
Cette chose peu appétissante aurait pu être une crotte de chauve-souris, ou celle d’une grosse chenille. Mais ça bouge ! Alors qu’est-ce donc?
Rendez-vous lundi pour lever le voile !
Cette plante vivace, l’une des plus communes de notre région, surgit là où l’on ne l’attend pas, se contente de peu, fleurit généreusement toute l’année et disperse ses semences au moindre souffle de vent.
Chaque graine insérée sur le capitule est prolongée par une aigrette qui permet le transport par le vent, quelques fois sur plusieurs kilomètres. Remarquez les petites épines orientées vers le haut qui empêcheront la graine de ressortir du sol, une fois insérée dans une fissure.
Les fleurs de pissenlit sont généreuses pour de nombreux insectes qui viennent s’y nourrir. Les abeilles, les fourmis et les coléoptères, comme cette coccinelle à sept points, les fréquentent souvent. Ces fleurs sont comestibles : on en fait de bonnes gelées. Et les jeunes feuilles blanchies dans les taupinières font la meilleure des salades sauvages du printemps.
Les pissenlits prolifèrent quand la pelouse est tondue trop courte et trop souvent. A 6,5 cm de hauteur de coupe, on peut avoir 1% de pissenlit, et à 3,5 cm seulement on peut s’attendre à 50 % de pissenlits !
Ce plafond exposé au Domaine de Chaumont-sur-Loire est l’œuvre poétique de Duy Anh Nhan Duc, un artiste né à Saigon en 1983, réalisée avec de véritables pissenlits cueillis un à un à la main !
Là c’est un tableau mural, du même artiste.
Pissenlit dent de lion, la star, par Sauvages du Poitou
L’entretien écologique des pelouses, par la Mission eau Alsace
J’ai un cours de photographie nature à préparer pour des lycéens, aussi j’ai fait un repérage de sujets à proximité de leur établissement.
Les carottes sauvages commencent à perdre leurs graines et dressent vers le ciel leurs ombelles dégarnies.
Rien de tel qu’un gros lierre en fleurs sur le tronc d’un viel arbre pour observer les insectes :
Sur les feuilles des ormes, on peut aussi faire de belles découvertes :
Andricus est un genre d’hyménoptère Cynipidae qui forme des galles sur différentes parties des chênes : feuilles, branches, chatons, racines ou fruits. Chaque espèce est responsable de galles aux formes particulières. Les larves de ces insectes se développent à l’intérieur de ces galles.
Il existerait plus d’une centaine d’espèces d’hyménoptères Cynipidae gallicoles inféodées aux chênes, dont au moins une douzaine d’espèces du genre Andricus. Voici les galles de quatre espèces du genre Andricus que j’ai trouvées en Ile-de-France :
Andricus fecundatrix déforme les bourgeons.
Andricus quercuscalicis s’en prend aux cupules et aux glands.
Les galles d’Andricus kollari sont situées sur les rameaux. Le trou de sortie de l’insecte adulte est bien visible sur l’une de ces galles.
Andricus grossulariae, plus rarement observé en Ile-de-France, déforme les cupules.
Galle de Neuroterus anthracinus
Le Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien a mis en ligne le 18 septembre 2018 un nouveau document de synthèse sur les plantes invasives.
Cette liste hiérarchisée distingue 25 invasives avérées, dont 5 émergentes. 17 espèces sont sur une liste d’observation et 18, reconnues invasives dans d’autres régions, sont en liste d’alerte. Les espèces en liste d’observation ont un niveau d’impact moyen ou une faible capacité de dispersion.
Ces espèces émergentes sont présentées à la fin du document en téléchargement.
On y trouve le buddleia, l’érigéron du Canada, le séneçon du Cap…
On y trouve l’asclépiade de Syrie, l’herbe de la pampa, le cotonéaster horizontal…
Plantes exotiques envahissantes : où trouver les bonnes informations ?
Dans le cadre de la manifestation Jardins ouverts au parc de Maubuisson, Stéphanie et Laure de l’entreprise solidaire Terr’Happy vous invitent à découvrir le Jardin des possibles, le dimanche 3o septembre 2018 de 11h à 17h. Une exposition de photographies retrace la création et les transformations de ce jardin, lieu de rencontres et de biodiversité.
Consultez le programme !
En longeant les berges de l’étang du parc du château de Grouchy, j’ai trouvé sur une branche basse de robinier ce curieux papillon, tout petit et finement pointillé de blanc.
Sa silhouette particulière m’indique sa famille : les Choreutidae, représentée en France par 11 espèces seulement, dont deux ravageurs au jardin, la teigne des feuilles du pommier (Choreutis pariana) et la teigne du figuier (Choreutis nemorana). Dans cette famille, les chenilles consomment le parenchyme de la face supérieure des feuilles en se protégeant d’un réseau de fils de soies.
Les motifs des ailes permettent en théorie de distinguer les espèces de ces microlépidoptères mais les critères ne sont pas toujours clairs et les spécialistes ne courent pas les rues pour les préciser. Après quelques recherches, je pense raisonnablement qu’il s’agit de Prochoreutis sehestediana, dont la chenille se nourrit des feuilles des scutellaires.
Et justement, cette jolie plante fleurie au bord de l’étang, à quelques mètres, c’est une scutellaire ! Scutellaria galericulata, la scutellaire en casque, est assez commune en Ile-de-France dans les milieux humides. C’est une Lamiaceae vivace qui peut atteindre un mètre de haut.
Les vergerettes se contentent de peu mais poussent fort !
Il existe plusieurs espèces forts ressemblantes d’Erigeron, à l’écologie semblable. La première arrivée est Erigeron canadensis. Cette plante annuelle très commune en Ile-de-France et originaire d’Amérique du Nord a été introduite en France vers 1650. Elle se plait dans les endroits chauds et secs et peut se développer dans le moindre interstice.
Erigeron sumatrensis, originaire d’Amérique du Sud, est d’introduction plus récente, et est très présente également en Ile-de-France. Elle se distingue de la précédente par des détails très subtils (trop) en particulier la pilosité des feuilles qui serait légèrement différente.
Très fréquentes en ville, ces vergerettes sont aussi des adventices communes des champs, des vignes et des vergers, et sont parfois résistantes au glyphosate. Elles ont un comportement de plantes pionnières et colonisent souvent les jachères et les friches.
L’agriculteur a cessé de cultiver ce champ à Neuville-sur-Oise, en raison d’un projet d’urbanisation. Quelques mois ont suffi pour que les vergerettes s’installent et dominent la végétation.
La vergerette du Canada est un hôte secondaire de plusieurs punaises de la famille des Miridae préjudiciables aux cultures, notamment la capside de la luzerne Lygus rugulipennis, et en Amérique du Nord la punaise terne Lygus lineolaris qui occasionne des dégâts aux cultures fruitières et maraichères.
La vergerette du Canada, par Ephytia (INRA)
La vergerette du Canada, par le Conservatoire botanique national de Brest
La vergerette de Sumatra, par le groupe de travail IBMA
Vergerette du Canada, par IRIIS (Québec)
Flore des friches urbaines, par Audrey Muratet, Myr Muratet et Marie Pellaton
Si vous rencontrez une coccinelle jaune à points noirs, sachez qu’il en existe en fait plusieurs espèces, aux mœurs très différentes. Voici de quoi les différencier :
La plus voyante des coccinelles jaunes à points noirs est de petite taille, ses taches noires sont bien régulières et le fond de ses élytres est d’un jaune franc très lumineux. Psyllobora vigintiduopunctata, la coccinelle à 22 points, se nourrit de champignons microscopiques qui poussent à la surface des feuilles.
La coccinelle à damier présente des taches plus ou moins carrées et confluentes si bien que souvent on ne saurait dire si elle est jaune à points noirs ou noire à points jaunes. Propylea quatuordecimpunctata est une grande prédatrice de pucerons sur toutes sortes de plantes et, en tant que telle, une bonne auxiliaire au jardin.
De forme plus allongée, voici la coccinelle des roseaux. On la rencontre dans les marais, sur les massettes notamment qui hébergent souvent des colonies de pucerons. Anisosticta novemdecimpunctata est en effet une carnivore. Elle est souvent rouge ou orange. Cet individu atypique, au fond jaune pâle, m’a fait chercher un moment !
Une coccinelle de petite taille avec une suture noire bien marquée, voici la coccinelle à seize points, Tytthaspis sedecimpunctata, au fond jaune plus ou moins pâle. Elle se nourrit de pollen et de champignons microscopiques.
Quelques autres espèces de coccinelles ordinairement orange, roses ou rouges sont parfois jaunes. C’est le cas par exemple de la coccinelle asiatique, Harmonia axyridis.
Dans le parc de l’abbaye de Maubuisson, la perspective du bassin est vraiment magnifique. L’endroit est idéal pour observer la colonie de perruches à collier qui niche dans les cavités des branches des grands platanes.
A quelques mètres de là , vous découvrirez le Jardin des possibles, un espace potager et sensoriel conçu et animé par Laure et Stéphanie, les fondatrices de l’entreprise solidaire Terr’Happy, spécialiste du jardin thérapeutique.
Ce jardin pédagogique intergénérationnel qui s’inspire des principes de la permaculture est soutenu par le conseil départemental du Val d’Oise. Le Jardin des Possibles est spécialement dédié aux seniors. Il leur permet de découvrir ou de redécouvrir le jardinage et d’y rencontrer d’autres publics, notamment des enfants et des personnes handicapées.
Tous les mardis matin, mardis après-midi et mercredis après-midi, du 15 mai au 30 octobre, les ateliers de jardinage accueillent des groupes de jardiniers de tous âges (contact : jdpmaubuisson@gmail.com).
Au Jardin des possibles, on cultive toutes sortes de légumes, des plus classiques aux plus rares, et une belle diversité de plantes aromatiques.
Maubuisson : 100 moutons font le mur !