On connait cette plante sous pleins de noms : Marjolaine bâtarde, marjolaine vivace, thé rouge, herbe à pizza… Mais son nom le plus répandu reste l’Origan. A ce propos il faut faire attention car la marjolaine (Origanum majorana) et l’origan (Origanum vulgare) sont bien deux plantes différentes.
En voilà une sacrée plante ! On la reconnait assez facilement de par sa belle floraison rose / violacée de juin à septembre. Ses petites feuilles sont utilisées pour aromatiser milles et une sauces et plusieurs plats. L’origan pousse en général dans des milieux ouverts biens ensoleillés et dans des sols calcaires assez chauds.
L’origan n’est pas apprécié que par nos papilles, beaucoup d’insectes lui rendent visite comme par exemple le Pyraustra purpuralis ou encore le myrtil, Peleteria iavana, etc…
Sources :
La flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Tela Botanica, BRC.
Inviter les insectes pollinisateurs au jardin et avoir toujours sous la main les herbes aromatiques pour la cuisine ? Faites d’une pierre deux coups avec une spirale à aromatiques.
Dans quelques mètres carrés, par ce type de construction, on réunit deux écosystèmes : un talus bien drainé favorable aux plantes des pelouses calcaires et de la garrigue, et un muret de pierres sèches monté en spirale, paradis des lézards et gîte de nombreux insectes. Les nombreuses lamiacées que l’on peut y cultiver sont parmi les plus appréciés des bourdons et des abeilles sauvages et domestiques : lavande, romarin, sauge officinale, calament, thym, serpolet, sarriette, origan, menthe, sauge sclarée… En dehors de cette grande famille, d’autres plantes vivaces conviennent aussi pour les terrains secs, par exemple le fenouil, la camomille romaine, l’aneth… Et ne négligez pas la ciboulette, si résistante à la sécheresse.
Quand faut-il faucher les bords de route ? Les fauches tardives sont-elles vraiment bénéfiques pour les insectes pollinisateurs ? Faut-il semer des prairies fleuries ? Avec quelles espèces et dans quelles proportions ?
Le ministère de l’Ecologie a publié au début de cette année le rapport d’une expérimentation menée sur trois ans et dans plusieurs régions. Encadrée scientifiquement, elle apporte des réponses claires aux gestionnaires.
Quelles sont les conclusions de cette étude ?
La diversité des plantes à fleurs, la densité florale et la continuité des floraisons apparaissent comme les conditions essentielles au développement des populations d’insectes pollinisateurs, en diversité et en quantité.
L’étude révèle le grand intérêt de l’origan très fréquenté de nombreuses espèces pollinisatrices, des fabacées comme le trèfle des prés et le lotier corniculé, des astéracées (centaurées, knauties… ). La floraison des apiacées (carotte sauvage, berce commune, panicaut… ) est profitable aux diptères et aux hyménoptères ; les mauves, quant à elles, conviennent bien aux hyménoptères.
Ainsi, dans la région d’Evreux, les relevés d’insectes sur les bords de route ont permis de mettre en évidence les fortes affinités suivantes :
– pour les papillons de jour :
origan
knautie des champs
centaurée
– pour les abeilles domestiques :
origan
centaurée
panicaut des champs
L’étude démontre le réel intérêt de la fauche tardive (une seule fauche par an en octobre) qui permet très rapidement d’inverser la dominance des graminées au profit aux dicotylédones (plantes à fleurs). Il semble qu’il serait intéressant de conduire des parties de prairies en fauchage précoce (une seule fauche par an début juin) en complément et à proximité immédiate de zones en fauchage tardif, car cela permettrait d’étaler les périodes de floraison.
L’exportation des produits de fauche est a priori préférable mais pose de nombreux problèmes : coà»t, matériel, transport, gestion des déchets. Sur les 3 années de l’expérimentation, l’absence d’exportation n’a pas empêché l’amélioration sensible et rapide de la composition floristique ayant entraîné un impact positif sur les pollinisateurs.
L’intérêt de prairies semées en mélange fleuri apparaît limité, même lorsqu’il s’agit de plantes indigènes. Si ces formations offrent aux insectes une densité florale plus importante les deux premières années, la variété d’espèces est moindre que dans une prairie naturelle. De plus, cette pratique a deux sérieux inconvénients : le coà»t et la difficulté technique de l’implantation. Ces aménagements semblent profitables aux abeilles domestiques, mais le bénéfice n’est pas établi pour les autres pollinisateurs. Si l’on considère le critère de l’intérêt pour les insectes pollinisateurs, il faut raisonnablement s’abstenir de semer des prairies fleuries à la place de prairies naturelles déjà installées.
Une liste nationale d’espèces végétales a été établie pour les semis de mélange de jachère fleurie sur les espaces d’accompagnement du réseau routier national. Cette liste (texte et tableau extraits du rapport indiqué en lien dans cet article) a été définie en intégrant à la fois les critères d’intérêt pollinifère et nectarifère des différentes espèces, et l’offre commerciale existante ainsi que le coà»t des différentes espèces. Cette liste a ensuite été validée par le MEDDTL (Bureau de la biodiversité) afin d’en exclure les espèces présentant des risques de croisement avec certaines espèces sauvages.
nom latin
nom commun
couleur
Hauteur (cm)
floraison
fleurs vivaces
– Cichorium intybus
chicorée sauvage
bleu
120
juin – octobre
– Galium verum
gaillet jaune
jaune
45
juin – septembre
– Lotus corniculatus
lotier corniculé
jaune
20
mai – aoà»t
– Malva moschata
mauve musquée
rose
50
juillet – septembre
– Malva sylvestris
mauve sylvestre
pourpre
60
mai – septembre
– Origanum vulgare
origan
rose
70
juillet-septembre
– Salvia pratensis
sauge des prés
bleu
45
mai – aoà»t
– Sanguisorba minor
pimprenelle
rouge – vert
40
juin – juillet
– Silene latifolia alba
silene enflé
blanc
30
mai – septembre
– Silene dioica
compagnon rouge
rose vif
55
avril – juillet
– Trifolium pratense
trèfle violet
violet
20
mai – octobre
– Trifolium repens
trèfle blanc nain
blanc
20
mai – octobre
fleurs bisannuelles
– Daucus carota
carotte sauvage
blanc
50
juin – septembre
– Dipsacus fullonum
cardère sauvage
pourpre
115
juillet – aoà»t
– Echium vulgare
vipérine
bleu
55
mai – aoà»t
– Medicago lupulina
minette
jaune
20
mai – septembre
fleurs annuelles
– Papaver rhoeas
coquelicot
rouge
50
mai – juillet
graminées vivaces
– Festuca rubra trichophylla
fétuque rouge 1/2 traçante
– Festuca rubra rubra
fétuque rouge traçante
– Festuca ovina
fétuque ovine
La règle de composition du mélange est la suivante :
graminées : 2 à 3 espèces, 40 à 50 % du mélange (en poids de graines)