L'actualité des jardins

Maubuisson : 100 moutons font le mur

A la sortie d’une réunion à  l’abbaye de Maubuisson, j’ai suivi un rouge-queue noir qui s’est perché un instant sur le faîte d’un vieux mur dans le domaine.

Rouge-queue noir - Abbaye de Maubuisson 30 09 2016 © Gilles Carcassès
Rouge-queue noir – Abbaye de Maubuisson © Gilles Carcassès

Des rangées de petits objets plus ou moins saillants entre les pierres ont attiré mon attention. Mais oui, ce sont bien des os ! Avant l’invention du fil de fer, on palissait les arbres fruitiers en attachant les branches directement à  des pitons fichés dans les murs, et en les liant avec des brins d’osier.

Et parce que le fer était réservé à  des usages plus nobles, il était courant d’utiliser, en guise de pitons, des os de mouton.

Mur à  os- Abbaye de Maubuisson © Gilles Carcassès
Mur à  os – Abbaye de Maubuisson – Saint-Ouen l’Aumône © Gilles Carcassès

Sur ce mur de 280 mètres de long, on compte deux à  quatre rangées d’os répartis tous les mètres environ : ça nous fait plus de 800 os ! Et comme ce ne sont que des os droits (ceux des pattes), il aura fallu au moins 100 moutons pour équiper le mur !

Je dis ça, peut-être que je me trompe. Si ça se trouve, ce sont des os de chèvres.

Un autre « mur à  os » particulièrement bien conservé sur Cergy-Pontoise

Agenda

Biocontrôle : journée d’information à  la SNHF

Le conseil scientifique de la Société Nationale d’Horticulture de France organise une journée gratuite sur le biocontrôle, cet ensemble de méthodes de protection des végétaux qui utilise des mécanismes naturels respectueux de l’environnement.affiche-biocontrole2Voici le programme de cette journée :

  • 9h30 – 10h10 : La protection biologique intégrée et le biocontrôle Principes et importance dans la gestion des ravageurs et maladies des plantes, par Philippe Reignault (professeur des universités, Université du Littoral Côte d’Opale)
  • 10h10 – 10h50 : Biocontrôle. Quelques jalons remarquables dans l’histoire des agricultures par Jean-Louis Bernard (membre de l’Académie d’Agriculture de France)
  • 10h50-11h20 : Ce que dit la réglementation par Delphine di Bari (DGAL chargée de mission biocontrôle et utilisation des produits phytopharmaceutiques compatibles avec le développement durable)
  • 11h40- 12h40: Les 4 catégories de biocontrôle, exemples en jardin et en horticulture
  • 11h40 -12h10 : Protection des plantes à  l’aide de microorganismes, état de l’art et perspectives, Marc Bardin (directeur de recherche Inra Avignon)
  • 12h10 -12h40: Protection des plantes à  l’aide des stimulateurs de défenses des plantes ou SDP : état de l’art et focus sur le pommier par Marie-Noà«lle Brisset (chargée de recherche, Inra Angers)
  • 12h40- 14h Déjeuner
  • 14h-14h30 : Les médiateurs chimiques : le présent et les perspectives dans le cadre du biocontrôle des insectes nuisibles, par Brigitte Frérot (ingénieur de recherche, docteur en biologie, Inra Versailles)
  • 14h30-15h : Utilisations des macro-organismes en lutte biologique : intérêts et limites, par Nicolas Ris (ingénieur de recherche, INRA Institut Sophia-Agrobiotech)
  • 15h -15h30 Discussion générale
  • 16h15-16h30 : Conclusion, par Yvette Dattée (présidente du conseil scientifique de la SNHF, membre de l’Académie d’agriculture de France)

C’est gratuit, 20 € pour le repas. Pour s’inscrire

Chrysope : le modèle sublimé par l'artiste qui a créé l'affiche © Gilles Carcassès
Chrysope : le modèle, sublimé par l’artiste qui a créé l’affiche. Les chrysopes sont des auxiliaires très efficaces pour la lutte contre les pucerons © Gilles Carcassès

Quelques-uns de nos articles relatifs aux agents de biocontrôle :

Les praons, parasites des pucerons

Le téléphore fauve, prédateur des escargots

Les plantes favorables aux insectes auxiliaires

 

L'actualité de la Nature

La mouche Nestor

Helophilus pendulus © Gilles Carcassès
Helophilus pendulus sur un zinnia, vu à  l’école Du Breuil à  Paris © Gilles Carcassès

N’est-il pas joli ce syrphe avec son costume de valet de chambre ?

Les larves de cet hélophile suspendu, à  l’instar de celles de la mouche Batman, ne sont pas des prédatrices de pucerons. Elles vivent dans la vase ou les eaux très chargées en matière organique. Les adultes se nourrissent de pollen et de nectar ; ils sont très fréquents sur les fleurs jusqu’en octobre. Le soleil d’automne leur va si bien…

L'actualité des jardins

Goose coaching à  Ecancourt

La conduite des oies © Gilles Carcassès
Le troupeau d’oies © Gilles Carcassès

Aux Journées d’automne de la ferme d’ Ecancourt, un sympathique troupeau d’oies est passé juste devant le stand de la Communauté d’agglomération. Je l’ai suivi : je ne sais pourquoi, ces démonstrations de conduite de troupeau me mettent toujours en joie. Serge, bénévole de la ferme, et son chien de berger sont allés faire le spectacle dans la cour de la ferme.

Journées d'automne 2016 à  la ferme d'Ecancourt © Gilles Carcassès
Journées d’automne 2016 à  la ferme d’Ecancourt © Gilles Carcassès

Une chorégraphie digne de la Patrouille de France : rassemblement, accélérations, virage à  droite, virage à  gauche, arrêt devant le pressoir à  pommes…

Je suis retourné bien vite sur mon stand pour reprendre mon animation « A la découverte du monde des insectes ».

Saviez-vous que la conduite de troupeau est étudiée par les futurs managers ? Même que cela s’appelle du Sheep coaching ! C’est l’art d’apprendre à  maîtriser les réactions d’un groupe en situation de stress, à  opérer en douceur réductions d’effectifs de troupeaux, fusions de troupeaux, délocalisations de troupeaux etc. L’Homme est un Border collie pour l’Homme.

 

L'actualité des jardins

Un poulailler à  roulettes

Poulailler urbain © Joà«l Boudou
Poulailler, place des Arts à  Cergy © Joà«l Boudou

Un poulailler à  roulettes place des Arts ? C’était à  l’occasion de la manifestation « A la rencontre de Cergy-Pontoise en transition » organisée par la Bibliothèque d’Etude et d’Information de Cergy-Pontoise, samedi 24 septembre 2016. Les poules ont eu beaucoup de succès.

Elles m’ont écrit une lettre, je vous la livre dans son jus :

Bonjour,

Tous les midi et tous les soirs dans un cageot on nous trimbale, du poulailler à  la prairie de l’Ecole des Châteaux. ils ont même fabriqué un piège pour qu’on rentre dans le cageot la prairie c’est chouette.

Pour notre anniversaire, 4 mois ça ce fête, nous sommes parti place des Arts, à  la bibliothèque. C’était le jour de la terre celle qui nous nourrit, les grandes ont  pondu 2 œufs. Nous n’avons même pas eu le temps d’aller bouquiner un livre sur les poules car nous avons eu beaucoup de petits et grands admirateurs.

Signé : Les poules 

Ces poules-là  sont lettrées car, vous l’aurez compris, ce sont les mascottes de l’école Les Châteaux à  Cergy. Souvenez-vous, elles avaient déjà  fait les vedettes lors de leur fameuse transhumance-spectacle du 5 juillet 2016.

La nouvelle génération est née en classe le 29 septembre 2016 © Joà«l Boudou
La nouvelle génération est née en classe le 29 septembre 2016 – Cergy, école Les Châteaux © Joà«l Boudou
L'actualité de la Nature

Le puceron jaune de l’asclépiade

Ces insectes jaunes en rangs serrés le long des nervures d’une feuille d’asclépiade sont des pucerons. Il s’agit d’Aphis nerii, le puceron du laurier rose, appelé aussi puceron jaune de l’asclépiade.

Aphis nerii sur une feuille d'asclépiade - Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Aphis nerii sous une feuille d’asclépiade – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

Ce puceron n’est pas sensible aux cardénolides toxiques de la plante. Au contraire, il s’en sert pour dissuader ses prédateurs : le liquide de défense excrété par ses cornicules est empoisonné ! La couleur jaune vif du puceron est sans doute un signal : attention, danger !

Une goutte d'un liquide orange sort d'une cornicule d'Aphis nerii © Gilles Carcassès
Une goutte d’un liquide toxique sort d’une cornicule d’un Aphis nerii © Gilles Carcassès

Aphis nerii peut coloniser aussi d’autres Apocinaceae toxiques, comme Gomphocarpus physocarpus, un arbuste africain qui porte des fruits creux amusants en formes de balles poilues.

Gomphocarpus physocarpus © Gilles Carcassès
Gomphocarpus physocarpus est parfois utilisé pour la décoration des massifs © Gilles Carcassès

Ce puceron est présent également sur Cinanchum acutum, la scammonée de Montpellier, une plante rare méditerranéenne.

Aphis nerii sur Cinanchum acutum © Gilles Carcassès
Aphis nerii sur Cynanchum acutum – posture de défense collective © Gilles Carcassès

Sur cette plante, j’ai observé cette singulière démonstration de défense collective. A l’approche d’un danger, tous les pucerons prennent appui sur leurs pattes avant, dressent leur abdomen et effectuent des ruades avec leurs pattes postérieures. Ce comportement étonnant est sans doute destiné à  gêner l’approche d’un hyménoptère parasitoà¯de.

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L’asclépiade, une belle qui sait se défendre

© Gilles Carcassès
Asclepias syriaca – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

J’ai l’impression qu’elle grandit chaque année un peu plus, cette tache d’asclépiade au bord de la route près de l’Université, à  Neuville-sur-Oise. Cette plante vivace drageonnante à  la végétation généreuse est une échappée de jardin qui s’est naturalisée là . Elle est en passe de devenir envahissante. En Amérique du Nord, c’est elle qui nourrit les chenilles des monarques, ces célèbres papillons qui migrent par millions et passent l’hiver au Mexique.

© Gilles Carcassès
Fruits d’Asclepias syriaca © Gilles Carcassès

La forme recourbée de ses fruits lui vaut son surnom d’herbe aux perruches et ses graines plumeuses celui d’herbe à  la ouate.

L’asclépiade commune laisse échapper lorsqu’on la blesse un abondant latex blanc qui dissuade les lapins et les chevreuils de la consommer. Pour compléter sa protection contre les brouteurs de tout genre, sa sève contient aussi des cardénolides. Ces substances toxiques à  effet cardiaque sont employées en Afrique pour la fabrication de flèches empoisonnées : elles sont extraites d’espèces proches, appartenant à  la même famille (les Apocynaceae).

Ses fleurs, en revanche, sont plus accueillantes : très parfumées, elles attirent bon nombre de pollinisateurs, notamment les bourdons.

A Cergy-Pontoise, j’ai repéré deux stations de cette plante : celle-ci à  Neuville-sur-Oise qui est repérée dans la Flore d’Ile-de-France, et une autre près du bassin Blanche-de-Castille à  Saint-Ouen l’Aumône. Dans les deux cas, elles ont très certainement pour origine un ancien dépôt sauvage de déchets de jardins.

© Gilles Carcassès
L’asclépiade commune en fleurs © Gilles Carcassès

Mais je vois des formes au revers de certaines feuilles… En m’approchant, je découvre des colonies d’insectes jaunes vifs.

Quelle est donc cette espèce capable, à  l’instar de la chenille du monarque, de résister à  l’arsenal chimique de l’asclépiade ? Je vous donne un indice : elle se régale aussi du laurier rose, une autre Apocinaceae toxique.

L'actualité de la Nature

Ceci n’est pas un scorpion

Ocypus © Gilles Carcassès
Ocypus sp. – forêt de Saint-Germain-en-Laye, en fin d’après-midi © Gilles Carcassès

J’ai encore agacé un insecte avec ma manie de photographier tout ce qui bouge. Ce staphylin odorant  cherche à  m’intimider : ses mandibules écartées sont prêtes à  me mordre si je l’attrape, et l’extrémité de son abdomen relevé déploie ses glandes odorantes blanches. Cet insecte nécrophage aux mœurs nocturnes ne sent pas la rose… On dit qu’il ne mange pas que des cadavres : quantité de petits insectes, des vers et des mollusques seraient aussi à  son menu.

Je ne peux vous montrer une deuxième photo, car il n’a pas demandé son reste. Et ce grand chasseur court vite ! Il s’est glissé dans un trou sous la litière et n’est pas reparu.

Agenda

Les animations de la Maison de la nature de Vauréal (octobre à  décembre 2016)

La maison de la nature de Vauréal a programmé de nombreuses animations pour ce quatrième trimestre 2016.

Je vous recommande particulièrement en octobre :

  • le 22 un concours de soupes de légumes,
  • les 26 et 29 deux sorties champignons,
  • le 28 un atelier de fabrication de cabanes à  hérissons…

Et ne manquez pas le 27 le mystérieux monde des fourmis !

© Gilles Carcassès
Camponotus vagus, une très grande fourmi qui habite dans le bois sec des arbres morts © Gilles Carcassès

 

L'actualité de la Nature

C’est la saison du bison !

Dans le jardin de la ferme d’Ecancourt, j’ai croisé un tout petit bison.

La silhouette étrange du membracide bison © Gilles Carcassès
La silhouette étrange du membracide bison © Gilles Carcassès

Stictocephala bisonia, le membracide bison, est originaire d’Amérique du Nord. Il est arrivé en France au 19 ème siècle et prospère dans les zones humides. C’est en aoà»t et septembre qu’on peut le rencontrer en marchant dans les hautes herbes. Dérangé, il s’envole et fonce tout droit sur quelques mètres. Il suffit pour l’approcher de repérer sur quelle feuille il s’est posé.

Comme beaucoup d’homoptères suceurs de sève, il produit du miellat. Ses plantes de prédilections sont le saule, l’orme, le frêne, l’aubépine… Au verger, il peut aussi s’attaquer aux pommiers.

© Gilles Carcassès
Stictocephala bisonia © Gilles Carcassès

La femelle insère ses œufs dans l’écorce des branches. Les larves n’éclosent qu’au printemps suivant et se nourrissent de plantes herbacées.

© Gilles Carcassès
Centrotus cornutus © Gilles Carcassès

Le demi-diable (Centrotus cornutus) est l’une des trois espèces de Membracidae indigènes en France. Je l’ai déjà  rencontré à  Cergy.