L'actualité de la Nature

Galles du chêne : quelques Andricus

Andricus est un genre d’hyménoptère Cynipidae qui forme des galles sur différentes parties des chênes : feuilles, branches, chatons, racines ou fruits. Chaque espèce est responsable de galles aux formes particulières. Les larves de ces insectes se développent à  l’intérieur de ces galles.

Il existerait plus d’une centaine d’espèces d’hyménoptères Cynipidae gallicoles inféodées aux chênes, dont au moins une douzaine d’espèces du genre Andricus. Voici les galles de quatre espèces du genre Andricus que j’ai trouvées en Ile-de-France :

Andricus fecundatrix – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Andricus fecundatrix déforme les bourgeons.

Andricus quercuscalicis – aux Grands jardins à  Courdimanche © CACP – Gilles Carcassès

Andricus quercuscalicis s’en prend aux cupules et aux glands.

Andricus kollari – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Les galles d’Andricus kollari sont situées sur les rameaux. Le trou de sortie de l’insecte adulte est bien visible sur l’une de ces galles.

Andricus grossulariae – Paris, bois de Vincennes © CACP – Gilles Carcassès

Andricus grossulariae, plus rarement observé en Ile-de-France, déforme les cupules.

Retrouvez d’autres articles sur les galles des chênes :

Carnet de galle

Galle de Neuroterus anthracinus

Source :

Les galles du chêne, par André Lequet

L'actualité de la Nature

Plantes invasives en Ile-de-France


Le Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien a mis en ligne le 18 septembre 2018 un nouveau document de synthèse sur les plantes invasives.

Cette liste hiérarchisée distingue 25 invasives avérées, dont 5 émergentes. 17 espèces sont sur une liste d’observation et 18, reconnues invasives dans d’autres régions, sont en liste d’alerte. Les espèces en liste d’observation ont un niveau d’impact moyen ou une faible capacité de dispersion.

5 invasives émergentes

  • la crassule de Hems
  • l’hydrocotyle fausse-renoncule
  • les jussies invasives
  • le myriophylle aquatique
  • le rhododendron des parcs

Ces espèces émergentes sont présentées à  la fin du document en téléchargement.

20 invasives implantées

  • l’érable negundo
  • l’azolla fausse-fougère
  • l’ailanthe glanduleux
  • l’élodée du canada
  • l’élodée à  feuilles étroites
  • le sainfoin d’Espagne
  • la berce du Caucase
  • la balsamine de l’Himalaya
  • le cytise
  • la lentille d’eau minuscule
  • la vigne-vierge commune
  • le griottier
  • le cerisier tardif
  • les renouées invasives
  • le robinier
  • le solidage du Canada
  • le solidage glabre
  • les asters invasifs
  • le lilas

Une liste d’observation

On y trouve le buddleia, l’érigéron du Canada, le séneçon du Cap…

Une liste d’alerte

On y trouve l’asclépiade de Syrie, l’herbe de la pampa, le cotonéaster horizontal…

Retrouvez un autre article sur les plantes invasives :

Plantes exotiques envahissantes : où trouver les bonnes informations ?

et dans nos articles les portraits de quelques-unes de ces plantes invasives :

L’asclépiade

Le séneçon du Cap

les balsamines invasives

la berce du Caucase

le sainfoin d’Espagne

l’ailanthe

l’azolla

la jussie

L'actualité des jardins

Dimanche 30 septembre 2018 : animations au Jardin des possibles

Dans le cadre de la manifestation Jardins ouverts au parc de Maubuisson, Stéphanie et Laure de l’entreprise solidaire Terr’Happy vous invitent à  découvrir le Jardin des possibles, le dimanche 3o septembre 2018 de 11h à  17h. Une exposition de photographies retrace la création et les transformations de ce jardin, lieu de rencontres et de biodiversité.

Consultez le programme !

Au Jardin des possibles – parc de l’abbaye de Maubuisson © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez notre article :

Le Jardin des possibles

L'actualité de la Nature

La teigne de la scutellaire

En longeant les berges de l’étang du parc du château de Grouchy, j’ai trouvé sur une branche basse de robinier ce curieux papillon, tout petit et finement pointillé de blanc.

Choreutidae © CACP – Gilles Carcassès

Sa silhouette particulière m’indique sa famille : les Choreutidae, représentée en France par 11 espèces seulement, dont deux ravageurs au jardin, la teigne des feuilles du pommier (Choreutis pariana) et la teigne du figuier (Choreutis nemorana). Dans cette famille, les chenilles consomment le parenchyme de la face supérieure des feuilles en se protégeant d’un réseau de fils de soies.

Prochoreutis sehestediana ? Osny © CACP – Gilles Carcassès

Les motifs des ailes permettent en théorie de distinguer les espèces de ces microlépidoptères mais les critères ne sont pas toujours clairs et les spécialistes ne courent pas les rues pour les préciser. Après quelques recherches, je pense raisonnablement qu’il s’agit de Prochoreutis sehestediana, dont la chenille se nourrit des feuilles des scutellaires.

Scutellaria galericulata © CACP – Gilles Carcassès

Et justement, cette jolie plante fleurie au bord de l’étang, à  quelques mètres, c’est une scutellaire ! Scutellaria galericulata, la scutellaire en casque, est assez commune en Ile-de-France dans les milieux humides. C’est une Lamiaceae vivace qui peut atteindre un mètre de haut.

Retrouvez dans cet article un autre hôte de la scutellaire :

Belle découverte sur une scutellaire

L'actualité de la Nature

Vergerettes

Erigeron sp. – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

La reine des caniveaux !

Les vergerettes se contentent de peu mais poussent fort !

Il existe plusieurs espèces forts ressemblantes d’Erigeron, à  l’écologie semblable. La première arrivée est Erigeron canadensis. Cette plante annuelle très commune en Ile-de-France et originaire d’Amérique du Nord a été introduite en France vers 1650. Elle se plait dans les endroits chauds et secs et peut se développer dans le moindre interstice.

Erigeron sumatrensis, originaire d’Amérique du Sud, est d’introduction plus récente, et est très présente également en Ile-de-France. Elle se distingue de la précédente par des détails très subtils (trop) en particulier la pilosité des feuilles qui serait légèrement différente.

Très fréquentes en ville, ces vergerettes sont aussi des adventices communes des champs, des vignes et des vergers, et sont parfois résistantes au glyphosate. Elles ont un comportement de plantes pionnières et colonisent souvent les jachères et les friches.

Vergerettes – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

L’agriculteur a cessé de cultiver ce champ à  Neuville-sur-Oise, en raison d’un projet d’urbanisation. Quelques mois ont suffi pour que les vergerettes s’installent et dominent la végétation.

La vergerette du Canada est un hôte secondaire de plusieurs punaises de la famille des Miridae préjudiciables aux cultures, notamment la capside de la luzerne Lygus rugulipennis, et en Amérique du Nord la punaise terne Lygus lineolaris qui occasionne des dégâts aux cultures fruitières et maraichères.

Sources :

La vergerette du Canada, par Ephytia (INRA)

La vergerette du Canada, par le Conservatoire botanique national de Brest

La vergerette de Sumatra, par le groupe de travail IBMA

Vergerette du Canada, par IRIIS (Québec)

Flore des friches urbaines, par Audrey Muratet, Myr Muratet et Marie Pellaton

L'actualité de la Nature

Les coccinelles jaunes à  points noirs

Si vous rencontrez une coccinelle jaune à  points noirs, sachez qu’il en existe en fait plusieurs espèces, aux mœurs très différentes. Voici de quoi les différencier :

Psyllobora vigintiduopunctata, la coccinelle à  22 points – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

La plus voyante des coccinelles jaunes à  points noirs est de petite taille, ses taches noires sont bien régulières et le fond de ses élytres est d’un jaune franc très lumineux. Psyllobora vigintiduopunctata, la coccinelle à  22 points, se nourrit de champignons microscopiques qui poussent à  la surface des feuilles.

Propylea quatuordecimpunctata, la coccinelle à  damier © Gilles Carcassès

La coccinelle à  damier présente des taches plus ou moins carrées et confluentes si bien que souvent on ne saurait dire si elle est jaune à  points noirs ou noire à  points jaunes. Propylea quatuordecimpunctata est une grande prédatrice de pucerons sur toutes sortes de plantes et, en tant que telle, une bonne auxiliaire au jardin.

Anisosticta novemdecimpunctata © CACP – Gilles Carcassès

De forme plus allongée, voici la coccinelle des roseaux. On la rencontre dans les marais, sur les massettes notamment qui hébergent souvent des colonies de pucerons. Anisosticta novemdecimpunctata est en effet une carnivore. Elle est souvent rouge ou orange.  Cet individu atypique, au fond jaune pâle, m’a fait chercher un moment !

Tytthapsis sedecimpunctata, la coccinelle à  seize points – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Une coccinelle de petite taille avec une suture noire bien marquée, voici la coccinelle à  seize points, Tytthaspis sedecimpunctata, au fond jaune plus ou moins pâle. Elle se nourrit de pollen et de champignons microscopiques.

Quelques autres espèces de coccinelles ordinairement orange, roses ou rouges sont parfois jaunes. C’est le cas par exemple de la coccinelle asiatique, Harmonia axyridis.

Harmonia axyridis, formes jaunes à  points noirs – Cergy © Gilles Carcassès

Retrouvez notre article :

Les coccinelles à  points blancs

L'actualité des jardins

Le Jardin des possibles

Dans le parc de l’abbaye de Maubuisson, la perspective du bassin est vraiment magnifique. L’endroit est idéal pour observer la colonie de perruches à  collier qui niche dans les cavités des branches des grands platanes.

Les grands platanes et le bassin – abbaye de Maubuisson © CACP – Gilles Carcassès

A quelques mètres de là , vous découvrirez le Jardin des possibles, un espace potager et sensoriel conçu et animé par Laure et Stéphanie, les fondatrices de l’entreprise solidaire Terr’Happy, spécialiste du jardin thérapeutique.

Ce jardin pédagogique intergénérationnel qui s’inspire des principes de la permaculture est soutenu par le conseil départemental du Val d’Oise. Le Jardin des Possibles est spécialement dédié aux seniors. Il leur permet de découvrir ou de redécouvrir le jardinage et d’y rencontrer d’autres publics, notamment des enfants et des personnes handicapées.

Le Jardin des possibles – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Tous les mardis matin, mardis après-midi et mercredis après-midi, du 15 mai au 30 octobre, les ateliers de jardinage accueillent des groupes de jardiniers de tous âges (contact : jdpmaubuisson@gmail.com).

Jardin des possibles – parc de l’abbaye de Maubuisson © CACP – Gilles Carcassès
Haricots d’Espagne © CACP – Gilles Carcassès

Au Jardin des possibles, on cultive toutes sortes de légumes, des plus classiques aux plus rares, et une belle diversité de plantes aromatiques.

Retrouvez un autre article sur le parc de l’abbaye de Maubuisson :

Maubuisson : 100 moutons font le mur !

et aussi des informations sur les perruches à  collier :

L’invasion de la perruche à  collier

L'actualité de la Nature

La linaire commune

Linaria vulgaris, la linaire commune – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

La linaire commune apprécie les situations chaudes et les sols maigres. On la trouve fréquemment dans les friches urbaines, sur les talus, les ballasts des voies ferrées, les bords de chemins. Celle-ci s’est installée dans une fissure de la passerelle d’accès à  l’Université de Cergy-Pontoise (site des Chênes).

La pollinisation de cette plante est assurée par les bourdons qui ont la force d’écarter les deux lèvres de la fleur pour accéder au nectar stocké dans l’éperon.

La linaire commune est la plante hôte de Calophasia lunata, appelée la linariette. Ce papillon appartient à  la famille des Noctuidae, comme les cucullies dont les chenilles ressemblent beaucoup à  celle de la linariette.

Calophasia lunata, la linariette vue sur une linaire pourpre dans un jardin à  Aulnay-sous-bois © CACP – Gilles Carcassès

La linaire commune est considérée comme invasive au Canada. La linariette y a été introduite avec succès comme moyen de biocontrôle.

Retrouvez nos articles :

Jardin magique

Les cucullies

Sources :

Flore des friches urbaines, par Audrey Muratet, Myr Muratet et Marie Pellaton

Linaire commune, par Yukon Invasice Species Council

Calophasia lunula par Lépidoptéristes de France

L'actualité de la Nature

Une mante au Grand centre ?

Rue de la gare à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les services de l’agglomération ont installé ces plantes grimpantes rue de la gare, créant un petit oasis de verdure fréquenté par de nombreux insectes et des araignées.

Sous la grille de ventilation © CACP – Gilles Carcassès

Ma curiosité m’a fait lever le nez vers les grilles de ventilation de l’immeuble de la CAF qui est juste au-dessus sur la dalle. Qu’est-ce que c’est que cet amas étrange collé sur le métal ?

Oothèque de mante religieuse © CACP – Gilles Carcassès

Avec le zoom de mon appareil photo, je peux détailler la chose : c’est une oothèque de mante religieuse ! Une femelle a déposé 200 à  300 œufs dans une gangue qui en séchant devient cette structure protectrice alvéolée.

Mantis religiosa, la mante religieuse – Menucourt © Gilles Carcassès

J’ai cherché la mante dans les feuillages, mais je ne l’ai pas trouvée. Apparemment, l’espèce n’est pas rare dans le secteur, on m’en a à  plusieurs reprises rapporté la découverte dans des résidences de Cergy et de Pontoise. Il lui faut tout de même de la végétation pour s’installer car c’est une prédatrice d’insectes, notamment de sauterelles et de papillons.

Si l’oothèque ne fait pas le régal des oiseaux, et si des parasitoà¯des n’ont pas pondu dedans, peut-être assisterons-nous en juin prochain à  la naissance de jeunes mantes ?

Retrouvez notre article :

Une mante religieuse à  Menucourt

Sources :

La mante religieuse – Jardiner Autrement

La mante religieuse, par André Lequet

L'actualité de la Nature

Robert-le-Diable

Un papillon très facile à  reconnaître

Polygonia c-album, le Robert-le-Diable © CACP – Gilles Carcassès

Le Robert-le-Diable est un papillon commun facile à  observer en lisière forestière. La forme découpée des ailes est tout à  fait caractéristique.

Robert-le-Diable © CACP – Gilles Carcassès

Mais pourquoi Robert-le-Diable ?

Peut-être ce papillon évoque-t-il par son aspect les flammes de l’enfer ? Ou bien le profil de la tête d’un Robert historique ? Bien malin celui qui connaît la véritable origine de ce nom !

Polygonia c-album – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Le revers de son aile postérieure est marqué en blanc de la lettre c, d’où son nom d’espèce en latin « c-album ».

Et sa chenille ?

La chenille du Robert-le-Diable sur l’ortie dioà¯que © CACP – Gilles Carcassès

La chenille du Robert-le-Diable est tout aussi caractéristique que le papillon : elle est marquée d’une grande tache blanche sur le dos. Sa plante-hôte préférée est l’ortie, mais on la rencontre aussi sur le houblon et sur les feuilles de ligneux comme le noisetier, l’orme ou les saules.

Ce papillon hiberne à  l’état adulte et on peut le rencontrer dès les premières belles journées de mars. Il a deux générations par an. En automne, on peut voir la deuxième génération se préparer à  l’hivernage en se gorgeant de sucre sur les fruits tombés au sol dans les vergers.

Retrouvez un autre article sur ce papillon :

Bouh, fais moi peur !

Sources :

Polygonia c-album dans l’Atlas des papillons de jour et des zygènes d’Ile-de-France

Le Robert-le-Diable par André Lequet