Il me semble que ce joli rouge-gorge veut nous dire quelque chose…
Sans doute que comme nous, il veut vous souhaiter une très belle année 2020. Une santé de fer, beaucoup de joie, la réussite de vos projets personnels, mais surtout : de nombreuses découvertes et observations naturalistes ! Nous vous retrouvons en 2020 pour vous faire partager les nôtres.
Le houx est une plante que l’on associe souvent à Noà«l. Du fait de son feuillage persistant et de sa fructification hivernale, le houx participe à la coloration des paysages durant la période des fêtes. Ses feuilles vertes brillantes et ses boules rouges ornent fréquemment les portes dans les couronnes de Noà«l. Mais quand elles restent sur l’arbuste ces petites baies font le bonheur des oiseaux migrateurs, comme les grives. Tout le monde profite du festin de fin d’année ! On espère que vous aussi.
L’équipe de Nature en ville à Cergy-Pontoise vous souhaite un très joyeux Noà«l.
La Fête de la Nature 2019 a été riche en découvertes. Nous avons eu la chance d’assister à la naissance de libellules ! Reportage.
Vendredi 24 mai, 21 h, les participants à la sortie découverte des chauves-souris attendent patiemment la tombée de la nuit sur la parc du château de Menucourt. Audrey, l’animatrice de la soirée, propose d’entamer un tour du parc pour en découvrir ses trésors. Le suspens n’a pas tenu bien longtemps, dès l’approche du premier bassin des participants les ont repérées : des libellules sont en train de muer. Et elles sont presque une dizaine sur ce tout petit bassin, et ne sont pas toutes au même stade d’éclosion. Une aubaine pour réaliser un reportage !
S’extraire de son carcan
Les odonates (libellules et demoiselles) sont des insectes que l’ont dits « hétérométaboles » et « hémimétaboles ». Pour faire simple, ce sont des insectes qui se métamorphosent plusieurs fois et dont les larves et les adultes n’ont pas le même milieu de vie. Les larves sont aquatiques et carnivores. Elles se nourrissent et se développent sous l’eau, puis émergent, s’installent sur une feuille ou une tige à proximité et se nymphosent. Elles muent. Le spécimen que nous avons observé a terminé sa mue et est en train de s’extraire de son ancienne peau pour devenir un véritable adulte. Il finira sa vie en milieu terrestre et aérien.
Une dernière toilette avant de partir
Une fois sortie, l’adulte n’est pas tout à fait prêt à quitter son poste. Il passera encore quelques heures fixé à sa tige pour laisser ses ailes sécher au vent. Enfin, il pourra les utiliser pour s’envoler.
Bien que cet adulte soit encore immature (ses couleurs, notamment, vont évoluer), son allure générale me permet d’avancer quelques hypothèses quant à son identité. Les yeux rapprochés et la disposition des ailes m’informent sur un point important : il s’agit d’une libellule et non une demoiselle. Sa grande taille et ses couleurs me laisse penser à l’anax empereur (Anax imperator) …
Prouver la présence, par l’absence
Ici, la libellule s’est déjà envolée en abandonnant sur place son ancienne peau. Cette peau, ou exuvie, et une clé de détermination récemment acquise me permettent de confirmer mon hypothèse : un Anax imperator est passé par ici !
Les amphibiens et les reptiles sont des animaux fascinants aux allures de petits dragons ! Mais ce sont aussi des espèces fragiles, et il serait dommage qu’elles deviennent aussi rares que leurs homologues fantastiques. Bien qu’en France, toutes ces espèces soient protégées, cela ne suffit pas à assurer leur conservation. C’est pourquoi la SHF en appelle à la participation de tous. Avec le programme Un dragon dans mon jardin, tout volontaire peut signaler la présence d’un amphibien ou d’un reptile dans son jardin ou sur son chemin de promenade. L’amélioration des connaissances sur la répartition de ces animaux permettra à la SHF de proposer des plans d’action et de gestion adaptés à la conservation de chacune des espèces.
Comment repérer un dragon ?
Les reptiles et amphibiens vivent dans beaucoup de milieux différents : jardins, forêts, campagnes et même en pleine ville. Toutefois, deux éléments du paysage peuvent augmenter les chances d’en croiser un : les points d’eau pour les amphibiens et les rocailles (murs en pierre, murets, rochers) pour les reptiles.
Que faire si l’on croise un dragon ?
Le meilleur réflexe, c’est la photo ! Pour participer au programme, il suffit de photographier l’animal, de poster l’image sur le site internet et de la localiser. Un dragonnier expérimenté se chargera d’en identifier l’espèce.
Important : les amphibiens et reptiles sont des espèces protégées et fragiles, il est interdit de les prélever ou de les manipuler !
Des dragons à Cergy-Pontoise ?
Mais oui ! Nous en avons vu quelques-uns ces dernières années, comme en témoignent ces images. Toutefois, sur les quelques 6500 observations recensées sur le site, aucune n’a été faite sur le territoire de l’agglomération. Alors, à vos appareils photo ! Les lézards, tritons, serpents, grenouilles, crapauds, tortues et autres dragons n’attendent que vous !
En cette Journée Nationale de l’Audition nous vous avons préparé un sujet sur les oreilles. Non pas celles qui servent à entendre le réveil du printemps et les oiseaux chanteurs mais les oreilles que vous pouvez observer sur les arbres si vous vous promenez en sous-bois en ce mois de mars. Il s’agit bien entendu de champignons !
Les oreilles dans le lexique botanique
Lorsque des végétaux ont des organes aux formes arrondies, il arrive souvent que leur nom d’espèce soit auricula ou auriculata comme pour la scrophulaire à oreillettes : Scrophularia auriculata,dont les fleurs ressemblent à des oreilles de souris. Pour ces champignons, c’est le genre lui-même qui s’appelle « oreille » ! Plusieurs espèces sont regroupées sous le genre Auricularia.
Deux oreilles pour les feuillus
On connait au moins 6 espèces de champignons Auricularia mais seulement deux d’entre-elles sont présentes en àŽle-de-France, et nous les avons toutes les deux vues à Vauréal et à Osny. Il s’agit de l’oreille de Judas (Auricularia auricula-judae) et de l’oreille poilue (Auricularia mesenterica).
Ces deux espèces sont lignivores. Elles consomment principalement le bois des feuillus avec chacune leur régime préférentiel : on rencontre plus souvent Auricularia mesenterica sur les frênes et les érables, et Auricularia auricula-judae sur les sureaux. Les deux champignons ont, comme leur nom l’indique, une forme plus ou moins évidente d’oreille et une chair gélatineuse. Ils fructifient tous les deux à la même période : à la fin de l’hiver et début du printemps. Heureusement, leurs aspects permettent de les différencier.
A feutre ou à poils ?
L’oreille de Judas, Auricularia auricula-judae, a un aspect lisse et légèrement feutré.
L’aspect feutré de l’oreille de Judas se voit mieux lorsque que le champignon est sec.
L’oreille poilue, Auriculia mesenterica a, quant à elle, la face supérieure toute hérissée de poils.
Vous pouvez maintenant dormir sur vos deux oreilles, vous êtes capables de les différencier ! Et surtout, n’oubliez pas, les oreilles sont au cœur de votre santé !
Quelle jolie surprise que de trouver, lors de notre reportage ornithologique dans le parc du château de Menucourt, ce tapis mauve éclatant sous les arbres.
En allant voir de plus près, il n’y a pas de doute possible, la forme caractéristique des fleurs et des feuilles nous renseigne sur le genre de cette fleur : c’est un cyclamen. Mais qu’elle est l’espèce ? Il en existe plus d’une vingtaine.
Serait-ce le Cyclamen à feuilles de lierre, que l’on trouve parfois naturalisé dans les parcs et jardins ? Impossible, cette espèce fleurit à la fin de l’été. Quelques recherches nous permettent de mettre un nom sur notre découverte, il s’agit du Cyclamen coum. De la famille des primulacées, tout comme les primevères, le Cyclamen coum fleurit au cours de l’hiver et est capable de résister à des températures descendant jusqu’à -20°C.
A pas de fourmis
Cette floraison hivernale, cette rusticité et cette capacité à colorer le pied des arbres, rendent le Cyclamen coum particulièrement attrayant pour les jardiniers. Une fois planté à l’ombre, le pied de cyclamen s’étend au fil des ans et forme ce joli tapis mauve en sous-bois.
L’étalement de la plante est dà» à deux stratégies de dispersion du cyclamen. Premièrement, le corme du cyclamen, son organe de réserve souterrain, grandit d’année en année et permet l’apparition de nouvelles fleurs, plus nombreuses chaque année. Deuxièmement, le cyclamen est myrmécochore. Il disperse ses graines grâce aux fourmis ! Une fois les fruits mà»rs, le pédoncule (la tige du fruit) fléchit et dépose les graines au sol, à portée des gourmandes à antennes. Les fourmis du coin les ramassent, les transportent puis les abandonnent après en avoir mangé l’emballage sucré. Ainsi déplacées de quelques centimètres à quelques mètres, les graines pourront donner de nouvelles touffes de Cyclamen coum.
Une histoire de longue date
Bien qu’il se plaise particulièrement dans nos contrées, le Cyclamen coum n’est pas indigène en àŽle-de-France. Il vient des abords orientaux de la Méditerranée (Balkans, Turquie, Liban).
Il a probablement été introduit en Europe en même temps que le Cyclamen à feuilles de lierre au cours du 16ème siècle. Ils étaient à ce moment très prisés pour leur aspect ornemental et leurs vertus médicinales. Les deux espèces sont mentionnées dans le Journal d’Horticulture de la Société Royale d’Agriculture et de Botanique de Gand (Morren, 1847) ; ce qui laisse supposer que les deux espèces étaient déjà bien connues et largement implantées il y a une centaine d’années.
Pourtant, si d’après la flore d’àŽle-de-France de Jauzein, le Cyclamen à feuilles de lierre est en voie de naturalisation, le Cyclamen coum n’a toujours que le statut de plante cultivée. Il a néanmoins l’air de bien se plaire dans le parc du château de Menucourt …
La grive mauvis, Turdus iliacus de son nom officiel, est un passereau de la famille des Turdidae au même titre que les autres espèces proches : les grives draine, litorne et musicienne ou le merle noir. La grive mauvis est la plus petite des grives que l’on peut rencontrer sur le territoire.
Elle se différencie aisément des autres grives européennes grâce à un épais sourcil blanc qui souligne son regard et un élégant fard rouge brique sur les flancs.
Une migratrice venue du froid
Ces critères de reconnaissance sont utiles pour repérer la mauvis car elle voyage souvent aux côtés des autres grives. Elles arrivent ensemble dans nos parcs et jardins. En effet, les grives sont, pour la plupart, des migratrices. Elles nichent et se reproduisent dans des contrées froides du Nord de l’Europe et viennent passer l’hiver sous les températures plus clémentes. Contrairement aux grives musicienne et draine dont un certain nombre d’individus nichent en àŽle-de-France, la mauvis et la litorne sont exclusivement migratrices. Elles ne sont observables chez nous qu’en hiver, d’octobre à mars. La grive mauvis est déjà bien présente sur l’ouest francilien comme le montrent les données de Faune àŽle-de-France.
Gourmande des jardins
Si les grives mauvis se nourrissent d’insectes pendant les beaux jours, en hiver elles consomment principalement des petites baies : de sureau, de sorbier, de cotonéaster, … et de houx ! Les grives mauvis que nous avons photographiées étaient perchées à quelques mètres du grand houx de l’entrée du parc de château de Menucourt. Quelques jours seulement après leur arrivée lors de l’épisode neigeux de fin janvier 2019, ce grand houx est totalement déplumé ! Un comble, quand les coupables sont nos amis à plumes.
Nous avons également vue cette espèce à l’île de loisirs de Cergy-Pontoise. Peut-être vient-elle aussi picorer quelques baies dans votre jardin ?
Un cas d’étude
La grive mauvis fait partie du programme de sciences participatives Oiseaux des Jardins. Maintenant que son identification n’a plus de secrets pour vous, repérez-la et renseignez le protocole ! C’est facile, elle fait l’objet d’une fiche à son nom et est présente sur le poster de comptage :
Prenez quelques minutes pour renseigner tous les compagnons de la grive mauvis dans votre jardin, et faites avancer la science !
La tempête Gabriel a blanchi le parc du château de Menucourt, et la neige met en valeur les baies rouges des grands houx à l’entrée du parc.
Mais par endroits des grappes sont presque vides. Qui sont les gourmands ? Seraient-ce nos amis les merles ?
Je me poste à proximité pour tenter de démasquer les coupables. Au bout de quelques minutes, des oiseaux arrivent, mais ils restent cachés par le feuillage persistant et je ne peux pas les photographier ! J’arrive à en suivre un qui se pose sur un arbre voisin pour digérer un peu.
Avec ce beau sourcil blanc, et cette grande tache rouge sous l’aile, pas de doute, c’est une grive mauvis. Cette espèce migratrice niche en Europe du Nord. Elle arrive parfois en nombre en Ile-de-France avec les vagues de froid et les épisodes neigeux.
Dans les jardins du village, ce sont des grives litornes qui volent d’arbres en arbres, surveillant de loin les enfants qui vont à l’école et les parents qui en reviennent. Elles s’abattent sur les haies des jardins dès que tout est calme. Au sommet des cotonéasters, les grappes les plus accessibles font l’objet d’une véritable razzia ! Les grives mauvis ne sont pas en restent et se joignent au festin.
Les grives litornes sont de très beaux oiseaux richement colorés. Ce sont aussi des migrateurs qui nous viennent d’Europe du Nord, elles voyagent souvent en compagnie des grives mauvis. Ouvrez l’œil dans vos jardins !
Ce champignon en forme de cervelle, de consistance très molle, communément nommé « trémelle orangée » ou « beurre de sorcière », pousse sur les branches mortes mais il ne se nourrit pas de bois. Tremella aurantia est en effet un champignon parasite qui se développe aux dépens du mycélium d’un champignon décomposeur du bois, la stérée hirsute.
Les fructifications de la stérée hirsute (Stereum hirsutum), sous forme de croà»tes jaunes plus ou moins appliquées sur le bois, sont visibles sur cette photo.
Voici deux autres exemples de champignons parasites :
Xerocomus parasiticus est un petit bolet parasite des sclérodermes.
Les Asterophora sont parasites des russules.
Retrouvez dans cet article d’autres champignons qui poussent sur le bois :
François Lelièvre, talentueux photographe animalier, m’a prêté cette photo de pic noir prise à Vauréal il y a quelques années dans le bois au-dessus de la rue de Puiseux. Cette calotte rouge qui s’étend jusqu’au front nous renseigne sur son sexe : c’est un mâle. A grands coups de bec, il creusait une souche pourrie à la recherche de fourmis ou de larves d’insectes xylophages.
Les trous de nourrissage du pic noir ont généralement une forme allongée verticalement et sont placés à la base de troncs d’arbres morts ou sur des souches.
Pour établir son nid, le pic noir choisit un gros tronc bien dégagé, généralement celui d’un hêtre centenaire ou d’un vieux pin sylvestre. D’autres essences peuvent être occupées, comme les chênes, le merisier ou le tremble. Il creuse sa loge très en hauteur pour que la nichée soit bien à l’abri des prédateurs. Le trou d’accès au nid a généralement une forme ovale.
Les anciens nids de pic noir sont réutilisés par une quarantaine d’autres espèces : chouette hulotte, sittelle, pigeon colombin, chauves-souris, loir gris, étourneau, abeilles, frelon européen… La présence de cet oiseau est donc importante pour la biodiversité de nos forêts.