Elle a une drôle d’allure cette petit bête avec sa grosse tête et ses yeux globuleux. Je la trouve plutôt mignonne. Mais qui peut-elle bien être ?
Comme je l’ai rencontrée au cours des inventaires des pollinisateurs des cimetières pendant l’observation d’un liseron à Courdimanche, je poste son portrait sur la plateforme SPIPOLL. La communauté m’informe aussitôt : c’est une punaise de la famille des Lygaeidae, Geocoris megacephalus. On rencontre plus fréquemment son cousin, Geocoris erytrhocephalus, à tête beaucoup plus petite et rouge vif.
Notre spécimen semble donc être une rareté. Et après vérification, il n’est mentionné que deux fois dans la base de données régionale ! Pourtant, quelques jours plus tard je recroise un individu sur le cimetière de Maurecourt. D’après les quelques descriptions de l’espèce, cette punaise est plutôt méditerranéenne et apprécie les espaces chauds, secs et sableux. Peut-être est-elle en train de remonter vers le nord au fil des changements climatiques. Et sans doute que les cimetières, des espaces secs et rocailleux, lui sont favorables.
Quand on parle de pollinisateurs, on pense souvent aux abeilles et aux papillons. On oublie alors un groupe important : les mouches ! En France, près d’un tiers des pollinisateurs sont des diptères (mouches et moustiques). Lors de nos inventaires estivaux nous avons l’occasion d’en croiser de toutes les couleurs et de toutes les tailles. En voici quelques unes, assez sages pour s’être fait tirer le portrait.
Des chloropides
Parmi les toutes petites mouches, qu’on appelle en général des moucherons, certaines ont des couleurs particulières. A y regarder de près celle-ci est jaune, à motifs bruns et avec des yeux verts. Etonnant non ? (Mieux vaut regarder de très près, elle ne fait qu’un ou deux millimètres !) Cette mouche du genre Meromyza appartient à la famille des Chloropidae (environ une vingtaine d’espèces).
Des mouches à reflets métalliques
Dans la famille des Calliphoridae, qui regroupe plusieurs espèces ayant des reflets métalliques, nous avions rencontré au printemps Calliphora vicina, la mouche bleue. C’est maintenant sa comparse, la mouche verte, Lucilia sericata. Elles sont toutes les deux assez fréquentes dans les maisons. Elles n’y sont que rarement appréciées, pourtant le détail des couleurs est saisissant : masque blanc, yeux rouges et armure verte.
Des mouches à damier
Celle-ci arbore des motifs blancs et noirs ressemblant à un damier. Ces mouches, du genre Sarcophaga sont assez fréquentes. On les appelle également mouches à viande. Elles aiment pondre sur la viande (ou les cadavres d’animaux de manière plus générale), leurs asticots s’en nourrissent et agissent comme équarisseurs du milieu naturel. Bien que pas très glamour, elles ont un look intéressant.
Calliphoridae toujours
Stomorhina lunata est également une Calliphoridae. Si elle n’a pas de reflets métalliques distinctifs on la reconnait aisément à ses yeux : ils sont rayés !
Des Stratiomyidae
Cette jolie mouche appartient à la grande famille des Stratiomyidae (plus de cinquante espèces). Son allure élancée, ses yeux verts et son thorax métallique peuvent indiquer qu’elle est du genre Sargus. Mais il serait difficile d’aller plus loin dans l’identification sur photo.
Des syrphes évidemment
La famille la plus représentée dans nos inventaires de pollinisateurs est sans doute celle des syrphes. C’est une famille assez conséquente et dont les individus, qui ressemblent souvent à des guêpes ou des abeilles, sont assez photogéniques. Ici, c’est un syrphe avec de gros fémurs que l’on rencontre souvent lors des inventaires SPIPOLL : Syritta pipiens, la syritte piaulante.
Et des Bombylidae
Ces grosses mouches velues qui ressemblent un peu à de minuscules nounours sont des Bombylidae. C’est également une grande famille (avec plus de soixante espèces en France). Ici, c’est Villa hottentotta qui se délecte d’une fleur de lierre.
Retrouvez notre galerie de printemps dans cet article :
Ce tout petit criquet blanc aux larges épaules nous attendait sur la plage de l’étang des Galets, à la limite de la végétation herbacée.
Nous le plaçons en quarantaine (de secondes) dans une boîte loupe, le temps de le photographier plus commodément. Ce n’est pas l’abdomen qui est très long, c’est une expansion du pronotum, le dessus du thorax, qui couvre les ailes. C’est une particularité du genre Tetrix dont on compte 6 espèces en Ile-de-France.
Nous avons capturé une femelle. Au bout de son abdomen, son ovipositeur denté comme un couteau-scie lui sert à pondre dans les berges caillouteuses.
On voit sur ces photos que le dessus de la tête (le vertex) avance un peu au-devant des yeux, que le thorax est peu bombé et que l’arête inférieure des fémurs médians ne semble pas ondulée. Il s’agit donc probablement de l’espèce Tetrix subulata, une espèce rare inféodée aux milieux humides. Si ce n’est lui, c’est son frère Tetrix ceperoi, le criquet des vasières.
C’est au cœur du Vieux Pontoise, au numéro 9 de la rue de la Harengerie, que m’attend ma correspondante, une des membres de l’association qui fait vivre ce jardin peu commun.
Avec l’accord de la ville, propriétaire des lieux, les jardiniers amateurs ont investi les ruines de l’ancien presbytère dont il ne subsiste que quelques pans de mur. On lit encore la trace de l’un des bâtiments démolis sur le pignon aveugle de l’immeuble voisin.
Le défi a été rude : pas d’eau sur le terrain et pas non plus de sol, uniquement des gravats !
Et pourtant cet endroit inhospitalier est devenu au bout de quelques années une oasis de verdure productive et pleine de charme.
A coups de pioche, les plus gros moellons sont extraits et réemployés à mesure des aménagements pour réaliser des murets ou des escaliers.
Pour l’essentiel, les parcelles jardinées sont des bacs ou des buttes de culture intégrant de grosses quantités de compost. La végétation sauvage présente sur le site (clématite, buddleias, orties) est régulièrement taillée et coupée menu pour pailler le pied des fleurs et des légumes.
C’est un jardin dans lequel sont bichonnées avec amour toutes les plantes : les sauvageonnes, les mellifères, les aromatiques, les engrais verts, les vivaces et bulbes de collection, les légumes généreux… La biodiversité y trouve son compte, on peut même y croiser la belle Ariane, Lasiommata maera.
Les bacs de compostage collectifs ont été fournis par la Communauté d’agglomération, ils fonctionnent à plein régime !
Voici un joli papillon que nous n’avions pas encore vu : le petit sylvain. Son habitat naturel est le boisement ou la forêt humide, rien d’étonnant à ce que nous l’ayons aperçu dans le sous-bois aux bords de la mare de l’Hautil.
De plutôt grande envergure (4 à 5 cm) le petit sylvain arbore des couleurs sobres, brun et blanc, sur la face supérieure de ses ailes et tire sur le orange vif sur la face inférieure.
En début d’été un informateur m’indique qu’aux bords de la mare de l’Hautil se trouve une plante rare (encore une !) en fleurs à ce moment : une sagittaire. Intéressant, car cette plante aquatique des milieux calmes et stagnants est en effet peu commune dans la région, concentrée essentiellement dans les grandes vallées (l’Ourcq, la Viosne, l’Orge, le Morin, …).
L’espèce indigène, documentée en àŽle-de-France, est Sagittaria sagittifolia, la sagittaire à feuille de flèche car elle présente des feuilles à pointes aigues et fines comme la pointe d’une flèche. Elle est également reconnaissable à ses fleurs dont les pétales présentent au centre un onglet pourpré.
Or, s’il y a bien des sagittaires en fleurs en juillet aux bords de la mare, ce ne sont pas des Sagittaria sagittifolia, mais Sagittaria latifolia, la sagittaire à larges feuilles ! Cette espèce-là a des feuilles obtuses et beaucoup plus larges et des fleurs entièrement blanches. Elle est essentiellement connue sur les rives de la Garonne et de la Dordogne. Que peut-elle bien faire dans un milieu si septentrional ?
En octobre on célèbre habituellement le Jour de la Nuit, une journée de sensibilisation à la pollution lumineuse et à l’activité de la biodiversité la nuit. Cette année, on fête également la nature, de manière générale. Octobre est aussi un mois propice à l’écoute des chouettes. Aussi, en partenariat avec la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO), nous vous proposons pour Octobre 2020 un mois complet dédié à la chouette hulotte.
Un concours
La chouette hulotte fait partie des oiseaux à repérer dans l’Atlas de la biodiversité de Cergy-Pontoise. Pour ce mois dédié à la chouette hulotte nous vous proposons un concours d’observation (à vue ou à l’écoute) via l’Atlas. Les règles sont simples : ouvrez l’œil, tendez l’oreille, et si vous repérez une chouette, inscrivez-la dans l’Atlas !
Trois prix seront décernés :
« Grand reporter », à celui ou celle qui aura totalisé le plus grand nombre de chouettes hulottes en des points différents sur le mois d’octobre.
« Rencontre insolite », racontez-nous votre rencontre avec la chouette dans la rubrique « remarques » de l’Atlas (Onglet « participez ici »)
« Photographe émérite », partagez votre plus belle photo de chouette hulotte prise sur le territoire dans la rubrique photo de l’Atlas (Onglet « participez ici »).*
*Photographie prise toujours dans le respect de l’animal. Nous comptons sur les participants pour ne pas déranger les animaux au repos, au nid et ne pas abuser du flash.
Venez participez à l’une des deux promenades à la tombée de la nuit pour écouter les chouettes hulottes.
Le vendredi 02 octobre de 19h30 à 21h30 à Boisemont
Le vendredi 16 octobre de 19h30 à 21h30 à Maurecourt
Détails et inscriptions par mail à biodiversite@cergypontoise.
N’oubliez pas les deux sorties également prévues dans le cadre de la Fête de la Nature !
Une page Facebook
Retrouvez tous les détails de l’événement, des sorties et de nombreuses informations complémentaires concernant la chouette hulotte et ses comparses les chouettes chevêche et effraie sur notre page Facebook dédiée !
Dans les graviers du cimetière de Vauréal, mon œil est attiré par cette petite plante rampante. Avec ses fleurs à 4 pétales et ses feuilles verticillées elle me fait penser aux gaillets. Et pour cause, elle fait effectivement partie de la même famille, celle des Rubiaceae, mais appartient à un genre différent Sherardia. La shérardie des champs est une plante assez commune en àŽle-de-France. Ses fleurs roses pâles se rencontrent sur tous les terrains un peu sableux.
La Ligue de Protection des Oiseaux (qui a, de longue date, élargi ses missions à la faune au sens large) vous propose, si vous l’acceptez, une nouvelle mission : étudier l’évolution des populations de hérisson d’Europe. En effet, en plus d’être une adorable boule de poils qui aide les jardiniers, le hérisson est une espèce en danger qui voit ses populations décliner drastiquement au fil des années. Il est entré, en 2020, sur la liste rouge des espèces en danger d’extinction en Grande-Bretagne. Avant qu’il ne le devienne aussi chez nous, nous pouvons agir.
Mission Hérisson est un protocole de sciences participatives qui vise à étudier l’évolution des populations de hérissons sur le territoire français. A l’aide d’un peu de matériel : tunnel de suivi, feuilles blanches, encre végétale (huile de tournesol et charbon végétal, totalement inoffensive !), quelques croquettes ; et d’un peu de temps, vous pouvez aider les chercheurs de la LPO et du Muséum à en savoir plus sur l’état de conservation du hérisson d’Europe. Chaque matin d’une semaine de votre choix, relevez les empreintes laissées par les gourmands (hérissons, chats, belettes, hermines, mulots, …).
Le traitement des données se fait ensuite en ligne. Si vous êtes familiers du SPIPOLL, Mission hérisson n’aura pas de secret pour vous ! La plateforme est la même et une communauté s’est formée de la même manière pour accompagner la validation des données.
De belles surprises
Nous avons mis en place le protocole dans le cadre de l’étude dans les cimetières. Nous avons fait de jolies découvertes :
Du hérisson à la belette en passant par le chat et les petits rongeurs, les p’tites bêtes de Cergy-Pontoise nous ont fait l’honneur de parapher nos tunnels pendant le mois de juillet !
Prêt de matériel
Vous souhaitez mettre en place ce protocole chez vous ? Vous pouvez vous procurer le matériel sur le site de Mission hérisson. Vous y trouverez également la plateforme de saisie des données, toutes les informations liées au protocole et bien plus encore.
Associations et collectivités du territoire de Cergy-Pontoise, nous avons 7 kits à disposition. Contactez-nous à biodiversite@cergypontoise.fr pour en emprunter un !