L'actualité de la Nature

Dans l’antre du tigre

Corythucha ciliata © Gilles Carcassès
Caché sous une écorce de platane, Corythucha ciliata – Cergy, quartier Grand centre © Gilles Carcassès

Le tigre, c’est lui ! Cette punaise en dentelle, appelée tigre du platane, est une espèce nord-américaine, elle est arrivée en France en 1975. C’est un ravageur important du platane, et ses piqures provoquent la décoloration des feuilles. Elle passe l’hiver au chaud dans les anfractuosités de l’écorce.

Elle est ici en compagnie de collemboles qui consomment des matières organiques en décomposition.

Nous avons décollé quelques plaques d’écorce morte sur un tronc de platane, à  la recherche d’autres bestioles.

© Gilles Carcassès
Un collembole © Gilles Carcassès

Ce collembole nous montre un profil hirsute. Les collemboles appartiennent à  une classe voisine de celle des insectes. Ce sont de tout petits arthropodes très primitifs.

© Gilles Carcassès
Dromius quadrimaculatus © Gilles Carcassès

Ce petit coléoptère de la famille des Carabidae est un grand chasseur de collemboles.

© Gilles Carcassès
Halyzia sedecimguttata © Gilles Carcassès

La grande coccinelle orange à  16 points blancs a les yeux cachés sous une curieuse visière translucide. Cette espèce se nourrit de spores et du feutrage de champignons qui colonisent les feuilles des arbres, comme les oà¯diums.

Pour en savoir plus, quelques publications de l’INRA :

Les tigres

Les collemboles

Les coccinelles mycophages

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

La bête

empreinte au parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès
Voyez-vous l’empreinte de la patte de la bête ? – au bassin du parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

A qui appartient donc cette empreinte ? Un monstre lacustre ? Un bébé crocodile ?

Non, un ragondin ! Nous soupçonnions son existence, aussi nous avions déposé un peu de sable dans une coulée suspecte. La mesure de cette empreinte ne laisse aucun doute, c’est bien un ragondin qui a élu domicile au bassin. Et c’est une grosse bête : le doigt médian de sa patte postérieure mesure 7 cm.

Mais comment est-il venu là  ? A pied depuis les berges de l’Oise ? Cela fait tout de même plusieurs centaines de mètres de trottoirs en milieu très urbain… Pour cet animal qui a la réputation d’être un peu poussif et malhabile à  la marche, c’est étonnant.

On l’aurait vu rentrer à  la nage sous la passerelle séparant les deux bassins et ne pas ressortir de l’autre côté. Aurait-il trouvé un souterrain secret ?

Le portrait du ragondin

L'actualité de la Nature

Lichens

Un lichen est constitué d’une association symbiotique entre un champignon et une algue unicellulaire ou filamenteuse. Parfois, l’association du champignon s’établit avec une cyanobactérie. On dénombre environ 3000 espèces de lichens en France. Leur étude est affaire de spécialistes, car les critères de détermination s’appuient largement sur l’emploi de réactifs chimiques (chlore, iode, potasse notamment) qui peuvent colorer diversement certaines parties de ces organismes. Les lichens revêtent des formes très variées. Un grand nombre d’espèces croissent sur le sol ou les rochers, d’autres se développent sur les troncs ou les branches des arbres.

Certains genres aux formes ou aux couleurs singulières sont assez faciles à  reconnaitre.

Cladonia  © Gilles Carcassès
Cladonia sur le menhir La Grande Pierre de Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès

Les Cladonia, avec leurs podétions en forme de trompette, sont fréquents sur les souches. Mais on peut aussi les rencontrer sur les pierres parmi les mousses.

Peltigera  © Gilles Carcassès
Peltigera sur un talus sableux à  Osny © Gilles Carcassès

La face inférieure des Peltigera présente de nombreuses rhyzines. Les parties fertiles du thalle, portant les spores, sont brunes. Ces lichens poussent sur le sol.

Xanthoria  © Gilles Carcassès
Xanthoria parietina sur une branche de prunellier à  Cergy © Gilles Carcassès

Parmi les lichens les plus fréquents sur les troncs et aussi sur les pierres et les tuiles, les espèces du genre Xanthoria sont reconnaissables à  leur couleur jaune plus ou moins orangée. Les Xanthoria peuvent être utilisés pour teindre les lainages en jaune. ou en brun. Xanthoria parietina, très commun, est utilisé, avec d’autres espèces de sensibilité différente, comme indicateur de la pollution athmosphérique. Cette espèce supporte une pollution moyenne.

Comment mesurer la pollution des villes en observant les lichens sur les troncs des arbres

Usnea Florida  © Gilles Carcassès
Usnea florida © Gilles Carcassès

Elle ne pousse pas dans nos villes : cette belle usnée ne supporte pas l’air pollué. On la rencontre principalement en montagne sur les branches des feuillus. Sa présence est utilisée pour caractériser les continuités écologiques en milieu forestier.

Le site de l’Association française de Lichénologie

 

 

L'actualité de la Nature

Histoire belge

Ca faisait un moment qu’elle nous narguait, celle-là .

mouette rieuse avec une petite bague difficile à  lire © Gilles Carcassès
Mouette rieuse avec une petite bague difficile à  lire – parc François-Mitterrand, Cergy © Gilles Carcassès

Encouragés par notre identification d’une mouette tchèque au bassin du parc François-Mitterrand, nous nous étions donné un nouveau défi : déchiffrer les inscriptions de la petite bague grise de cette autre mouette plutôt timide que l’on voyait parfois de façon fugace au bassin. Et malgré nos efforts, nous n’arrivions à  deviner que le début du code : 87 ou 8T peut-être…

« Facile, ont répondu les experts mouettologues du CORIF,  avec un code qui commence par 8T, c’est presque à  coup sà»r une bague du Muséum des sciences naturelles de Bruxelles ».

Une mouette belge ? Pour la séduire, nous avons décidé d’utiliser une arme secrète.

© Gilles Carcassès
Un vrai travail d’équipe : Clara, notre nouvelle stagiaire, au lancer de frite, Gilles à  la photo. © Gilles Carcassès
© Gilles Carcassès
D’accord, ce n’est pas bien, il ne faut pas nourrir les oiseaux d’eau, mais là , c’est pour faire avancer la science. © Gilles Carcassès

Et le stratagème a fonctionné : intriguée par l’attroupement bruyant que nous avons provoqué, l’énigmatique mouette belge s’est enfin approchée. En multipliant les angles de vue, nous avons pu lire le numéro complet (8T56413).

Nos notes fièrement transmises aux experts iront alimenter la base de données régionale et celle du CRBPO.

Pourquoi il ne faut pas nourrir les oiseaux d’eau

L'actualité des jardins

Une clématite en hiver

Clematis cirrhosa © Gilles Carcassès
Clematis cirrhosa © CACP – Gilles Carcassès

Cette clématite est une méditerranéenne. On la rencontre en Espagne, en Italie, en Algérie, dans le Sud de la France, dans le maquis, parmi les pistachiers… Ici, c’est une variété aux pétales piquetés de rouge. Son origine nous pousse à  lui préférer par prudence les expositions chaudes et les emplacements abrités des vents froids. En fait, elle serait assez rustique et supporterait jusqu’à  -15° installée dans un sol bien drainé.

De petite végétation, elle sait accompagner avec discrétion un arbuste, ou habiller élégamment une barrière, comme ici dans le jardin d’un amateur à  Pontoise.

Sa floraison tout l’hiver la rend précieuse, elle nous fait espérer le printemps.

Clematis cirrhosa, par eFlore

Les clématites sauvages – un article de Jardins de France

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Birdlab à  la ferme

Mésange bleue - ferme d'Ecancourt © Gilles Carcassès
Mésange bleue – ferme d’Ecancourt (Jouy-le-Moutier) © Gilles Carcassès

La Ferme d’Ecancourt a installé deux mangeoires plateaux garnies de graines de tournesol pour l’observation publique des oiseaux. Elles se trouvent près de la mare, derrière les bâtiments de la ferme.

Avec ce dispositif, la Ferme d’Ecancourt participe à  l’expérience BirdLab, mis au point par le Muséum national d’Histoire naturelle et AgroParisTech. BirdLab est un jeu scientifique d’observation, son objectif est de rassembler des informations sur le comportement de nourrissage hivernal des oiseaux.

Pour jouer à  BirdLab, il suffit de télécharger l’application gratuite sur son smartphone, et de fabriquer ses deux mangeoires selon le protocole. Vous pouvez aussi profiter de celles de la Ferme d’Ecancourt, qui vous invite le 31 Janvier 2015 à  14h à  une animation démonstration BirdLab.

Au programme : 

  • Présentation du dispositif « Birdlab »
  • Identification des oiseaux présents dans les mangeoires du dispositif « Birdlab »
  • Entrainement sur l’application

La Ferme d’Ecancourt vous attend nombreux avec votre smartphone (adultes et enfants de plus de 10 ans) ! Pensez à  vous inscrire par mail contact@ferme.ecancourt.fr  ou téléphone 01 34 21 17 91 avant le 30 Janvier 2015.

http://www.ferme.ecancourt.fr/blog/?p=2264

http://www.ferme.ecancourt.fr/blog/?p=2220

La vidéo de présentation de l’expérience

L'actualité de la Nature

Museau pointu turlututu…

© Marion Poiret
Une souris ? Pas du tout… Ce micromammifère photographié à  la base de loisirs de Cergy-Pontoise, n’est pas un rongeur  mais un insectivore, comme le hérisson ou la taupe.  © Marion Poiret

La musaraigne, qui compte une dizaine d’espèces en France, fouine jour et nuit à  la recherche d’insectes, d’escargots, d’araignées, de cloportes et de vers de terre,  consommant journellement son propre poids de nourriture. Cet appétit insatiable s’explique par la nécessité de maintenir son métabolisme à  un niveau élevé. Ceci fait de la musaraigne un allié précieux au jardin pour réguler les populations de ravageurs.

Des signes externes distinctifs permettent de reconnaitre les musaraignes : un museau allongé pourvu de nombreux poils tactiles, des pattes antérieures munies de cinq doigts griffus (les souris n’en n’ont que quatre), des yeux minuscules (ce qui n’est pas le cas des souris, ni des hérissons).

© Marion Poiret
La patte antérieure de la musaraigne © Marion Poiret

L’étude directe des populations de micromammifères est difficile car ceux-ci sont très discrets et ont pour la plupart une vie principalement nocturne et souterraine. L’observation et la détermination des restes osseux contenus dans les pelotes de réjection des rapaces nocturnes (chouette effraie, chevêche…) est une méthode simple et éprouvée.

© Marion Poiret
L’usage de clefs de détermination basées sur les caractères du crâne et de la dentition permet d’identifier les proies ingurgitées. © Marion Poiret
© Marion Poiret
Les insectivores se reconnaissent aisément par une denture pointue, complète (présence de canines) et ininterrompue (absence d’espace vide sans dents entre les molaires et les incisives. Cet espace sans dents est appelé diastème chez les rongeurs. (cliquer sur l’image pour bien la voir) © Marion Poiret
© Marion Poiret
Chez les musaraignes (les soricidés), la couleur des pointes de dents est essentielle. Les musaraignes se divisent en deux sous-familles : les musaraignes à  dents rouges (deux genres : Sorex et Neomys), les musaraignes à  dents blanches (un seul genre : Crocidura). © Marion Poiret

Parmi les plus communes de nos musaraignes, nous pouvons citer la musaraigne musette (Crocidura russula) et la musaraigne couronnée (Sorex coronatus, très proche de Sorex araneus).

Analyser les pelotes de réjection LPO

 les pelotes de réjection, animation FCPN

un précieux auxiliaire du jardin, comment l’accueillir – Noà«

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

24 et 25 janvier 2015 : on compte les oiseaux des jardins

Pinson mâle sur la table du jardin © Gilles Carcassès
Pinson mâle sur la table du jardin © Gilles Carcassès

Grâce à  un réseau de 2874 observateurs bénévoles, l’opération 2014 de comptage national des oiseaux des jardins a permis de recenser 93 478 oiseaux répartis en 116 espèces. Cette opération répétée chaque année permet aux scientifiques du Muséum national d’Histoire naturelle d’établir des bilans et des tendances sur la fréquentation des jardins par les oiseaux.

La campagne 2014 fut moins bonne que 2013, en raison d’un hiver exceptionnellement doux qui ne nous a pas apporté les migrateurs des pays du Nord et de l’Est. Que seront les résultats de la campagne 2015 ?

Même les débutants peuvent participer :  inscrivez-vous vite sur Oiseaux des jardins

Le bilan du comptage de janvier 2014

Rouge-gorge à  la mangeoire © Gilles Carcassès
Rouge-gorge à  la mangeoire © Gilles Carcassès

http://blogs.paris.fr/casepasseaujardin/2015/01/15/participez-au-comptage-des-oiseaux-des-jardins/

http://www.jardinsdefrance.org/la-collection/627-oiseaux-et-jardins-je-t-aime-moi-non-plus/les-oiseaux-du-jardin-bien-gerer-leur-presence

L'actualité des jardins

La ferme pédagogique de Pontoise

Le parc du château de Marcouville accueille depuis 2013 une ferme pédagogique, gérée par « les Z’Herbes folles », association d’éducation à  l’environnement. Ce projet est porté en partenariat avec la ville de Pontoise.  Depuis l’arrivée de la ferme, les pelouses du parc sont passées de 12 tontes annuelles à  un entretien par pâturage (cheval, vache, ânes, chèvres, moutons).

Les animaux de la basse cour vont et viennent librement à  la ferme : elles ont trouvé refuge dans la bergerie © Marion Poiret
Les animaux de bassecour vont et viennent librement à  la ferme : ces poules ont trouvé refuge dans la bergerie © Marion Poiret

La ferme propose en semaine des activités de découverte du monde animal et de sensibilisation à  la nature pour les enfants des écoles, des centres de loisirs et les résidents de structures spécialisées (maisons de retraite, instituts médico-éducatifs). Le weekend, les portes sont ouvertes pour le grand public qui est accueilli gratuitement.

le dindon de l'Aisne © Marion Poiret
Le dindon rouge des Ardennes. Les animaux de la ferme sont sélectionnés selon deux critères : leurs origines (de préférence, des races rustiques françaises aux effectifs faibles) et/ou leurs atouts pédagogiques  © Marion Poiret

L’équipe d’animateurs emploie l’approche Montessori, une pédagogie basée sur l’apprentissage par l’expérience et la perception sensorielle et propose des interventions en médiation animale pour les personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie.

Lapin angora. Ses poils sont régulièrement utilisés pour les activités © Marion Poiret
Lapin angora. Ses poils longs et doux servent régulièrement pour les animations de tissage de la laine © Marion Poiret

Certains des animaux de la ferme font partie de programmes de conservation des races anciennes  : c’est le cas de la chèvre Poitevine, de la chèvre des fossés, du mouton Thônes et Marthod, du baudet du Poitou, ou encore de la jument Trait du Nord.

Une jeune recrue chez le mouton Thônes et Marthod, race rustique de brebis savoyardes et un petit tacheté recalé : ce petit agneau issu d'un croisement avec une brebis solognote ne correspond à  aucun canons des deux races protégées. © Marion Poiret
Une jeune recrue chez le mouton Thônes et Marthod et un petit tacheté recalé :  issu d’un croisement avec une brebis solognote, ce dernier ne correspond à  aucun des canons de ces deux races protégées et sera donc évincé des programmes de conservation. © Marion Poiret

La ferme se délocalise aussi pour certains événements ou manifestations et souhaiterait faire émerger des projets hors de ses murs, sur des espaces publics ou privés : projets de pâturage, de potagers et poulaillers partagés, développement de la traction animale et de l’utilisation du cheval en ville (entretien d’espaces verts, collecte de déchets, transports de personnes…).

La ferme pédagogique de Pontoise

L'actualité de la Nature

Ahoj pěkný racek

« Bonjour jolie mouette » (en tchèque)

Mouettes rieuse au parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès
Mouettes rieuses au parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

En observant attentivement les mouettes rieuses qui fréquentent le bassin du parc François-Mitterrand à  Cergy nous avons vu que l’une d’entre elles porte une bague à  la patte gauche.

Les ornithologues qui baguent les mouettes, les goélands ou les cigognes ajoutent souvent à  la bague en aluminium gravée une autre bague en plastique plus grande dont le code est lisible de loin. Ce n’est pas le cas de cette mouette qui ne possède qu’une bague métallique, mais les inscriptions ont pu être déchiffrées grâce au zoom de l’appareil photo :

 © Gilles Carcassès
N.MUSEUM PRAHA ES15.728 © Gilles Carcassès

Nous avons donc renseigné la fiche de reprise que nous avons adressée comme il se doit au Centre de Recherche sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (CRBPO), agence en charge pour la France de la gestion des données de baguage.

Nous recevrons sans doute des informations en retour sur l’histoire de cet oiseau, son âge, son lieu de naissance, les routes de ses migrations.

Les données de contrôles de bagues montrent que les mouettes rieuses qui hivernent en Ile-de-France proviennent à  40% de Belgique, des Pays-Bas et d’Allemagne et à  60% d’Europe centrale et des pays riverains de la Baltique. Chaque année 50 000 mouettes rieuses hivernent en Ile-de-France et environ 4500 couples y nichent.

En hiver, on peut voir de grands rassemblements de mouettes rieuses dans les champs, sur les quais, sur les berges des bassins ou des étangs. Les individus bagués sont relativement rares, mais sur un grand nombre d’oiseaux, et avec un peu de chance, on peut en observer quelques-uns.

Aussi, nous lançons un appel à  contribution : si vous repérez une mouette baguée, n’hésitez pas à  nous la signaler. Si possible, prenez des photos de la ou des bagues sous différents angles. Cela permettra peut-être d’en lire les inscriptions et de contribuer à  l’amélioration de la connaissance de l’écologie de cette espèce.

http://crbpo.mnhn.fr/spip.php?rubrique4