Pour ne plus les confondre, il suffit de retenir le détail qui les différencie facilement :
Notons aussi que la grande tortue, comme son nom le laisse deviner, est plus grande que la petite tortue. Cette dernière a aussi des couleurs plus vives.
Des deux espèces, la grande tortue est la moins observée en Ile-de-France.
Les chenilles de la grande tortue consomment des feuilles d’arbres : saules, bouleaux, ormes, peupliers, cerisiers…
Les chenilles de la petite tortue consomment des orties.
Une étude hollandaise à grande échelle sur la diversité et l’abondance des papillons de jour depuis 1990 permet de dessiner des tendances et d’émettre des hypothèses quant aux causes des changements constatés.
Tout d’abord, si de nombreuses espèces sont en net déclin, toutes ne le sont pas. Ainsi, le Tyrcis tire son épingle du jeu et ses effectifs progressent nettement. Une autre étude montre que l’espèce serait capable de s’adapter à la raréfaction des haies qu’il affectionne et à la fragmentation de son habitat, en améliorant ses performances de vol.
La raréfaction de la plante-hôte de la chenille est très certainement une explication pour le déclin de certaines espèces autrefois communes. C’est le cas du Citron, papillon inféodé à deux arbustes indigènes qui poussent dans les haies, la bourdaine et le nerprun.
Pour la chute des effectifs de la Petite tortue, il s’agit d’autre chose, car les orties qui nourrissent ses chenilles prolifèrent au bord des champs et dans les friches, en raison des fertilisations azotés, de l’épandage des lisiers, des dépôts de déchets verts, de la non-exportation des coupes… C’est plutôt dans la qualité et l’abondance des nectars, source de nourriture des papillons, que se trouve l’explication. Là encore, les pratiques agricoles sont pointées du doigt : fertilisation des prairies, désherbage et labour des bords de champs amenuisent la diversité florale et font se raréfier les fleurs des meilleures espèces nectarifères.
Si les gais rossignols et les merles moqueurs ne les mangent pas avant, ces chenilles noires sur les orties feront de bien jolis papillons.
Mais il se trouve que plusieurs espèces de papillons pondent sur l’ortie et engendrent des chenilles à dominante noire. Voici comment reconnaître trois espèces communes en observant ces chenilles.
Avec de petits points blancs et de longues épines, c’est le Paon du jour (cliquez sur l’image pour mieux voir les points blancs).
Une double bande jaune sur le dos : c’est la Petite tortue.
Toute en barbelé avec deux « cornes » rigolotes sur la tête, voici la Carte géographique.
Ce papillon est étroitement lié aux orties pour la nourriture de ses chenilles. Aussi, on le rencontre dans les endroits où pousse l’ortie dioà¯que : lisières, friches, bords de champs, berges de rivières, jardins, abords de fermes…
L’espèce est facilement identifiable par la rangée de lunules bleues qui borde l’extrémité de ses ailes.
Menacée, ou pas ?
Les populations de cette espèce semblent sensibles aux changements climatiques. Autrefois très commune, elle avait quasiment disparue de nos campagnes. Supportant mal les mois de mai et juin chauds et secs, elle s’était réfugiée en montagne. Avec une série de débuts d’été plus arrosés, la petite tortue se refait une santé. 2017 semble à nouveau une bonne année pour la petite tortue, si j’en crois le témoignage de mes amis lépidoptéristes.
Vous voulez faire quelque chose pour la petite tortue ?
Accueillez donc une touffe d’ortie dans votre jardin, et priez pour que le mois de juin soit frais et bien pluvieux … Vous pouvez aussi proposer au papillon ces fleurs bleues ou roses qui semblent particulièrement lui plaire : buddleias, lavandes, scabieuses, origans, verveine de Buenos-Aires. Mais je l’ai vu aussi fréquenter les pissenlits et les pâquerettes…
Voici notre dernière production : 14 panneaux A3 sur les papillons de jour que l’on peut facilement observer à Cergy-Pontoise. Douze espèces sont illustrées, parmi celles-ci, la belle-dame, le vulcain, le moro-sphinx, l’aurore, la carte géographique, le brun du pélargonium, le paon du jour, qui ont chacune déjà fait l’objet d’un article dans notre blog.
Pour tous renseignements et pour réserver cette exposition, écrivez-nous à biodiversite@cacp.fr