En début de saison nous observions le chevalier guignette sur les bords du bassin sous le pont rouge, que nous avions d’abord pris pour une bergeronnette grise. Cette fois, pour le deuxième passage de notre protocole du suivi des oiseaux, c’est bien la bergeronnette grise qui s’agite sur la margelle.
Mais elle n’est pas toute seule. Elle sautille autour d’une tache bleue…vite les jumelles !
C’est bien monsieur Martin pêcheur d’Europe qui est posé dans le soleil matinal. On peut différencier mâle et femelle grâce à la couleur de la commissure du bec. Elle est rouge orangé chez la femelle et noire chez le mâle.
Habituellement, le Martin pêcheur est perché sur une branche de saule au-dessus de l’eau et guette le passage des poissons. Cette fois il a choisi la margelle du bassin, qui a l’air de lui offrir un bon point de vue et me laisse tout le loisir d’observer ses brillantes couleurs.
Je l’aperçois tenter plusieurs plongeons pour pêcher un poisson pour son petit déjeuner. Il a du finir par y arriver car il a filé tout droit sous le pont, une véritable flèche bleue, impossible à tracer. C’est d’ailleurs comme ça qu’on le voit le plus souvent : un trait bleu filant au-dessus de l’eau. En effet, le martin pêcheur n’est pas si rare dans ce secteur, nous l’observons régulièrement. Mais c’est la première fois qu’il reste posé aussi longtemps à découvert !
Tiens, il y a une fleur rose là, au pied du chêne. Laquelle est-ce ?
A première vue c’est clairement une orchidée. Quelques recherches supplémentaires nous aiguillent dans une direction plus précise : il semble que ce soit l’orchis singe, Orchis simia.
C’est une plante rare dans la région, vulnérable à l’extinction et protégée. Malgré ses jolies couleurs roses très attirantes, il est interdit de la cueillir. Il faudra l’observer sur place et surtout prendre garde à ne pas la piétiner.
C’est une plante des milieux plutôt sec et ensoleillé. Cet individu, rencontré sous la couverture de plusieurs chêne au cours d’un printemps particulièrement pluvieux n’était pas très grande forme. Lorsque la fleur est entière ouverte, le labelle (le pétale central) déployé a une forme qui évoque la silhouette d’un singe (plutôt un capucin qu’un gorille), comme sur l’image ci-dessous.
Retrouvez dans ces articles d’autres orchidées du territoire :
Moi c’est Athénaïs et je suis en BTSA Gestion et protection de la nature (GPN) depuis septembre 2023. Plus précisément, je suis en apprentissage ce qui signifie que je suis en formation scolaire et salariée à l’agglomération. Et vous n’en avez pas encore fini avec moi car j’en ai encore pour une bonne année.
J’ai pourtant fait un Master en école de commerce dans le passé mais l’envie de sensibiliser les publics et de protéger la nature était plus forte, donc sachez mesdames, messieurs, que ce super diplôme de BTS GPN est accessible !
Qu’est ce que le BTS GPN ?
Le BTSA Gestion et Protection de la Nature (GPN) est un diplôme agricole de niveau Bac+2, délivré par l’Éducation nationale, qui prépare les étudiants à devenir des techniciens spécialisés dans la gestion, la protection et la valorisation des espaces naturels.
🌼 À quoi s’attendre ?
Pendant cette formation, vous allez acquérir des compétences solides à travers un programme varié et engageant :
Acquisition de connaissances scientifiques : En écologie, de la biologie, et de la gestion des populations animales et végétales)
Développement de compétences techniques : Apprentissage des méthodes et outils d’inventaire et de suivi de la biodiversité, ainsi que des techniques de gestion et de restauration des écosystèmes.
Formation à la gestion de projets : Concevoir, mettre en œuvre, et évaluer des projets de gestion des espaces naturels.
Sensibilisation et éducation à l’environnement : Vous aurez l’opportunité de développer des compétences en communication, créativité et en animation pour sensibiliser différents publics aux enjeux environnementaux.
Les formations disponibles
Il vous est possible de suivre ce BTS en formation initiale, en apprentissage ou en formation continue pour ceux et celles qui souhaitent développer de nouvelles compétences ou se reconvertir !
🌟 Et après le BTS ?
Une fois votre diplôme obtenu, plusieurs perspectives s’ouvrent à vous :
Poursuite d’études : Vous pouvez continuer en licence professionnelle, en école d’ingénieur spécialisée en environnement, ou en master pour approfondir vos connaissances et compétences.
Insertion professionnelle : Vous pourrez accéder à des postes tels que technicien de l’environnement, animateur nature, éco-garde, technicien d’espace naturel, chargé de mission biodiversité, ou encore consultant en bureau d’études environnementaux.
🌍 Petit retour d’expérience
Ce BTS, associé à mon apprentissage, représente une expérience extrêmement enrichissante. Entre la mise en place de protocoles de suivi de la faune et de la flore, les sorties nature, la stratégie biodiversité à l’échelle de l’agglomération et la sensibilisation des acteurs, il est impossible de s’ennuyer, et c’est exactement ce que je recherchais ! Il est important de noter que le temps passé en extérieur varie selon les métiers, mais au fur et à mesure que l’on apprend à mieux connaître la nature, on découvre des merveilles inattendues, même dans l’observation d’une fourmi ou d’une brindille. Ce BTS me permet également de faire de belles rencontres. Entourée de professionnels et de passionnés, j’ai pu nouer de précieuses amitiés !
Je recommande vivement cette voie à ceux qui, comme moi, sont passionnés par la nature et souhaitent jouer un rôle actif dans sa préservation.
Si vous avec des questions ou des retours d’expériences, n’hésitez pas à poster un commentaire à la suite de l’article 👇
Fin avril, nous réalisions comme tous les printemps le protocole STOC (Suivi Temporel des Oiseaux Communs) dont un des points d’écoute se situe sur le pont rouge de l’Axe Majeur à Cergy.
Un point gris s’agite sur les margelles des bassins sous le pont. Probablement l’habituelle bergeronnette grise, aussi appelée hochequeue du fait de ses inlassables balancements… Mais l’oiseau est plus gros… Et n’a pas vraiment la même allure. Un coup de jumelles et c’est confirmé : c’est bien le chevalier guignette !
L’espèce est considérée comme commune dans la Région. Toutefois elle n’est que nicheuse occasionnelle et ses populations ne sont pas stables. Il est donc difficile d’évaluer son degré de conservation à l’échelle régionale. A l’échelle nationale l’espèce est considérée comme quasi menacée. C’est donc avec une certaine satisfaction que nous n’avons pas observé un, mais quatre individus sur l’île de loisirs.
Le chevalier guignette est un limicole, c’est un oiseau qui évolue essentiellement sur les berges (dans la vase et les limons) où ses grandes pattes lui servent d’échasses et son long bec lui permet de fouiller la vase pour y dénicher ses proies : des larves, insectes, vers ou mollusques.
Plus petit que les autres chevaliers, on le reconnait facilement à ses « épaules » blanches ; il a une marque blanche qui remonte vers la base de l’aile.
Et comme la bergeronnette, il s’agite beaucoup quand il est concentré pour pêcher son déjeuner !
Envie de vous lancer dans une épopée 100% vertueuse écologiquement ? Pour se nourrir autrement, pour partager une aventure humaine, pour contribuer à la résilience de nos territoires et faire du bien à la planète …
L’association b.a-BA, engagée depuis plus de 10 ans dans les jardins et vergers partagés, vous propose, en complicité avec le Mouvement des Colibris, une formation pour découvrir comment monter et animer un espace cultivé partagé écologique sur votre territoire. Ces lieux sont de plus en plus nombreux, prenant des formes très diversifiées… Et parce qu’un espace cultivé partagé se créée sur mesure à son contexte d’implantation et que le collectif ne se décrète pas, nous vous partageons une boîte à outils pour mettre en œuvre toutes les étapes nécessaires à sa planification, sa création et son animation – sans oublier un moment temps autour des fondamentaux de l’agroécologie.
Bravo à ceux et celles qui ont trouvé ce fameux papillon !
C’est poilu, c’est mignon et surtout, on espère qu’il capte la 5G avec de telles antennes!
Voilà une Adèle verdoyante, de son nom scientifique Adela reaumurella ; c’est un petit papillon de la famille des Adelidés.
Il possède d’une belles paires d’ailes aux reflets métalliques, qui ne dépassent pas 14 à 18 mm d’envergure, pour à peu près 2 cm de long. Les mâles arborent de très longues antennes qui font près de 5 fois la longueur du corps ! Ils portent aussi une toison de poils noirs sur la tête et le thorax. Les femelles ont des antennes plus courtes, et leur couleur est plus bronzée.
D’avril à juin, on peut observer les mâles voler en grand nombre autour des arbres en plein soleil, les antennes en avant, réalisant une sorte de parade nuptiale, en mouvements répétitifs.
La chenille vit dans la litière et s’abrite dans un fourreau qu’elle bâtit à partir de fragments de feuilles
Prenez garde à ne pas confondre ce papillon avec l’Adèle de la Scabieuse, Nemophora metallica, qui possède de gros yeux verts comparé à notre verdoyante qui les a marron foncé.
Je suis un insecte au vol délicat, Mes ailes vertes brillent d’un bel éclat. Mon prénom est celui d’une chanteuse célèbre, Mon nom évoque la nature luxuriante.
Nous avons fait une mystérieuse et récente découverte dans nos archives… il s’agissait d’un carton rempli de papiers journaux datant de 2008. J’avoue ne pas avoir retenue ma curiosité et me suis empressée de lire les nouvelles d’il y a 15 ans (et oui ça nous rajeunit pas…). Outre les nouvelles mondiales et celles de nos chères communes, me voilà à tirer mon premier bout de papier. C’est dans ma lancée que quelque chose en tombe… Un bout de plante séchée ! Curieux… Je fouille : un deuxième, un troisième, des centaines ! Mais que font tous ces échantillons ici ? Qui les a mis là ? Et d’où viennent-ils ?
Je me lance dans mes recherches. Loin d’être une détective diplômée, je retrouve rapidement son origine grâce à mes collègues (eh oui pas folle la guêpe). J’apprends donc qu’il s’agit d’un herbier provenant de l’arboretum de l’axe majeur !
Il a été réalisé dans le cadre de la réhabilitation de l’arboretum dans les années 2010 qui à l’époque avait permis d’inclure des sentiers de découverte en lien avec la botanique et la pollinisation ainsi que l’installation d’un rucher pédagogique qui est aujourd’hui toujours animé par Ocelles association.
L’arboretum c’est à l’origine une belle histoire qui nous fait remonter en 1996. Il fut créé et mis en valeur par des élèves de CM2 de l’école des Terrasses, Jean-François Martin et avec le soutien du service des Espaces vert de la ville de Cergy. Chaque année, cette collaboration permettait de planter plus de 50 arbres d’origines variées. C’est malheureusement suite au décès de Monsieur Jean-François Martin que le projet fut arrêté, un pommier fut planté en sa mémoire à l’entrée de l’arboretum.
Malgré le temps, j’ai pu retrouver quelques photos d’archives !
Peut-être que certains ou certaines d’entre vous se souviennent de leur journée ou de leur arbre ? N’hésitez pas à nous partager votre histoire en commentaire !
Aujourd’hui l’arboretum connait une période paisible. Certains arbres ont bien grandi, les abeilles butinent toujours et l’entretien dit en gestion différenciée leur rend bien service. Il est possible d’observer une multitude d’essences différentes, des orchidées sauvages, des oiseaux mais aussi de beaux papillons.
Avec l’herbier en notre possession, nous allons nous lancer à la recherche de ces arbres et vous présenter leur particularité à travers nos articles. A bientôt pour le prochain épisode !
Premier échantillon de la liste – l’avez-vous reconnu ?
Le Stérée remarquable, Stereum subtomentosum, fait partie de la famille des Stereacés. Ce champignon est saprophyte, ce qui signifie qu’il se nourrit de matière organique morte, en décomposant principalement le bois.
Il ressemble d’une certaine manière aux épluchures laissées par un taille crayon. Il est en forme d’éventail, de 2 à 7 cm de diamètre, attaché latéralement, parfois avec un petit pied, et pouvant se chevaucher s’ils sont nombreux.
Sa couleur varie du grisâtre au gris-orange ou ocre-jaunâtre, devenant verdâtre à cause de la présence d’algues. Le bord peut être blanc ou chamois.
On le trouve en abondance sur les troncs et les branches de divers arbres à feuilles tels que l’Aulne, le Peuplier et le Hêtre, dans les forêts humides et le long des rivières. Il forme des colonies denses mais est relativement rare dans certaines zones. Sa présence est constante tout au long de l’année, avec une prédominance particulière en été et en automne.
Durant nos dernières sorties, nous avons pu observer un bon nombre de dendromicrohabitats, pourquoi pas vous en faire découvrir quelques uns… Mais où se trouvent-ils ? … Dans les arbres ! Et particulièrement les plus vieux. Ces derniers présentent un fort intérêt pour la biodiversité car ils offrent tout un tas de recoins, de crevasses ou de cavités qui accueillent une faune diversifiée. Ces particularités se nomment dendromicrohabitats.
Les dendromicrohabitats de « habitat », précédé des préfixes « dendro » = relié aux arbres et « micro » = petit, minuscule; sont littéralement des petits milieux habitables pour certaines espèces que l’on retrouve dans les arbres. Ils constituent des lieux indispensables de refuge, de reproduction, d’hibernation et de nutrition pour de très nombreuses espèces. Chaque type de dendromicrohabitat accueille des espèces spécifiques. Plus ils sont variés et nombreux dans un peuplement, plus les chances d’accueillir une diversité d’espèces sont grandes.
Extrait du Guide de poche des dendromicrohabitats
Au cœur d’une forêt ou sur un simple arbre isolé dans la campagne, les dendromicrohabitats nous entourent et il ne nous reste plus qu’à ouvrir l’œil !
Ce grand hêtre bien âgé mort sur pied est couvert d’une multitude de cavités naturelles. Les trous d’oiseaux ou les zones pourries à l’intérieur du tronc, offrent des refuges pour une variété d’animaux, y compris les oiseaux, les chauves-souris, les insectes xylophages (qui se nourrissent du bois) et même certains mammifères.
En fonction de leur emplacement, qu’elles se trouvent près du sol et en contact direct avec celui-ci ou plus haut sur le tronc, les cavités remplies de terreau peuvent jouer différents rôles. Elles peuvent servir de site de reproduction pour des coléoptères spécialisés ou de refuge pour divers vertébrés tels que des amphibiens, des oiseaux, des lézards ou des mammifères.
Les vestiges de charpentière brisée font partie de cette forme de dendromicrohabitat. Ces blessures exposant du bois ainsi que les fentes facilitent l’accès à beaucoup de colonisateurs primaires. Elles sont un point d’entrée privilégié pour les champignons dont les spores sont transportées par le vent.
Un dendrotelme est une cavité remplie d’eau, souvent temporairement. Plusieurs espèces d’insectes, notamment des diptères, et des micro-crustacés dépendent des dendrotelmes comme milieu indispensable.