L'actualité de la Nature

L’araignée zèbre

Salticus scenicus, l’araignée zèbre © CACP – Gilles Carcassès

Elle portait un blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos…

Un petit zèbre qui court en tous sens sur un panneau en bois plastifié : c’est Salticus scenicus, la saltique arlequin (ou zèbre). On rencontre communément cette araignée sur les poteaux, les barrières, les clotures en bois, les murs des maisons où elle chasse à  vue les moucherons. Comme toutes les saltiques, elle ne tisse pas de toile. Sa technique de chasse s’apparente plus à  celle du tigre que du zèbre car elle bondit sur ses proies avec une vélocité surprenante.

Salticus scenicus © CACP – Gilles Carcassès

On voit (cliquez sur cette photo pour l’agrandir) les poils blancs et brillants qui garnissent ses palpes, et ses deux gros yeux ronds placés à  l’avant de la tête (elle en possède six autres plus petits). Son excellente vision à  360 ° en fait une chasseuse redoutable.

Cette araignée sauteuse est facile à  observer en raison de ses lieux de prédilection dégagés et de sa robe contrastée. Mais je l’avoue, 5 mm ce n’est pas très gros.

Retrouvez notre article sur les saltiques :

Araignées sauteuses

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Papillons des jardins, des prairies et des champs

Voici un guide de terrain sur les papillons conçu pour la pratique des sciences participatives. 50 espèces de papillons y sont décrites et joliment illustrées. Pour chacune sont indiqués la répartition, le nombre de générations dans l’année, les plantes hôtes de la chenille, la période de vol…

Cet ouvrage est le fruit d’une collaboration entre l’association Noé et Vigie-Nature du Muséum national d’Histoire naturelle, avec le soutien financier du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. On peut le commander chez Noé. Je vous laisse découvrir le prix.

Callophrys rubi est dans le guide © CACP – Gilles Carcassès
Apatura ilia, aussi ! © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez les secrets des papillons dans nos articles :

Petit papillon vert quel est ton secret ?

La couleur bleue chez les lépidoptères

Le déclin des papillons de jour

Bouh, fais-moi peur !

L'actualité de la Nature

Pyrales

On nomme pyrales des papillons de nuit, plutôt de taille assez petite, des familles Crambidae et Pyralidae. Les différences entre ces deux familles me paraissent bien subtiles et compliquées, affaire de spécialistes… Je crois comprendre que les Crambidae ont souvent de grands palpes portés vers l’avant et les Pyralidae un « museau » plus court, mais ça ne marche pas à  tous les coups. Donc quand je trouve un papillon qui a une allure de pyrale, je cherche dans les deux familles (et ailleurs si je fais chou blanc !…). Les pyrales sont souvent nuisibles aux cultures, on les désigne alors selon l’espèce ravagée : la pyrale du maà¯s, la pyrale du haricot, la pyrale du buis, la pyrale du tournesol…

Voici quelques Crambidae :

Pyrausta aurata, la pyrale de la menthe © CACP – Gilles Carcassès (cliquez sur l’image pour bien voir les palpes)

Pyrausta aurata, la pyrale de la menthe, est un joli papillon de nuit qui vole le jour. Il s’intéresse aux menthes, aux origans ou aux nepetas que consomment ses chenilles.

Anania hortulata, la pyrale de l’ortie – jardin du moulin de la Couleuvre à  Pontoise © Gilles Carcassès

La chenille d’Anania hortulata consomme des orties, mais aussi d’autres plantes comme les liserons, les menthes, les groseilliers, les germandrées.

Cydalima perspectalis © CACP – Gilles Carcassès

La tristement célèbre et néanmoins jolie pyrale du buis, ici dans sa forme sombre.

Et quelques Pyralidae :

Myelois circumvoluta – parc du château de Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Myelois circumvoluta est une spécialiste des chardons !

Pyralis farinalis, la pyrale de la farine © CACP – Gilles Carcassès

Les chenilles de cette belle espèce consomment les grains des céréales. On trouve ce papillon près des granges, des minoteries et des silos à  grains.

Evidemment, il y a des pièges, comme cet Hypena rostralis qui a de très grands palpes mais fait partie des Erebidae :

Hypena rsotralis  © Gilles Carcassès

Et histoire de compliquer encore un peu plus les choses, la « pyrale de la vigne » dont le papillon mange les grappes n’est ni un Crambidae ni un Pyralidae, mais un Tortricidae !

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L’amarante couchée

Amaranthus deflexus – Paris © CACP – Gilles Carcassès

Elle se contente d’une fissure

L’amarante couchée est l’une des sept espèces d’amarantes que l’on peut rencontrer dans la nature en Ile-de-France. Cinq sont d’origine américaine et deux, présentes en France depuis la préhistoire, sont probablement d’origine africaine. Ces plantes sont souvent adventices dans les potagers et dans les vignes et on les rencontre aussi sur les trottoirs. Amaranthus deflexus est une amarante vivace sud-américaine au port rampant. Elle peut être verte, ou violette, comme celle-ci, observée sur un trottoir parisien.

Amarante pourpre – potager fruitier du château de La Roche-Guyon © CACP – Gilles Carcassès

Très bons légumes !

Les amarantes sont comestibles, et ce sont des légumes appréciés dans de nombreuses régions du Monde. On accommode leurs feuilles comme des épinards, et leurs graines fines très nutritives sont utilisées comme de la semoule. J’ai vu ce pied d’amarante cultivée au potager fruitier du château de La Roche-Guyon, haut lieu d’expérimentation de légumes insolites.

Amaranthus caudatus (queue de renard) et  Amaranthus tricolor en compagnie de cosmos et d’ipomées © CACP – Gilles Carcassès

De nombreuses variétés horticoles d’amarantes sont employées pour le décor des massifs fleuris. Certaines, très spectaculaires, dépassent deux mètres de haut !

Retrouvez d’autres belles de trottoirs :

L’oxalis corniculé

Le séneçon de Mazamet

Deux mini-fleurettes du printemps

Ni bonnes, ni mauvaises

Périlla de Nankin

Ciboulette

Les transfuges du mur végétalisé

L'actualité de la Nature

Les deux compères : Rotengle et Gardon

Leçon de pêche n°2 à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise

Voici deux poissons argentés aux nageoires rouges qui vivent en bancs dans les étangs de Cergy-Pontoise : le rotengle et le gardon. Ces deux espèces sont de bonnes proies pour le brochet.

Scardinius erythrophthalmus, le rotengle – Cergy © CACP – Gilles Carcassès
Rutilus rutilus, le gardon © CACP – Gilles Carcassès

Mais comment faire pour les différencier ?

Il faut regarder les bons détails !

Le museau : le rotengle capture des proies flottantes ou près de la surface, sa bouche est logiquement tournée vers le haut et son front est moins bombé que celui du gardon qui se nourrit au fond et dont la bouche s’ouvre vers le bas. C’est le critère le plus facile.

Les nageoires : chez le rotengle, la nageoire dorsale est implantée très en arrière, en décalage par rapport aux nageoires pelviennes (ventrales), ce qui n’est pas le cas chez le gardon.

Les yeux : le gardon aurait les yeux plus rouges, mais c’est variable.

Et il paraît que les deux espèces peuvent s’hybrider, ça peut faire une bonne excuse si on ne sait pas trancher.

Application :

Rotengle ou gardon ? – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Alors pour celui-ci, l’ouverture de la bouche est vers le haut : c’est un rotengle !

Rotengles ou gardons ? – bassin Blanche de Castille à  Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

En patrouille près de la surface, avec la nageoire dorsale implantée en arrière des pelviennes : encore des rotengles !

Retrouvez notre article :

Les perches de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise

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L’Ariane et la Mégère

Ce sont les noms vernaculaires des femelles de deux espèces de papillons assez proches morphologiquement appartenant à  la famille des Nymphalidae : Lasiommata maera (l’Ariane) et Lasiommata megera (la Mégère).  Les mâles portent des noms différents des femelles : le Satyre et le Némusien. Je vous laisse le soin de les apparier…

Lasiommata maera femelle (l’Ariane) – Pontoise © CACP – Marion Poiret

La Mégère se distingue de l’Ariane par la présence d’une bande fauve orangée, positionnée au dessus des ocelles sur la face supérieure des ailes postérieures. Sur les ailes postérieures de l’Ariane, seules les ocelles sont entourées d’un halo coloré.

Lasiommata megera, femelle (la Mégère) – 2008 Haute-Vienne © Alexis Borges

Les mâles de ces deux espèces présentent un bande sombre marquée en travers de l’aile antérieure.

Les chenilles des deux espèces, nocturnes, se nourrissent de graminées.

En cette journée un peu fraîche de début juillet cette Ariane est venue se réchauffer derrière la  vitre de la maison – 2017 © CACP – Marion Poiret

Si Lasiommata megera est une espèce commune, Lasiommata maera est assez rare. Elle se maintient néanmoins assez bien en zone urbaine et périurbaine.

Sources :

Lasiommata maera – Observatoire francilien de la biodiversité
Lasiommata megera – Observatoire francilien de la biodiversité

Retrouvez des articles sur les papillons :

Plus du tiers des papillons d’Ile-de-France menacé ou disparu

La couleur bleue chez les lépidoptères

Notre exposition sur les papillons

Petit papillon vert, quel est ton secret ?

L’azuré porte-queue

Le déclin des papillons de jour

Le grand paon de nuit

 

 

L'actualité de la Nature

Histoire belge (la suite)

8T56413, notre mouette belge © Gilles Carcassès

En janvier 2015 au parc François-Mitterrand à  Cergy, nous avions identifié cette mouette rieuse grâce aux inscriptions de la bague qu’elle porte à  la patte gauche : « Brussels 8T56413 ». Le Centre de Recherche sur la Biologie des Populations d’Oiseaux nous avait alors indiqué que cet oiseau avait été bagué étant encore poussin dans la région d’Anvers en juin 2013. L’hiver dernier, nous avons attendu en vain le retour de notre mouette belge au bassin du parc François-Mitterrand.

Chavençon – photo Streetview

Je viens de recevoir de ses nouvelles : notre oiseau a été repéré par un ornithologue en janvier 2016 à  Chavençon dans l’Oise. Mais pourquoi a-t-elle choisi Chavençon ? Franchement, ça ne casse pas trois pattes à  canard ! C’est même vexant.

 

8T56413, reviens à  Cergy-Pontoise, il y aura encore des frites pour toi !

Retrouvez dans nos articles d’autres histoires de mouettes :

Histoire belge

Zdzmouette

Olomouc

Bien le bonjour de Tchéquie

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La scutigère, chilopode domestique

Scutigera coleoptrata © CACP – Gilles Carcassès

Un « mille-pattes » de course

Plus on va vers l’arrière, plus ses pattes sont longues. Il paraît que c’est le secret de son incroyable vélocité. La scutigère est en effet capable d’accélérations fulgurantes ! Evidemment lorsqu’elle s’est égarée dans la baignoire, malgré ses accélérations, elle patine lamentablement. Vous l’aurez deviné, cette bestiole est un grand chasseur. Elle se nourrit d’araignées, de mouches, de mites, de blattes, de lépismes, de cloportes qu’elle capture à  la course et immobilise avec les deux crochets venimeux disposés sous sa tête… Un véritable auxiliaire de ménage domestique !

Astuce :

Pour permettre aux scutigères et aux tégénaires aventureuses de s’échapper de votre baignoire, vous pouvez y laisser une serviette ou un manche à  balai qu’elles sauront escalader. à‡a marche aussi avec un escabeau.

D’origine méditerranéenne, la scutigère fréquente les endroits chauds et humides, comme les caves, les salles de bain et les buanderies. Elle est très discrète, chassant la nuit. Elle est timide aussi : elle ne vous attaquera pas, vous n’êtes pas comestible pour elle.

Retrouvez nos articles :

Combien de pattes ont les mille-pattes ?

Dans les caves secrètes du palais de Tokyo

Sources :

Scutigera coleoptrata par le blog Moineau de Paris

La scutigère par insectes-net.fr

L'actualité de la Nature

Votre photo préférée

Merci à  tous pour vos commentaires très sympathiques et vos votes pour désigner votre photo préférée parmi les 14 présentées dans l’article « Mille ! » publié à  l’occasion de notre millième article !

Voici le tiercé gagnant :

1 er ex aequo (19 %) : les Procridinae, une sous-famille parmi les zygènes. Deux individus sur une fleur d’allium © CACP – Gilles Carcassès
1 er ex aequo (19 %) : fruits de tilleul flottant dans le bassin des otaries au zoo de Vincennes © CACP – Gilles Carcassès
3 ème (13 %) : la chenille de l’Etoilée venant de muer – parc du château de Menucourt © CACP – Gilles Carcassès

Puisque vous aimez les zygènes, en voici un autre, pour le plaisir :

Zygaena erythrus sur une centaurée © CACP – Gilles Carcassès
L'actualité de la Nature

Ciboulette

Ciboulette – Cergy, quartier Grand centre © CACP – Gilles Carcassès

Quelle est cette herbe à  la croissance généreuse au pied de ce poteau ? C’est de la ciboulette ! Une graine, sans doute portée par le vent depuis la terrasse végétalisée de la tour Suez, aura profité d’une fissure et d’un peu d’humus pour s’installer là .

Une résistance exceptionnelle à  la sècheresse passagère

La ciboulette est une des meilleurs plantes pour végétaliser les toitures. Lorsqu’il fait trop sec, son feuillage fane mais les petits bulbes dans le sol restent vivants et émettent de nouvelles feuilles lorsque les conditions redeviennent favorables. Six centimètres d’épaisseur de substrat lui suffisent pour survivre et prospérer sans arrosage. En outre, sa jolie floraison produit quantité de graines qui permettent à  la plante de coloniser l’espace autour d’elle.

La ciboulette fait partie des plantes qui ont bien réussi sur la toiture végétalisée de l’école Gustave Loiseau à  Pontoise.

Elle est remarquablement présente sur cette toiture à  la Maison des russes à  Eragny :

Fétuques et ciboulettes en fleurs – Eragny-sur-Oise © Gilles Carcassès

Retrouvez un autre article sur des plantes échappées d’un mur végétalisé :

Un Erasmus pour les plantes vivaces ?