L'actualité de la Nature

Priorité aux crapauds

Crapaud commun – Pontoise © CACP – Emilie Périé

Avec le mois de février débutent les migrations hivernales des amphibiens. Ils rejoignent leurs sites de reproduction et sont donc à  la recherche de points d’eau : étangs, mares et même fossés. Comme nos routes traversent les espaces naturels il arrive que des crapauds, grenouilles, tritons ou salamandres traversent nos routes.

Soyez vigilants !

Les crapauds ne connaissent pas les passages piétons et comme leurs congénères, ils sont protégés car leurs effectifs menacés. La plupart des espèces migrent à  la tombée de la nuit, soyons prudents sur les routes.

Prévenez les experts

Cette année encore, l’Agence Régionale de la Biodiversité en àŽle-de-France met en place la plateforme d’inventaires en ligne des amphibiens traversant les routes. Grâce aux signalements des zones de présence d’amphibiens il sera ensuite possible de repérer les endroits où il est nécessaire de mettre en place des passages à  crapauds (des crapauducs).

On compte sur vous !

Sources :

Appel à  participation de l’ARB

Retrouvez dans nos articles des histoires d’amphibiens :

Le triton ponctué

Un dragon dans mon jardin

La reproduction des grenouilles rousses

Agenda, L'actualité de la Nature

Les zones humides ont leur journée mondiale

Le 02 février c’est la journée mondiale des zones humides. Cette journée célèbre la signature de la convention sur les zones humides le 2 février 1971 à  Ramsar (dite, Convention Ramsar) par 171 pays. Ce traité sert de cadre à  l’action nationale et internationale pour la préservation des zones humides et de le ressources.

Mais qu’est-ce que c’est une zone humide ?

De manière assez logique on définit les zones humides comme étant les éléments paysagers dont l’eau est un facteur structurant (hors milieux marins). Du point de vue réglementaire, on peut qualifier un espace de zone humide si les caractéristiques de son sol et de sa végétation répondent à  certains critères. On rencontre aussi bien des cours d’eau (rivières, rus) que des mares, bassins, noues ou des marais, des prairies humides… Sur le territoire de Cergy-Pontoise nous sommes assez riches en zones humides.

Cartographie des zones humides de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise © CACP – Service GEMAPI

Pourquoi est-il important de les protéger ?

Comme beaucoup de milieux naturels, les zones humides, dans leur fonctionnement naturel, nous rendent de grands services (dits, services écosystémiques). Loin d’être des « nids à  moustiques » les zones humides permettent de réguler la température extérieure, d’absorber les eaux pluviales, d’épurer les eaux courantes, de stocker du carbone, de développer des activités économiques et de faire naître une biodiversité assez incroyable.

Or, comme beaucoup de ces milieux naturels, elles ont subi de fortes dégradations et régressions au cours des dernières années. Chez nous, c’est maintenant le service GEMAPI (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations) qui se charge de la protection et de la bonne gestion des zones humides du territoire.

Le bassin du Petit Albi, une zone humide à  protéger – Osny © CACP – Emilie Périé

Que peut-on y voir ?

Si vous souhaitez partir à  la découverte des zones humides, des animations auront lieu partout en France durant tout le mois de février. Vous pourriez y croiser :

Des oiseaux

Comme le cygne tuberculé, le grèbe castagneux, la bergeronnette des ruisseaux, ou

Le martin-pêcheur – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Des insectes

Comme la notonecte, l’agrion élégant, le Stratiomys potamida, ou

Calopteryx splendens – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Des amphibiens

Comme la grenouille rousse, le crapaud commun, le triton ponctué ou

Hyla arborea, la rainette verte – Clairefontaine-en-Yvelines © CACP – Gilles Carcassès

Des plantes

Comme la pulicaire dysentérique, l’hydrocotyle commun, la renoncule à  pinceaux ou

Lythrum salicaria, la salicaire commune – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

Réglementation Zones Humides

L’importance des zones humides, en vidéo, par Ramsar France

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Ce week-end on compte les oiseaux !

Ces 25 et 26 janvier 2020, c’est le grand comptage hivernal de Oiseaux des jardins. L’an dernier les participations ont battu tous les records, cette année on compte sur vous pour faire encore mieux ! Vous pouvez retrouver tous les résultats ici.

La mésange charbonnière est l’espèce la plus rencontrée sur le comptage 2019 © CACP – Gilles Carcassès

Pour participer, nul besoin d’être un ornithologue confirmé, ce guide reprend pas à  pas les étapes du protocole et propose des posters et fiches d’aide à  l’identification. Il vous suffit de passer une heure au jardin (ou en parc public) et de vous laisser émerveiller par le florilège de plumes.

La grive mauvis est une migratrice qu’on ne voit que l’hiver ! © CACP – Emilie Périé

Ouvrez grand les yeux, et les oreilles, on attend vos observations !

Rappels :

Il est encore temps de jouer à  BirdLab

Pourquoi compter les oiseaux ?

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Plante locale … c’est-à -dire ?

Achillée millefeuille – Vauréal © CACP – Léo Micouin

On entend beaucoup parler de plantes locales ou indigènes en les opposant aux plantes exotiques ou introduites. Mais il est facile de se perdre dans les dénominations. Par exemple, l’achillée millefeuille est indigène en àŽle-de-France puisqu’elle pousse naturellement dans la région, mais si les graines semées dans les aménagements proviennent de fleurs de Nouvelle-Zélande les nouveaux pieds ne seront pas locaux. Et surtout, ils ne seront probablement pas bien adaptés génétiquement au contexte local.

Cette vidéo sortie dans le cadre de la promotion du label Végétal Local par l’Agence Française de Biodiversité l’explique très bien.

Pour s’y retrouver, l’Agence Française pour la Biodiversité en àŽle-de-France a publié un guide « Plantons local en àŽle-de-France » où vous pourrez retrouver des listes de plantes dites locales, classées par milieux et de nombreux conseils de gestion.

Si vous souhaitez vous procurer des graines et plantes « locales » ou vous renseigner sur le label Végétal Local, c’est ici.

Sur le territoire de Cergy-Pontoise, la Ferme pédagogique de Pontoise va organiser des distributions de graines labellisées, ne manquez pas les prochains rendez-vous !

Le bleuet, une plante messicole indigène dans la région – Jouy-le-Moutier © CACP – Emilie Périé

Retrouvez dans nos articles :

L’achillée millefeuille

Messicoles du Vexin français

L'actualité de la Nature

L’hellébore fétide, de la magie dans l’air

Hellébore fétide, Helleborus foetidus – Poissy © CACP – Gilles Carcassès

L’hellébore fétide est une plante fascinante à  tous points de vue.

Sous le regard botanique

Cette plante est une vivace qui fleurit en hiver, dès le mois de janvier. C’est une caractéristique suffisamment rare pour la classer au rang des plantes étonnantes, mais elle ne s’arrête pas là . Pour survivre aux affres du froid elle a développé d’intéressantes techniques. Sa fleur est en forme de cloche et orientée vers le bas. De cette manière les organes reproducteurs de la plante sont protégés en cas d’importantes chutes de neige.

Fleur en cloche de l’hellébore fétide – Poissy © CACP – Gilles Carcassès

La fleur des hellébores ne se plie pas au schéma classique : une rangée de pétales (organes souvent colorés et imposants) soutenu par une rangée de sépales (organes le plus souvent verts). Dans son cas, ce sont les sépales qui constituent la part importante de la fleur et les pétales sont réduits à  de tous petits réservoirs à  nectar (les nectaires) cachés au fond de la cloche. Plus étonnant encore, ces nectaires renferment des levures qui, en consommant les sucres du nectar, produisent de la chaleur ! Les quelques insectes encore présents à  cette période sont alors attirés et stimulés par cette source de chaleur comme si c’était le printemps ! Autre information intéressante à  son sujet, tout comme la chélidoine ou les cyclamen coum et de Naples, elle est myrmécochore. C’est un bel exemple d’ingéniosité pour la coopération entre plante et insectes.

Sous le regard historique

Cette plante à  la biologie si fascinante n’a pas manqué de faire parler d’elle au cours de l’histoire. Malgré sa puissante toxicité (Helleborus signifie toute de même « faire mourir la pâture ») elle était fréquemment utilisée comme remède contre la démence, ou pour se prémunir des maladies et des animaux nuisibles dans les abris des animaux domestiques. Cette chronique poétique de Sauvage du Poitou en relate quelques utilisations.

Où la rencontrer ?

Les individus présentés plus haut poussent dans le jardin de Gilles. Mais c’est une plante connue pour être largement présente dans le bassin de l’Oise et le Vexin. Elle affectionne les sols riches et relativement ombragés des lisières et des sous-bois. En voici un pied vu à  Genainville l’été dernier. En l’absence de fleur on la reconnait tout de même à  ses feuilles en éventail.

Hellébore fétide à  l’état végétatif – Genainville © CACP – Emilie Périé

Attention cependant à  ne pas confondre avec Helleborus viridis l’autre hellébore sauvage (plus rare) dans la région ou des plantes horticoles comme Helleborus orientalis.

Helleborus orientalis – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Hellébore fétide, par Sauvages du Poitou

Cela chauffe chez les Hellébores!

Retrouvez d’autres histoires d’hellébores dans cet article :

Les hellébores

L'actualité de la Nature

Cergy-Pontoise, halte migratoire

Mouettes rieuses – Parc François Mitterrand, Cergy © CACP – Léo Micouin

Comme tous les ans à  cette période, une bande de mouettes rieuses vient profiter de quelques rayons de soleil et d’un repas de poissons dans les bassins du Parc François Mitterrand à  Cergy.

Forts des expériences de Gilles, nous surveillons les pattes de tout le joyeux groupe. Et ça ne loupe pas, l’une d’entre elles porte une bague ! Et même deux, une à  chaque pied.

Mouette rieuse polonaise – Parc François Mitterrand, Cergy © CACP – Emilie Périé

Malheureusement, un passant venu donner du pain aux oiseaux (bien que ce soit fortement déconseillé!) a fait décoller notre voyageuse et sa bague métallique reste illisible. Grâce à  la plateforme « European color-ring birding » nous identifions cependant la bague colorée. Après avoir croisé des mouettes tchèques, lituaniennes, belges il s’agit cette fois d’une nouvelle polonaise !

Nous avons écrit au Muséum polonais qui nous a répondu immédiatement. Notre jolie mouette a été baguée l’été dernier sur une plage polonaise, elle avait alors plus de deux ans. Elle a depuis le mois d’aoà»t dernier parcouru au moins 1110 km !

Plage de ÅšwinoujÅ›cie, où notre mouette a été baguée (Google Maps)

Cergy-Pontoise a l’air connu chez les mouettes comme un arrêt immanquable sur le trajet migratoire.

Depuis 2015 nous avons repéré 6 mouettes baguées à  Cergy-Pontoise. L’étoile correspond à  l’origine de notre mouette de l’année.
Curieux ? © CACP – Léo Micouin

Pour en savoir plus sur les migrations des mouettes et des oiseaux en général, nous vous conseillons :

L’article de VigieNature sur la migration des mouettes

L’émission la Terre au Carré sur FranceInter du 01 janvier 2020, avec Maxime Zucca (ornithologue à  l’Agence Régionale de Biodiversité)

Retrouvez nos histoires de mouettes migratrices dans ces articles :

Bonjour jolie mouette

Histoire belge

Une polonaise en vacances à  la mer

L'actualité de la Nature

Agrions élégants aux couleurs de l’arc-en-ciel

Mais qui est cette demoiselle ?

L’agrion élégant est une demoiselle (de l’ordre des odonates) assez commune dans la région. On l’observe en été essentiellement autour des points d’eau. En effet, les larves sont aquatiques et les adultes, qui volent d’avril à  septembre à  la recherche de moucherons pour se nourrir et de partenaires pour se reproduire, restent à  proximité des plans d’eau pour y pondre.

L’agrion élégant n’étant pas le seul agrion à  parcourir nos zones humides voici quelques critères pour le reconnaître :

Critères d’identification de l’agrion élégant © CACP – Gilles Carcassès

Belles demoiselles

L’agrion élégant, ou Ischnura elegans, porte bien tous ses noms. Le terme agrion vient du latin [agrios] qui signifie farouche ou sauvage, et Ischnura veut dire « fin, allongé ». On visualise bien l’abdomen fin de ces demoiselles voletant furtivement aux abords des points d’eau. Quant à  « élégant », l’adjectif lui a sans doute été attribué en raison de la multitude de couleurs que peut revêtir cette libellule. Voyons le panel qu’elle nous propose.

Les mâles

On reconnaît le mâle car le ptérostigma est bicolore. La tache caudale et les yeux sont bleus et le thorax est bleu chez les adultes et vert chez les immatures.

Agrion élégant, mâle immature – le thorax est vert © CACP – Emilie Périé
Agrion élégant, mâle adulte – le thorax est bleu © CACP – Gilles Carcassès

La femelle

C’est la femelle qui, malgré des ptérostigmas uniformes, présente la plus grande variété de couleurs. Les immatures peuvent avoir le thorax orange, rose ou lilas avec une tache caudale bleue. Les adultes ont des thorax bleus ou vert-brun avec une tache caudale bleue ou brune. De quoi varier les nuances des mares et étangs sur lesquelles elles viennent pondre !

Agrion élégant, femelle immature orange © CACP – Jeanne-Flore Blomme-Leveneur
Agrion élégant, femelle immature rose © CACP – Gilles Carcassès
Agrion élégant, femelle immature lilas © CACP – Marion Poiret
Agrion élégant, femelle adulte vert-brun © CACP – Emilie Périé
Agrion élégant, femelle adulte bleue © CACP – Gilles Carcassès

De quelle couleur seront les petits de ces deux-là  ?

Accouplement en cœur d’agrions élégants – le mâle en bleu et la femelle en vert © CACP – Gilles Carcassès

Source :

L’agrion élégant, par DORIS

Retrouvez d’autres demoiselles de Cergy-Pontoise :

Les jolies demoiselles de l’île de loisirs

Les demoiselles aux ailes fumées

Les demoiselles sont à  la fête

L'actualité de la Nature

Un rosier chevelu ?

Bravo à  Jean-Louis, Patrick, Marie-Louise, Judith et Florent qui  ont reconnu les premiers la galle du rosier appelée bédégar. Cette galle est causée par Diplolepis rosae, un petit hyménoptère de la famille des Cynipidae.

Galle du rosier, Diplolepis rosae – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Au printemps la femelle de Diplolepis rosae pont ses œufs dans les cellules végétales des futures feuilles des rosiers (sauvages ou domestiques). La plante réagit à  cette intrusion par le développement d’une coiffe visant à  contenir l’invasion. Les larves sont séquestrées dans des petites loges dans lesquelles elles se développeront et d’où elles émergeront sans avoir impacté le reste de la plante.

Que se passe-t-il sous les cheveux ?

Galle du rosier, bédégar © CACP – Gilles Carcassès

Si cette touffe chevelue est l’œuvre d’un seul insecte (Diplolepis rosae), elle bénéficie à  beaucoup d’autres espèces.

Les oiseaux, et notamment les mésanges, se délectent des petites larves du cynipidae se développant dans la galle.

Bédégar dévoré par les mésanges © CACP – Gilles Carcassès

Et on les comprend, les larves ont l’air appétissantes. Il paraît même que certains leur trouvent un goà»t de noisette… Je leur laisse le bénéfice du doute !

Larve de Diplolepis rosae dans sa loge © CACP – Gilles Carcassès

Si tôt les loges vidées par les mésanges ou par l’éclosion des larves, d’autres insectes viennent s’installer dans les abris libérés.

L’an dernier, Gilles avait mis en élevage une galle trouvée sur l’île de loisirs de Cergy. Voici ce qui en est sorti :

Hyménoptère sorti d’une galle de Diplolepis rosae © CACP – Emilie Périé

Et ce n’est pas l’adulte de Diplolepis rosae (voir des images dans la galerie de Insecte.org). Des hyménoptères parasitoà¯des profitent donc de ces galles pour se développer.

Les « cheveux » peuvent aussi abriter de nombreuses petites bêtes. Comme ce Peritelus sphaeroides, petit charançon forestier qui s’était caché dans une galle de rosier sauvage.

Peritelus sphaeroides caché dans une galle de bédégar © CACP – Gilles Carcassès

Quant au rosier lui-même, outre l’aspect esthétique et un peu de dépense énergétique pour la croissance de la galle, les pompons roses ne causent pas de dégâts.

Galles de bédégar dans un rosier des chiens (Rosa canina) © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

Diplolepis rosae, par l’INPN

Bédégar, tête en pétard! par la Salamandre

Retrouvez d’autres galles dans nos articles :

Galles de cécidomyies

Galles en choux-fleurs

Galles du chêne

Galle de l’érable

Agenda

Une nouvelle année commence !

Bonne année à  tous !

Qui dit nouvelle année, dit nouvelles résolutions. Comme nous vous l’avions dit cet automne, le changement l’équipe entraîne un changement d’organisation. A partir de maintenant, les articles paraîtront les lundi, mercredi et vendredi. Nous conservons bien entendu la photo mystère tous les premiers vendredi du mois, alors à  demain pour la première de l’année.

Comme ce pipit farlouse, il est temps de se remettre dans le bain !

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