L'actualité de la Nature

Oiseau rare

L’échasse blanche, (Himantopus himantopus) – Cergy © Sylvain Daguenet

Un animateur nature de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise m’a fait parvenir cette photo d’un échassier élégant qui marchait à  grands pas au bord d’un bassin. C’est bien une échasse blanche, migrateur très rare pour l’Ile-de-France. Les échasses nicheuses régulières les plus proches sont dans le Morbihan. Ces oiseaux prennent leurs quartiers d’hiver en Mauritanie, en Guinée, au Mali…

Echasse blanche dans les marais de Suscinio (Morbihan) © CACP – Gilles Carcassès

Autre bonne nouvelle de l’Ile de loisirs : un vanneau huppé semble avoir décidé de rester pour la belle saison. Est-il seul ? Nous espérons pour lui la présence d’une compagne… Cette espèce a déjà  niché à  la base il y a quelques années.

Vanneaux huppés et mouettes rieuses en hiver à  l’étang du Corra © CACP – Gilles Carcassès

L’échasse blanche par Oiseaux.net

L'actualité de la Nature

Que fait-il là  celui-là  ?

Canard mandarin - Saint-Ouen l'Aumône © José Keravis
Canard mandarin – Saint-Ouen l’Aumône © José Keravis

Cela fait quelques semaines que ce drôle d’oiseau rôde sur les berges de l’Oise entre Pontoise et Saint-Ouen l’Aumône. Un abonné au blog a eu le réflexe de le prendre en photo avec son téléphone portable. Ce canard mandarin est très loin de sa Chine natale ! Il s’est peut-être échappé d’un élevage ou d’un parc animalier.

Cette espèce exotique se reproduit parfois sur nos plans d’eau franciliens. Ce fut le cas à  Cergy-Pontoise en 2015 : voir les bébés dans cet article.

Canard mandarin mâle aperçu furtivement à  l'Ile de loisirs de Cergy-Pontoise en 2013 © Gilles Carcassès
Canard mandarin mâle aperçu furtivement à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise en 2013 © Gilles Carcassès

Il paraît qu’en Chine cet oiseau était symbole de fidélité et qu’on l’offrait aux jeunes mariés.

Le canard mandarin, par l’Inventaire National du Patrimoine Naturel

L'actualité de la Nature

Le sauvetage de la ruche tronc

Le sauvetage de la ruche sauvage © Gilles Carcassès
Ruche sauvage dans le tronc d’un peuplier © Ile de loisirs de Cergy-Pontoise

Le débitage d’un peuplier blanc tombé à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise a réservé une surprise de taille aux élagueurs : des milliers d’abeilles furieuses d’être dérangées ! Les apiculteurs de l’Ile de loisirs sont intervenus en urgence pour assurer le sauvetage de cette ruche sauvage installée dans un tronc creux sur plus d’1,50 mètre de hauteur.

Ruche sauvage© Gilles Carcassès
La ruche tronc © Gilles Carcassès

La ruche tronc a rejoint le rucher pédagogique de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. On distingue en partie basse le trou d’envol des abeilles. Un plancher et une toiture provisoires ont été ajoutés par les habiles apiculteurs bricoleurs de l’Ile de loisirs. Les rayons de miel perdus lors de l’intervention ont été remplacés par une réserve de liquide sucré placé sous le toit : de quoi passer l’hiver. Au printemps, une hausse avec des cadres suspendus sera ajoutée pour former un grenier à  miel adapté pour la récolte et l’observation. Cela formera un bel ensemble pour expliquer aux groupes inscrits aux activités nature de l’Ile de loisirs que l’abeille domestique est une espèce indigène et qu’elle vit aussi en totale autonomie dans la nature.

Rayons d'abeilles © Gilles Carcassès
Rayons d’abeilles © Gilles Carcassès

Les abeilles font la démonstration qu’elles n’ont pas besoin des cadres de cire pré-imprimés pour aligner parfaitement leurs cellules.

Une ruche dans un tronc creux © Gilles Carcassès
Une ruche dans un tronc creux © Ile de loisirs de Cergy-Pontoise

L’optimisation de l’espace disponible s’exprime naturellement dans une géométrie plus inventive et plus riche que celle des fabricants de ruches, adeptes des cadres rectangulaires rigoureusement égaux et parallèles.

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Les trois petits canards

Au fond du grand étang de l'Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès
Au fond du grand étang de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

Ce soir-là , par un froid de canard, un équipage de galériens faisait des longueurs à  la rame au fond du grand étang de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, sous les aboiements d’un coach motorisé. Ce manège peu discret ne semblait pas trop impressionner les grèbes huppés (au premier plan dans la photo ci-dessus) ni les mouettes rieuses rassemblées en nombre au centre de l’étang pour y passer la nuit. Un groupe serré de trois petits canards a attiré mon attention.

Sarcelles d'hiver - Cergy © Gilles Carcassès
Le miroir vert des petits canards – Cergy © Gilles Carcassès

Le reflet du soleil sur une aile m’a envoyé un signal vert émeraude bien net : à  cet indice, je me forge une conviction, ce sont des sarcelles d’hiver. Ces plumes irisées forment ce que l’on appelle le miroir alaire. A chaque espèce de canard, sa couleur : miroir bleu pour les colverts, vert pour les sarcelles d’hiver, blanc pour les chipeaux… C’est là  un signe de reconnaissance entre individus de la même espèce, utile pour ne pas se tromper de femelle à  la saison des amours. Et c’est bien commode pour les ornithologues.

Femelle de sarcelle d'hiver © Gilles Carcassès
Femelle de sarcelle d’hiver © Gilles Carcassès

Quelques ruses de sioux plus tard, j’ai pu m’approcher un peu pour prendre cette photo. Bizarre, le miroir paraît bleu. Aurai-je la berlue ? On m’explique que ce sont là  des couleurs d’irisation, et qu’elles peuvent varier selon l’incidence de la lumière. Les spécialistes sont formels, car les autres critères ne mentent pas : le bec sombre, les grands motifs sur les flancs, la forme de la tête, les proportions générales : ce sont bien des sarcelles d’hiver. Des femelles bien sà»r, car les mâles sont beaucoup plus colorés. L’ornithologie est une science difficile…

Je n’avais encore jamais vu de sarcelles d’hiver à  l’Ile de loisirs. D’habitude, en cette saison, je les observe plutôt sur la Seine. Leur présence m’a fait plaisir ; je les trouve bien jolis ces petits canards.

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La bergeronnette des ruisseaux

Bergeronnette des ruisseaux - Cergy © Gilles Carcassès
Motacilla cinerea – Cergy © Gilles Carcassès

Elle fait les cent pas en hochant la queue devant le parc à  bateaux de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. De temps en temps, elle s’arrête et picore un peu dans les laisses sur la plage. Ce bel oiseau au bec fin a une longue queue, le dos gris et les sous-caudales jaunes. C’est une bergeronnette, et ses pattes roses nous renseignent sur l’espèce : il s’agit de la bergeronnette des ruisseaux.

Bergeronnette des ruisseaux à  l'île de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès
Bergeronnette des ruisseaux à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

Cette espèce fait partie des oiseaux qui nichent à  Cergy-Pontoise. On la voit tout l’été au bord de la Viosne, dans le Jardin des Lavandières à  Pontoise. Elle capture des insectes qui sont liés à  la présence d’eau vive, comme des agrions.

la bergeronnette des ruisseaux n'est jamais loin de l'eau. C'est un oiseau insectivore et comme toutes les bergeronnettes elle agite inlasablement sa longue queue. Parmis les nombreuses théories proposées la plus vraissemblable est que ce hochement aiderait au débusquage des insectes © marion Poiret
Motacilla cinerea, la bergeronnette des ruisseaux, au moulin de la Couleuvre, en été à  Pontoise © Marion Poiret

En septembre, elle part en migration vers les régions côtières et reviendra en avril. Celles que l’on croise de septembre à  avril au bord de nos bassins sont des migratrices qui font une halte, ou des hivernantes d’Europe du Nord. En France, cette espèce est en léger déclin depuis une dizaine d’années.

L'actualité des jardins

Les mangeoires à  oiseaux de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise

© Gilles Carcassès
Poste d’observation des oiseaux de jardin © Gilles Carcassès

Ca y est, elles sont prêtes : les mangeoires du protocole BirdLab ont été installées près de l’accueil principal à  la base de loisirs de Cergy-Pontoise. Sur place, un panneau illustré, réalisé en collaboration avec le Muséum national d’Histoire naturelle, permet d’identifier facilement tous les oiseaux de jardin qui seront tentés par ces graines de tournesol.

mangeoire plateau garnie de graines de tournesol © Gilles Carcassès
Mangeoire plateau garnie de graines de tournesol © Gilles Carcassès

Qu’on ne s’y trompe pas : BirdLab n’est pas un protocole d’observation des humains par les oiseaux à  la mangeoire. Pour jouer à  BirdLab, il faut venir avec sa tablette ou son smartphone et télécharger l’application.

Qui signalera les premiers oiseaux attablés sur ces mangeoires ?

BirdLab est un protocole de science participative consacré à  l’étude du comportement des oiseaux à  la mangeoire. Retrouvez sur VigieNature tous les autres observatoires auxquels vous êtes invités à  participer. Vous aussi, faites progresser la science !

 

Agenda, L'actualité de la Nature

BirdLab : c’est reparti

birdlabJusqu’au 31 mars 2017, participez à  une étude scientifique du comportement de nourrissage des oiseaux en hiver, grâce à  BirdLab, un programme de sciences participatives porté par Vigie-Nature du Muséum national d’Histoire naturelle, en partenariat avec la LPO et deux enseignants chercheurs d’AgroParisTech.

Les participants, après avoir téléchargé l’application BirdLab, saisissent en direct sur leur smartphone les allées et venues des oiseaux sur deux mangeoires plateau à  fabriquer soi-même très simplement selon les plans fournis par le protocole. Bien sà»r, le blog BirdLab propose des posters d’identification des oiseaux de jardin et on peut même s’entrainer sur les Cui-quiz.

Afin de permettre à  tous les citadins de participer, l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise installe un dispositif public d’observation, qui sera régulièrement garni de graines de tournesol pendant toute la durée de la campagne, jusqu’au 31 mars 2017. Elle vous invite à  participer à  une réunion d’information et de démonstration le mercredi 30 novembre 2016 à  14h 15 (rendez-vous à  l’accueil principal).

L'un des 4 posters BirdLab pour identifier les oiseaux
L’un des 4 posters BirdLab pour identifier les oiseaux

Retrouvez nos précédents articles : « Reconnaître les oiseaux du jardin » et « BirdLab à  la ferme »

L’annonce de l’animation par Vigie Nature

L'actualité de la Nature

La rouille de l’ortie

Contrairement aux apparences, ceci n’est pas une chenille !

Puccinia urticaria - Cergy © Gilles Carcassès
Puccinia urticata – Cergy © Gilles Carcassès

Puccinia urticata est une rouille. Ce champignon parasite est responsable de ces galles déformantes que l’on rencontre parfois le long des tiges ou sous les feuilles de l’ortie dioà¯que. On voit ici les spores, couleur de rouille, qui commencent à  sortir des écidies. Son cycle de vie nécessite un deuxième hôte, un carex dont il parasite les feuilles.

© Gilles Carcassès
La rouille de l’ortie – détail © Gilles Carcassès

Il existe d’autres espèces de rouilles dépendant obligatoirement de deux hôtes (on les dit hétéroxènes) : la rouille noire du blé et de l’épine-vinette (Berberis vulgaris) est bien connue, la gravité des dommages qu’elle peut occasionner aux récoltes de blé est la raison de la quasi-disparition des épines-vinettes qui ont on fait l’objet de mesures d’éradication dans les campagnes.

On peut citer aussi les couples suivants hébergeant des rouilles hétéroxènes : la clématite sauvage et le chiendent, le groseillier et les carex, l’arum tacheté et la baldingère, l’adoxa et les balsamines, la bourdaine et les graminées, le poirier et le genévrier…

D’autres rouilles font tout leur cycle de développement sur la même plante, c’est le cas par exemple de la rouille du rosier.

Phragmidium mucronatum sur l'églantier © Gilles Carcassès
Phragmidium mucronatum, ici sur un églantier © Gilles Carcassès

Les maladies cryptogamiques par Les jardins de Noé

L'actualité de la Nature

Mythique, le blongios nain !

Ce petit héron est un migrateur. Fin avril, il arrive de ses quartiers d’hiver africains et s’installe dans des roselières pour nicher. Pas plus de 30 couples pour toute l’Ile-de-France, autant dire que c’est un oiseau très rare !

Blongios nain - Osny © Michelle Camprasse
Blongios nain – Osny © Michelle Camprasse

Pour ne pas se faire remarquer, il se tient souvent immobile le bec dressé vers le ciel. Ainsi sa silhouette ne vient pas briser le rythme des tiges verticales des roseaux. La couleur blonde de son plumage ajoute encore à  la qualité du camouflage. Cet oiseau a été vu au bord de l’étang du parc de Grouchy à  Osny, un endroit pourtant très fréquenté par le public. Ce serait chouette s’il restait dans le secteur. Mais peut-être n’est-il que de passage ?

Nid de blongios nain dans des massettes - Cergy © Gilles Carcassès
Nid de blongios nain – Cergy © Gilles Carcassès

En 2014, nous avions trouvé une preuve de son séjour estival à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, à  deux pas des hauts parleurs du téléski nautique. Il avait installé un joli nid suspendu dans une touffe de massettes. Son art du tressage des feuilles est remarquable.

Le beau profil du blongios nain © Michelle Camprasse
Le beau profil du blongios nain © Michelle Camprasse
L'actualité de la Nature

Petit mais costaud

Le chant du troglodyte mignon peut atteindre 90 décibels : imaginez vous à  un mètre d’une débrousailleuse ou peut-être pire, dans un restaurant scolaire. Pour seulement 10 grammes, il a un sacré coffre !

C’est avec ses vocalises tapageuses et facilement identifiables (une phrase unique répétée comprenant des trilles rapides) que notre Don Juan miniature attire au début du printemps les femelles sur son territoire. Pourtant cela ne suffit point à  charmer ces dames…

Troglodyte mignon © Marion Poiret
L’appel du troglodyte mignon © Marion Poiret

Cas assez rare chez les oiseaux, le mâle polygame commence seul l’élaboration de plusieurs nids. La femelle qui s’est déplacée inspecte alors l’ébauche de construction. Et si la qualité du gros œuvre lui convient, elle accepte l’accouplement et s’emploie ensuite à  finaliser l’aménagement intérieur. Si pendant ce temps le mâle parvient à  séduire d’autres compagnes par son génie bâtisseur, il pourra conduire plusieurs nichées en parallèle.

Troglodyte mignon © Marion Poiret
Troglodyte mignon, bois de Cergy © Marion Poiret

La silhouette du troglodyte mignon est tout aussi caractéristique que son chant : une petite boule de plume brune au sourcil clair avec une queue très courte et souvent dressée. Mâles et femelles se ressemblent.

Troglodyte mignon © Marion Poiret
Troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes), île de loisirs de Cergy-Pontoise © Marion Poiret

Ce passereau est très courant jusqu’au cœur des villes. 200 000 à  400 000 couples nicheurs sont présents en Ile-de-France dont 200 à  300 couples sur Paris intra-muros (Le troglodyte mignon au Jardin des plantes de Paris).

Pour apprendre à  reconnaitre le chant du troglodyte (et d’autres) ou suivre l’évolution des populations :

Reconnaissance des chants d’oiseaux INPN

(Oizo)lympique

vigienature – évolution des populations

troglodyte mignon et changement climatique ?