L'actualité des jardins

L’arrivée des ruches aux jardins familiaux des coteaux de Cergy

Fruit d’une collaboration avec l’association Ocelles, partenaire de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, un rucher a été inauguré aux jardins familiaux des coteaux de Cergy samedi 26 mars 2016, dans un espace clos créé pour cet usage.

L'arrivée des deux ruches en provenance de la ferme d'Ecancourt © Gilles Carcassès
L’arrivée des deux ruches en provenance de la ferme d’Ecancourt © Gilles Carcassès

Les abeilles, en vols rapides de repérage, inspectent les alentours. Les fleurs des plantes aromatiques, des légumes et des arbustes fruitiers dans les parcelles vont forcément les intéresser. Au-delà , elles ont les bois des coteaux et les vastes propriétés en bord d’Oise à  explorer.

Première sortie dans leur nouvel environnement © Gilles Carcassès
Première sortie dans leur nouvel environnement © Gilles Carcassès

Les jardiniers y gagneront une meilleure pollinisation de leurs cultures, et le plaisir de rencontres régulières et instructives avec les apiculteurs amateurs d’Ocelles. Une occasion aussi de faire naître de nouvelles vocations ?

De jolies fleurs, de joyeux discours et plein de gâteaux à  déguster : ce fut une bien belle cérémonie. © Gilles Carcassès
De jolies fleurs, de joyeux discours et plein de gâteaux à  déguster : ce fut une bien belle cérémonie. © Gilles Carcassès

L’association Ocelles gère pour la CACP le rucher de l’arboretum, situé rue de Courdimanche à  Cergy, lui aussi idéalement exposé. L’association fournit à  la mission Développement durable et biodiversité de l’agglomération des petits pots de miel pour ses animations en direction des enfants et des familles.

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Plantes compagnes

On vante souvent les vertus d’associations de plantes au jardin, et ce sujet est abondamment relayé sur internet. Mais quelle est la part de ce qui est scientifiquement prouvé dans ce domaine de connaissance encore largement empirique ?

Semer des fleurs au potager est un bon moyen d'attirer les auxiliaires © Gilles Carcassès
Semer des fleurs au potager est un bon moyen d’attirer les auxiliaires © Gilles Carcassès

Certaines associations bénéfiques relèvent de mécanismes identifiés. En voici quelques illustrations :

Les plantes répulsives

Certaines plantes à  odeur forte perturbe l’odorat de ravageurs. C’est le cas de l’oignon et du poireau utilisés pour protéger la carotte de la mouche dont la larve creuse des galeries dans ses racines. (source INRA : http://ephytia.inra.fr/fr/C/20147/hypp-Les-Allium-et-les-composes-soufres)

Les plantes pièges

Le lin provoque la levée des graines de l’orobanche du pois. On peut donc épuiser par la culture du lin le stock de graines de cette plante parasite des fabacées (source : Joseph Pousset – Agricultures sans herbicides – 2003).

Les plantes qui nuisent à  certains ravageurs

L’oeillet d’Inde bloque le développement et la multiplication des nématodes qui attaquent les racines des tomates (source INRA : http://www7.inra.fr/lecourrier/assets/C17Cayrol.pdf).

Les plantes relais

Certaines plantes hébergent un ravageur spécifique qui ne risque pas de contaminer les cultures, mais va attirer les auxiliaires, dont certains sont généralistes. Ceux-ci se multiplient alors et prospectent le reste du jardin au bénéfice des cultures à  protéger. Les plantes qui suivent hébergent un ravageur spécifique, puceron ou psylle, et méritent une place dans tout jardin : le lierre, le sureau noir, l’arbre de Judée, le nerprun alaterne, la viorne tin, le laurier-sauce et chez les plantes herbacées le dactyle aggloméré, l’ortie dioà¯que, le bleuet, le compagnon blanc, la tanaisiel’achillée mille-feuilles.

Le laurier sauce, par exemple, héberge un psylle spécifique qui attire une punaise prédatrice du psylle du poirier.

(sources Pierre Michelot – La production en pépinière – 2010 ; Fabien Liagre – Les haies rurales : rôles, création, entretien – 2006).

J’ai observé que les molènes sont attaquées par une chenille spécifique qui attire un hyménoptère parasitoà¯de réputé pour s’intéresser aussi à  la piéride du chou.

Il existe bien d’autres relations entre les plantes et les auxiliaires, abordés dans cet article : les plantes favorables aux insectes auxiliaires.

Conclusion

Pour moi, les plantes compagnes les plus sà»res pour le potager sont les arbustes de la haie variée, plantée de préférence d’espèces locales, et les plantes fleuries sauvages de la prairie naturelle.

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La transhumance à  Cergy-Pontoise : 9 et 10 avril 2016

flyer transhumance

Retenez les dates : samedi 9 et dimanche 10 avril 2016. Une quarantaine de brebis et d’agneaux partiront de la ferme d’Ecancourt pour rejoindre leurs pâtures disséminées sur le territoire de Cergy-Pontoise.

Le programme de cette transhumance est le suivant :

9 avril :

  • 14h : Explication de l’évènement avant le départ, puis départ à  14h 30 de la ferme d’Ecancourt
  • Arrêt entre la ferme et Maurecourt pour favoriser le contact avec les animaux
  • 16h30 : Arrivée à  Maurecourt, démonstration de chiens de troupeaux ; repas, soirée et camping pour les encadrants de la transhumance, et petit-déjeuner

10 avril :

  • 9h30 : Départ vers Jouy-le-Moutier
  • 10h30 : Arrêt à  Jouy-le-Moutier et intervention autour de la biodiversité
  • 12h : Arrêt au Belvédère à  Vauréal – démonstration de chiens de troupeaux, espace pique-nique ; cimetière des anglais vers 14h
  • 15h : Cergy : Village éco-citoyen, démonstration de chiens de troupeaux
  • 16h : Courdimanche : fin du trajet à  l’école des Croizettes

N’oubliez pas de mettre de bonnes chaussures et de vous couvrir.

circuit transhumance

A la ferme d'Ecancourt, on prend des forces avant la transhumance © Gilles Carcassès
A la ferme d’Ecancourt, on prend des forces avant la transhumance © Gilles Carcassès

Revivez les moments forts de la transhumance 2015

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Grosse larve

En travaillant le sol de mon jardin, j’ai trouvé une grosse larve. Serait-ce le redouté ver blanc qui dévore mes légumes par la racine?

Larve de cétoine © Gilles Carcassès
Larve de cétoine © Gilles Carcassès

Non, c’est la larve de la cétoine dorée, parfaitement inoffensive et même utile. Elle mange le compost, achevant le travail de décomposition de la matière organique. On la reconnaît à  ses pattes courtes et sa petite tête.

Larve de hanneton © Gilles Carcassès
Larve de hanneton © Gilles Carcassès

En revanche, celle-là , c’est la larve d’un hanneton. Observez ses grandes pattes qui lui permettent de marcher dans ma main, ce que ne peut pas faire la première.

Le hanneton des jardins, Phyllopertha horticola, est plus petit que le hanneton commun et son cycle est annuel. On le reconnaît aux reflets vers de son thorax. © Gilles Carcassès
Le hanneton des jardins © Gilles Carcassès

Il existe plusieurs espèces de hannetons. Voici le hanneton des jardins (Phyllopertha horticola), fréquent dans les prairies. Son cycle est annuel. Le hanneton commun a lui un cycle de 36 mois, les adultes apparaissant en grand nombre tous les 3 ans. Pour le hanneton forestier, c’est tous les 4 ans.

On peut rencontrer dans les jardins plusieurs espèces de cétoines. L’adulte de la cétoine dorée, très commune, fréquente souvent les roses. Ce sont des insectes pollinisateurs.

Cétoine sur une rose © Gilles Carcassès
Cétoine sur une rose © Gilles Carcassès

Différencier les larves de hannetons des larves de cétoine, un document INRA

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Beau comme un lombric

Lombric irisé © Gilles Carcassès
Lombric montrant une belle irisation – Cergy © Gilles Carcassès

Sorti de sa motte de terre pour les besoins de la science, ce lombric brille de vives couleurs au soleil. C’est sans doute un phénomène optique d’iridescence. De tout près, le spectacle est fascinant.

La présence d’un clitellum (partie orange en relief sur cette photo) indique que cet individu est un adulte. Ce clitellum sécrète un mucus qui aide les vers à  se coller l’un contre l’autre lors de l’accouplement (les pauvres, ils n’ont pas de bras !). Les lombrics sont hermaphrodites et se fécondent mutuellement. Le clitellum fabrique aussi les cocons qui protègeront les œufs.

La mise du protocole de l'Observatoire participatif des vers de terre - Cergy © Gilles Carcassès
La mise en œuvre du protocole de l’Observatoire participatif des vers de terre – Cergy © Gilles Carcassès

Les sondages que nous avons effectués dans un potager à  Cergy, dans le cadre du protocole de l’Observatoire participatif des vers de terre, ont montré une corrélation marquée entre l’abondance de vers et la proximité des buttes de déchets verts (garnies l’an dernier de courgettes). Nous avons trouvé 3 fois plus de vers aux abords de ces buttes que dans les autres parties bêchées et retournées ou dans les allées enherbées du jardin. Ce sont surtout les anéciques, grands consommateurs de matière organique qui sont favorisés. Logiquement, les vers épigés, que l’on trouve en grand nombre dans les tas de fumiers et les composteurs, pourraient être aussi favorisés mais nous n’en avons pas trouvés. Ils étaient sans doute plus au cœur du tas de déchets verts.

Les buttes de déchets de verts peuvent être directement plantées de végétaux, comme les courges et les potirons, qui apprécient les sols très riches en matière organique plus ou moins décomposée.

Quant à  la culture en lasagnes, elle constitue une bonne solution pour créer un jardin sur une surface impropre à  la culture. En revanche, lorsqu’un sol fertile est présent, la matière organique apportera beaucoup plus de bienfaits épandue sur le sol qu’enfouie dans une butte : La culture sur « butte de permaculture », une technique qui fait débat.

 

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Les nouveaux MOOC

 

Un MOOC, c’est un portail de cours en ligne ouvert gratuitement à  tous. En voici deux fraichement sortis dont les inscriptions sont lancées.

Le Muséum national d’Histoire naturelle propose aux enseignants un MOOC sur les sciences participatives sur 5 semaines à  raison de 2 heures par semaine.

vigienature écoleAu programme :

  • Semaine 1 : Vous avez dit sciences participatives ?
  • Semaine 2 : La biodiversité en ville
  • Semaine 3 : Vigie-Nature à‰cole, un programme de sciences participatives pour vos élèves
  • Semaine 4 : Se former aux observatoires
  • Semaine 5 : Utiliser le site web Vigie-Nature à‰cole

Pour s’inscrire

L’Association des maires de France propose aux élus des collectivités un MOOC de 4 heures, en 6 modules, sur la gestion de l’eau.

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Au programme :

  • Organisation et responsabilités
  • Eau potable et prix de l’eau
  • Assainissement collectif
  • Assainissement non collectif
  • Gestion des milieux aquatiques
  • Eaux pluviales

Pour s’inscrire

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Reconnaitre les oiseaux du jardin

Quel est cet oiseau dans ma mangeoire ? Ces photos vous montrent les cinq visiteurs ailés du jardin les plus fréquemment observés aux mangeoires. Nous indiquons pour chacun si son régime alimentaire est plutôt à  base d’insectes (insectivore) ou de graines (granivore). Les insectivores ont le bec plus fin que les granivores.

Mésange charbonnière (insectivore) - Parus major © Gilles Carcassès
Mésange charbonnière (insectivore) – Parus major © Gilles Carcassès
Mésange bleue (insectivore) - Cyanistes caeruleus © Gilles Carcassès
Mésange bleue (insectivore) – Cyanistes caeruleus © Gilles Carcassès

Ces deux espèces de mésanges représentent à  elles seules presque la moitié des observations. Arrivent ensuite le chardonneret élégant, le verdier d’Europe, le rouge-gorge familier, le moineau domestique, le pinson des arbres, la sittelle torchepot

Chardonneret élégant(granivore) © Gilles Carcassès
Chardonneret élégant (granivore) – Carduelis carduelis © Gilles Carcassès
Verdier (granivore) © Gilles Carcassès
Verdier d’Europe (granivore) – Chloris chloris © Gilles Carcasses
Rouge-gorge (insectivore) © Gilles Carcassès
Rouge-gorge familier (insectivore) – Erythacus rubecula © Gilles Carcassès

Téléchargez ici les quatre posters d’identification des oiseaux de jardins édités par Bird Lab (24 espèces en tout)

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Objectif zéro phyto en Ile-de-France, les indicateurs de Natureparif

A l’occasion de la Semaine pour les alternatives aux pesticides du 20 au 30 mars 2016, Natureparif va mettre à  jour la carte établie à  partir des déclarations des collectivités franciliennes sur les usages qu’elles font des produits phytosanitaires pour l’entretien de leur patrimoine.

Ces informations mises à  jour seront valorisées dans la presse !

Si vous êtes gestionnaires d’espaces verts, voiries, cimetières et terrains de sports en collectivité, ne manquez pas l’occasion de déclarer vos pratiques vertueuses ou de mettre à  jour votre déclaration grâce au questionnaire de Natureparif.

© Gilles Carcassès
Une bonne façon de se passer des désherbants et de favoriser la biodiversité : végétaliser ! © Gilles Carcassès

Les indicateurs publiés par Natureparif en 2014 sur l’usage des produits phytosanitaires par les communes.

 

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L’Observatoire de l’agriculture urbaine et de la biodiversité en Ile-de-France

L’Observatoire de l’agriculture urbaine et de la biodiversité en Ile-de-France est un site collaboratif créé par Natureparif. Les acteurs franciliens peuvent y localiser leur parcelle et alimenter la base de données partagée.observatoire

La liste des jardins d’agriculture urbaine présente les caractéristiques de chaque jardin et en détaille les pratiques culturales. Voici par exemple la fiche du jardin géré par Jardinot à  Eragny : fiche jardins d’Eragny-sur-Oise

Une rubrique « A la une » permet aux gestionnaires de jardins de faire connaître leur actualité. Voici l’article écrit à  l’occasion de l’entrée dans la base de données du jardin Les lasagnes du Ponceau : Gros plan sur… les Lasagnes du Ponceau

On y trouve aussi une intéressante rubrique communication proposant une exposition sur le zéro pesticide et des panneaux pour la sensibilisation du public sur la gestion écologique des espaces verts et des jardins.

Nos articles sur les deux jardins cités dans cet article :

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La fin des platanes ?

Les platanes sont abattus par milliers dans le Sud de la France.

Platane © Gilles Carcassès
Platane qui souffre © Gilles Carcassès

Le responsable de cette hécatombe: Ceratocystis platani, le champignon du chancre coloré. Cette maladie fulgurante, apparue en 1929 aux Etats-Unis, a débarqué en Italie et à  Marseille à  la fin de la deuxième guerre mondiale probablement avec des caisses de munitions en bois de platane infecté.

Le champignon se transmet d’arbre en arbre par contact racinaire, les spores voyagent aussi dans l’eau et peuvent contaminer des racines blessées de platanes en bord de rivière ou de fossé. Et puis les opérations d’élagage transmettent la maladie lorsque les outils de coupe ne sont pas désinfectés !

Aujourd’hui, une vingtaine de départements sont touchés et la maladie a gagné, au Nord, l’Ain, le Rhône et la Loire.

Les zones déclarées contaminées sont soumises à  une réglementation très stricte. Depuis l’arrêté du 22 décembre 2015, publié le 6 janvier 2016, des mesures de prophylaxie sont obligatoires sur tout le territoire national (extrait de l’article 8) :

Sur tout le territoire national, la réalisation de travaux, sur ou à  proximité de platanes et susceptibles de blesser leurs parties aériennes ou souterraines, est menée de manière à  éviter la propagation du chancre coloré du platane.
Sont obligatoires les mesures suivantes :

– au commencement et à  la fin des travaux sur chaque site planté, les outils et engins d’intervention sont nettoyés puis désinfectés avec des produits phytopharmaceutiques fongicides autorisés. Par dérogation du service chargé de la protection des végétaux, des produits biocides autorisés à  fonction fongicide peuvent être utilisés.

– l’utilisation des griffes anglaises ou crampons est strictement prohibée, sauf lors des opérations d’abattage par démontage.

Ces mesures concernent les opérations de taille et d’élagage, mais aussi les tranchées à  proximité des arbres.

Peut-on faire quelque chose en Ile-de-France face à  cette menace ?

Appliquer et faire appliquer ces mesures de prophylaxie permettra de freiner l’épidémie.

Un platane résistant « Platanor Vallis clausa », mis au point par l’INRA, peut être une solution lorsque le platane est incontournable.

Mais le plus raisonnable serait de choisir pour les nouvelles plantations des essences variées, en faisant une bonne place aux espèces indigènes, et de les planter en mélange.

Quelques documents sur cette maladie :