Rhopalapion, originaire d’Amérique du Nord, d’Asie Mineure et du Moyen-Orient est apparu dans notre pays en 1982 en Ardèche. En quelques années, il a envahi la France, aidé en cela par les amateurs qui collectent des graines pour leur jardin, sans se douter qu’elles sont habitées.
La hausse du mercure fait progresser certaines espèces d’odonates vers le Nord !
Un indice à Cergy-Pontoise, sur les bassins du parc François-Mitterand : Sympetrum fonscolombii, une espèce méridoniale migratrice jusqu’alors rare au centre et au nord de l’Europe, vient d’y être observée. Son apparition récente en Ile-de-France est bel et bien confirmée. Ci-dessous un beau mâle. Outre sa couleur sanguine, un certain nombre de critères permettent son identification :
La femelle du Sympetrum fonscolombii est jaune. Chez les odonates, mâles et femelles n’arborent généralement pas les mêmes couleurs. Celles-ci varient aussi en fonction de l’âge et de la saison.
Une fois de plus, le Parc naturel régional (PNR) du Vexin français, le PNR Oise-Pays de France et la cellule biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, ville porte de PNR du Vexin français, s’associent pour une journée de rencontres techniques de terrain sur le thème de la gestion écologique des espaces verts et naturels.
Cette année, nous découvrirons plusieurs initiatives dans le Vexin. Le programme est en cours d’élaboration et ne peut encore être dévoilé. Mais il sera à la hauteur de vos attentes : vous pourrez comprendre le bon emploi de plantes vivaces à travers de superbes compositions faciles à gérer, vous rencontrerez des équipes municipales hyper-motivées ; il sera aussi question de biodiversité et d’inventaires, et il y aura des surprises…
Amis jardiniers professionnels des communes concernées, retenez déjà la date : le mardi 7 octobre 2014. Et n’oubliez pas de motiver vos élus pour vous accompagner ! Les modalités d’inscription vous seront précisées dès que le programme sera arrêté.
Retrouvez le compte-rendu de la précédente journée qui avait rassemblé une cinquantaine de jardiniers professionnels et d’élus, en cliquant sur l’image :
L’Office pour les Insectes et leur Environnement (OPIE) rappelle que c’est le bon moment pour observer les lucanes cerfs-volants. Ces gros coléoptères dont les larves consomment le bois mort en forêt, font l’objet d’une enquête nationale pour mieux connaître la répartition de l’espèce.
Nous sommes autour des bassins du parc François Miterrand, dans le quartier Grand centre à Cergy-Pontoise. Pendant que les canards colvert se pâment au soleil, les odonates s’activent entre les feuilles des massettes et des joncs : émergences, échauffourées, accouplements, alimentation. Autant d’agitation et de passions discrètes mais bien visibles si on se donne la peine d’observer.
D’une grande voracité, les odonates chassent à l’affà»t ou par poursuite de nombreux petits insectes. Mais, quelquefois, des araignées, des abeilles et même d’autres odonates peuvent entrer dans leur régime alimentaire. Ils ont un arsenal bien développé pour la capture des proies : une technique de vols remarquablement efficace, des yeux à facettes permettant une vision à 360°, des pattes préhensibles, des mandibules puissantes.
Quant aux plantes de la zone humide, elles fleurissent tour à tour sur le pourtour des bassins : aux jaunes de cobalt des iris et des mimules ont succédé le fuchsia des salicaires, le rose tendre des ombelles des butomes ou des épilobes à petites fleurs, le bleu azuréen des myosotis des marais…
Non, il ne s’agit pas d’une pollution accidentelle : ces nuages sont vivants ! Ce sont des daphnies, de petits crustacés d’eau douce. Elles sont assurément plusieurs centaines de millions à tournicoter ainsi en agitant rythmiquement leurs antennes plumeuses.
Les daphnies filtrent l’eau en consommant des algues unicellulaires, des bactéries, des particules organiques. Elles ont ainsi un rôle essentiel d’épuration des eaux stagnantes.
Leur couleur rouge est due à la production d’hémoglobine qui leur permet de survivre dans des eaux peu oxygénées. Lorsque leur milieu de vie devient défavorable à leur prolifération, elles produisent des œufs qui peuvent résister à une sécheresse temporaire.
Les aquariophiles connaissent bien les daphnies séchées, utilisées pour la nourriture des poissons. Cet aliment est riche en vitamines et en protéines.
J’ai croisé au bassin six canards colvert, un couple de bergeronnettes grises et leur petit et quelques poissons rouges : ils avaient l’air tous repus !
Les coléoptères visibles en France se répartissent en une centaine de familles. Parmi celles-ci, les Chrysomelidae (ou chrysomèles) comptent plus de 600 espèces (plus de 30 000 dans le Monde). Certaines sont redoutées par les jardiniers, comme le doryphore qui s’attaque aux pommes de terre et aux aubergines, ou la chrysomèle américaine qui défolie les lavandes et les romarins.
Beaucoup de chrysomèles sont vivement colorées : elles finissent parfois épinglées dans les collections d’insectes. La photographie, c’est tout de même moins dommageable.
Voici quelques floraisons visibles en ce moment dans les jardinières de la dalle Grand Centre à Cergy. Les végétaux ont été sélectionnés pour leur bonne résistance aux conditions de vie difficile : faible volume de terre, sécheresse, courants d’air, réverbération…
Avec sa floraison éclatante et sa silhouette très graphique, la salicaire est une plante incontournable des jardins aquatiques. C’est aussi une plante mellifère. Et ma cousine l’utilisait pour soigner ses veaux quand ils avaient la diarrhée. Bref, elle a tout pour plaire.
Elle plà»t aux Américains. Introduite en 1860 sur la côte Est des Etats-Unis, elle ne tarda pas à y faire de grands ravages en se comportant comme une plante invasive des zones humides, au point de mettre en péril la flore indigène et la faune associée.
En 1986, des chercheurs américains entreprirent de mettre au point un programme de lutte biologique par acclimatation pour endiguer l’invasion. Après de nombreux essais portant sur l’innocuité vis-à -vis de la flore et de la faune natives, ils procédèrent à des lâchers d’insectes européens qui consomment cette espèce.
Leur choix se porta sur quatre mousquetaires aux actions complémentaires : deux chrysomèles mangent ses feuilles, un charançon ses racines et un dernier coléoptère ses graines.
Dix ans après les premiers lâchers d’insectes, la présence parfaitement contrôlée de la salicaire européenne n’est plus une menace pour la biodiversité américaine. La lutte biologique, ça marche !