
Maître corbeau

Maître corbeau, sur un arbre perché, tenait en son bec un fromage ? Non, un croissant industriel à l’huile palme… Que voulez-vous, il faut vivre avec son époque : c’est de nos jours beaucoup plus facile de récupérer un croissant tombé sur le chemin de l’école qu’un camembert.
Et d’ailleurs en ville, maître corbeau est une corneille. C’est même l’un des oiseaux les plus fréquents sur notre territoire. Elle arrive en septième position de nos comptages d’oiseaux en avril 2015 à Cergy-Pontoise, après le pigeon ramier, l’étourneau, le merle noir, la pie, la mésange charbonnière et le moineau domestique.
Le corbeau, le vrai, est un oiseau plus campagnard et plus farouche. J’en ai croisé quelques-uns dans un centre équestre à Achères. On le reconnaît à son bec plus clair.


Parfois, nos corneilles des villes ont les plumes un peu décolorées : encore une histoire de boulangerie…
La transhumance à Cergy-Pontoise : 9 et 10 avril 2016
Retenez les dates : samedi 9 et dimanche 10 avril 2016. Une quarantaine de brebis et d’agneaux partiront de la ferme d’Ecancourt pour rejoindre leurs pâtures disséminées sur le territoire de Cergy-Pontoise.
Le programme de cette transhumance est le suivant :
9 avril :
- 14h : Explication de l’évènement avant le départ, puis départ à 14h 30 de la ferme d’Ecancourt
- Arrêt entre la ferme et Maurecourt pour favoriser le contact avec les animaux
- 16h30 : Arrivée à Maurecourt, démonstration de chiens de troupeaux ; repas, soirée et camping pour les encadrants de la transhumance, et petit-déjeuner
10 avril :
- 9h30 : Départ vers Jouy-le-Moutier
- 10h30 : Arrêt à Jouy-le-Moutier et intervention autour de la biodiversité
- 12h : Arrêt au Belvédère à Vauréal – démonstration de chiens de troupeaux, espace pique-nique ; cimetière des anglais vers 14h
- 15h : Cergy : Village éco-citoyen, démonstration de chiens de troupeaux
- 16h : Courdimanche : fin du trajet à l’école des Croizettes
N’oubliez pas de mettre de bonnes chaussures et de vous couvrir.

Grosse larve
En travaillant le sol de mon jardin, j’ai trouvé une grosse larve. Serait-ce le redouté ver blanc qui dévore mes légumes par la racine?

Non, c’est la larve de la cétoine dorée, parfaitement inoffensive et même utile. Elle mange le compost, achevant le travail de décomposition de la matière organique. On la reconnaît à ses pattes courtes et sa petite tête.

En revanche, celle-là , c’est la larve d’un hanneton. Observez ses grandes pattes qui lui permettent de marcher dans ma main, ce que ne peut pas faire la première.

Il existe plusieurs espèces de hannetons. Voici le hanneton des jardins (Phyllopertha horticola), fréquent dans les prairies. Son cycle est annuel. Le hanneton commun a lui un cycle de 36 mois, les adultes apparaissant en grand nombre tous les 3 ans. Pour le hanneton forestier, c’est tous les 4 ans.
On peut rencontrer dans les jardins plusieurs espèces de cétoines. L’adulte de la cétoine dorée, très commune, fréquente souvent les roses. Ce sont des insectes pollinisateurs.

Différencier les larves de hannetons des larves de cétoine, un document INRA
Beau comme un lombric

Sorti de sa motte de terre pour les besoins de la science, ce lombric brille de vives couleurs au soleil. C’est sans doute un phénomène optique d’iridescence. De tout près, le spectacle est fascinant.
La présence d’un clitellum (partie orange en relief sur cette photo) indique que cet individu est un adulte. Ce clitellum sécrète un mucus qui aide les vers à se coller l’un contre l’autre lors de l’accouplement (les pauvres, ils n’ont pas de bras !). Les lombrics sont hermaphrodites et se fécondent mutuellement. Le clitellum fabrique aussi les cocons qui protègeront les œufs.

Les sondages que nous avons effectués dans un potager à Cergy, dans le cadre du protocole de l’Observatoire participatif des vers de terre, ont montré une corrélation marquée entre l’abondance de vers et la proximité des buttes de déchets verts (garnies l’an dernier de courgettes). Nous avons trouvé 3 fois plus de vers aux abords de ces buttes que dans les autres parties bêchées et retournées ou dans les allées enherbées du jardin. Ce sont surtout les anéciques, grands consommateurs de matière organique qui sont favorisés. Logiquement, les vers épigés, que l’on trouve en grand nombre dans les tas de fumiers et les composteurs, pourraient être aussi favorisés mais nous n’en avons pas trouvés. Ils étaient sans doute plus au cœur du tas de déchets verts.
Les buttes de déchets de verts peuvent être directement plantées de végétaux, comme les courges et les potirons, qui apprécient les sols très riches en matière organique plus ou moins décomposée.
Quant à la culture en lasagnes, elle constitue une bonne solution pour créer un jardin sur une surface impropre à la culture. En revanche, lorsqu’un sol fertile est présent, la matière organique apportera beaucoup plus de bienfaits épandue sur le sol qu’enfouie dans une butte : La culture sur « butte de permaculture », une technique qui fait débat.
Les nouveaux MOOC
Un MOOC, c’est un portail de cours en ligne ouvert gratuitement à tous. En voici deux fraichement sortis dont les inscriptions sont lancées.
Le Muséum national d’Histoire naturelle propose aux enseignants un MOOC sur les sciences participatives sur 5 semaines à raison de 2 heures par semaine.
- Semaine 1 : Vous avez dit sciences participatives ?
- Semaine 2 : La biodiversité en ville
- Semaine 3 : Vigie-Nature à‰cole, un programme de sciences participatives pour vos élèves
- Semaine 4 : Se former aux observatoires
- Semaine 5 : Utiliser le site web Vigie-Nature à‰cole
L’Association des maires de France propose aux élus des collectivités un MOOC de 4 heures, en 6 modules, sur la gestion de l’eau.
Au programme :
- Organisation et responsabilités
- Eau potable et prix de l’eau
- Assainissement collectif
- Assainissement non collectif
- Gestion des milieux aquatiques
- Eaux pluviales
Sur les saules
Les saules hébergent au moins cinquante espèces d’insectes, dont certaines sont inféodées à une espèce particulière de saule. Voici quelques insectes communs observés à Cergy-Pontoise sur des saules ou à proximité immédiate de saules.

Le grand puceron du saule résiste au gel jusqu’à – 5°C, on peut donc le voir en hiver. Il est inféodé aux saules et fréquente surtout le saule des vanniers (Salix viminalis).

Les Clytra adultes semblent se nourrir principalement de feuilles de saules. Ces coléoptères pondent des œufs entourés d’une coque rigide que les fourmis emmènent dans leurs fourmilières. Les larves de Clytra s’y développent probablement au détriment de leurs hôtes.

Les chenilles de la xanthie cirée consomment les feuilles des saules et aussi des peupliers.

Les lestes verts femelles insèrent leurs œufs dans l’écorce de branchettes d’arbres au bois tendre, au-dessus de l’eau : saules, frênes, peupliers, aulnes…

Cette belle chenille à points blancs se nourrit de feuilles de rumex, de plantains, de houblon, de chardons, mais aussi de saules. Son papillon est la noctuelle de la patience.
Je suis tombé sur une arête

Dans la vallée de la Viosne à Osny, je remarque ce petit tas de couleur grise au pied d’un escarpement rocheux. Un malotru serait venu dans cet endroit reculé pour vider un cendrier ?
Je vérifie la nature du dépôt.

Ce sont des centaines d’arêtes et d’écailles de petits poissons ! Voilà qui est bien surprenant, même si la Viosne n’est pas très loin.

Il me suffit de lever le nez pour avoir l’explication. Ce terrier dans la falaise est celui du martin-pêcheur que je croise parfois aux abords du parc de Grouchy ! Et ces résidus de poissons non digestibles sont recrachés par le martin-pêcheur sous forme de pelotes de réjection. Comme elles ne contiennent aucun poil, à la différence de celles des rapaces, elles n’ont pas de tenue et se désagrègent très vite.
La réjection du martin-pêcheur : le film (âmes sensibles s’abstenir)

Merci à Didier Leray pour le prêt de cette magnifique photo prise au bord de l’Oise.
Scutellinia

Non, ce n’est pas une méduse d’eau douce, ni une plante carnivore, ni un coussin de belle-mère et encore moins le nid douillet de la galinette cendrée.
Il s’agit d’une Scutellinia scutellata, sorte de petite pézize à la marge ciliée, un champignon donc. Et même un ascomycète. Il pousse sur les bois décomposés et gorgés d’eau.
Je l’ai trouvé sur le tronc pourri d’un grand peuplier mort couché dans l’eau, dans une partie marécageuse du parc de Grouchy à Osny.
Merci à tous ceux qui ont participé et bravo à ceux qui avaient trouvé le bon genre.



Un grand merci à Marie-Louise Arnaudy, du Club Mycologique Conflanais qui a aidé à la détermination de l’espèce par un examen au microscope : les asques contiennent 8 spores elliptiques de 13 x 20 microns, les paraphyses sont élargies au sommet et (détail non visible sur cette vue) les poils sombres de la marge ont une base fourchue.