Du 20 au 24 mai, c’est la fête de la nature et la liste des manifestations prévues est en ligne sur le site officiel de la fête de la nature. Trois manifestations labellisées sont pour l’instant recensées pour l’agglomération de Cergy-Pontoise :
Si vous souhaitez participer ou organiser une manifestation rendez-vous sur le site de la fête de la nature.
L’organisateur peut être un professionnel, une association, une collectivité, une entreprise, un enseignant, un animateur… et même un simple particulier. L’inscription d’activités est possible sur le site de la fête de nature jusqu’au 15 mai.
Pour les participants, le site présente dans ses fiches détaillées, les modalités d’inscriptions (onglet : participer) et la localisation de la manifestation. Attention, les places sont limitées !
C’est un gros poisson échoué au bord de l’étang des Galets à la base de loisirs de Cergy-Pontoise qui a attiré notre attention : une carpe miroir, avec seulement quelques grandes écailles brillantes en haut du dos. Sa nageoire dorsale est terrifiante : le premier rayon est armé de petits crochets acérés qui lui donnent l’aspect d’une scie.
Nombre de pêcheurs rapportent des casses de ligne lorsque leur fil de pêche se prend dans ces dents très coupantes. De là à prétendre que ce détail anatomique serait le résultat d’un processus d’adaptation de la carpe à la pêche à la ligne… A mon avis, la « scie dorsale » existait bien avant l’invention du fil de pêche. Alors, à quoi ça sert ? Décourager les cormorans trop voraces peut-être…
La carpe n’est pas un poisson originaire de nos contrées, elle a été domestiquée par les Romains à partir de captures faites au bord du Danube. Ce fut longtemps en Europe un poisson uniquement présent en étangs de pisciculture. Les différentes races de carpe d’élevage, dont cette carpe miroir, sont maintenant largement disséminées dans de nombreux milieux naturels.
La carpe est omnivore, elle consomme une grande variété de végétaux aquatiques, des vers, des larves d’insectes, des gastéropodes… Les vieilles carpes se régalent aussi d’écrevisses et d’anodontes.
Dans un tas de bà»ches fraichement débitées par les jardiniers de la base de loisirs de Cergy-Pontoise, nous avons trouvé un trésor : une belle tranche de tronc bien pourri taraudé par des larves d’insectes.
Avec la gourmandise du sanglier, nous l’avons consciencieusement déchiquetée à la recherche d’une larve dodue ou d’un adulte hivernant.
C’est un adulte que nous avons trouvé, une petite biche. Drôle de nom pour un coléoptère ! Comme le lucane cerf-volant, autre membre de la famille des Lucanidae, le mâle est doté de mandibules plus développées que la femelle, mais chez cette espèce ses proportions sont beaucoup plus modestes. Au fait, devinerez-vous comment on appelle le mâle de la petite biche ? La petite biche mâle, tout simplement.
La petite biche est de loin la plus commune des dix espèces de Lucanidae que l’on peut rencontrer en France. Ces coléoptères dits saproxyliques jouent un rôle essentiel dans la dégradation du bois mort en forêt et la fabrication de l’humus.
La musaraigne, qui compte une dizaine d’espèces en France, fouine jour et nuit à la recherche d’insectes, d’escargots, d’araignées, de cloportes et de vers de terre, consommant journellement son propre poids de nourriture. Cet appétit insatiable s’explique par la nécessité de maintenir son métabolisme à un niveau élevé. Ceci fait de la musaraigne un allié précieux au jardin pour réguler les populations de ravageurs.
Des signes externes distinctifs permettent de reconnaitre les musaraignes : un museau allongé pourvu de nombreux poils tactiles, des pattes antérieures munies de cinq doigts griffus (les souris n’en n’ont que quatre), des yeux minuscules (ce qui n’est pas le cas des souris, ni des hérissons).
L’étude directe des populations de micromammifères est difficile car ceux-ci sont très discrets et ont pour la plupart une vie principalement nocturne et souterraine. L’observation et la détermination des restes osseux contenus dans les pelotes de réjection des rapaces nocturnes (chouette effraie, chevêche…) est une méthode simple et éprouvée.
Parmi les plus communes de nos musaraignes, nous pouvons citer la musaraigne musette (Crocidura russula) et la musaraigne couronnée (Sorex coronatus, très proche de Sorex araneus).
Ils appellent ça les comptages Wetlands : c’est le rendez-vous hivernal de tous les ornithologues. Le principe est simple : sur toutes les zones humides de la planète, le même week-end de mi-janvier chaque année, tout le monde compte les canards. Et il faut aussi compter les hérons, les grèbes, les foulques, les harles, les oies, les cygnes, les cormorans, les butors, les ibis, les tadornes, les fuligules, les garrots, les aigrettes, les sarcelles… bref tous les oiseaux d’eau.
A la base de loisirs de Cergy-Pontoise, malgré un groupe de choc hyper motivé, ce fut un bien maigre butin. Il faut dire que les opérations de chasse administrative le même jour pour le contrôle des populations de bernaches du Canada avaient quelque peu fait le vide sur le secteur. Nos canards chipeaux étaient tous partis vers d’autres bassins plus calmes, sauf un sourd qui était resté avec un petit groupe de foulques. Apparemment la chasse n’a pas été bonne, les bernaches n’étaient pas là : y aurait-il eu des fuites ?
Au palmarès des comptages franciliens, le trio gagnant de l’année dernière était le suivant :
foulques : 17616
canards colverts : 6782
fuligules milouins : 3721
La ville de Paris va-t-elle exploser son score avec les 280 000 canards sauvages en fonte d’aluminium et granit dessinés par Jean Nouvel pour recouvrir la toute nouvelle Philharmonie de Paris au parc de La Villette ?… Il paraît que ça ne compte pas.
Mais qui se cache dans les fissures de l’écorce de ce pin sylvestre ? Cherchant à s’abriter des intempéries et des rigueurs de l’hiver, des insectes se pressent et s’entassent dans les moindres anfractuosités.
Ces jolis coléoptères bleus dont les élytres montrent une fine ponctuation, sont les adultes hivernants de la galéruque de l’aulne, Agelastica alni.
A la base de loisirs de Cergy-Pontoise, au printemps, on peut voir de grandes quantités de ces petits coléoptères dans les aulnes et sur les plantes des berges sous ces arbres. Si les adultes, phytophages, font de gros trous dans les feuilles de cet arbre, leurs larves noires transforment ce qui reste en dentelles !
Ces petites mouches bicolores, sans doute des Taumathomyia, profitent de l’aubaine : elles se nourrissent des sécrétions corporelles des larves de coléoptères. La photo a été prise au bord de l’étang de la Galiotte à Carrières-sous-Poissy en juin 2013.
Janvier n’est pas que le mois des soldes. C’est aussi le meilleur moment pour l’observation des canards hivernants. Un petit tour à l’étang du Corra (Saint-Germain-en-Laye) et à la base de loisirs de Cergy-Pontoise me permet de vous présenter quelques espèces.
Le tadorne de Belon fréquente l’été les rivages côtiers. Il piétine et fouille la vase à la recherche de vers, de crustacés ou de petits mollusques. Les couples sont unis pour la vie et nichent dans des terriers de lapins (non occupés !). Cette espèce protégée est un hivernant rare en Ile-de-France. Quatre à six couples se reproduisent chaque année dans notre région. L’étang du Corra est un des huit sites franciliens de reproduction avérée pour cette espèce.
Le canard chipeau est majoritairement végétarien. On reconnaît cette espèce au miroir blanc sur l’aile. Ses effectifs sont passés pour l’Ile-de-France de 20 individus hivernants à plus de 1000 en dix ans. Encore un effet du changement climatique ?
Le canard chipeau mâle a le bec noir, celui de la femelle a une bordure orange. Les deux photographies ci-dessus ont été prises à l’étang du Corra, mais on peut voir aussi tout l’hiver des canards chipeaux à la base de loisirs de Cergy-Pontoise.
Le canard souchet mâle est vivement coloré, et sa femelle est beaucoup plus terne. Mais tous les deux se reconnaissent aisément à la forme étonnante du bec taillé pour filtrer les particules comestibles à la surface de l’eau. A l’étang du Corra, il y en avait trois ces jours-ci, mais ils ne se sont pas approchés. Cette photo du mois d’avril 2013 a été prise au même endroit.
Le mâle du canard siffleur émet un son flà»té caractéristique « ou i ou… ». Il se déplace en troupes parfois importantes. A la base de loisirs de Cergy-Pontoise, il y en avait quatre le 2 janvier 2015, et ils sont restés timidement au milieu de l’étang, d’où la faible définition de ma photo prise de très loin. La tête marron (avec une bande jaune au sommet pour le mâle), la bande alaire blanche, le bec gris à pointe noire sont de bons critères de détermination. C’est un hivernant rare en Ile-de-France.
Les grands peupliers de la base de loisirs de Cergy-Pontoise portent de nombreuses boules de gui.
La jeune génération va prendre la relève. Lorsque la graine de gui a germé sur une branche, ses racines s’enfoncent dans le bois pour y puiser la sève brute et provoquent cette déformation en massue.
Surprise ! La pulpe file et s’étire de façon spectaculaire. Pas étonnant qu’on en fasse de la glu.
Ca, c’est du super camouflage ! Alors, le gui une plaie pour les arbres, un bienfait pour les oiseaux ?
Les mésanges bleues sont expertes pour trouver les embryons de gui sur les branches : elles en raffolent.
Les grives draines, quant à elles, consomment les baies. En laissant leurs fientes sur des branches, elles participent activement à la dissémination du gui. Je me mets en chasse, je trouverai bien une grive draine photogénique. En voici une bien grosse, on dirait, là -bas :
Pas du tout une grive ! C’est un épervier mâle, attiré dans le secteur par de grands vols de tendres chardonnerets.
Les réponses au quizz du 28 novembre sur le mode de dissémination des graines se trouvent dans le tableau en fin d’article.
Merci aux participants, car les réponses étaient loin d’être évidentes et sont sujettes à débat : l’efficacité de la dispersion résulte des milliers d’années de co évolution des plantes et de leurs partenaires disséminateurs mais aussi de la capacité de celles-ci à utiliser plusieurs agents de propagation.
90 % des espèces végétales utilisent le vent comme moyen de dispersion. Les graines sont généralement de petites tailles pour pouvoir être transportées plus facilement. Pour faire voler les graines, le monde végétal a développé différents procédés. Et force est de constater une nouvelle fois que l’homme n’a rien inventé !
Pour le coquelicot ou le compagnon blanc, les minuscules graines tombent au sol, au pied de la plante, sous l’effet de la pesanteur. Mais, elles sont si petites et si légères qu’elles sont fréquemment emportées par le vent qui secouent les capsules.
De nombreuses plantes aquatiques et plantes de berges (rivières, étangs) utilisent l’eau comme moyen de locomotion, en complément d’autres techniques. Leurs graines sont donc capables de flotter.
Certains fruits, armés de crochets ou de harpons s’agrippent aussi bien aux poils et plumes qu’aux chaussettes et bas de pantalon. Carotte sauvage, benoîte, bardane, gaillet, aigremoine peuvent ainsi parcourir une grande distance.
L’intérêt nutritif d’un certain nombre de fruits est une autre stratégie de dispersion.
L’exploration naturaliste des bassins de la base de loisirs de Cergy-Pontoise par le groupe de plongeurs de la Fédération française d’études et de sports sous-marins se poursuit. Dimanche 7 décembre 2014, bravant le froid, les courageux participants ont enfilé leur combinaison à la découverte de la faune et de la flore du bassin où se pratique le ski nautique. Alicia m’a rapporté cette image d’hydres qui ont élu domicile sur une plante aquatique (cliquez sur l’image pour la grossir).
L’hydre est un petit animal sans squelette qui capture de minuscules proies grâce à ses tentacules. Elle est bien connue pour être capable de se régénérer entièrement à partir d’un fragment. Elle peut aussi bourgeonner et se multiplier par clonage. Cet animal a donc le secret de l’immortalité, mais son sort est-il enviable : tous les jours manger du plancton, sans jamais rien connaître de la musique de Mozart ni du lapin chasseur ?