Comme tous les ans durant la période février-mars, les amphibiens sortent des fourrés et des bois pour migrer dans leurs milieux de prédilection respectifs. Malencontreusement il est fréquent que nos amis les batraciens soient confrontés à des obstacles de taille durant ce périple !
Le contact avec ses mêmes obstacles engendrent des problématiques souvent graves. Prenons l’exemple d’un crapaud dont la route est barrée par une clôture, un triton dont l’ascension d’un trottoir est trop ardue ou encore une grenouille dont la migration est arrêtée nette sous les roues d’une voiture…
Dans le cas où vous trouveriez des zones de passages importantes d’amphibiens sur les différents axes de l’agglomération, n’hésitez pas à les signaler sur l’atlas de la biodiversité de l’agglomération ou d’autres sites de saisie de données naturalistes comme GeoNatureIDF ou encore FauneIDF. Ce genre de saisies permettent de mieux connaitre la répartition des zones de migration sur le territoire et donc de mieux protéger les espèces concernées.
La plupart des mouvements migratoires s’effectuent la nuit tombée, alors prenons garde lors de nos déplacements nocturnes.
Ce petit amphibien est aisément reconnaissable : une allure un peu boudinée et une peau noire brillante marquée de jaune, c’est la salamandre tachetée, Salamandra salamandra, la seule salamandre d’àŽle-de-France.
A la différence des tritons, la salamandre adulte a une vie essentiellement terrestre, la femelle retourne à l’eau pour donner naissance aux petits (une cinquantaine de larves en général), mais la reproduction a lieu sur terre. La salamandre n’a pas les doigts palmés.
La larve est elle aquatique pendant plusieurs mois (voire années), elle se nourrit de divers petits organismes présents dans l’eau avant de sortir sous sa forme presque définitive (elle ne sera mâture qu’après 3 à 6 ans) et d’entamer une vie terrestre.
Terrestre, et nocturne. En effet, l’activité des salamandres est conditionnée par l’humidité ambiante, qui est souvent plus importante la nuit (et d’autant plus lors de pluies).
Leur habitat favorable est le boisement humide. Elles sont actives sur toute la période février-novembre, pour peu que le temps soit suffisamment humide, puis hivernent dans des cavités rocheuses ou des branches ou souches. Mais lors des migrations il n’est pas impossible de les voir traverser les routes. Méfiance au volant ! Les salamandres sont assez rares en àŽle-de-France et protégée à l’échelle nationale.
Elles sont d’une remarquable longévité pour leur petite taille (une vingtaine de centimètres). Elles peuvent vivre jusqu’à plus de 20 ans !
La nuit des dragons
Nous vous avons déjà parlé du protocole Un dragon dans mon jardin dans de précédents articles. Cette année, la Société Herpétologique de France a développé un nouveau protocole accessible à tous : la nuit des dragons. Et qui de mieux que l’animal emblématique* de l’élément « feu » pour incarner les dragons de nos jardins ? Ce nouveau protocole, à réaliser uniquement au mois d’octobre, consiste à partager les observations nocturnes de salamandres. Rendez-vous donc l’année prochaine, et d’ici là , le protocole Un dragon dans mon jardin est toujours valable pour tous ceux qui croisent reptiles et amphibiens !
*Dans la culture populaire, la salamandre est connue pour être capable de résister aux flammes et de vivre à la fois sur terre et dans l’eau. Elle revêt souvent un caractère mystique.
Au creux d’une source secrète dans la forêt de Boisemont, on peut apercevoir dans l’eau limpide de drôles d’habitants.
Même avec du sable sur la tête, triton palmé, on t’a reconnu. La petite larve noire est celle d’une salamandre, identifiable à la tache claire en haut de la cuisse. On la distingue mieux sur la photo suivante :
Tritons et salamandres ont une vie terrestre et une vie aquatique : les adultes se rejoignent à la mare pour se reproduire, et les larves y resteront jusqu’à leur métamorphose.