Les larves de cet hélophile suspendu, à l’instar de celles de la mouche Batman, ne sont pas des prédatrices de pucerons. Elles vivent dans la vase ou les eaux très chargées en matière organique. Les adultes se nourrissent de pollen et de nectar ; ils sont très fréquents sur les fleurs jusqu’en octobre. Le soleil d’automne leur va si bien…
Sur les herbes sèches
Les prairies du parc François-Mitterrand à Cergy ont perdu leurs superbes floraisons de juin, mais les compositions ont encore du charme. Aux fleurs ont succédé les graines, prêtes à accomplir le cycle de la vie.
On reconnaît à gauche les gousses des vesces, les calices enflés de Silene vulgaris. Les taches marrons sont les fruits des trèfles des prés.
Ne vous y trompez pas, ces herbes sèches accueillent encore toute une petite faune. Voici la sylvine, un papillon de nuit de la famille des Hepialidae, dont la chenille mange les racines des plantes herbacées.
Cette jolie petite mouche est Scaeva pyrastri, le syrphe du poirier. Sa larve, de couleur verte, est prédatrice de pucerons.
Pour déterminer les diptères, l’observation détaillée des nervures des ailes, des antennes et des pattes est importante. Ici, ces grosses lunules blanches sur l’abdomen noir et les taches sous l’abdomen ne laissent guère de doute sur l’espèce.
Ne dit-on pas que les rayures longitudinales affinent la silhouette ? Cette araignée crabe en embuscade le long d’une tige vient de capturer un chrysope. Elle appartient à la famille des Philodromidae et est fréquente dans les prairies.
Nous avons retrouvé aussi dans ces prairies le criquet à ailes bleues, Oedipoda caerulescens, une espèce protégée au niveau régional !
Mouche tête de mort
Facile à observer, ce diptère commun se pose sur toutes sortes de fleurs nectarifères. Il est ici sur un aster au bord du grand bassin de l’Ile de loisirs à Cergy-Pontoise.
Le motif sur son thorax lui vaut son surnom de « syrphe tête de mort », ou pour certains « mouche batman ». Ses yeux écartés nous indiquent qu’il s’agit d’une femelle.
Et voici un mâle avec ses yeux jointifs.
Les larves de cette espèce de syrphe ne s’intéressent pas aux pucerons, elles vivent dans les cavités des vieux arbres remplies d’eau stagnante.
Epistrophe
Cette jolie mouche Syrphidae a été observée sur un forsythia en fleurs devant le Verger à Cergy (quartier Grand centre). L’Epistrophe eligans est un auxiliaire efficace pour le jardin, car ses larves dévorent les pucerons sur les rosiers, les sureaux, les ronces, les prunelliers, les bouleaux, les poiriers… Elle est commune dans les jardins, vole en avril et mai et pratique souvent le vol stationnaire.
Ses yeux se touchent sur le dessus de la tête, donc c’est un mâle. C’est peut-être pour mieux voir passer les femelles…
Cette larve d’Epistrophe eligans a été photographiée sur un sureau infesté de pucerons le 2 mai 2014 à Conflans. On distingue sur cette larve claire et plate les deux processus respiratoires postérieurs accolés de couleur brun-rouge et la ligne médiane blanchâtre qui permettent de l’identifier.
Il existe en France plus de 500 espèces de Syrphidae (les syrphes). J’ai encore de la matière devant moi pour vous écrire des articles.