L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

L’orobanche du lierre

Qu’est ce que c’est que cette forêt de chandelles sur le terre-plein central de l’avenue de l’Hautil à  Cergy ? Cette fois-ci ce n’est pas une idée du paysagiste, comme les Eucomis qui fleurissent au même endroit. Cette plante est venue là  toute seule et elle se régale ! C’est Orobanche hederae, qui parasite le lierre.

Avenue de l'Hautil à  Cergy © Gilles Carcassès
Avenue de l’Hautil à  Cergy © Gilles Carcassès
L'orobanche du lierre - Cergy © Gilles Carcassès
Les fleurs de l’orobanche du lierre – Cergy © Gilles Carcassès

Les orobanches puisent l’eau et les substances nutritives dont elles ont besoin dans les racines de leurs plantes hôtes.

On peut rencontrer en Ile-de-France 11 espèces d’orobanches dont la plupart sont rares :

  • Orobanche alba (AR) sur le thym précoce et le clinopode commun,
  • Orobanche amethystea (PC) sur le panicaut champêtre,
  • Orobanche arenaria (RRR) sur l’armoise champêtre et le genêt des teinturiers,
  • Orobanche caryophyllacea (R) sur les gaillets,
  • Orobanche gracilis (R) sur différentes fabacées,
  • Orobanche hederae (AR) sur le lierre,
  • Orobanche minor sur (R) les trèfles,
  • Orobanche picridis (PC) sur les picris, les crepis et aussi les carottes,
  • Orobanche purpurea (R) sur l’achillée millefeuille,
  • Orobanche rapum-genistae (RR) sur le genêt à  balais,
  • Orobanche teucrii (AR) sur les germandrées.

N’ayant pas besoin de synthétiser leurs sucres, elles ont abandonné la photosynthèse. Voilà  donc des plantes qui ne sont pas vertes, étant dépourvues de chlorophylle. D’autres plantes parasites ont cette même particularité, c’est le cas en Ile-de-France des lathrées (également de la famille des Orobanchaceae), des cuscutes (Convolvulaceae), des monotropes (Ericaceae), de la Néottie nid-d’oiseau (Orchidaceae).

Les monotropes parasitent les conifères - Feucherolles © Gilles Carcassès
Monotropa hypopitis – Feucherolles © Gilles Carcassès

Les monotropes parasitent les conifères.

Certaines plantes parasites sont aussi chlorophylliennes, comme le gui, les euphraises, les mélampyres, les odontites, les pédiculaires, les rhinanthes. Rappelons que le lierre, malgré ses crampons, n’est pas une plante parasite.

Les plantes parasites par botanique.org

L'actualité des jardins

Florilèges, nouvelles formations

Comme l’an dernier, Natureparif organise en Ile-de-France une série de formations au protocole Florilèges pour le suivi floristique des prairies urbaines. L’objectif de ce protocole est de fournir aux gestionnaires un outil d’évaluation de l’état écologique de leurs prairies et de faire le lien avec les modes de gestion.

La Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, partenaire de Natureparif, accueillera un groupe de stagiaires le 3 juin de 9h à  12 h. Les interprétations des relevés effectués en 2015 sur les prairies de l’agglomération et celles de la commune de Vauréal seront également présentées.

Florilèges praires, la théorie et la pratique © Gilles Carcassès
Florilèges praires, la théorie et la pratique © Gilles Carcassès

Ces matinées de formations sont gratuites mais l’inscription est obligatoire.

Pour s’inscrire aux formations 2016 au protocole Florilèges organisées par Natureparif

Retour sur la formation Florilèges 2015 à  Cergy-Pontoise

Les enseignements de Florilèges prairies

L'actualité de la Nature

Les clandestins de la gare

Un figuier sur le quai de la gare de Poissy © Gilles Carcassès
Un figuier sur le quai de la gare de Poissy © Gilles Carcassès

Palissé comme une palmette, un beau figuier s’élance à  l’assaut du quai de la gare de Poissy. Bien sà»r, personne ne l’a planté à  cet endroit, c’est une graine arrivée il y a quelques années dans la fiente d’un oiseau qui a germé dans le ballast. Au fil des ans, le va-et-vient des rames lui a donné sa forme. Un couple de voyageurs remarque cette drôle de verdure en descendant du wagon parce que je la photographie, quelques centaines d’autres passent sans rien voir.

Un clémentinier dans le ballast © Gilles Carcassès
Un clémentinier dans le ballast © Gilles Carcassès

Celui-là , quelques mètres plus loin, ce n’est pas un oiseau qui l’a semé. Ce pépin de clémentine aurait dà» terminer sa course dans la poubelle du quai.

Il y a tout ce qu’il faut pour faire un merveilleux jardin méditerranéen entre ces quais de gare : la forme encaissée qui protège du vent, les cailloux qui emmagasinent la chaleur du jour et assurent un parfait drainage, les crottes des pigeons comme fertilisant et toute la pluie du ciel. On ne devrait pas y faire passer des trains, ils abiment les branches de ces belles plantes courageuses, venues de pays lointains.

L'actualité de la Nature

Guide des végétations remarquables de la région Ile-de-France

Encore un ouvrage fort utile aux naturalistes franciliens ! Il décrit de façon détaillée 55 types de végétations remarquables des landes, forêts, tourbières, pelouses, escarpements rocheux…

Et l’ouvrage, magnifiquement illustré, est librement téléchargeable.

Epipactis atrorubens -La Roche-Guyon © Gilles Carcassès
Epipactis atrorubens -La Roche-Guyon © Gilles Carcassès

Epipactis atrorubens est une orchidée qui fait partie du cortège végétal indicateur des végétations des éboulis calcaires (voir la fiche n°54 de l’ouvrage).

Le Guide des végétations remarquables de la région Ile-de-France est une publication du Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien.

L'actualité de la Nature

Elle fait la fière

Sans doute pour protéger ces jolies fleurs blanches, un radar de feux tricolores a été installé à  proximité de ce carrefour près de la gare de Neuville-Université. Ainsi à  l’abri des assauts des grosses broyeuses du service d’entretien des routes, gênées par ce poteau dans leurs manœuvres, ces plantes refleurissent chaque année et se ressèment spontanément.

Gaura lindheimeri - Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Gaura lindheimeri – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

La plante a fière allure avec ses envolées de fleurettes d’un blanc brillant. Le gaura (du grec gauros qui signifie fier) est depuis quelques décennies très en vogue dans les jardins publics, dans les massifs fleuris traditionnels comme dans les massifs de plantes vivaces. Il existe de nombreuses variétés horticoles de cette plante : à  fleurs roses, à  port plus ou moins trapu… Cette onagracée d’origine texane n’est pas difficile, elle supporte parfaitement la sècheresse et le calcaire, mais elle craint l’excès d’humidité.

Fleur de gaura © Gilles Carcassès
Fleur de gaura © Gilles Carcassès

Je l’ai vue timidement apparaître là , dans l’herbe, au printemps 2011.

Que fais-tu là  l’américaine ?

La présence à  ses côtés de quelques tulipes laissait soupçonner un apport de terre ou de déchets de jardin. Les tulipes ont disparu, mais les gauras se sont bien installés.

Gaura lindheimeri © Gilles Carcassès
Gaura lindheimeri sous la rosée – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

Cette petite population de gauras s’est un peu étoffée au fil des années. La persistance depuis 2011 de cette plante non indigène lui vaut selon moi un statut local de plante subspontanée. (On peut dire aussi « diaphyte ergasiophygophyte », ça fait son effet dans les conversations)

Assistons-nous à  la naissance d’une nouvelle plante naturalisée pour l’Ile-de-France ?

Il faudrait pour cela que trois conditions soient réunies : sa persistance pendant 10 ans, une descendance importante et confirmée par semis naturel, un essaimage hors de son périmètre actuel.

Cette plante est absente de la flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot qui fait référence pour la région parisienne. Elle a été signalée subspontanée en Suisse, dans le Nord-Pas-de-Calais et en Midi-Pyrénées. Elle aurait franchi le cap de la naturalisation en Australie.

La famille du gaura

 

 

 

L'actualité des jardins

Une clématite en hiver

Clematis cirrhosa © Gilles Carcassès
Clematis cirrhosa © CACP – Gilles Carcassès

Cette clématite est une méditerranéenne. On la rencontre en Espagne, en Italie, en Algérie, dans le Sud de la France, dans le maquis, parmi les pistachiers… Ici, c’est une variété aux pétales piquetés de rouge. Son origine nous pousse à  lui préférer par prudence les expositions chaudes et les emplacements abrités des vents froids. En fait, elle serait assez rustique et supporterait jusqu’à  -15° installée dans un sol bien drainé.

De petite végétation, elle sait accompagner avec discrétion un arbuste, ou habiller élégamment une barrière, comme ici dans le jardin d’un amateur à  Pontoise.

Sa floraison tout l’hiver la rend précieuse, elle nous fait espérer le printemps.

Clematis cirrhosa, par eFlore

Les clématites sauvages – un article de Jardins de France

L'actualité des jardins

Voyage d’étude à  La Roche-Guyon

Comme chaque année à  la mi-juin, un groupe de jardiniers des communes de Cergy-Pontoise se retrouvera pour un pique-nique amical et instructif dans un jardin hors du territoire. Cette année, c’est le responsable technique du potager verger du château de La Roche-Guyon qui accueillera le groupe pour un échange sur le thème très tendance du jardin écologique et alimentaire. L’après-midi, la cellule Biodiversité de la Communauté d’agglomération proposera une découverte des pelouses calcaires des crêtes au-dessus du village. Une façon d’approfondir les acquis de la formation au protocole Florilèges prairies en s’entraînant à  la détermination de quelques plantes rares dans ce haut-lieu de la botanique francilienne.

Le potager verger du château de La Roche-Guyon © Gilles Carcassès
Le potager verger du château de La Roche-Guyon © Gilles Carcassès

Pour tout renseignement : biodiversite@cergypontoise.fr

http://www.chateaudelarocheguyon.fr/heading/heading14514.html

L'actualité des jardins

Un indicateur de qualité de gestion des prairies urbaines

Parc du Sausset à  Villepinte © Gilles Carcassès
Parc départemental du Sausset à  Villepinte © Gilles Carcassès

Gestionnaires d’espaces verts publics ou privés, vous en rêviez, Natureparif l’a fait pour vous : un protocole innovant, simple et efficace pour mesurer la qualité de gestion de vos prairies.

Florilèges prairies est un protocole basé sur un relevé botanique annuel limité à  50 espèces de plantes et quelques mètres carrés. Facile et ne demandant pas beaucoup de temps, il est à  la portée de tous les jardiniers.

Ce protocole sera en phase de test en juin 2014. A l’invitation de Natureparif, les gestionnaires d’espaces verts sur le territoire de Cergy-Pontoise, notamment les services espaces verts des communes, sont invités à  l’essayer et à  participer à  son amélioration par la remontée de leurs observations.

La présentation du protocole Florilèges prairies par Natureparif est prévue mardi 10 juin 2014 à  14 h en mairie de Courdimanche.

Cette réunion d’information technique sera suivie dans l’après-midi d’un exercice d’application pratique en se déplaçant dans une prairie de Courdimanche.

Les gestionnaires ainsi dotés des outils du protocole (dont un livre illustré présentant de façon très claire les plantes à  reconnaître) pourront en cas d’incertitude sur la détermination faire appel à  la cellule Biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise qui aidera Natureparif à  accompagner localement le projet.

Si vous souhaitez participer, vous pouvez contacter Loà¯c Gallet à  Courdimanche, qui s’est porté volontaire pour organiser la réunion de lancement, à  l’adresse suivante : ctm@ville-courdimanche.fr

En savoir plus, sur le site de Plante et Cité

 

L'actualité de la Nature

Les nouvelles sauvageonnes

La flore sauvage qui nous entoure est en constante évolution, certaines espèces disparaissent de notre région, victimes de la transformation des milieux ou du climat, d’autres apparaissent. C’est le cas notamment des échappées des jardins. Des plantes d’origine plus ou moins lointaine, introduites pour l’ornement, se retrouvent parfois dans la nature, par l’effet du caprice du vent ou des oiseaux, l’abandon d’un jardin, ou encore parce qu’elles ont été jetées sur un dépôt sauvage. Certaines survivent et se multiplient sur place. Ce sont alors des plantes subspontanées. Lorsqu’elles se disséminent dans la nature, elles accèdent au statut de plantes naturalisées.

Le pavot, Papaver somniferum , trouvé sur un tas de terre au bord de la zone maraîchère de Cergy est une plante subspontanée © Gilles Carcassès
Le pavot, Papaver somniferum , trouvé sur un tas de terre au bord de la zone maraîchère de Cergy est une plante subspontanée © Gilles Carcassès
Heracleum mantegazzianum, la berce du Caucase est une plante naturalisée qui se plaît dans nos zones humides. Photographie prise au bord du ru de Liesse à  Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
La berce du Caucase, Heracleum mantegazzianum, est une plante qui se naturalise dans nos zones humides. Photographie prise au bord du ru de Liesse à  Saint-Ouen-l’Aumône © Gilles Carcassès

Envie d’herboriser ?

Pour l’occasion de la Fête de la nature 2014, Natureparif propose en téléchargement un petit livret simple d’emploi et fort bien fait : Les plantes en famille. Il décrit 50 espèces de plantes communes en Ile-de-France, classées en 10 familles. Une sympathique initiation à  la botanique qui donnera peut-être envie de se perfectionner.

Pour cela, un petit ouvrage pas cher vous permettra d’étendre vos connaissances aux 235 espèces que l’on peut rencontrer facilement en ville : Sauvages de ma rue.

Enfin, les deux tomes de la Flore d’Ile-de-France seront l’outil incontournable pour reconnaître les 1619 espèces franciliennes.

En complément, n’oubliez pas notre guide des orchidées sauvages de Cergy-Pontoise et du Vexin français.