La bryone s’accroche aux haies qu’elle escalade sur plusieurs mètres grâce à ses vrilles spiralées. L’hiver elle fane, laissant voir ses baies rouges toxiques. Chaque printemps, elle repousse avec vigueur depuis sa grosse racine charnue qui lui a valu son surnom de « navet du diable ». Chez la bryone dioà¯que, seule cucurbitacée sauvage visible en Ile-de-France, les sexes sont séparés : on trouve des pieds mâles et des pieds femelles.
Avril voit ses premières fleurs et avec elles, ses visiteuses assidues : les andrènes des fleurs. Ces petites abeilles solitaires qui creusent leur nid au sol sont dépendantes de la bryone pour leur nourriture. Aussi, il suffit de se poster quelques minutes devant une bryone en fleurs pour en voir quelques-unes venir se ravitailler. A l’inverse il suffirait de suivre le vol d’une andrène des fleurs sur quelques kilomètres pour arriver aux pieds de bryone. Le naturaliste avisé choisira la première méthode.
Comme toutes les andrènes, Andrena florea transporte le pollen sur les poils de ses pattes. Avec le pollen et du nectar elle confectionne des boulettes qu’elle place dans les logettes au fond de son terrier pour la nourriture de sa descendance.
Jardiniers, laissez donc une petite place à la bryone dans un coin de votre jardin.
Vu ce jour au parc François-Mitterrand à Cergy, au pied de la préfecture, intéressé par les alevins de poissons rouges qui naviguent en bandes dans le bassin.
On voit régulièrement un héron à cet endroit depuis au moins quatre ans ; la place doit être bonne ! Parfois, de bon matin, avant l’heure de la marée humaine, il patrouille dans la pelouse du parc, et chasse des insectes, ou quelque limaçon.
La saison des champignons printanniers démarre tout doucement, avec ces dernières semaines bien trop sèches. Juste de quoi faire un petit panier, pour une poêlée de riz de veau aux champignons.
En éclaireur, pousse la pézize du cèdre, champignon mycorhizien strictement associé aux racines du cèdre. Nous l’avions repéré dès la mi-mars, à la base de loisirs de Cergy-Pontoise. Ce curieux champignon émerge à peine du sol. Il est toxique à l’état cru, comme la morille d’ailleurs. Il serait même mortel.
Notre mousseron, Calocybe gambosa, serait mycorhizien des rosacées, ce qui explique sans doute qu’on le trouve très souvent dans les ronciers.
La morille blonde semble pouvoir être purement saprophyte, se nourrissant des matières organiques du sol (on la rencontre près de vieux tas de pommes pourries, dans les jardins, les anciennes décharges…) ou dans une relation mycorhizienne avec les frênes.
Les relations mycorhiziennes sont essentielles au bon développement de beaucoup d’arbres, mais aussi à la germination de nombreuses plantes, dont l’oignon, le poireau et la carotte ! L’excès d’engrais et certains traitements du sol nuisent aux champignons mycorhiziens. A l’inverse, certaines associations de plantes leur sont bénéfiques.
Mettez à tremper au moins une heure le riz de veau dans de l’eau citronnée
Faites revenir au beurre salé les mousserons tranchés, avec une échalote hachée. (Si vous avez des morilles, vous pouvez les ajouter, ça ne gâche pas le plat.)
Faites bouillir le riz de veau à l’eau salée et parez-le soigneusement
Tranchez-le et passez-le à la poêle
Ajoutez les champignons revenus et de la crème fraiche, rectifiez l’assaisonnement, décorez avec du persil
Et n’oubliez pas que chaque année des accidents tragiques se produisent avec la consommation des champignons : ne mangez que ce que vous connaissez parfaitement !
C’est sur les pattes des canards que voyagent les boutures naturelles de cette petite fougère flottante nommée Azolla. Cette Salviniacée, originaire d’Amérique et d’Asie, est apparue en Europe vers 1880, probablement échappée de jardins botaniques. Elle est signalée pour la première fois en Ile-de-France en 1917 à Fontainebleau.
Cette plante a une singularité étonnante : elle héberge dans ses feuilles un symbiote, une cyanobactérie qui fixe l’azote atmosphérique. Au Viêt-Nam, le savoir ancestral des riziculteurs exploite cette capacité depuis le XIème siècle. Azolla y est en effet cultivée pour être ensemencée dans les rizières. Elle s’y développe très vite puis sert d’engrais vert avant le repiquage du riz : enfouie dans le sol, elle l’enrichit en éléments fertilisants. Cette pratique augmente d’une tonne par hectare le rendement de la culture du riz. Elle est aussi utilisée comme nourriture pour les cochons et les canards. Voir la fiche de l’Institut de Recherche pour le Développement sur la culture traditionnelle de l’azolle en Asie.
En Afrique du Sud, cette plante a eu un comportement invasif affirmé, mettant en péril la biodiversité des zones humides. Son expansion a pu être jugulée en quelques années par l’introduction en 1997 d’un charançon spécifique de l’Azolla, Stenopelmus rufinasus, comme agent de biocontrôle. Ce charançon discret serait présent en France depuis 2008, dans quelques stations : ouvrons l’œil…
Le noyer noir ou noyer d’Amérique est un grand arbre élancé à la ramure assez peu fournie. C’est une très bonne essence pour la production d’un bois de qualité. Originaire d’Amérique du Nord, son introduction en France remonte à la fin du XVII ème siècle ou au début du XVIII ème siècle. On en trouve quelques-uns dans les boisements de la base de loisirs de Cergy-Pontoise.
Les orchidées sont de retour sur la promenade des deux bois à Cergy !
Ce n’est pas un hasard : les inventaires réalisés par la Ferme d’Ecancourt sur les prairies de Cergy-Pontoise maintenant gérées en pâtures ont clairement montré une nette amélioration de la biodiversité de ces parcelles. Pour les orchidées, l’explication est simple : les ovins ne les consomment pas.
Les orchis bouc sont les plus hautes des orchidées du territoire, elles ont un parfum étrange et des fleurs aux formes aussi décoiffantes que leur parfum. Cet individu isolé, promesse de fleurs, échappera-t-il en 2014 aux assauts des tracteurs et des tondeuses ? Sans doute : j’ai entendu parler d’un plan de gestion de la promenade avec des pâtures et des prairies conduites en fauche tardive….
Le perce-neige n’est pas rare sur notre territoire. Pourtant cette plante bulbeuse n’est pas indigène ; c’est une méditerranéenne que l’on rencontre des rives de la Mer-Noire aux Pyrénées. Nos peuplements locaux ont tous pour origine d’anciens jardins où le perce-neige a été planté pour ses qualités ornementales. Il s’est alors naturalisé, prospérant dans des bois clairs de robiniers et dans des sols enrichis par les activités humaines.
Il existe 500 variétés horticoles de cette espèce, aux fleurs doubles ou semi-doubles, aux pétales plus ou moins larges ou rayés de verts… et même en Angleterre et en Hollande des collectionneurs de perce-neige ! C’est une plante facile pour jardins ombragés : elle mériterait d’être plus employée.
Une belle rencontre de terrain était organisée lundi matin entre les animateurs de la base de loisirs de Cergy-Pontoise et leurs collègues de la Ferme d’Ecancourt. Il s’agissait pour certains d’exercer leur expertise en ornithologie, pour d’autres plus novices de découvrir la richesse pédagogique du sujet et pour tous de passer un moment convivial et enrichissant. Deux grands canoà«s avaient été affrétés pour l’occasion.
Le tour du grand bassin a permis d’observer la floraison des aulnes, la digestion des grands cormorans, le vol des vanneaux, le miroir blanc des canards chipeaux de passage sur le site. Deux belles surprises nous attendaient : le repas d’un martin-pêcheur qui semblait bien en peine d’avaler un poisson plus gros que son gosier, et un épervier d’Europe au repos dans un grand saule.