Le site internet de Vauréal a fait l’objet d’une refonte cet été, et que voit-on à la une ? Un onglet nature en ville ! Je vous invite à visiter cette rubrique.
Vous y trouvez des reportages, l’agenda des prochains évènements nature, la carte des parcs et jardins de la ville, la présentation de la Maison de la nature, les engagements de la ville en matière de gestion différenciée. Notre blog est en bonne place dans la page consacré aux ressources nature !
Grosse nouveauté, le site intègre un atlas de biodiversité participatif. Chacun peut y contribuer en créant un compte et en saisissant ses observations (lieu précis, date, photo, nom de l’espèce). Je m’y suis inscrit. Toutes les observations sont validées par des experts. En route pour la construction de l’atlas de la faune et de la flore de Vauréal !
Au collège Gérard Philipe de Cergy, une mare a été réalisée au printemps 2018 avec le soutien du conseil départemental du Val d’Oise. Elle est déjà grouillante de vie ! Nicolas Louineau, professeur de SVT, m’a aidé à capturer quelques petites bêtes aux fins d’identification.
Les notonectes, ou abeilles d’eau, nagent le ventre en l’air. Elles se nourrissent de proies aquatiques ou d’insectes tombés dans l’eau, qu’elles piquent avec leur rostre puissant.
Lorsqu’elle vient en surface faire le plein d’air pour respirer sous l’eau, seule l’extrémité de l’abdomen est en contact avec l’atmosphère. L’air emmagasiné tapisse la surface de son corps, lui donnant des reflets argentés. Ses grands yeux lui permettent de surveiller ce qu’il se passe au-dessus et en-dessous d’elle.
Pour déterminer les notonectes, il faut observer la face dorsale. Il est recommandé de les manipuler avec précaution pour ne pas se faire piquer par le rostre, car c’est assez douloureux ! L’angle aigu du pronotum au coin de l’œil permet ici d’identifier Notonecta viridis.
Cet Acilius, de la famille des Dytiscidae, rame vigoureusement sous l’eau à l’aide de ses longues pattes ciliées. A l’inverse des notonectes, il nage sur le ventre. C’est un prédateur de nombreux animaux aquatiques.
Pour déterminer les Acilius, il faut observer la face ventrale. Les fémurs postérieurs à moitié noirs et la coloration ventrale globalement très sombre indiquent l’espèce Acilius sulcatus. L’insertion des pattes postérieures dans cette famille de coléoptères aquatiques est étonnamment très décalée vers l’arrière. L’insecte est très bien adapté pour la nage, il vole aussi sur de bonnes distances, mais s’est un marcheur très maladroit ! Ici il s’agit d’une femelle, car le mâle est équipé de ventouses sur ses pattes antérieures qui lui permettent de saisir commodément sa partenaire pendant l’accouplement.
Sur la berge à fleur d’eau nous avons trouvé des cocons de terre cachés sous des feuilles en décomposition. A l’intérieur d’un cocon, une nymphe attend la mue qui la transformera en adulte. Il s’agit probablement d’une nymphe d’Acilius.
Cette petite punaise aquatique finement barrée nage aussi sur le ventre. Elle navigue entre deux eaux et se pose sur le fond. Il s’agit d’une espèce de la famille des Corixidae. Ce sont des prédateurs de la petite faune aquatique comme les larves de moustiques.
Les Sympetrum striolatum étaient en ponte en tandem au-dessus de la mare. Les femelles ont déposé dans l’eau des centaines d’œufs. Cela nous promet de belles observations de leurs larves l’an prochain. Une aeschne bleue mâle est passée aussi mais ne s’est pas posée.
L’hélophile suspendu est un bien joli syrphe, commun dans les zones humides. On voit ici la bande médiane noire qui orne sa face. Les larves de cette espèce vivent dans la vase et les eaux boueuses des berges.
Ma mission : intéresser un groupe de lycéens à la nature et à la photographie. Après quelques conseils de cadrage et de composition donnés en salle, nous voilà partis à la recherche de sujets d’inspiration.
Les bédégars sur les églantiers mettent en évidence les difficultés de mise au point d’un sujet plus en volume. Mais que cette matière végétale est fascinante !
Devant l’incrédulité générale, démonstration est faite que cette plante aux ombelles sèches est bien une carotte sauvage : l’arrachage collectif, digne de la légende d’Excalibur, a permis de vérifier que la grosse racine allongée sent bien la carotte !
Cette petite bête très épineuse est la larve d’une casside, coléoptère de la famille des Chrysomelidae. Pour se camoufler et se protéger des prédateurs, elle entasse ses excréments sur son dos.
D’autres espèces adoptent des stratégies de camouflages assez proches :
Cette larve de chrysope du genre Dichochrysa entasse sur son dos les dépouilles de ses proies ! On voit en bas à droite sur cette photo ses terribles mandibules en forme de crochets.
Quand à cette larve, c’est la chenille d’un papillon de nuit, Thyatira batis. Sa ressemblance avec une crotte d’oiseau est le fait de ses motifs et de la posture qu’elle prend le jour lorsqu’elle elle est au repos.
Dans cet article, découvrez le portrait d’une casside adulte :
Le pissenlit, symbole de la résilience de la nature ?
Cette plante vivace, l’une des plus communes de notre région, surgit là où l’on ne l’attend pas, se contente de peu, fleurit généreusement toute l’année et disperse ses semences au moindre souffle de vent.
Chaque graine insérée sur le capitule est prolongée par une aigrette qui permet le transport par le vent, quelques fois sur plusieurs kilomètres. Remarquez les petites épines orientées vers le haut qui empêcheront la graine de ressortir du sol, une fois insérée dans une fissure.
Les fleurs de pissenlit sont généreuses pour de nombreux insectes qui viennent s’y nourrir. Les abeilles, les fourmis et les coléoptères, comme cette coccinelle à sept points, les fréquentent souvent. Ces fleurs sont comestibles : on en fait de bonnes gelées. Et les jeunes feuilles blanchies dans les taupinières font la meilleure des salades sauvages du printemps.
Les pissenlits prolifèrent quand la pelouse est tondue trop courte et trop souvent. A 6,5 cm de hauteur de coupe, on peut avoir 1% de pissenlit, et à 3,5 cm seulement on peut s’attendre à 50 % de pissenlits !
Ce plafond exposé au Domaine de Chaumont-sur-Loire est l’œuvre poétique de Duy Anh Nhan Duc, un artiste né à Saigon en 1983, réalisée avec de véritables pissenlits cueillis un à un à la main !
Andricus est un genre d’hyménoptère Cynipidae qui forme des galles sur différentes parties des chênes : feuilles, branches, chatons, racines ou fruits. Chaque espèce est responsable de galles aux formes particulières. Les larves de ces insectes se développent à l’intérieur de ces galles.
Il existerait plus d’une centaine d’espèces d’hyménoptères Cynipidae gallicoles inféodées aux chênes, dont au moins une douzaine d’espèces du genre Andricus. Voici les galles de quatre espèces du genre Andricus que j’ai trouvées en Ile-de-France :
Cette liste hiérarchisée distingue 25 invasives avérées, dont 5 émergentes. 17 espèces sont sur une liste d’observation et 18, reconnues invasives dans d’autres régions, sont en liste d’alerte. Les espèces en liste d’observation ont un niveau d’impact moyen ou une faible capacité de dispersion.
En longeant les berges de l’étang du parc du château de Grouchy, j’ai trouvé sur une branche basse de robinier ce curieux papillon, tout petit et finement pointillé de blanc.
Sa silhouette particulière m’indique sa famille : les Choreutidae, représentée en France par 11 espèces seulement, dont deux ravageurs au jardin, la teigne des feuilles du pommier (Choreutis pariana) et la teigne du figuier (Choreutis nemorana). Dans cette famille, les chenilles consomment le parenchyme de la face supérieure des feuilles en se protégeant d’un réseau de fils de soies.
Les motifs des ailes permettent en théorie de distinguer les espèces de ces microlépidoptères mais les critères ne sont pas toujours clairs et les spécialistes ne courent pas les rues pour les préciser. Après quelques recherches, je pense raisonnablement qu’il s’agit de Prochoreutis sehestediana, dont la chenille se nourrit des feuilles des scutellaires.
Et justement, cette jolie plante fleurie au bord de l’étang, à quelques mètres, c’est une scutellaire ! Scutellaria galericulata, la scutellaire en casque, est assez commune en Ile-de-France dans les milieux humides. C’est une Lamiaceae vivace qui peut atteindre un mètre de haut.
Retrouvez dans cet article un autre hôte de la scutellaire :