Vous êtes nombreux à avoir résolu l’énigme de ce mois-ci ! Mais la mention spéciale revient à François qui a partagé le premier sa réponse (7 min après la parution, bravo !). Tapi dans les feuilles sèches, il s’agissait bien de Å’dipoda caerulescens, l’œdipode turquoise, ou criquet à ailes bleues.
Un vrai caméléon
L’œdipode turquoise, bien qu’assez fréquent dans la région, est difficile à repérer. En effet, en plus d’être un chanteur assez discret, ce criquet est un as du camouflage : il prend la couleur du substrat sur lequel il naît ! Voici quelques variations de teintes qu’il peut prendre, de l’ocre (sable) au gris (roche) en passant par tous les intermédiaires. Certains disent en avoir vu des roses … Qui sait où ils avaient pu naître ?
Un criquet bien urbain
L’œdipode turquoise vit dans les milieux très secs, sablonneux ou rocheux, avec peu de végétation. Ces milieux, à l’état naturel, se font assez rares dans la région. Les pelouses sèches, coteaux calcaires, affleurements rocheux et autres falaises ne sont pas nombreux. Aussi, Å’dipoda caerulescens est protégé en àŽle-de-France. Pourtant, il paraît avoir trouvé refuge sur les espaces minéraux de nos villes. Il est devenu très commun à Cergy-Pontoise. Nous l’avons déjà vu dans les zones de chantier de Jouy-le-Moutier, sur le parking du Verger à Cergy et dans les pelouses rases du campus de l’université de Neuville.
Le reconnaître à coup sà»r
L’extrême variabilité de sa couleur rend son identification « au premier coup d’œil » peu aisée. Heureusement, quelques critères éloignent tous doutes possibles. Lorsqu’on le regarde de près, le criquet présente deux encoches caractéristiques : l’une sur le pronotum (son dos) l’autre sur le fémur, comme illustré ci-dessous.
Enfin, l’œdipode ne s’appelle pas turquoise ou criquet à ailes bleues sans raison. Sous ses couleurs sableuses, ses ailes sont d’un bleu franc. Si dans un milieu sec vous vous faites doubler par une tache bleue particulièrement rapide il y a de grandes chances pour que ce soit notre criquet.
NB : Sphingonutus caerulans lui ressemble énormément mais ne présente pas l’encoche du fémur et est beaucoup plus rare dans la région.
Le vol du criquet est tellement rapide que la séance photo à Neuville n’a pas suffi à capturer les magnifiques couleurs de ses ailes. Voici pour illustrer, un exemplaire pyrénéen plus coopératif rencontré quelques jours plus tard.
Sources :
Clé d’identification des orthoptères, par Julien Ryelandt
Oedipoda caerulescens, sur CETTIA
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Une aide précieuse pour la détermination des criquets, sauterelles et grillons !