Présente dans les régions les plus chaudes de la moitié sud de la France, la cicadelle pruineuse, d’origine américaine, a été signalée en 2014 à Nanterre, en 2016 à Paris au jardin du Luxembourg et en 2017 dans le bois de Boulogne. Je viens de l’observer à Joinville-le-Pont, à deux pas de l’école Du Breuil.
Cette cicadelle est capable de se nourrir de la sève de très nombreux végétaux. Dans le petit bois à la sortie du RER que traversent tous les jours les étudiants de l’école Du Breuil, elle est en grand nombre sur les robiniers, la clématite sauvage et l’ortie dioà¯que. Bonne nouvelle, elle est aussi sur l’ailante, un arbre invasif qui pose par endroits de sérieux problèmes !
Metcalfa pruinosa est un ravageur important des arbres fruitiers. Il les affaiblit considérablement au point de compromettre la production, lorsque ses populations sont très nombreuses. Heureusement, un parasitoà¯de américain introduit dans les régions infestées régule efficacement ces pullulations : Neodryinus typhlocybae pond dans les larves de la cicadelle pruineuse.
Retrouvez notre article sur l’arrivée de la cicadelle pruineuse au jardin du Luxembourg :
Chétifs et décolorés, ils font grise mine les Pieris du patio du Verger, au pied de l’immeuble où je travaille. Les coupables se cachent au revers des feuilles : ce sont des tigres. Certes, de tout petits tigres, mais de terribles ravageurs ! Stephanitis takeyai nous vient du Japon, cet hémiptère de la famille des Tingidae serait arrivé aux Pays-Bas en 1994 et en Grande-Bretagne en 1995. En France, il a d’abord été repéré en 2005 en Vendée puis en Bretagne. Depuis 2014, il sévit aussi en en Ile-de-France. Je l’ai vu sur des Pieris dans des massifs de plantes de terre de bruyère à Créteil, à Cergy, à Rueil-Malmaison.
Les punaises prédatrices et les chrysopes peuvent limiter les populations de cet insecte, mais il est prolifique et capable d’enchaîner plusieurs générations dans l’année.
Ses ailes au motif en dentelle et doublement barrées de noir miroitent au soleil. Elles sont peu fonctionnelles, aussi l’insecte est peu mobile et on retrouvera d’année en année ses générations successives sur les mêmes plantes dont il suce la sève.
Corythucha ciliata est une autre tigre, inféodé au platane. Ce sont ses attaques qui provoquent la décoloration du feuillage de cet arbre en été. Originaire d’Amérique du Nord, le tigre du platane est présent en France depuis 1975.
En continuité écologique avec le massif de l’Hautil, le domaine du château de Menucourt couvre environ 60 hectares dont plus de la moitié a été classée Espace Naturel Sensible en 2005. Une partie seulement de cet espace est ouvert au public (7 hectares).
La diversité des milieux présents (berges de l’étang, ruisseaux et sources, prairies, boisements forestiers), les modalités de gestion (fauchage tardif des prairies, préservation de vieux arbres et de bois mort en forêt) et la continuité avec le vaste ensemble forestier de l’Hautil en font un lieu privilégié pour le développement de nombreuses espèces.
Voici quelques images des paysages et des habitants de ce parc :
Retrouvez quelques-uns de nos articles relatifs à la biodiversité du parc du château de Menucourt :
100 000 abeilles domestiques ont été invitées à vivre sur les terres de l’IUT à Neuville-sur-Oise
Mercredi 11 juillet 2018, à l’initiative de Gilles Mayot, maître de conférences à l’IUT de Cergy-Pontoise, deux ruches ont été installées en partenariat avec l’association Ocelles à côté du parking des professeurs. L’enclos en bois de deux mètres de haut qui les protège permet de respecter la réglementation.
L’association Ocelles a choisi l’abeille noire afin de participer à la conservation de cette espèce indigène.
Les deux colonies qui habitaient auparavant à l’intérieur de ruchettes ont gagné des logements plus spacieux.
La présidente de l’association, devant le personnel et les élèves impliqués dans le projet, a donné des explications sur la vie des abeilles.
Lors de la période hivernale, les abeilles se rassemblent dans l’endroit le plus chaud de la ruche. Les mâles, appelés aussi faux-bourdons, sont chassés par les ouvrières. Ils ne servent pas à grand-chose à part à féconder la reine et consommer inutilement le miel indispensable à la survie de la ruche pendant l’hiver, c’est pourquoi ils sont mis à la porte, une fois leur travail de reproduction accompli.
Les abeilles d’hiver et d’été ne sont pas les mêmes. Celles d’hiver pourront vivre trois à quatre mois alors que les ouvrières d’été ne vivent pas plus d’une quarantaine de jours.
Toutes les larves sans exception sont nourries à la gelée royale durant les trois premiers jours de leur existence, seules les futures reines auront droit à ce régime spécial pendant toute leur jeunesse. Un combat mortel aura lieu entre toutes ces princesses, seule la gagnante deviendra reine.
Bientôt une prairie fleurie ?
Pour limiter au mieux la concurrence alimentaire entre les abeilles sauvages du secteur et les nouvelles venues domestiques, il serait heureux d’accompagner l’arrivée des ruches par des plantations ou des semis de plantes mellifères. Peut être un nouveau projet tuteuré pour la future promotion d’étudiants à la rentrée de septembre ?
Retrouvez nos articles sur les plantes mellifères :
Les bernaches du Canada semblent bouder cette plante qui forme de jolis massifs aux abords des étangs de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise.
Ses fleurs d’un rose vif, odorantes comme celles des pois de senteur, sont butinées par les abeilles domestiques. La gesse tubéreuse, fabacée vivace aujourd’hui peu commune en Ile-de-France, affectionne les prairies fauchées des bords de route, les talus herbeux, les bords de champs sur sols calcaires et argileux. Elle était autrefois cultivée comme fourrage, mais aussi en tant que légume.
Une étude de 1983 montre le bon potentiel alimentaire de cette plante. Ses tubercules bruns et ridés peuvent atteindre 20 à 30 centimètres de long lorsque la plante est en culture. Ils sont riches en protéines et auraient un goà»t de noisette. On les prépare cuits en purée.
Noix de terre, pois gras, châtaigne de terre ou pistache de Marcou : ses anciens noms vernaculaires témoignent de l’intérêt culinaire que lui portaient nos aà¯eux. Attention cependant, ses graines sont toxiques et ne doivent pas être consommées crues.
Elle fait partie des espèces indigènes recommandées par l’Agence Régionale pour la Biodiversité en Ile-de-France, pour les aménagements d’espaces verts et naturels.
Retrouvez d’autres articles sur des plantes de la famille des Fabaceae :
Les travaux de rénovation du parc François Mitterrand en 2012 et 2013 ont été l’occasion de renaturer les bassins existants et de créer des prairies, fauchées une à deux fois l’an. Ces écosystèmes particuliers contribuent au maintien de la biodiversité en milieu urbain.
Les zones humides abritent un écosystème propre, riche et précieux et représentent un intérêt réel pour la biodiversité notamment lorsqu’ils forment un réseau de continuités écologiques à l’échelle du territoire.
Les nouveaux bassins du parc François Mitterrand ont vite été colonisés par une faune et une flore spécifique des milieux humides. Plusieurs espèces de libellules pionnières (agrions, naà¯ades, anax et sympétrums) sont venues s’y installer et même s’y reproduire peu après l’inauguration des nouveaux aménagements. Certaines espèces végétales, représentatives des milieux humides, sont venues naturellement s’implanter (reine de prés, chanvre d’eau, salicaire, mysosotis des marais…).
Voici quelques images de ce parc et de ses habitants :
Retrouvez quelques-uns de nos articles sur la biodiversité de ce parc :
Voilà la belle prairie choisie par la Maison de la nature de Vauréal pour une animation à la découverte de la flore et de la faune sauvages. Depuis plusieurs années, les jardiniers de la ville ne fauchent cet espace qu’à l’automne pour laisser toutes leurs chances aux nombreux insectes qui la peuplent, mais ils tracent à la tondeuse quelques allées pour que le public puisse visiter l’endroit commodément.
Mercredi 27 juin 2018, une dizaine de personnes s’étaient inscrites pour une animation gratuite proposée par la cellule Biodiversité de la Communauté d’agglomération. Les enfants ont pu s’essayer au maniement du filet à papillons. Ils ont ensuite observé leurs captures dans des boîtes loupes : criquets, punaises, cicadelles, mouches, coccinelles, papillons de jour et de nuit de différentes espèces… La séance fut l’occasion de belles rencontres :
Cette jeune sauterelle verte femelle, reconnaissable à son long ovipositeur en forme de sabre, est venue se poser sur l’une des participantes !
Le téléphore fauve est très fréquemment observé sur les fleurs dans les jardins et les prairies. Sa larve est carnivore, elle chasse au sol les mollusques et les petits insectes.
Venu de l’Oise, cet éphémère se repose sur une feuille de carotte sauvage. Ce que l’on voit en avant de sa tête, ce ne sont pas ses antennes, mais bien ses pattes antérieures. Le mâle s’en sert pour s’agripper à la femelle lors de vols nuptiaux collectifs.
Voici les défis relevés par un petit groupe d’habitants dans le jardin pédagogique de Vauréal.
Ce jardin est le fruit de la collaboration entre la commune de Vauréal et la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise : un lieu d’apprentissage, d’échange et de partage créé en 2018, dans le cadre du PCAET partenarial (Plan Climat Air Energie Territorial) dont une des actions vise à favoriser les pratiques de jardinage respectueuses de la biodiversité.
Le terrain a été mis à disposition par la commune. Le jardin, situé dans un quartier pavillonnaire, se compose de plusieurs espaces préalablement aménagés par les services techniques de la ville : un potager clôturé, une haie de démonstration, une jardinière de plantes aromatiques. Sur une dizaine d’ateliers d’avril à octobre 2018, l’association B.A.BA, mandatée par la CACP, diffuse les bonnes pratiques du jardinage écologique et expérimente sur place avec les habitants.
Le jardin a bel allure et les participants sont ravis. A l’évidence, c’est une belle réussite : un grand merci aux équipes municipales de Vauréal pour leur implication !
Dans le jardin des Taillis voisin, le gazon est conduit depuis ce printemps en prairie à vocation pédagogique. Des animations spécifiques sur la découverte de la faune et de la flore du jardin école et de la prairie auront lieu en juillet et en septembre avec la cellule biodiversité de l’agglomération et l’OPIE…
Et voici un petit aperçu de la prairie et de ses premiers habitants :
Ce petit papillon, très commun, fréquente les milieux ouverts (prairies, jardins, talus, bords de route…). les chenilles se nourrissent de trèfle, de luzerne, de lotier corniculé et de diverses autres plantes de la famille des fabacées.
Ceci n’est pas une moisissure ni la ponte d’un escargot, c’est un myxomycète nommé Stemonitopsis typhina.
Un grand bravo à Zibou et Hélène qui ont su résoudre cette énigme !
Stemonitopsis typhina est ici dans sa forme fixe. Les sporocarpes sont en forme de bâtonnets allongés pour cette espèce.
Ils vont brunir en mà»rissant et libérer des spores qui assureront sa dissémination.
Les spores de myxomycètes, en conditions favorables, évoluent en petites amibes mobiles qui fusionnent pour former des masses gélatineuses (nommées parfois « blob ») qui peuvent être assez étendues. Elles sont capables de ramper, à la vitesse de 4 cm par heure, et de digérer de petites proies, essentiellement des champignons et des bactéries.
Les myxomycètes sont consommés par de nombreux arthropodes qui vivent dans le bois pourri, et ils constituent un maillon essentiel dans le processus de dégradation de la matière organique.
Le site Jardiner Autrement s’est enrichi de nouvelles fiches consacrées aux auxiliaires du jardin. Elles indiquent leur biologie et comment les favoriser au jardin :