Une fois n’est pas coutume, je vous fais l’article sur un nouvel ouvrage de botanique. Car l’événement est rare et mérite d’être souligné.
La flore des friches urbaines d’Audrey Muratet, Myr Muratet et Marie Pellaton présente 258 plantes sauvages annuelles, vivaces ou ligneuses de nos friches. Le livre convient pour « le nord de la France et les régions voisines ». Chaque espèce est renseignée par une description précise, des illustrations, des éléments sur la biologie et l’habitat. Et pour les mordus de bestioles, un index à la fin du livre répertorie toutes les références animales dans les portraits des plantes : plantes hôtes, dispersions des graines, pollinisation…
Voici y trouverez les stars des friches, et des espèces plus discrètes, mais tout aussi intéressantes à découvrir !
Retrouvez quelques-uns de nos articles sur les plantes des friches :
Elle portait un blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos…
Un petit zèbre qui court en tous sens sur un panneau en bois plastifié : c’est Salticus scenicus, la saltique arlequin (ou zèbre). On rencontre communément cette araignée sur les poteaux, les barrières, les clotures en bois, les murs des maisons où elle chasse à vue les moucherons. Comme toutes les saltiques, elle ne tisse pas de toile. Sa technique de chasse s’apparente plus à celle du tigre que du zèbre car elle bondit sur ses proies avec une vélocité surprenante.
On voit (cliquez sur cette photo pour l’agrandir) les poils blancs et brillants qui garnissent ses palpes, et ses deux gros yeux ronds placés à l’avant de la tête (elle en possède six autres plus petits). Son excellente vision à 360 ° en fait une chasseuse redoutable.
Cette araignée sauteuse est facile à observer en raison de ses lieux de prédilection dégagés et de sa robe contrastée. Mais je l’avoue, 5 mm ce n’est pas très gros.
Internet regorge d’informations sur les plantes exotiques envahissantes. On y trouve des dizaines de guides plus ou moins complets, alors nous n’allons pas en ajouter un de notre invention. Ce que nous vous proposons, c’est de vous indiquer quelques sites de bonne qualité. Complémentaires, ils vous permettent, en croisant leurs informations, une information précise et sérieuse sur ces végétaux.
Ce site très complet propose les fiches de 54 espèces, précisant pour chacune l’origine, la biologie et l’écologie, ainsi que les impacts positifs et négatifs. Il n’aborde pas les techniques de lutte.
Le catalogue et sa notice indiquent pour chacune des 2892 espèces de la flore francilienne, l’indigénat, la rareté, le caractère invasif… Pour ce dernier critère, il est utilisé un classement de 0 à 5 en fonction des risques, de la gravité des impacts et du recul que l’on a sur le comportement de ces espèces.
Voici un guide de terrain sur les papillons conçu pour la pratique des sciences participatives. 50 espèces de papillons y sont décrites et joliment illustrées. Pour chacune sont indiqués la répartition, le nombre de générations dans l’année, les plantes hôtes de la chenille, la période de vol…
Cet ouvrage est le fruit d’une collaboration entre l’association Noé et Vigie-Nature du Muséum national d’Histoire naturelle, avec le soutien financier du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis. On peut le commander chez Noé. Je vous laisse découvrir le prix.
Où trouver les plantes dont vous rêvez pour embellir votre jardin ?
Le site Floriscope répertorie 100 000 variétés de plantes. Il est accessible à tous et gratuit. Il donne les adresses des producteurs et la description des plantes. Vous pouvez aussi faire des recherches en sélectionnant des critères. Cette application a été créée dans la cadre du projet Végébase piloté par Plante & Cité, avec le soutien de Val’hor, l’interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage, et la région des Pays de la Loire.
J’adore cette centaurée à fleurs jaunes et au feuillage argenté. Centaurea ragusina est une plante vivace méditerranéenne originaire de Croatie. On peut la rencontrer çà et là sur la Côte d’Azur. Très résistante à la sécheresse, cette plante généreuse prospère et se ressème naturellement dans la jardinière où je l’ai installée il y a sept ans maintenant. J’ai constaté qu’elle est de plus très visitée par les abeilles et les papillons, attirés par son nectar abondant.
Eh bien, je l’ai trouvée très simplement dans Floriscope. J’y ai appris qu’on peut la voir dans les collections botaniques de la ville de Montpellier et qu’elle est proposée à la vente par un pépiniériste spécialisé dans les plantes adaptées à la sécheresse.
Les prestataires n’ont plus le droit de dire que ça n’existe pas…
On nomme pyrales des papillons de nuit, plutôt de taille assez petite, des familles Crambidae et Pyralidae. Les différences entre ces deux familles me paraissent bien subtiles et compliquées, affaire de spécialistes… Je crois comprendre que les Crambidae ont souvent de grands palpes portés vers l’avant et les Pyralidae un « museau » plus court, mais ça ne marche pas à tous les coups. Donc quand je trouve un papillon qui a une allure de pyrale, je cherche dans les deux familles (et ailleurs si je fais chou blanc !…). Les pyrales sont souvent nuisibles aux cultures, on les désigne alors selon l’espèce ravagée : la pyrale du maà¯s, la pyrale du haricot, la pyrale du buis, la pyrale du tournesol…
Pyrausta aurata, la pyrale de la menthe, est un joli papillon de nuit qui vole le jour. Il s’intéresse aux menthes, aux origans ou aux nepetas que consomment ses chenilles.
Et histoire de compliquer encore un peu plus les choses, la « pyrale de la vigne » dont le papillon mange les grappes n’est ni un Crambidae ni un Pyralidae, mais un Tortricidae !
L’amarante couchée est l’une des sept espèces d’amarantes que l’on peut rencontrer dans la nature en Ile-de-France. Cinq sont d’origine américaine et deux, présentes en France depuis la préhistoire, sont probablement d’origine africaine. Ces plantes sont souvent adventices dans les potagers et dans les vignes et on les rencontre aussi sur les trottoirs. Amaranthus deflexus est une amarante vivace sud-américaine au port rampant. Elle peut être verte, ou violette, comme celle-ci, observée sur un trottoir parisien.
Les amarantes sont comestibles, et ce sont des légumes appréciés dans de nombreuses régions du Monde. On accommode leurs feuilles comme des épinards, et leurs graines fines très nutritives sont utilisées comme de la semoule. J’ai vu ce pied d’amarante cultivée au potager fruitier du château de La Roche-Guyon, haut lieu d’expérimentation de légumes insolites.
De nombreuses variétés horticoles d’amarantes sont employées pour le décor des massifs fleuris. Certaines, très spectaculaires, dépassent deux mètres de haut !
C’est en fermant les volets que j’ai trouvé, sur la vitre de la fenêtre du salon, ce papillon de nuit aux reflets argentés. Pour un papillon de nuit, la posture n’est pas commune ! La phalène brumeuse est l’une des rares espèces à assembler ainsi les ailes au repos, comme le font communément les papillons de jour.
Des milliers d’écailles brillantes ornent ses ailes. Ce mâle a déjà un peu vécu, car il commence à lui manquer des écailles. Sa femelle, dépourvue d’ailes fonctionnelles, ne lui ressemble pas du tout. Elle se tient sur les troncs des arbres où elle attire les mâles par l’émission de phéromones. Les œufs qu’elle pond sur les rameaux résistent au gel et écloront en avril.
Quand il étale ces ailes, le mâle est d’un gris terne assez uniforme, plus ou moins brun selon les individus.
Au printemps, les chenilles arpenteuses de cette espèce consomment les feuilles d’arbres ou d’arbustes à leur convenance. Et elles ne sont pas difficiles : entrent à leur menu les arbres fruitiers, les groseilliers et framboisiers, les chênes, charmes, ormes, frênes, hêtres, érables, châtaigniers… Pour la nymphose qui se passe sous terre, elles se laissent descendre au bout d’un long fil de soie jusqu’au sol. Ce sont elles qui vous gâchent le plaisir de la promenade printanière en forêt lorsqu’elles sont nombreuses. Cette espèce très polyphage est aussi très commune, on la trouve partout où poussent des arbres. Peut-être est-elle aussi dans votre jardin ? Comme le mâle est attiré par la lumière, il suffit pour le savoir d’observer les nuits de décembre les murs éclairés par les lampadaires.
Retrouvez d’autres portraits de papillons de nuit :
Leçon de pêche n°2 à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise
Voici deux poissons argentés aux nageoires rouges qui vivent en bancs dans les étangs de Cergy-Pontoise : le rotengle et le gardon. Ces deux espèces sont de bonnes proies pour le brochet.
Le museau : le rotengle capture des proies flottantes ou près de la surface, sa bouche est logiquement tournée vers le haut et son front est moins bombé que celui du gardon qui se nourrit au fond et dont la bouche s’ouvre vers le bas. C’est le critère le plus facile.
Les nageoires : chez le rotengle, la nageoire dorsale est implantée très en arrière, en décalage par rapport aux nageoires pelviennes (ventrales), ce qui n’est pas le cas chez le gardon.
Les yeux : le gardon aurait les yeux plus rouges, mais c’est variable.
Et il paraît que les deux espèces peuvent s’hybrider, ça peut faire une bonne excuse si on ne sait pas trancher.