L'actualité de la Nature

Retour sur la sortie champignons du 13 novembre 2015 à  Menucourt

Au parc du château de Menucourt © Gilles Carcassès
Au parc du château de Menucourt © Gilles Carcassès

Nous étions une bonne petite troupe de 19 personnes le 13 novembre 2015, prêts à  affronter le crachin pour une exploration mycologique de la partie forestière du parc du château de Menucourt, organisée par le Club Mycologique Conflanais.

Peu d’espèces à  cause du temps trop sec ces dernières semaines, mais nous avons trouvé de beaux spécimens d’Ascocoryne et plusieurs petits ascomycètes de détermination délicate. Un vénérable hêtre mort debout nous a réservé une belle surprise : de superbes touffes du rare Phyllotopsis nidulans.

La mort du vieux hêtre © Gilles Carcassès
La mort du vieux hêtre © Gilles Carcassès
Phyllotospsis rutilans © Gilles Carcassès
Phyllotopsis nidulans © Gilles Carcassès

Phyllotopsis nidulans appartient à  la famille des pleurotes. Les Canadiens prétendent qu’il sent la moufette. Je ne peux pas confirmer, j’ai oublié de le renifler.

Myxomycète sur Cantharellus tubaeformis © Gilles Carcassès
Myxomycète sur Cantharellus tubaeformis © Gilles Carcassès

Un myxomycète dévorant une chanterelle en tube a provoqué l’émotion générale. Serait-ce un Leocarpus ?

Hapalopilus rutilans © Gilles Carcassès
Hapalopilus rutilans © Gilles Carcassès

Plus loin nous attendait sur une souche, Hapalopilus rutilans qui fait mentir l’adage assassin qui prétend que les champignons poussant sur le bois ne sont jamais dangereux. Sa consommation provoque des troubles neurologiques et colore l’urine en violet. Après que j’eus humé ce champignon à  l’odeur incertaine, Marie-Louise a annoncé qu’inhaler ses fines spores pouvait être néfaste pour la santé. Finalement, j’ai survécu.

Table de détermination © Gilles Carcassès
Table de détermination © Marion Poiret

La mise en commun des récoltes des participants à  la fin de la sortie a permis d’animer une séance de détermination collective.

L'actualité de la Nature

Les ascomycètes nous en font voir de toutes les couleurs

Les truffes, les pézizes, les morilles et l’ergot de seigle sont les plus célèbres des ascomycètes, mais il en existe de très nombreuses autres espèces, souvent petites et diversement colorées. Cette classe représente à  elle seule les trois quarts des espèces de champignons. Leur caractéristique commune réside dans le fait que leurs spores sont enfermées dans des asques. Ce critère requiert une observation au microscope. Les surfaces fertiles des ascomycètes ne sont pas organisées en pores, ni en lames, comme les cèpes ou les girolles qui sont des basidiomycètes. La détermination des ascomycètes est ardue, elle repose essentiellement sur l’observation microscopique.

Ascomycète sur une feuille morte © Gilles Carcassès
Lachnum virgineum sur une feuille de noisetier – Menucourt © Gilles Carcassès

Ces minuscules coupelles blanches sur cette feuille morte de noisetier sont les fructifications d’un champignon ascomycète.

Ascomycète jaune sur une souche © Gilles Carcassès
Orbilia delicatula sur une souche – Menucourt © Gilles Carcassès

Voici une espèce jaune qui dévore une souche de bouleau.

Ascocoryne © Gilles Carcassès
Ascocoryne – Menucourt © Gilles Carcassès

Les Ascocoryne sont aussi des champignons ascomycètes lignivores, ils présentent de belles teintes roses ou mauves et des formes étranges.

Chlorociboria © Gilles Carcassès
Chlorociboria – Rosny-sur-Seine © Gilles Carcassès

Les Chlorociboria en décomposant le bois le teintent en bleu-vert soutenu. Le bois ainsi coloré, avant qu’il ne soit trop pourri, peut être utilisé en marqueterie. On trouve facilement ce champignon en retournant le bois tombé, dans les lieux humides.

Sarcoscypha coccinea © Gilles Carcassès
Sarcoscypha coccinea – Menucourt © Gilles Carcassès

La pézize écarlate aime beaucoup le bois des branches mortes de noisetiers. C’est l’un des rares champignons que l’on peut rencontrer en hiver.

Les ascomycètes

L'actualité des jardins

Living roof

© Gilles Carcassès
Les capucines sont encore bien fleuries en cette fin de saison dans leur sac de culture © Gilles Carcassès

La toiture terrasse de la Cité de la mode et du Design à  Paris est un lieu d’évènements et d’installations temporaires. Jusqu’au 31 janvier 2016, elle accueille le Living roof, une étonnante démonstration d’agriculture urbaine hors-sol.

© Gilles Carcassès
Module aquaponique © Gilles Carcassès

Cet espace écosystémique intégré n’est pas une usine à  gaz, c’est un prototype d’aquaponie. Le principe est séduisant et fait l’objet de recherches et de développements à  grande échelle un peu partout dans le Monde, au Canada, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Ethiopie, au Ghana, en France aussi dans un ambitieux programme en Auvergne Rhône-Alpes et en Bretagne.

L’eau des bassins, enrichie des déjections des poissons qui y vivent à  l’ombre des plantes, irrigue des jardinières et des tuyauteries où poussent des salades, des physalis, d’autres légumes ou des espèces condimentaires…

© Gilles Carcassès
Les poules du poulailler éco-construit guettent avec gourmandise les touristes © Gilles Carcassès

On peut donner de la verdure aux poules, elles n’attendent que ça. Et avec l’argent des œufs, on achète la nourriture pour les poissons rouges. C’est de l’économie circulaire !

On m’avait parlé d’un poulailler connecté. Renseignements pris sur place, les poules n’envoient pas de SMS quand elles ont pondu. Dommage…

Un autre démonstrateur d’agriculture urbaine

L'actualité de la Nature

Raconte-moi ta forêt

Qui n’a jamais goà»té au bonheur d’une promenade en forêt ? Les cergypontains sont gâtés avec le grand massif de l’Hautil, réservoir de biodiversité à  la porte de l’agglomération.

Promenade en forêt - Boisemont © Gilles Carcassès
Promenade en forêt – Boisemont © Gilles Carcassès

Pour fêter ses 50 ans, l’Office National des Forêts a ouvert un site anniversaire. J’y ai posté une brève dans la rubrique « Raconte-moi ta forêt » qui rassemble des témoignages d’amoureux de la forêt.

Promenade cergypontaine à  la découverte de l’Hautil

Les forêts du Val d’Oise

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Nos lycéens plantent pour la COP

Les lycées Jules Verne à  Cergy et Jean Perrin à  Saint-Ouen l’Aumône participent à  l’opération « Plantons pour la COP » lancée par Natureparif. Des plantations pédagogiques auront lieu dans ces « lycées écoresponsables » aux alentours du 19 novembre 2015, quelques jours avant la 21ème conférence des parties de la convention-cadre des Nations-Unies sur le changement climatique (COP 21).

Le charme d'une haie fleurie et variée (Weigelia rose panaché, cotinus pourpre, choysia doré...) © Gilles Carcassès
Le charme d’une haie horticole fleurie et variée (weigelia rose panaché, cotinus pourpre, choysia doré…) © Gilles Carcassès

Les végétaux sont offerts par les partenaires de l’opération Plus d’arbres, plus de vie ! , portée par l’Office français de la Fondation pour l’Education à  l’Environnement en Europe.

L’opération « Plantons pour la COP » concerne 50 des 80 lycées écoresponsables franciliens.

Les lycéens du lycée Jules Verne planteront 15 arbustes à  fleurs, et ceux du lycée Jean Perrin 15 charmilles.

 

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Une araignée traverse le salon

Tégénaire © Gilles Carcassès
Tégénaire © Gilles Carcassès

Oh, la belle tégénaire ! Elle traverse rapidement le salon en espérant ne pas se faire remarquer ! Toutes pattes étendues, elle est presque aussi grosse que la paume de ma main. Comme je sais qu’elle est inoffensive, je répugne à  l’écraser. Cette bestiole capture pas mal d’insectes. A patrouiller ainsi, elle ne fait que son boulot d’araignée. Après tout, nous avons bien un aspirateur robot pour les poussières…

Non, non, se cacher dans le sac à  mains n’est pas une bonne idée : allez, hop, à  la cave ! Retourne à  ta toile.

Tégénaire vue de face © Gilles Carcassès
Tégénaire vue de face © Gilles Carcassès

Cette tégénaire mâle semble dire bonjour. N’a-t-on pas envie de lui serrer la pédipalpe ?

Sur cette vue, on distingue ses deux rangées de quatre yeux, dessous, les chélicères à  l’aide desquels il perce ses proies, et de chaque côté, ses deux pédipalpes au relief compliqué. Ces pédipalpes servent à  la manipulation des proies. Chez le mâle, elles interviennent aussi pour le transport du sperme et la fécondation de la femelle. Les bulbes des pédipalpes agissent comme une clé qui ouvre la serrure de la plaque génitale de la femelle. Vous l’aurez compris, chez les tégénaires, l’accouplement s’effectue tête-bêche.

Les araignées de nos maisons piquent-elles ? Impossible, car elles ne possèdent pas de dard comme les guêpes ou les abeilles.

Alors, peuvent-elles infliger une morsure venimeuse avec leurs chélicères ? A leurs proies, c’est certain. Mais aux humains, c’est très douteux. Par accident, peut-être, dans une manœuvre de dégagement, si elles étaient saisies sans ménagement ? En tout cas, leur caractère pacifique est reconnu par tous les spécialistes qui les manipulent régulièrement, et elles ne manifestent jamais d’agressivité envers l’Homme.

Les araignées tégénaires sont-elles dangereuses ? un article très documenté (et drôle) de Myrmecofourmis

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Retour sur l’atelier mycologie du 3 novembre 2015 à  la Faisanderie de Sénart

Mardi 3 novembre 2015, Natureparif avait convié les membres du réseau « Education Biodiversité Ile-de-France » à  un atelier mycologie animé par René Chalange, président de la Société Mycologique de France. En expert passionné, il a su nous faire toucher du doigt toute la richesse et la diversité du monde des champignons (17 000 espèces en France, sans compter les microscopiques).

Bolbitius vitellinus © Gilles Carcassès
Bolbitius vitellinus © Gilles Carcassès

Ces petits champignons se développent sur les débris végétaux et les crottins. Bolbitius vitellinus est une espèce saprophyte qui participe activement à  la dégradation de la matière organique. Son nom évoque la couleur jaune d’œuf de son chapeau.

Lycoperdon perlé © Gilles Carcassès
Le lycoperdon perlé (Lycoperdon perlatum) © Gilles Carcassès

Le lycoperdon perlé : un champignon qui sait faire des « ronds de fumée » ! Ses spores très légères s’échappent par l’orifice qui se crée au sommet du champignon arrivé à  maturité, lorsqu’il est bousculé ou écrasé. Attention cependant, certaines personnes allergiques peuvent être incommodées par ces nuages de spores.

Leocarpus fragilis © Gilles Carcassès
Un myxomycète, sans doute Leocarpus fragilis © Gilles Carcassès

Les mycologues s’intéressent traditionnellement aux myxomycètes, bien qu’il ne s’agisse pas de champignons. Les myxomycètes, proches des amibes, ont une phase de reproduction qui passent par une forme fixée. Ces petites bourses brunes sur cette branche morte vont bientôt libérer leurs spores.

Boletus edulis © Gilles Carcassès
Boletus edulis, le cèpe de Bordeaux © Gilles Carcassès

J’aurais fait sensation si j’avais trouvé ce joli cèpe (sorti tout droit de mes archives photographiques de septembre) ! Car la forêt de Sénart était désespérément sèche. Heureusement, il nous restait bon nombre d’espèces de champignons sur les souches et le bois mort : Xylaria hypoxylon, Panellus stipticus par exemple.

Ce cèpe est un champignon mycorhizien : son mycelium est associé aux racines des arbres. Il peut pousser en symbiose avec les chênes, les hêtres, les châtaigniers, les épicéas… D’autres champignons ont des affinités plus exclusives, ainsi, parmi les 892 espèces de champignons que l’on peut trouver en compagnie du pin sylvestre, 186 espèces sont inféodées à  ce conifère. Encore faut-il laisser aux arbres le temps de développer tout ce potentiel de biodiversité tout au long de leur vie, de leur naissance jusqu’à  leur sénescence.

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Champignons bioluminescents

Xylaria hypoxylon © Gilles Carcassès
Xylaria hypoxylon est très commun sur les souches – forêt de Sénart © CACP – Gilles Carcassès

Ce petit champignon très coriace est bioluminescent : il brille jour et nuit ! Il faut semble-t-il une chambre noire et un appareil photo en pose longue pour en percevoir la lumière. A quoi cela lui sert-il ? Mystère… Certains animaux perçoivent-ils cette faible lumière et participent-ils à  la dissémination du champignon ?

D’autres champignons lignivores ont le même pouvoir étrange.

Armillaria mellea © Gilles Carcassès
Armillaria mellea au pied d’un bouleau – Boisemont CACP – © Gilles Carcassès

C’est le cas de l’armillaire couleur de miel, responsable du pourridié qui attaque les racines des vignes et des arbres fruitiers. C’est le mycélium dans le bois pourri qui est luminescent. Je connais de solides gaillards qui consomment ces champignons réputés pour le moins indigestes, voire toxiques. Peut-être en espèrent-ils des idées lumineuses ?

Cordons mycéliens d'armillaire - Menucourt © Gilles Carcassès
Cordons mycéliens d’armillaire – Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Ces cordons mycéliens d’armillaire s’étaient développés sous l’écorce d’un arbre. L’arbre en est mort, et l’écorce est tombée. L’armillaire a fini par mourir et ces cordons noircis ne risquent plus de briller dans la nuit. D’autres espèces de champignons ont pris la relève pour décomposer le bois mort.

Panellus sipticus © Gilles Carcassès
Panellus stipticus – forêt de Sénart © CACP – Gilles Carcassès

On pourrait confondre cet autre champignon lignivore avec un jeune pleurote. Mais il est extrêmement amer : peu de risque de le consommer et de s’empoisonner avec.

Panellus stipticus croît un peu partout dans le monde ; les spécimens de l’Est des Etats-Unis sont particulièrement bioluminescents : leurs lames brillent dans la nuit !

Retrouvez nos articles :

Pleurotes en huître

Du monde sous les écorces

Voir aussi :

Notre participation à  l’émission de E=M6 sur les champignons bioluminescents

 Source :

Champignons lumineux, sur le site Bionique

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Guide des végétations remarquables de la région Ile-de-France

Encore un ouvrage fort utile aux naturalistes franciliens ! Il décrit de façon détaillée 55 types de végétations remarquables des landes, forêts, tourbières, pelouses, escarpements rocheux…

Et l’ouvrage, magnifiquement illustré, est librement téléchargeable.

Epipactis atrorubens -La Roche-Guyon © Gilles Carcassès
Epipactis atrorubens -La Roche-Guyon © Gilles Carcassès

Epipactis atrorubens est une orchidée qui fait partie du cortège végétal indicateur des végétations des éboulis calcaires (voir la fiche n°54 de l’ouvrage).

Le Guide des végétations remarquables de la région Ile-de-France est une publication du Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien.

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Exploration sous les écorces de platane

Premières nuits fraiches : nombre d’insectes se mettent en quête d’abris pour passer l’hiver. Et les écorces des platanes qui se décollent des troncs fournissent des abris de grande qualité à  de très nombreux espèces.

Platane - Cergy © Gilles Carcassès
Platane – Cergy © Gilles Carcassès

En jetant un œil dans leurs cachettes, je peux découvrir des espèces difficiles à  observer ordinairement car elles sont discrètes dans leurs activités aux beaux jours.

Sous l'écorce du platane © Gilles Carcassès
Sous l’écorce du platane © Gilles Carcassès

Ces deux punaises allongées sont des Arocatus, à  ne pas confondre avec les gendarmes. Elles aiment bien consommer les fruits des platanes en haut des arbres. Avec elles, se trouve un Oulema. Ce petit coléoptère de la famille des chrysomèles vit, lui, au ras du sol ; il consomme les feuilles des graminées. Les petites billes rouges dans les crottes de cloportes sont des acariens.

Rhyparochromus vulgaris © Gilles Carcassès
Rhyparochromus vulgaris © Gilles Carcassès

Cette autre punaise consomme toutes sortes de végétaux dans les prairies. On rencontre parfois ces punaises dans les maisons l’hiver, où elles arrivent avec les bà»ches approvisionnées pour le feu de cheminée. Avec la chaleur, elles se réveillent et sortent des fissures où elles comptaient passer l’hiver tranquilles.

Harmonia quadripunctata © Gilles Carcassès
Harmonia quadripunctata © Gilles Carcassès

Tiens, une coccinelle endormie ! C’est Harmonia quadripunctata, une espèce qui se nourrit des pucerons inféodés aux pins, aux sapins et aux épicéas.

D’autres habitants derrière les écorces du platane