L'actualité de la Nature

Un rosier chevelu ?

Bravo à  Jean-Louis, Patrick, Marie-Louise, Judith et Florent qui  ont reconnu les premiers la galle du rosier appelée bédégar. Cette galle est causée par Diplolepis rosae, un petit hyménoptère de la famille des Cynipidae.

Galle du rosier, Diplolepis rosae – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Au printemps la femelle de Diplolepis rosae pont ses œufs dans les cellules végétales des futures feuilles des rosiers (sauvages ou domestiques). La plante réagit à  cette intrusion par le développement d’une coiffe visant à  contenir l’invasion. Les larves sont séquestrées dans des petites loges dans lesquelles elles se développeront et d’où elles émergeront sans avoir impacté le reste de la plante.

Que se passe-t-il sous les cheveux ?

Galle du rosier, bédégar © CACP – Gilles Carcassès

Si cette touffe chevelue est l’œuvre d’un seul insecte (Diplolepis rosae), elle bénéficie à  beaucoup d’autres espèces.

Les oiseaux, et notamment les mésanges, se délectent des petites larves du cynipidae se développant dans la galle.

Bédégar dévoré par les mésanges © CACP – Gilles Carcassès

Et on les comprend, les larves ont l’air appétissantes. Il paraît même que certains leur trouvent un goà»t de noisette… Je leur laisse le bénéfice du doute !

Larve de Diplolepis rosae dans sa loge © CACP – Gilles Carcassès

Si tôt les loges vidées par les mésanges ou par l’éclosion des larves, d’autres insectes viennent s’installer dans les abris libérés.

L’an dernier, Gilles avait mis en élevage une galle trouvée sur l’île de loisirs de Cergy. Voici ce qui en est sorti :

Hyménoptère sorti d’une galle de Diplolepis rosae © CACP – Emilie Périé

Et ce n’est pas l’adulte de Diplolepis rosae (voir des images dans la galerie de Insecte.org). Des hyménoptères parasitoà¯des profitent donc de ces galles pour se développer.

Les « cheveux » peuvent aussi abriter de nombreuses petites bêtes. Comme ce Peritelus sphaeroides, petit charançon forestier qui s’était caché dans une galle de rosier sauvage.

Peritelus sphaeroides caché dans une galle de bédégar © CACP – Gilles Carcassès

Quant au rosier lui-même, outre l’aspect esthétique et un peu de dépense énergétique pour la croissance de la galle, les pompons roses ne causent pas de dégâts.

Galles de bédégar dans un rosier des chiens (Rosa canina) © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

Diplolepis rosae, par l’INPN

Bédégar, tête en pétard! par la Salamandre

Retrouvez d’autres galles dans nos articles :

Galles de cécidomyies

Galles en choux-fleurs

Galles du chêne

Galle de l’érable

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Le péritèle gris

Sur l’un des églantiers de la butte à  Juju, caché dans les mèches touffues d’une galle bédégar, j’ai déniché ce péritèle : une bien belle prise assurément, même s’il est commun au printemps.

Peritelus © Gilles Carcassès
Peritelus sphaeroides sur une galle bédégar – Cergy © Gilles Carcassès

Ce charançon de petite taille est essentiellement forestier. Sa larve consomme les jeunes racines des arbres, et l’adulte grignote le bord des feuilles, on le rencontre parfois sur le châtaignier. Cet insecte s’attaque aussi au pêcher et à  la vigne, et il peut faire des dégâts de défoliation sur les jeunes plants.

Comme souvent chez les charançons, sa carapace est noire, ce sont ses écailles qui lui donnent sa couleur.

De magnifiques photos du péritèle gris sur le blog « Le jardin de Lucie »