L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Une sortie nature au parc du château de Menucourt

Samedi dernier, au parc du château de Menucourt, une sortie consacrée à  la découverte de la biodiversité avait rassemblé une dizaine de personnes. Il y avait du beau monde : un élu de la commune, un président d’association locale, deux éminents ornithologues et leur impressionnant engin, des passionnés de nature, et même certains courageux venus d’un peu loin.

Les tritons palmés et la larve de dytique ont rivalisé d’élégance dans leurs évolutions au petit bassin.

Le grèbe castagneux, pimpant comme une pantoufle flottante, fut la vedette capricieuse de l’observation à  la longue vue : plus souvent en plongée qu’en surface, l’animal !

Plus sages, les chrysomèles de l’oseille ont bien voulu être photographiées sous tous les angles. Ce petit coléoptère doré était bien présent autour de l’étang, et ses jeunes larves avaient commencé à  transformer en dentelle les feuilles des rumex.

Un couple de chrysomèles de l'oseille, Gastrophysa viridula © Gilles Carcassès
Un couple de chrysomèles de l’oseille, Gastrophysa viridula, sur une feuille de rumex © Gilles Carcassès
Cette chrysomèle de l'oseille femelle prête à  pondre a l'abdomen distendu par ses oeufs © Gilles Carcassès
Cette femelle prête à  pondre a l’abdomen distendu par ses oeufs © Gilles Carcassès
Une ponte de cette chrysomèle Gastrophysa viridula © Gilles Carcassès
Une ponte au revers d’une feuille © Gilles Carcassès
A peine sortis de l'œuf, les larves commencent à  grignoter © Gilles Carcassès
Sitôt sorties de l’œuf, les larves se mettent à  grignoter © Gilles Carcassès

En savoir plus sur les insectes qui fréquentent les rumex

La promenade s’est poursuivie dans les bois, histoire d’observer de près :

  • une mouche scorpion,
  • une abeille coucou,
  • quelques plantes forestières aux parfums envoà»tants,
  • un nid de pic noir creusé dans un grand hêtre,
  • une collection de galles sur les feuilles des arbres,
  • un insolite marronnier rouge témoin du passé d’un parc autrefois très jardiné,
  • et même de drôles de champignons, les étonnants gâteaux d’Alfred

 

L'actualité de la Nature

Oh ! Des bébés !

Cygneaux à  la base de loisirs de Cergy-Pontoise © Marion Poiret
Ils appellent leur mère : seraient-ce des cygneaux en détresse ? © Marion Poiret
Non, maman n'est pas loin ! Et papa surveille ©  Marion Poiret
Non, maman n’est pas loin ! Et papa surveille © Marion Poiret

Au mois de mai, les rencontres avec des oisillons ne sont pas rares.

Jeune grive à  Menucourt © Gilles Carcassès
Jeune grive à  Menucourt © Gilles Carcassès

Cette jeune grive était perchée dans un fourré dans les bois de Menucourt. Sa queue ridiculement courte et son bec ourlé de jaune trahissent son très jeune âge. Ce bec clair des oisillons a inspiré l’expression « blanc-bec », et le mot « béjaune » pour désigner un étudiant novice. Il était autrefois de coutume de « dépouiller le béjaune », en l’honneur de Bacchus, dès son arrivée à  l’Université, pratique indigne heureusement abolie depuis son interdiction par le Pape Grégoire XII en 1407.

Source à  propos du béjaune

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Libellules

Une libellule déprimée au parc du château de Menucourt © Gilles Carcassès
Une libellule déprimée (Libellula depressa) vue le 16 mai 2014 au parc du château de Menucourt © Gilles Carcassès

La libellule déprimée n’est pas triste. Elle doit son nom à  son abdomen applati. Ici, c’est une femelle, le mâle ayant un abdomen bleu-gris. Cette espèce précoce, reconnaissable aux grandes taches sombres à  la base des ailes, aime beaucoup se percher en haut d’un bâton. Quand on a repéré son bâton, on peut se mettre à  l’affà»t et attendre : elle y reviendra peut-être.

On voit sur son abdomen semi-transparent des étoiles de couleur claire. Ce sont les cloisons des sacs aériens qui participent à  son mode de respiration et lui confèrent la légèreté indispensable au vol.

Dans quelques jours, une autre espèce très voisine doit apparaître sur notre territoire : la libellule fauve.

la libellule fauve rencontrée au marais de Missipipi (si, si !) à  Osny © Gilles Carcassès
La libellule fauve (Libellula fulva) rencontrée au marais de Missipipi (si, si !) à  Osny © Gilles Carcassès

La libellule fauve a moins de noir à  la base des ailes, l’extrême pointe des ailes est discrètement assombrie, et elle a de beaux yeux bleus. On voit ici un couple en « cœur copulatoire ». Le mâle a saisi la femelle derrière la tête grâce aux appendices en forme de crochet situés à  l’extrémité de l’abdomen. La femelle, s’agrippant par les pattes à  son partenaire, s’est recourbée pour aller chercher le sperme que le mâle a placé dans une poche située sous le deuxième segment abdominal. Les œufs ainsi fécondés seront déposés par la femelle un à  un à  la surface de l’eau au-dessus de plantes aquatiques.

On comprend mieux l’acrobatie sur cette photo d’un couple d’agrions élégants :

Accouplement d'agrions élégants. Cergy, parc François Mitterand © Gilles Carcassès
Accouplement d’agrions élégants (Ischnura elegans). Cergy, parc François-Mitterand © Gilles Carcassès

http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i157jourde.pdf

Les libellules et les demoiselles par les Jardins de Noé

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La malle aux trésors

portail nautre en ville

Connaissez-vous Le portail de la Nature en Ville ?

Ce site, voulu par le Ministère de l’écologie, est géré par Plante et Cité. Il constitue un centre de ressources portant sur toutes les actions de mise en oeuvre du Plan Nature en Ville et les initiatives des partenaires.

Vous y trouverez des vidéos, des guides pratiques, des diaporamas, des références de livres, des adresses de sites internet et bien d’autres choses encore. Une vraie malle aux trésors, à  fouiller en toute simplicité avec les filtres proposés.

Quelques exemples pour vous convaincre :

Et n’oubliez pas de visiter la rubrique Initiatives. Vous y retrouverez les moutons qui pâturent à  Cergy-Pontoise !

En savoir plus sur le plan Nature en Ville : ses 38 fiches actions

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Touche pas à  mon laiteron !

Tephritis formosa sur un laiteron dans une jardinière de la dalle Grand centre à  Cergy © Gilles Carcassès
Tephritis formosa sur un laiteron dans une jardinière de la dalle Grand centre à  Cergy © Gilles Carcassès

Cette petite mouche fréquente assidà»ment les laiterons, adventices très communes de nos jardins : ses larves consomment l’intérieur des capitules de ces plantes.

Les mâles Tephritis ont un comportement territorial étonnant : ils agitent doucement les ailes sur un poste d’observation. Est-ce une danse de séduction à  destination d’ une femelle ou un message dissuasif pour les autres mâles ? Sans doute les deux à  la fois. Il paraît que les Tephritis sont bagarreurs.

Voici des feuilles de laiteron. comme souvent elles sont minées par la larve d'une autre espèce de mouche : Phytomyza sp © Gilles Carcassès
Voici les feuilles de ce laiteron : elles sont minées par la larve d’une autre espèce de mouche : Phytomyza sp © Gilles Carcassès

On différencie les espèces de Tephritis à  l’ornementation de leurs ailes, de purs chefs-d’œuvre graphiques.

Tephritis postica fréquente les onopordons, sorte de gros chardons à  feuilles laineuses © Gilles Carcassès
Tephritis postica fréquente les onopordons, sorte de gros chardons à  feuilles laineuses © Gilles Carcassès
Tephritis divisa photographiée à  Menucourt © Gilles Carcassès
Un autre Tephritis photographié à  Maurecourt. Peut-être T. divisa inféodé aux picrides (il est ici sur un réséda) © Gilles Carcassès

On peut chercher d’autres jolies espèces de Tephritidées sur diverses Astéracées : les marguerites, les cirses, les matricaires, les bardanes, les salsifis, les inules…

 

 

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Les nouvelles sauvageonnes

La flore sauvage qui nous entoure est en constante évolution, certaines espèces disparaissent de notre région, victimes de la transformation des milieux ou du climat, d’autres apparaissent. C’est le cas notamment des échappées des jardins. Des plantes d’origine plus ou moins lointaine, introduites pour l’ornement, se retrouvent parfois dans la nature, par l’effet du caprice du vent ou des oiseaux, l’abandon d’un jardin, ou encore parce qu’elles ont été jetées sur un dépôt sauvage. Certaines survivent et se multiplient sur place. Ce sont alors des plantes subspontanées. Lorsqu’elles se disséminent dans la nature, elles accèdent au statut de plantes naturalisées.

Le pavot, Papaver somniferum , trouvé sur un tas de terre au bord de la zone maraîchère de Cergy est une plante subspontanée © Gilles Carcassès
Le pavot, Papaver somniferum , trouvé sur un tas de terre au bord de la zone maraîchère de Cergy est une plante subspontanée © Gilles Carcassès
Heracleum mantegazzianum, la berce du Caucase est une plante naturalisée qui se plaît dans nos zones humides. Photographie prise au bord du ru de Liesse à  Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
La berce du Caucase, Heracleum mantegazzianum, est une plante qui se naturalise dans nos zones humides. Photographie prise au bord du ru de Liesse à  Saint-Ouen-l’Aumône © Gilles Carcassès

Envie d’herboriser ?

Pour l’occasion de la Fête de la nature 2014, Natureparif propose en téléchargement un petit livret simple d’emploi et fort bien fait : Les plantes en famille. Il décrit 50 espèces de plantes communes en Ile-de-France, classées en 10 familles. Une sympathique initiation à  la botanique qui donnera peut-être envie de se perfectionner.

Pour cela, un petit ouvrage pas cher vous permettra d’étendre vos connaissances aux 235 espèces que l’on peut rencontrer facilement en ville : Sauvages de ma rue.

Enfin, les deux tomes de la Flore d’Ile-de-France seront l’outil incontournable pour reconnaître les 1619 espèces franciliennes.

En complément, n’oubliez pas notre guide des orchidées sauvages de Cergy-Pontoise et du Vexin français.

 

 

L'actualité de la Nature

Splendeurs forestières

Pour le plaisir des yeux, quelques petits bijoux que l’on peut voir en ce moment dans les zones boisées.

Le cardinal à  tête rouge s'invite au château de Menucourt. A chercher aux abords de l'étang. Sa larve carnassière vit sous les écorces des troncs pourris © Gilles Carcassès
Pyrochroa serraticornis, le cardinal à  tête rouge, s’invite au château de Menucourt. A chercher aux abords de l’étang. Sa larve carnassière vit sous les écorces des troncs pourris © Gilles Carcassès
Ne pas confondre avec Pyrochroa coccinea, le cardinal © Gilles Carcassès
Ne pas confondre avec Pyrochroa coccinea, le cardinal, qui a la tête noire © Gilles Carcassès

 

Vibidia duodecimguttata, petite coccinelle orange à  12 points apprécie les noisetiers © Gilles Carcassès
Vibidia duodecimguttata, petite coccinelle orange à  douze points, affectionne les noisetiers. Cette espèce ne s’intéresse pas aux pucerons, elle mange les mycéliums des champignons qui poussent sur les feuilles © Gilles Carcassès
Calvia quatuordecimguttata, petite coccinelle orange à  quatorze points est une dévoreuse de pucerons. elle fréquente de nombreuses espèces d'arbres © Gilles Carcassès
Calvia quatuordecimguttata, petite coccinelle brune à  quatorze points, est une dévoreuse de pucerons. Elle fréquente de nombreuses espèces d’arbres © Gilles Carcassès

Avis aux amateurs, on peut rencontrer environ 100 espèces de coccinelles en France !

Une des plus riches galeries de photos de coccinelles : http://galerie-insecte.org/galerie/Fam_Coccinellidae_01.html

 

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Gare à  vos cornes !

Escargots et limaçons tremblez, les Sciomyzides sont là  !

Ce Sciomyzide observe un photographe caché dans les iris des marais du parc F Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès
Ce charmant Sciomyzide observe un naturaliste photographe caché dans les iris des marais du parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Les larves de ces mouches se nourrissent de mollusques qu’elles rattrapent à  la course (ou à  la nage pour les espèces aquatiques). Elles s’accrochent à  l’entrée de la coquille, perforent la chair de l’escargot et le dévorent tout vivant. Ce faisant, elles régulent efficacement la population de ces gastéropodes qui auraient tôt fait de pulluler sans leur action.

Leur présence atteste de l’établissement de chaînes alimentaires au bord du bassin récemment planté : les mollusques aquatiques se sont installés dans ce milieu favorable et leurs prédateurs naturels les ont suivi.

En France, on peut rencontrer 79 espèces de Sciomyzides.

Les Sciomyzides, outil de biocontrôle ?

Les iris du parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès
Les iris du parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès
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Le temps des beignets est revenu

Robinier en fleurs, sur fond de tour GDF © Gilles Carcassès
Robinier en fleurs, sur fond de tour GDF © Gilles Carcassès

La floraison des robiniers : c’est parti ! Les abeilles vont se régaler, et nous aussi : les fleurs de robinier sont excellentes en beignets sucrés ou salés.

Le robinier est très bénéfique pour les abeilles et les apiculteurs car son nectar abondant est transformé en un miel clair, liquide, au parfum réputé (dit miel d’acacia).

Cet arbre a bien d’autres avantages qui lui ont valu son introduction depuis l’Amérique. Il pousse dans des sols très ingrats grâce à  sa capacité de fixer l’azote de l’air par des bactéries symbiotiques au niveau de ses racines. Comme il drageonne beaucoup, il fixe aisément les talus. Ses branches fournissent d’excellents piquets d’un bois dur qui ne pourrit pas facilement. Ses feuilles peuvent être consommées par le bétail.

Mais son caractère invasif nuit à  la biodiversité lorsqu’il s’installe dans des milieux fragiles comme les pelouses sèches.

Sur Cergy-Pontoise, il constitue l’espèce dominante d’un certain nombre de boisements jeunes issus de l’abandon de terres cultivables comme dans le quartier des Chasse-Marée à  Eragny par exemple.

Son introduction en 1601 en France explique qu’il est relativement peu concerné par des attaques de ravageurs. Mais on dirait bien qu’ils sont en train d’arriver. Une chenille mineuse ainsi qu’une cécydomyie gallicole (petit diptère) et une nouvelle espèce d’hyménoptère parasitoà¯de ont été repérés sur un robinier en 2010 : De nouveaux insectes pour la France découverts en Bourgogne sur le robinier

Et en cherchant un peu …

sur notre territoire aussi ! Dégâts typiques de la cécydomyie gallicole du robinier. Photo prise boulevard de l'Oise à  Pontoise. © Gilles Carcassès
… sur notre territoire aussi ! Dégâts typiques de la cécydomyie gallicole du robinier, Obolodiplosis robiniae. Les marges des folioles épaissies et enroulées protègent les larves. Photo prise boulevard de l’Oise à  Pontoise. © Gilles Carcassès

Le plus vieil arbre de Paris est un robinier

Fiche sur le robinier par l’Observatoire Des Saisons

 

 

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Les bienfaits du végétal en ville

Moment de détente au parc François Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès
Moment de détente au parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Plante et Cité vient de publier une nouvelle étude de synthèse sur les bénéfices du végétal en ville. Ils sont présentés par chapitre, de façon claire et argumentée : santé humaine et bien-être, lien social et identité collective, biodiversité, régulation thermique, qualité de l’air, écoulement des eaux, valorisation du bâti, approvisionnement en produits végétaux, tourisme et attractivité…

Cette belle brochure, téléchargeable par le lien ci-après, tombe à  point nommé en cette période d’installation dans nos collectivités des nouveaux décideurs en matière d’aménagement, de gestion ou d’animation des espaces verts et naturels. Nul doute qu’ils y trouveront de bonnes inspirations.

Les bienfaits du végétal en ville